15 janvier : le général Bugeaud pose la question de la politique française en Algérie devant la Chambre ; l'alternative est selon lui l'évacuation immédiate ou l'occupation totale[2].
31 janvier : Auguste Blanqui est condamné à mort par la Cour des pairs. Condamnation commuée en emprisonnement à perpétuité en raison du précédent de Barbès[3].
22 mars : sur proposition de Victor Cousin, Louis-Philippe ordonne à l'Académie des sciences morales et politiques de dresser un tableau général de l'état et des progrès des sciences morales et politiques de 1789 à 1830. Tocqueville est chargé du rapport sur les progrès de la science morale. Au printemps 1843, il recrute le jeune Arthur de Gobineau, qu'il charge de faire le point sur la philosophie allemande. Les deux hommes échangent en 1843-1844 une abondante correspondance philosophique autour de cette question. Ils sont en désaccord : Gobineau pense que le christianisme n'a rien apporté de nouveau par rapport aux morales antiques, Tocqueville estime au contraire qu'il instaure des valeurs universelles, dont sont issues les valeurs universelles de 1789[12].
9 mai : un projet de loi sur la réforme des prisons et la suppression des bagnes est présenté à la Chambre. Une commission est formée le 15 mai ; son rapporteur, Alexis de Tocqueville dépose le 20 juin ses conclusions, préconisant l'emprisonnement cellulaire au détriment de la déportation. La chute du gouvernement Thiers interrompt la procédure qui ne reprend qu'en avril 1843, après un second rapport de Tocqueville déposé le , mais la réforme, non discutée à la Chambre des pairs, n'est pas adoptée[14].
loi qui modifie quelques-unes des lois précédentes sur les chemins de fer. Elle accorde un prêt de 12,6 millions à la compagnie de chemin de fer de Strasbourg à Bâle et une garantie d’intérêt minimal de 4 % aux actionnaires du chemin de fer Paris-Orléans.
16 juillet : loi relative à l’établissement de plusieurs lignes de paquebots à vapeur entre la France et l’Amérique.
4 septembre : émeute à Paris dans le quartier des Quinze-Vingts. Un magasin d'armes est pillé par des ouvriers au chômage, deux sergents de ville sont tués[29]. George Sand : « Nous avons eu ici de grands étalages de troupes. On a fioné le gendarme et cuissé le garde national. Tout Paris était en émoi, comme s'il s'agissait d'une révolution. Il n'y a rien eu, sinon quelques passants assommés par les sergents de ville... »
7 septembre : les difficultés économiques suscitent des troubles à Paris, notamment une insurrection des ébénistes du Faubourg Saint-Antoine, fermement réprimée par le gouvernement[30].
29 octobre : troisième ministère Soult, dominé en fait par François Guizot, ministre des Affaires Étrangères (fin en 1847)[6]. Il mène une politique conservatrice et favorable à la bourgeoisie d’affaire à qui profite le scrutin censitaire, le développement de la grande industrie, du crédit, du commerce et des moyens de communication, sans l’accompagner de mesures sociales propres à améliorer la situation du prolétariat urbain. Moins belliciste, Guizot poursuit une politique de rapprochement avec la Grande-Bretagne. La politique étrangère de Thiers en Égypte a, en effet, accru la menace d'un conflit franco-britannique.
Novembre
27 octobre-2 novembre : de fortes pluies (324 mm à Berzé-la-Ville en sept jours), jointe à la fonte des premières neiges, provoque une crue et des inondations catastrophiques sur les bassins de la Saône et du Rhône début novembre[38] ; le débit du Rhône est estimé à 13 000 m³/s à Beaucaire[39].
30 novembre : Alexis de Tocqueville prononce son second grand discours sur la Question d'Orient contre le nouveau ministère, qu'il accuse d'abaisser la France[41].
↑ a et bC. De Decker et Jean Joseph Thonissen, Biographie d'Abd-el-Kader, J. E. Buschmann, (présentation en ligne)
↑Dans le petit village à peine couvert d'une muraille, 120 hommes du 12e bataillon d'infanterie légère avaient résisté pendant quatre jours, du 2 au 6 février 1840, aux attaques incessantes des Arabes, au nombre de 12 000 disait-on, et qui s'étaient retirés emportant leurs morts et blessés qu'on évaluait à 5 ou 600, juste au moment où la petite garnison allait manquer de munitions. Un ordre du jour de l'armée avait célébré cet exploit et l'on avait décidé qu'il serait lu chaque année le 6 février sur le front des troupes. Des souscriptions avaient été ouvertes un peu partout pour l'érection d'un monument commémoratif. Mazagran avait déjà été attaqué en décembre 1839. (Rémusat Mémoires T3 p 342)
↑ abc et dErnest Boulanger et Léon Muel, Gouvernements, ministères et constitutions de la France de 1789 à 1895 : Précis historique des révolutions, des crises ministérielles et gouvernementales et des changements de constitutions, vol. Collection XIX, (ISBN978-2-346-08286-5, présentation en ligne)
↑"je regarde comme un très heureux temps de ma vie les huit mois de préoccupation, de souci d'anxiété qui se sont écoulés du 1er mars au 29 octobre 1840" (rémusat Mémoires T3 p 337)
↑Antoine Auguste Carette, Lois annotées ou Lois, décrets, ordonnances, avis du conseil d'état, etc., vol. 1, Pouleur, (présentation en ligne)
↑Wilderich Weick et Auguste Scheler, Histoire de la maison de Saxe-Cobourg-Gotha, Raes, (présentation en ligne)
↑Louis-José Barbançon, L'archipel des forçats : histoire du bagne de Nouvelle-Calédonie, 1863-1931, Presses Univ. Septentrion, , 447 p. (ISBN978-2-85939-785-2, présentation en ligne)
↑Claude Antoine Rozet, Ernest Carette, Jean Chrétien Ferdinand Hoefer, Louis Frank et Jean Joseph Marcel, Algérie, vol. 7, Firmin Didot, (présentation en ligne)
↑Jean Baptiste Duvergier, Collection complète des lois, décrets d’intérêt général, traités internationaux, arrêtés, circulaires, instructions, etc., vol. 40, Société du Recueil Sirey, (présentation en ligne)
↑ ab et cAntoine Auguste Carette, Lois annotées ou Lois, décrets, ordonnances, avis du conseil d'état, etc., vol. 1, Pouleur, (présentation en ligne)
↑André Bernardy, Remontons la Gardonnenque : Panorama de la vie rurale à travers l'histoire et le folklore, Uzès, Aleliers Henri Peladan, , 412 p. (ISBN978-2-402-20379-1, présentation en ligne)
↑Bertrand Goujon, Histoire de la France contemporaine. Monarchies postrévolutionnaires : (1814-1848), vol. 2, Éditions La Martinière, , 446 p. (ISBN978-2-02-109445-9, présentation en ligne)
↑ a et bEdme Théodore Bourg Saint-Edme, Procès du prince Napoléon-Louis et de ses co-accusés, Alphonse Levavasseur, (présentation en ligne)
↑Michel Fleury, Guy-Michel Leproux, François Monnier, Jean Tulard, Alfred Fierro, Almanach de Paris : De 1789 à nos jours, vol. 2, Encycloædia Universalis, (ISBN978-2-85229-702-9, présentation en ligne)
↑Victor de Nouvion, Histoire du règne de Louis-Philippe Ier, vol. 4, Paris, Didier et cie, (présentation en ligne)
↑Les procès de la Cour des Pairs : L'attentat de Darmès, « L'attentat de Darmès » (consulté le ).
↑Jean Baptiste Duvergier, Collection complète des lois, décrets d'intérêe général, traités internationaux, arrêtés, circulaires, instructions, etc., vol. 40, Société du Recueil Sirey, (présentation en ligne)
↑Inondation de 1840 sur le littoral de la Saône et du Rhône, documents historiques, Chassipollet, (présentation en ligne)
↑Michel Lang et Denis Cœur, Les inondations remarquables au XXe siècle : Inventaire 2011 pour la directive Inondation, Versailles, Editions Quae, (ISBN978-2-7592-2260-5, présentation en ligne)