Cet article présente les faits marquants de l'année 1957 en France.
Événements
L'appel au contingent permet au gouvernement de mobiliser 418 000 hommes en Algérie au début de l'année[1].
7 janvier : face aux nombreux attentats du FLN le Président du Conseil Guy Mollet donne la directive à l’armée de rétablir l'ordre en Algérie « par tous les moyens »[2] ; début de la bataille d’Alger, menée par les « paras » du général Jacques Massu, chargé du maintien de l’ordre dans l’agglomération algéroise[3].
4 février : la question algérienne est à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations Unies qui adopte la résolution 1012 par laquelle elle exprime « l'espoir qu'une solution pacifique, démocratique et juste pourrait être trouvée par des moyens appropriés conformément aux principes de la charte des Nations Unies »[5].
18 mars : décret instaurant un prélèvement exceptionnel de 20 % sur les suppléments de bénéfices et de 2 % sur les réserves des entreprises. Majoration de 57 milliards de francs des recettes de l’État[7].
25 mars : signature du traité de Rome : création, au , de la Communauté économique européenne (CEE) et de l'Euratom. le processus d'intégration des pays européens prend une nouvelle dimension avec cette alliance regroupant la Belgique, la République fédérale d'Allemagne, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas[9].
21 mai : chute du gouvernement Guy Mollet, mis en minorité (213 voix contre 250) par la Chambre sur son programme financier[7]. Il souhaitait augmenter les impôts de 20 % devant l'alourdissement des dépenses militaires lié au conflit algérien.
26 mai : assassinat de l'ancien vice-président de l'Assemblée algérienne Ali Chekkal au stade de Colombes par un jeune militant du FLN lors d'un matche de finale de la coupe de France[15].
26 juin : le ministre des finances Félix Gaillard prend des mesures d'austérité pour lutter contre l'important déficit qui affecte le budget de l'État. Il réussit à faire voter par le parlement une loi fiscale instaurant une avance de 300 milliards de francs de la Banque de France et un assainissement financier de l'État par une majoration d'impôts de 130 milliards (hausse de 10 % de l’impôt sur les sociétés, réduction de la décote fiscale de 25 % pour les entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 45 millions de francs. Les droits de timbre et d’enregistrement, le prix de l’essence et les tarifs postaux et téléphoniques sont majorés de 20 %. Le taux de TVA passe de 19,5 à 25 % sur certains produits de luxe). Depuis , la fiscalité a été alourdie de 327 milliards de francs (sur un total de 3 684 milliards de recettes fiscales, compte non tenu des mesures de décembre), augmentation sans précédent depuis 1948[7].
5 novembre : discours du nouveau président du conseil Félix Gaillard devant les députés. Il présente son programme politique, résumé en six points : assainissement de l'économie, lutte contre l'inflation, vote d'une loi-cadre pour l'Algérie, respect des engagements atlantiques de la France, poursuite de la construction européenne, réforme des institutions[28].
6 novembre : début du gouvernement Félix Gaillard jusqu'au . Après cinq semaines de crise, le gouvernement de Félix Gaillard obtient la confiance de l’Assemblée nationale par 337 voix contre 173. À 38 ans, c'est le plus jeune chef de gouvernement depuis le Consulat de Bonaparte en 1800[28].
7 novembre : loi autorisant l'avance de 250 milliards de francs de la Banque de France au budget de l’État. Le ministre des finances Pierre Pflimlin sollicite l'octroi de 650 millions de dollars du FMI à la France[29].
l’Assemblée reconduit la loi sur les pouvoirs spéciaux en Algérie et en métropole [32](loi n° 57-1203 du 15 novembre 1957). Le conflit algérien devient un gouffre financier pour les dépenses de la nation (20 % du budget est affecté aux dépenses militaires en Algérie).
13 décembre : loi sur la compression des dépenses publiques[29]. Elle permet 335 milliards de francs de recettes supplémentaires. La TVA est portée à 27,5 % sur certains produits et la TPS à 15 % sur certains services. Les droits de timbre sont majorés de 10 %. le prélèvement exceptionnel sur les bénéfices supplémentaires des entreprises passe à 45 % pour les celles qui ont passé des marchés en relation avec le conflit algérien. L'impôt sur les sociétés passe à 45,6 %[7].
30 décembre : création de la Caisse autonome de consolidation des crédits à moyen terme, destinée à soutenir la consommation des ménages et des entreprises[29].
↑Pascal Cauchy, « La République sans force (1956-1958) », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, no 36, (présentation en ligne)
↑Annuaire-Chaix : les principales sociétés par actions, vol. 75, Imprimerie Chaix, (présentation en ligne)
↑ abcde et fFrédéric Tristram, Une fiscalité pour la croissance : La direction générale des impôts et la politique fiscale en France de 1948 à la fin des années 1960, , 604 p. (lire en ligne), p. 425-485
↑Tramor Quémeneur, « « L'ACNV (Action civique non-violente) et la lutte contre les camps » », Matériaux pour l’histoire de notre temps, vol. 4, no 92, , p. 57-63 (présentation en ligne)
↑Olivier Villepreux, Samy Mouhoubi et Frederic. Bernard, Débordements : Sombres histoires de football 1938-2016, Appaloosa LHS Editions, , 196 p. (ISBN979-10-95772-04-0, présentation en ligne)
↑Francis Poulenc et Nicolas Southon, J'écris ce qui me chante : Textes et entretiens réunis, présentés et annotés par Nicolas Southon, Fayard, , 920 p. (ISBN978-2-213-66946-5, présentation en ligne)
↑Maurice Vaïsse, Armement et Ve République : Fin des années 1950 : fin des années 1960, CNRS Éditions via OpenEdition, , 414 p. (ISBN978-2-271-06011-2, présentation en ligne)
↑David François, « « L'administration Eisenhower, l'Europe et le Conseil de l'Atlantique Nord, comme instance de négociation : autorité politique occidentale ou forum consultatif ? » », Relations internationales, vol. 4, no 136, , p. 3-20 (présentation en ligne)