Patrick Mimouni se fait connaître par ses courts métrages primés dans plusieurs festivals à la fin des années 1980. C’est « l’un des très rares cinéastes français de court métrage, qui sait faire cohabiter harmonieusement des caractères disparates sans moralisme dominant », selon Raphaël Bassan dans Libération[1].
Le Traité du hasard, le second long-métrage de Mimouni sorti en 1998, s’attaque à l’effet foudroyant du sida sur les comportements sexuels , selon Gérard Lefort dans Libération, « un film dur, mais pas triste pour autant, ou pire, pleurnichard, un film ferme sur ce qui n’a pas de prix »[4].
Mimouni obtient le Prix Jean-Vigo pour Quand je serai star en 2004, un film où il étudie l’effet du sida sur une nouvelle génération : « un film complètement libre. De droit et sur parole, mais surtout libre comme l’air qui y circule » selon Lefort[6]. Un film qui repose sur « la croyance absolue qu’il faut devenir souverain(e) de sa propre vie, qu’il faut avoir le courage de s’inventer, et aussi de défier la pesanteur », selon Olivier Nicklaus[7].
« Le projet un peu fou d’adapter au cinéma A la recherche du temps perdu »[8], débute vers 2007 pour Mimouni. Il se consacre alors à l’étude de Marcel Proust. Il publie Les Mémoires maudites, Juifs et homosexuels dans l’œuvre et dans la vie de Marcel Proust aux éditions Grasset en 2018. « Attention, chef-d'œuvre ! Patrick Mimouni vient d'achever l'un des livres vraiment géniaux de la décennie », selon Alexis Lacroix dans L’Express[9].
En novembre 2021, Mimouni publie Proust amoureux, vie sexuelle, vie sentimentale, vie spirituelle, toujours chez Grasset. Ouvrage « passionnant », selon Nelly Kaprièlian dans Les Inrockuptibles[11]. Livre « proustien, non pas dans le style – l’écriture est nerveuse et directe –, mais dans la composition tout en spirales et en illuminations rétrospectives », remarque Frédéric Pagès dans Le Canard enchaîné[12]. « Mimouni montre comme les mœurs du jeune Marcel, avant même qu’il ait écrit une ligne, étaient plus cachées par son entourage que par lui-même », voilà notamment ce qui fait « l'un des charmes de Proust amoureux », selon Mathieu Lindon dans Libération[13]. « Mimouni nous livre ici un portrait inédit et tout à fait captivant », note Vincent Roy dans L'Humanité[14].
Mimouni est un des rares cinéastes à avoir développé une œuvre de critique littéraire. « Il est surtout un immense lettré qui a consacré plus de dix ans de sa vie à explorer A la Recherche du temps perdu dans ses moindres détails », signale son éditeur[15].
Mimouni a également réalisé plusieurs documentaires pour la télévision. Et il a publié un roman en 2006, consacré à Arielle Dombasle, dont il fait un personnage de fiction.