Conçue en un seul mouvement divisé en trois parties enchainées, l'histoire s'inspire du roman grecDaphnis et Chloé, de Longus. Elle conte l'histoire du berger Daphnis, son amour pour Chloé, l'enlèvement de cette dernière par des pirates, l'intervention du dieu Pan et la fin heureuse. L'ambiance est pastorale, en contradiction avec le programme initial d'une musique « antiquisante », amenant la rupture avec le chorégraphe peu après sa création[C'est-à-dire ?].
Le dernier épisode s'ouvre sur le célèbre « lever du jour », dont les raffinements sonores suggèrent que tout ce qui se déploie ici, c'est moins l'émoi amoureux des deux protagonistes que la musique accédant à son indépendance, faite de couleurs et de timbres. C'est un vaste crescendo où sont conciliés éclatement sonore et thématisme majestueux : un fond de cascade tournoyante des bois à l'unisson en doubles croches avec en premier plan de longues tenues lyriques des cordes qu'on peut considérer comme le sommet de l'art orchestral du compositeur.
Son interprétation dure environ une heure, ce qui en fait l'œuvre la plus longue de Ravel.
Jean-Christophe Maillot a créé en 2010 une chorégraphie contemporaine et sensuelle du ballet Daphnis et Chloé pour Les Ballets de Monte-Carlo. Une chorégraphie de 35 minutes dans lequel il n'utilise que 4 danseurs, Jeroen Verbruggen dans Daphnis, Anjara Ballesteros-Cilla dans Chloé, Bernice Coppieters dans Lycenion et Chris Roelandt dans Dorcon, danseurs principaux du chorégraphe, et pour lequel il utilisé également la musique de Maurice Ravel, mais pas tout le ballet original. Cette œuvre a été réalisé par Denis Caïozzi et produit par Telmondis, Les Ballets de Monte-Carlo et Mezzo. Le ballet a été créé le 1er avril 2010 au Grimaldi Forum de Monaco et a depuis été diffusé plusieurs fois à la télévision dans le monde.
Danse grotesque de Dorcon – Vif – Plus modéré – Très modéré
Danse légère et gracieuse de Daphnis – Assez lent – Animé
Lyceion entre – Lent – Moins lent – Très libre
Nocturne
Deuxième partie
Interlude
Danse guerrière
Danse suppliante de Chloé
Troisième partie
Lever du jour
Pantomime
Danse générale
Versions dérivées
Suites orchestrales
De l'intégralité de l'œuvre, Ravel lui-même a extrait deux suites pour orchestre destinées au concert. L'utilisation de ces réductions par Diaghilev pour la production londonienne de Drury Lane entraîna par la suite un désaccord avec Maurice Ravel, le compositeur allant jusqu'à publier une lettre ouverte dans la presse anglaise par le biais et avec le soutien du compositeur Ralph Vaughan Williams (correspondance, datée du 7 juin 1914). La première suite fut créée le au Théâtre du Châtelet par les Concerts Colonne sous la direction de Gabriel Pierné, soit près d'une année avant la création du ballet en lui-même. La seconde suite, la plus célèbre, correspond à la dernière scène du ballet. Elle n'est composée qu'à la suite du succès du Sacre du printemps, dans la « continuité » du ballet (Marnat, p. 364).
Composition au piano
Maurice Ravel compose l'oeuvre au piano de bout en bout (manuscrit de 47 pages, collection privée de Mme Alexandre Taverne). L'écrivain Arnold Bennett prétend dans son journal l'avoir entendue sous les doigts du compositeur le 27 février 1911 (cité par Marcel Marnat, p. 333) . Pour se prémunir des coupures dont Diaghilev avait la spécialité, la partition est publiée par Durand & Cie en 1910.
Discographie
Musique du ballet :
London symphony orchestra, Chorus of the Royal Opera House, Covent Garden, dir. : Pierre Monteux, Decca (LXT 5536, 1959). Le créateur de l'œuvre. La version historique de référence
Boston Symphony Orchestra & Chorus, dir. : Charles Munch, RCA LM 1893 (33 t)
Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, Chœur René Duclos, dir. : André Cluytens, (1963) CD Testament ou en 33 t : Columbia C 80764
Orchestre de la Suisse romande, dir. : Ernest Ansermet, Decca LXT 2775 (33 t)
Chœur de l'orchestre symphonique de Montréal. Orchestre symphonique de Montréal, dir. : Charles Dutoit. Decca
Orchestre de Paris, dir. : Daniel Barenboim – Bolero – La Valse – Pavane pour une infante défunte – Daphnis et Chloé (Suite n° 2). Deutsche Grammophon – 00289 477 8381