Les quatre Chants populaires sont des mélodies populaires harmonisées pour chant et piano par Maurice Ravel sur des paroles anonymes, composées en 1910.
Présentation
Les quatre Chants populaires de Maurice Ravel ont été spécialement harmonisés pour chant et piano en vue d’un concours organisé en 1910 par La Maison du Lied, de Moscou, fondée par Pierre d’Alheim.
Début novembre 1910, Maurice Ravel a appris que ses mélodies étaient primées :
« J’ai été agréablement surpris en recevant la nouvelle que 4 de mes harmonisations avaient été jugées dignes d’une récompense[1]. »
Les quatre mélodies ont été créées à la Salle des Agriculteurs à Paris le par Marie Olénine d’Alheim (chant), épouse de Pierre d’Alheim, et par Alexandre Olénine (piano), frère de la chanteuse.
Peu après, en 1911, les quatre mélodies ont été publiées à Moscou et à Leipzig aux éditions Jurgenson dans un recueil intitulé Sept Chants populaires, comprenant trois autres chants populaires harmonisés par deux autres compositeurs, Alexandre Georges (Chanson flamande et Chanson écossaise) et Alexandre Olénine (Chanson russe), les sept chants étant proposés avec leurs paroles originales et avec une traduction en russe par S. Swiridenko[2]. Depuis 1925, les quatre mélodies sont éditées à Paris aux éditions Durand.
Selon Arthur Hoérée et Roland-Manuel, Maurice Ravel a harmonisé trois autres chants populaires, non primés lors du même concours de La Maison du Lied de 1910, et inédits :
Chanson écossaise
Chanson flamande
Chanson russe
Ces trois chants ne figurent pas dans le catalogue des œuvres de Maurice Ravel paru dans le numéro spécial Maurice Ravel de La Revue musicale du 1er avril 1925[4] ni dans le catalogue des œuvres de Maurice Ravel des éditions Durand de 1931[5]. En 1975, les éditions Salabert ont publié une reconstitution de la Chanson écossaise, par Arbie Orenstein, d’après une esquisse de Maurice Ravel.
Cette orchestration est absente du catalogue des œuvres de Maurice Ravel des éditions Durand de 1931[5] et de celui de 1954. En 1957, année du vingtième anniversaire de la mort de Maurice Ravel, son élève Maurice Delage réalisa une orchestration de la Chanson hébraïque de 1910, comme si l’existence de l’orchestration effectuée dès 1924 par Maurice Ravel était ignorée. Madeleine Grey en possédait pourtant le manuscrit de trois pages, conservé aujourd’hui à New York dans le fonds Robert Owen Lehman en dépôt à la Pierpont Morgan Library (R252.C459)[7].
Du fait que Maurice Ravel est l'auteur de l'harmonisation de deux autres chansons hébraïques, commandées en 1914 par la chanteuse Alvina Alvi, les Deux mélodies hébraïques, publiées aux éditions Durand, lorsque la chanteuse Madeleine Grey, proche amie de Maurice Ravel, interprétait ces deux mélodies et la Chanson hébraïque de 1910, elle avait l'habitude de les regrouper dans ses programmes de concerts sous le titre de Trois mélodies hébraïques ou Trois chansons hébraïques, et elle chantait la Chanson hébraïque de 1910 en deuxième position :
« Ravel a orchestré, pour moi toute seule, le Mejerke. [...] La prière est si belle, quand il dit « je veux des enfants, je veux être heureux, je veux du pain »… [...] J'ai été longtemps la seule à chanter la version orchestrée du Mejerke. Je la chantais en deuxième. C'est pourquoi je l'appelle la Deuxième hébraïque[8]. »
Cette orchestration n'est plus jouée depuis la Deuxième Guerre Mondiale et est inédite au disque.
Analyse
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Plusieurs études sur les œuvres vocales de Maurice Ravel passent ces quatre mélodies populaires sous silence[9].
Discographie
Charles Panzéra, chant, et Madgeleine Panzéra-Baillot, piano, Gramophone (P 795, W 990), 1928 ; CD, Cascavelle, 2002. (1er, 2e et 4eChants populaires)
L'ouvrage comporte plusieurs correspondances à Marie Olénine d'Alheim, Pierre d'Alheim et Peter Jurgenson n°357, n°358, 1426, 1750, contrat n°12 p. 1657
Monographies
Roland-Manuel, Maurice Ravel et son œuvre, Paris, Durand et Cie, , p. 45.
Roland-Manuel, Maurice Ravel et son œuvre, Paris, Durand et Cie, , p. 45.
Gérard Zwang, Mémoires d’une chanteuse française. La vie et les amours de Madeleine Grey (1896-1979), Paris, L’Harmattan, (ISBN978-2-296-05240-6, BNF41224828).
Bénédicte Palaux Simonnet, Maurice Ravel, Paris, Bleu Nuit éditeur, , 176 p. (ISBN978-2-35884-085-9).
Articles et chapitres de livres
Arthur Hoérée, « Les mélodies et l’œuvre lyrique », La Revue musicale, no 6, , p. 47-64
Article paru dans un numéro spécial Maurice Ravel à l'occasion du cinquantième anniversaire du compositeur le 7 mars 1925, passage sur les Chants populaires, p. 55
René Chalupt, « Maurice Ravel et les prétextes littéraires de sa musique », La Revue musicale, no 6, , p. 65-74 (lire en ligne, consulté le )
↑Marie-Claire Beltrando-Patier, « Maurice Ravel », in Guide de la mélodie française et du lied, Paris, Fayard, 1994, p. 522-534 ; Jean Roy, « Les mélodies de Maurice Ravel », Musical. Revue du Théâtre Musical de Paris-Châtelet, no 4, , p. 97-103