Jacques Henri Baignères est le fils unique d'Henri Baignères (1829-1908) et de Laure Baignères (1840-1918). Il est cousin du peintre et décorateur Paul Baignères.
Né neuf ans après le mariage et les rumeurs de la liaison entre sa mère Laure et le comte Paul de Rémusat[1], il en est peut-être le fils naturel.
Il épouse le , à Paris 9e, Anne Magdeleine Marie Antoinette Chassaing (1888-1956), pianiste professionnelle. Ils auront deux enfants : Jacqueline Laure Juliette Baignères (1920-) et Claude Baignères (1921-2008) qui deviendra journaliste, chroniqueur, critique de spectacles, directeur de la rubrique "Spectacles" du Figaro de 1974 à 1994 et auteur.
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Jacques Baignères introduisit donc Proust dans le salon de sa mère, Laure Baignères, au 40 de la rue du Général-Foy, à Paris 8e, ainsi que dans celui de sa tante, Charlotte Baignères, rue de Turin, à Paris 8e. Il l'invite aussi chez son oncle et époux de cette dernière, Arthur Baignères (1834-1913), à Trouville-sur-Mer[3]. Des personnages et lieux importants pour Proust qui s'en inspirera pour son œuvre.
« Marcel passe une partie de l’automne 1891 au beau manoir des Frémonts chez Arthur Baignères, oncle de son camarade de classe Jacques Baignères. [...] Les Frémonts sont le modèle de la villa de La Raspelière dans La Recherche. Construite en L et sur un petit sommet, la propriété donne à la fois sur la Manche et, de l’autre côté, sur la campagne normande. Il s’y trouve de nouveau en . C’est l’époque de la bande de copains. Jacques Bizet et Fernand Gregh sont chez Geneviève Straus, mère de Jacques, qui a loué le manoir de la Cour brûlée à MmeAubernon de Nerville, amie de Proust, qui fréquente son salon à Paris[4]. »
Proust se liera aussi d'amitié avec deux cousins de Jacques Baignères, James Henry Edmond Baignères[5] (1865/-) et le peintre Paul Baignères (1869-1945), et leurs deux sœurs, Louise Baignères (1865-1943) et Germaine Baignères (1865/-), enfants de Charlotte et Arthur Baignères. « une anglaise à la beauté épanouie. Paul Bourget, toujours soucieux de sa carrière et acharné à se pousser dans le monde, avait souhaité – mais sans pouvoir réaliser ce vœu – d'épouser sa fille Louise[6]. »
« Entre 1888 et 1892, Proust et Lyautey fréquentent le salon des Baignères. Proust y est le témoin de la rupture entre Louise Baignères et Hubert Lyautey, coureur de dot[7]. »
Quand la revue cesse de paraître, ils rejoignent La Revue blanche déjà célèbre. Jacques Baignères y donne une traduction en vers d'un poème de Shelley[9].
Notes et références
↑« L'hôtel du 40 fut une des maisons de Paris les plus fameuses au temps des salons. C'est aujourd’hui (1954) le Haut-Commissariat à Madagascar. Ce fut la résidence de Mme Baignères [...] que ses réparties mordantes avait fait surnommer "MmeRivarol". Elle était née Laure Boilay et avait épousé M. Henry Baignères, dont il semble bien qu’on ne prononcerait plus aujourd’hui le nom si sa femme n’avait attaché à celui-ci les mille facettes brillantes de son esprit. L’union des deux époux n’avait pas été exemplaire et l’on murmurait que la belle Laure ne prenait pas assez de soin pour cacher sa liaison avec un gentilhomme orléaniste, M. de Rémusat. » André Becq de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens. II. Le quartier Monceau, Paris, Pierre Horay, 1954, p. 234-235