Marguerite Long naît à Nîmes le [1]. Elle est la fille de Pierre Long et Anna Théron. Sa sœur aînée, Claire, est nommée à l'âge de 17 ans professeur de piano au Conservatoire de Nîmes [2],[3]
Le , elle débute en concert à Paris, à 19 ans. Sa carrière est cependant ralentie par le peu de goût des milieux musicaux de l'époque pour les solistes virtuoses et par les préjugés sociaux qui dénient aux femmes toute capacité créatrice. Elle ne se produira à nouveau en public qu'en 1903, aux Concerts Lamoureux.
En 1906, elle épouse le musicologue Joseph de Marliave à Paris connu notamment pour son œuvre sur les quatuors de Beethoven, il est très lié avec Gabriel Fauré qui introduit Marguerite dans l’univers de la fameuse « musique française du début du siècle ». En 1914, son mari est tué à la guerre, elle veut arrêter toute carrière musicale mais Claude Debussy la remet au piano en lui proposant de travailler directement avec lui. Elle sera donc une importante dépositaire de l’œuvre de Debussy.
Marguerite Long se tourne vers l'enseignement ; en 1926, elle est nommée assistante au Conservatoire de Paris, où elle enseignera jusqu'en 1940[7].
Après la mort de Debussy en 1918, elle se met au service de la musique de Maurice Ravel qui est déjà son ami. Celui-ci crée Le Tombeau de Couperin pour rendre hommage à ses amis morts au champ d’honneur. La sixième et dernière pièce, Toccata, est dédiée à son mari, Joseph de Marliave.
Le , elle crée à la Société de musique indépendante. En 1920, après la mort de Louis Diémer, elle reprend sa classe au Conservatoire et fonde sa propre école de musique.
À partir de 1921, elle donne aussi des cours à l'École normale de musique de Paris, fondée en 1919 par Alfred Cortot et Auguste Mangeot. Peu à peu, prend forme une méthode didactique fondée sur le travail des doigtés, sur celui de la pratique des gammes et, surtout, sur la position arrondie de la main sur le clavier, dans le but d'obtenir ce jeu perlé si caractéristique de l'école française de piano.
Pendant trois mois, elle fait le tour de l'Europe en 1932, elle crée (première interprétation) le Concerto pour piano en sol majeur, que Ravel lui a dédié.
À partir de 1940, elle se produit en tant que musicienne de chambre avec le violoniste Jacques Thibaud.
Elle fit appel à son ami Jacques Thibaud pour créer en 1943 le concours qui portera leur nom et auquel elle se consacra jusqu'à sa mort, en 1966. C'est le Concours international Long-Thibaud auquel ils ont voué une partie de leur carrière.
Marguerite Long a commencé d'enregistrer dès l'époque du 78 tours, mais sa discographie est moins riche que celle de Jacques Thibaud. Chopin, Debussy et Fauré comptent parmi les compositeurs qu'elle a le plus enregistrés.
Il existe un enregistrement du Concerto en sol de Ravel par Marguerite Long, le compositeur lui-même dirigeant l'Orchestre des Concerts Lamoureux en avril 1932. Malheureusement, très peu d'œuvres enregistrées par Marguerite Long sont disponibles aujourd'hui sur disque compact. On peut citer le Premier Concerto pour piano de Darius Milhaud, sous la direction du compositeur.
Les enregistrements de Marguerite Long dont la liste suit, ont été réalisés sur 78 tours par Columbia, sauf indication contraire. Les dates d'enregistrement sont indiquées lorsqu'elles sont connues[7].
Beethoven
Concerto n° 3 ; Orchestre de la société des Concerts du Conservatoire, dir. Félix Weingartner (10 juin 1939) - LFX 581-4.
Concerto n° 5 "L'Empereur" ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Charles Munch - LFX 679-83.
Chopin
Fantaisie en fa mineur - D 13112-13.
Valses op. 64 n° 3 et op. 70 n° 3 - LF7.
Concerto en fa mineur ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Philippe Gaubert. Mazurka op.59 n° 3 - D15236-9.
Barcarolle - LFX 325.
Scherzo n° 2 - LFX 513.
Berceuse. Fantaisie-Impromptu
Concerto pour piano en fa mineur ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. André Cluytens (1953) - Pathé Marconi FC 25010, FCX 193.
Debussy
La plus que lente - Jardins sous la pluie (1929) - LFX 24.
Arabesques n° 1 et 2 (1930) - LF 55.
Fauré
Impromptus n° 2 et 5 - LF26.
Nocturne n° 6 et Barcarolle n° 2 - LFX 437.
Barcarolle n° 6 et Nocturne n° 4 - LFX 567.
Ballade pour piano et orchestre op. 19 ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Philippe Gaubert (1931) - LFX 54-55.
Quatuor avec piano n° 1 en ut mineur ; Trio Pasquier : Jean (violon), Pierre (alto) et Etienne (violoncelle). Enregistré par Pathé Marconi sur microsillon en 1956, voir ci-dessous.
Quatuor avec piano n° 2 en sol mineur ; Jacques Thibaud (violon), Maurice Vieux (alto) et Pierre Fournier (violoncelle) - La Voix de son maître DB 5103-6.
Les Berceaux, op.23 n° 1 ; Ninon Vallin - LF 125.
Quatuor avec piano n° 1 en ut mineur, op. 15 - FC 1057.
Ballade ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. André Cluytens (1954) - Angel 35 013.
Halffter
Rhapsodie portugaise ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Charles Munch - LFX 629-30.
d'Indy
Symphonie sur un chant montagnard ; Orchestre Colonne, dir. Paul Paray - LFX 352-4.
Milhaud
Concerto pour piano n° 1 ; Orchestre national, dir. Darius Milhaud. Avec Paysandu (extrait de Saudades) et Alfama (extrait de l'Automne) (1935) - LFX 375-6.
Mozart
Concerto pour piano en la majeur, K 488 ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Philippe Gaubert - LFX 408-10
Ravel
Concerto pour piano en sol majeur ; Orchestre des Concerts Lamoureux, dir. Maurice Ravel (effectivement dirigé par Freitas-Branco, avril 1932) - LFX 257-9 ; LX 194-6.
Concerto avec piano en sol majeur ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Georges Tzipine (1954) - Angel 35 013.
D. Scarlatti
Une dizaine d’œuvres, sans doute enregistrées à la fin des années 1950 ou au début des années 1960 (l'information manque à propos de ces enregistrements).
Au piano avec Claude Debussy, Julliard, 1960 (traduction anglaise en 1972) ;
Au piano avec Gabriel Fauré, Julliard, 1963 ;
La petite méthode de piano, Salabert, 1963 ;
Au piano avec Maurice Ravel, Julliard, 1971 (traduction anglaise en 1973).
Bibliographie (ordre chronologique)
« Long (Marguerite) », dans Dictionnaire biographique du Gard, Paris, Flammarion, coll. « Dictionnaires biographiques départementaux » (no 45), (BNF35031733), p. 391.
Hubert Delobette, « Un portrait de Marguerite Long », Femmes d'exception en Languedoc-Roussillon, Villeveyrac, Le Papillon Rouge Éditeur, (ISBN978-2-917875-13-1, BNF42301785).
Anne Bongrain, Le Conservatoire national de musique et de déclamation, 1900-1930 : documents historiques et administratifs, Paris, Vrin, , 750 p. (ISBN978-2-7116-2398-3, BNF42627971), p. 265, 318