Proust analyse ce personnage et le décrit ainsi : "...Patronne du petit clan.."[1].
Son salon, situé quai de Conti à Paris, est l’un des plus décrits dans À la recherche du temps perdu. Il apparaît dès les premières pages de la deuxième partie de Du côté de chez Swann, "Un amour de Swann". Elle tente de rassembler autour d’elle un groupe de « fidèles » auxquels elle veut imposer, avec leur consentement, ses goûts artistiques, par exemple le peintre Elstir à une époque, mais dont elle veut aussi diriger la vie sentimentale, ce qu’elle fait d'Odette et de Swann, s’efforçant de les rapprocher, avant de travailler à les séparer quand elle comprend que Swann fréquente des gens très supérieurs à elle sur le plan mondain.
Proust l'a chargé du plus grand nombre de traits déplaisants ; ainsi, Madame Verdurin n’ose plus rire parce qu'une fois, sa mâchoire s’est décrochée. Depuis que le docteur Cottard la lui a remise en place, elle l’appelle « Docteur Dieu ».
Madame Verdurin peut apparaître comme l'archétype de la bourgeoisie parisienne, stupide, prétentieuse et malveillante (cf. ses minauderies, grimaces et remarques incultes, tout au long du roman de Proust).
Madame Verdurin finit par trouver en la princesse Sherbatoff la fidèle idéale, avec laquelle elle voudrait même être enterrée.
À la fin du roman, Madame Verdurin épouse le prince de Guermantes, devenu veuf.
Le salon mondain des Verdurin caricature une évolution du public de l'art. Ce ne sont plus les aristocratiques Guermantes que le narrateur raille en gardant quelque respect pour leur naturel et leur dignité, mais une bourgeoisie ignorante et superficielle, monde mêlé et disparate où Swann peut rencontrer une demi-mondaine comme Odette de Crécy. C'est l'émergence du milieu artiste parisien moderne, consacré à la fin par le mariage Verdurin-Guermantes, qui affecte le langage cru des rapins sans avoir leur talent. Mme Verdurin lance des peintres, elle applaudit les ballets russes.[réf. nécessaire]
Madame Verdurin emprunte également des caractéristiques à d'autres personnages : à la fin de sa vie, elle devient "grande prêtresse des Ballets Russes", comme l'était dans la réalité la comtesse Greffulhe, à qui elle emprunte également une partie de son mobilier[2].