31 janvier (12 pluviôse an V) : découverte d'un complot royaliste. Les chefs de la conspiration, Lavilleheurnois, l’abbé Brottier et Duverne de Presle, sont arrêtés et condamnés à mort puis leur peine commuée en emprisonnement le 7 avril[5].
3 février : le Directoire rappelle de Philadelphie son représentant, Pierre-Auguste Adet et demande au représentant des États-Unis de quitter la France. Début de la « Quasi-guerre », qui oppose la France aux États-Unis[7].
4 février : le Directoire décide le retour à la monnaie métallique. Le mandat territorial est officiellement démonétisé[8]. Le stock métallique, évalué à 2,5 milliards de francs en 1789, n'est plus que de 300 millions[9]. La déflation, baisse des prix par raréfaction des signes monétaires, est aussi violente que l'inflation. Ramel-Nogaret, aux Finances, anime une politique de stabilisation. La guerre lui procure des contributions importantes qui permettent de rééquilibrer le budget : Bonaparte envoie 51 millions et Hoche 10 millions ()[8].
2 mars : le décret du 12 ventôse an V autorise la course sur les bâtiments neutres transportant des marchandises appartenant aux ennemis de la République, dont les bâtiments américains[7].
21 mars et 4 avril : élections de germinal an V pour le renouvellement des Conseils. 250 députés républicains perdent leurs sièges, au profit de la droite royaliste, qui obtient la présidence des deux assemblées (Barbé-Marbois au Conseil des Anciens, Pichegru aux Cinq-Cents). Barthélemy est élu directeur. Les députés monarchistes se réunissent au club de Clichy, et les filiales de l'Institut philanthropique développent leur action en province[17].
20 mai (1er prairial an V) : élections pour le renouvellement d'un tiers du corps législatif. Barthélemy est nommé directeur à la place de Letourneur[10].
23 juillet : le renouvellement de l'interdiction des clubs n'a aucun effet. Les Directeurs, républicains modérés, entrent en conflit avec les Conseils. Le pouvoir est paralysé. Les Directeurs s'assurent le concours de l'armée (Hoche et Augereau, envoyé par Bonaparte)[12].
4 septembre (18 fructidoran V) : coup d'État du Directoire (Barras, La Révellière-Lépeaux, Reubell) avec le soutien de l'armée (Hoche, Augereau) contre les modérés et les royalistes du club de Clichy[25]. Barthélemy et onze membres du Conseils des Anciens sont arrêtés et déportés. Les élections de germinal sont annulées dans 49 départements (177 députés sont invalidés) ainsi que les mesures en faveur des émigrés (160 condamnations à mort). Le pouvoir exécutif est renforcé aux dépens du législatif. François de Neufchâteau et Merlin de Douai entrent au Directoire en remplacement Barthélemy, arrêté, et de Carnot, en fuite. Le second Directoire poursuit une politique autoritaire de stabilisation politique, financière et extérieure. De tendance annexionniste, ils encouragent la politique d'expansion révolutionnaire (La Révellière-Lépeaux, Merlin de Douai), visent à assurer la sécurité par l'acquisition de « frontières naturelles » (Reubell) et sont conscients des ressources financières de la guerre[12].
5 septembre : le ministère de la police est chargé de la surveillance de la presse ; 35 journaux sont interdits et leurs directeurs déportés en Guyane[26].
15 septembre : loi qui exclut les ex-nobles des fonctions publiques et les prive de l'usage des droits politiques[10].
18 septembre : rupture des négociations séparées avec la Grande-Bretagne à Lille ; le lendemain Lord Malmesbury part pour Londres[10].
30 septembre : banqueroute des deux tiers dite Liquidation Ramel. La dette publique est réduite par l'opération du « tiers consolidé » : les créances sur l'État et les rentes sont remboursées à concurrence des deux tiers de leur capital en bons de Trésorerie admis en paiement des impôts ou de biens nationaux, le tiers restant, consolidé, est inscrit au grand-livre de la Dette publique et les intérêts sont payés en bons de Trésorerie[27]. Rétablissement de la loterie nationale[10].
26 octobre : le Directoire ordonne le rassemblement d'une armée sous le nom d'Armée d'Angleterre commandée par les généraux Bonaparte et Desaix[10].
Novembre
12 novembre : l'assiette et la perception des impôts sont confiées dans chaque département à une agence des Contributions directes composée d'agents de l'État[8].
↑Amable Guillaume Brugière de Barante, La vie politique de m. Royer-Collard, vol. 1, Paris, Didier et Cie, (présentation en ligne)
↑ a et bCharles Pierre Victor Pajol, Pajol : général en chef, vol. 1, Firmin Didot frères, (présentation en ligne)
↑Charles Théodore Beauvais de Préau et Jacques Philippe Voïart, Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français, C.L.F. Panckoucke, (présentation en ligne)
↑Pierre Giguet, Histoire de la campagne d'Italie, 1796-1797, Paris, L. Hachette et cie., (présentation en ligne)
↑Félix Oger, Histoire de France et histoire générale, depuis l'avènement de Louis XIV jusqu'à la chute de l'Empire (1643-1815), Mallet-Bachelier, (présentation en ligne)
↑ a et bChristophe Guillaume de Koch et Maximilian Samson Friedrich Schoell, Histoire abrégée des traités de paix, vol. 1, Bruxelles, Méline, Cans et Cie, (présentation en ligne)
↑Christophe de Koch et Frédéric Schoell, Histoire abrégée des traités de paix, entre les puissances de l'Europe, depuis la paix de Westphalie, vol. 5, Chez Gide fils, (présentation en ligne)
↑Alois Schumacher, Idéologie révolutionnaire et pratique politique de la France en Rhénanie de 1794 à 1801, Presses Univ. Franche-Comté, , 185 p. (ISBN978-2-251-60398-8, présentation en ligne)
↑Pierre-Cyrille Hautcoeur, Georges Gallais-Hamonno, Le marché financier français au XIXe siècle : Aspects quantitatifs des acteurs et des instruments à la Bourse de Paris, Paris, Publications de la Sorbonne, , 640 p. (ISBN978-2-85944-574-4, présentation en ligne)