Le 26 janvier 1855, le pape Pie IX l'éleva au rang de basilique.
Histoire
Les légendes hagiographiques
La fondation de la cathédrale d’Orléans est l’objet de deux légendes hagiographiques longtemps vivaces à Orléans. Rédigées à des époques différentes, elles ne mettent pas les mêmes personnages en scène et, par voie de conséquence, divergent aussi dans leur finalité.
La Vie de saint Euverte
Le texte le plus ancien est la Vie de saint Euverte, écrite au IXe siècle[3]. Il fait du futur évêque du IVe siècle un sous-diacre de Rome venu en Gaule pour rechercher des membres de sa fratrie enlevés quarante ans auparavant par des Barbares. Alors que, de passage à Orléans, il assistait, dans la cathédrale, à l’élection d’un nouvel évêque, une colombe, symbole du Saint-Esprit est miraculeusement venue désigner Euverte à l’épiscopat. Quelque temps plus tard, il sauvait la ville d’une destruction totale par un incendie et initiait la construction d’une nouvelle cathédrale.
Au cours des travaux, il trouvait un trésor et décidait de le faire porter à Rome, à l’empereur Constantin de qui il a, en retour, reçu, aussi bien des subsides pour édifier la cathédrale, qu’un fragment de la Vraie Croix pour en garnir l’autel central. La messe de dédicace du nouvel édifice, dédié à la sainte Croix, était le cadre d’une consécration miraculeuse par une main divine émergeant d’une nuée. À la fin de sa vie, Euverte a fait élire saint Aignan pour lui succéder à l’épiscopat.
La Grande Passion d’Auxerre
Le second texte, la Grande Passion d’Auxerre est à la fois plus récent (il ne date que du XIe siècle) et est plus ambitieux : il fait remonter la fondation de l’Église d’Orléans et de sa cathédrale aux temps apostoliques. On y lit que saint Pierre en personne aurait confié à dix-sept des soixante-douze disciples la mission d’évangéliser la Gaule. Parmi eux, les saints Savinien, Potentien et Altin étaient chargés de la Lyonnaise IVe[Note 1] à laquelle appartenait Orléans, et dont est issue l’ancienne province ecclésiastique de Sens[Note 2]. À Orléans, Altin, institué évêque de la cité, aurait dédié une première cathédrale au saint Étienne[4].
Ce dernier récit reposait sur un anachronisme : il plaquait sur la Gaule du Ier siècle une organisation administrative en 17 provinces, qui n’a été mise en place qu’à la fin du IVe siècle ou au début du Ve[5]. Cette légende se situe dans le cadre de la propagande destinée à rappeler les prérogatives du siège métropolitain, Sens, sur celui d’Orléans[6].
Avant l’an mil
Jusqu’au VIIe siècle, on ne sait rien de précis, ni sur les édifices qui se sont succédé, ni sur leur localisation.
Le premier évêque d’Orléans dont le nom a été transmis est Diclopetus ou Diclopitus, attesté selon les auteurs, en 343[7], 346[8] ou 350[9]. La mention de cet évêque signifie que selon toute vraisemblance, Orléans possédait une ecclesia (une cathédrale) à l’intérieur de son enceinte[10], mais ni la titulature ni l’emplacement de cette église ne sont connus.
Un texte hagiographique rédigé entre 474 et 530[11], la Vita Ia Aniani (première Vie de saint Aignan) est le témoignage le plus ancien attribuant la construction d’une cathédrale à saint Euverte d'Orléans, évêque du IVe siècle[12]. Sur l’édifice lui-même, le texte apprend uniquement que saint Aignan y a entrepris des travaux, occasion pour l’évêque d’accomplir un miracle lorsqu’il guérit l’architecte tombé du toit.
Au VIe siècle encore, Grégoire de Tours relate qu’en 585, le roi Gontran a assisté à la messe dans la cathédrale d'Orléans[13]. Mais il la nomme simplement ecclesia, et ainsi ne fait part que de la fonction épiscopale de l'église, mais ne donne aucune information complémentaire quant à une titulature, alors qu’au même livre, il prenait la peine de préciser le vocable de la basilique orléanaise dédiée à saint Avit[14].
Les plus anciennes mentions du titre Sainte-Croix se trouvent sur des monnaies datées du VIIIe siècle. Elles sont légendées Sancta Crux Aurelianis et Ratio Sancte Cruce Aurelianis[15],[16].
Les chroniques rapportent qu’entre 840 et 870 environ, Orléans subit à plusieurs reprises des incursions de Normands, montrant que la ville est pillée et incendiée à plusieurs reprises. La cathédrale elle-même aurait été incendiée entre 877 et 879[18].
Le roi capétienRobert le Pieux a toutes les chances d’avoir vu le jour à Orléans, certains auteurs le font baptiser dans la cathédrale Sainte-Croix, situant l’événement en 970[7].
En 987, Hugues Capet fait associer son fils au trône. La cérémonie a lieu dans la cathédrale d’Orléans où l’archevêque de Reims, Adalbéron couronne Robert le Pieux et le sacre le de cette année.
Les vestiges les plus anciens appartenant incontestablement à un groupe cathédral sont des fragments de mosaïque communément datés du VIIIe siècle[19], mais qui pourraient en fait remonter au IVe siècle[20],[21]. L’un d’eux porte en arc de cercle une légende dont seule est encore lisible la portion de texte itecogn. L’inscription est aujourd’hui interprétée comme une citation d’Isaïe 43, « Noli timere, qui redemi, quia redemi te et vocavi te cognomine tuo, meus es tu » (Ne crains rien, car je t’ai racheté et je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi)[22].
La cathédrale romane
En 989, la ville est détruite par un grand incendie qui, selon Raoul Glaber, aurait également ravagé la cathédrale[23]. Bénéficiant de l’aide du roi Hugues Capet, l’évêque Arnoul (Arnoul Ier selon certaines sources[24],[25],[26] ou Arnoul II selon d’autres[27]) l’a fait reconstruire. Un nouveau trésor aurait été découvert au cours des travaux[28],[29].
La cathédrale d'Arnoul comprenait une nef de sept travées, un transept, un chœur que certains dotent d’un chevet plat[30], d’autres d’absidioles échelonnées[31]. La croisée était marquée par quatre massifs piliers carrés dont on pense qu'ils supportaient un clocher central[26] ou une tour-lanterne[31], les autres piliers étaient cruciformes.
En même temps que le roi Robert le Pieux faisait reconstruire la collégiale Saint-Aignan dont il était abbé laïc, la cathédrale s’enrichissait, vers l'est, d’un nouveau chœur dans le même style du premier art roman[Note 3], présentant un déambulatoire et trois chapelles rayonnantes. Ce nouveau chœur était la seule partie voûtée de la cathédrale romane. Un fragment de la voûte en a été identifié lors de la fouille de 1937[32].
Dernière adjonction à la cathédrale romane, une façade harmonique à deux tours vient terminer la cathédrale à l’ouest. Ces tours, détruites au XVIIIe siècle pour permettre l'allongement de la nef gothique, sont connues par une abondante iconographie. L’architecte Jacques Gabriel en a relevé le plan en 1723, au moment de leur démolition[33], le dessin de leurs portails illustre une thèse du XVIIe siècle[34] et leur silhouette est connue grâce à deux dessins de l'architecte jésuite Étienne Martellange[35].
Quelques historiens locaux mentionnent un effondrement qui, en 1227, aurait grièvement affecté les voûtes de la cathédrale romane au point d’y empêcher toute célébration du culte[36],[37]. Il s’agit en fait d’une erreur de lecture (1277 devenu 1227) qui s’est répétée de texte en texte depuis le XIXe siècle. Elle est également devenue 1223 dans un travail plus récent[38].
Parmi les aménagements d'époque romane, certains sont connus :
Le maître-autel, dont il subsiste le massif de maçonnerie, se dressait dans la deuxième travée du chœur. Une mosaïque en opus sectile située à son voisinage a été presque entièrement détruite lorsque, à la suite de tassements du terrain, a été édifié un arc destiné à soutenir l'autel[39].
Dans l'abside se trouvait un autel secondaire, encore dit matutinal. Certains auteurs avancent qu'il aurait été dédié à saint Mamert, évêque de Vienne[40],[24], d'autres estiment qu'y était exposé un reliquaire contenant un fragment de la Croix[41],[26].
La cathédrale romane est assez bien connue ; néanmoins sa restitution laisse sur certains points la place à des controverses ou du moins des incertitudes :
E. Lefèvre-Pontalis avait doté la nef romane de bas-côtés doubles[42]. Cette idée a été reprise en 1987[31] et en 1988[43]. Il est maintenant établi que la nef romane ne possédait que des bas-côtés simples[44].
Le chevet de l’an mil reste l’objet de questions. Certains auteurs proposent trois absides, éventuellement parallèles ou échelonnées[31], d’autres un chevet plat[45].
Les façades des bras du transept comportaient des tribunes à leurs revers[46]. On ignore s’il y en avait d’autres, particulièrement dans la nef[31].
Dans sa restitution du plan de la cathédrale romane, E. Lefèvre-Pontalis fait ouvrir chaque bras du transept par un seul portail central[47], il se conforme aux dessins d’É. Martellange[48],[49]. Certains auteurs préfèrent suivre l’opinion de G. Chenesseau et présenter deux portails séparés par un pilier central[50].
La cathédrale romane a été le théâtre de quelques événements remarquables :
À la mort de Philippe Ier, son fils Louis VI craint les manœuvres de son demi-frère Philippe de Montlhéry. Après l’inhumation de son père à Saint-Benoît-sur-Loire le , Louis VI se rend en hâte à Orléans où Daimbert, l’archevêque de Sens, le sacre le de la même année dans la cathédrale Sainte-Croix.
La première cathédrale gothique (1278-1568)
Vers 1277, la cathédrale romane aurait connu un effondrement et ce qui subsistait, aurait menacé de s’écrouler à son tour[51]. Dans un acte donné le , l’évêque Robert de Courtenay offre, en vue de l’agrandissement de la cathédrale le terrain sur lequel se dressait son palais épiscopal[52]. Toutefois, la première pierre du nouvel édifice n’est posée que neuf ans plus tard, le , sous l’épiscopat de Gilles Pastai[53] et le chantier commence par le chevet.
Le plan s’inspire de celui de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, mais présente neuf chapelles absidiales au lieu des sept de la cathédrale picarde[54].
Au XIVe siècle, le chevet est complété par un nouveau chœur. Les deux campagnes du chantier au chœur de Sainte-Croix sont bien connues grâce à un plan sur parchemin conservé à l’œuvre Notre-Dame de Strasbourg[55].
Interrompus ou du moins ralentis à l’époque de la guerre de Cent Ans et du siège d’Orléans en 1428/1429, les travaux reprennent dans la deuxième moitié du XVe siècle par la croisée du transept et continuent au XVIe par l’édification de deux travées de la nef. En 1512, le clocher de croisée est orné d’une grosse boule dorée surmontée d’une croix, celle-là même qu’évoque François Rabelais.
Durant les guerres de Religion, la cathédrale est d’abord pillée en 1562, en même temps que d’autres églises d’Orléans[56].
En , la ville passe aux mains des protestants. Dans la nuit du 23 au , un petit groupe de huguenots, déçus de voir Condé prêt à traiter avec les catholiques, s'introduit dans la cathédrale et fait sauter les quatre piliers de la croisée du transept qui, dans leur chute, entraînent une grande partie de l’édifice.
Après l’événement subsistent :
à l’est, la couronne de chapelles rayonnantes et les murs extérieurs du chœur gothique, seuls vestiges des XIIIe et XIVe siècles ;
au transept, des parties de mur et les façades des bras romans ;
à l’ouest, deux travées gothiques récentes du XVIe siècle et les tours romanes encore conservées[57].
La reconstruction : la cathédrale des Bourbons
Le , le roi et la reine Marie de Médicis posèrent la première pierre du nouvel édifice.
Le chœur est terminé en 1623.
En 1627, on jette les fondations du transept qui sera achevé en 1636.
Le transept nord est achevé en 1643, et le transept sud en 1690. La marque du Roi Soleil apparaît en introduisant une part de classicisme dans l'édifice de style gothique flamboyant. Son portrait et sa devise Nec pluribus impar figurent également, avec la date d'achèvement de 1679, au centre de la rosace située au-dessus du portail du transept sud. La devise peut se traduire par : « Il suffirait à [gouverner] plusieurs [royaumes] »[58].
En 1739, commence l'édification du portail occidental surmonté des deux tours, prolongement de la grande nef. La vieille façade romane, qui a survécu à toutes les destructions est démolie. La façade, jusqu'à la base des tours, est terminée en 1773. Les deux premiers étages des tours sont construits durant les dix années suivantes, alors qu'il faut renforcer le portail qui menace de s'effondrer.
La Révolution suspend les travaux, il ne manque à l'édifice gothique que ses deux tours.
On ne reprend les travaux qu'en 1817. Le roi Charles X inaugure l'achèvement des travaux le , pour le 400e anniversaire de la levée du siège des Anglais, par Jeanne d'Arc et son armée : un perron monumental prend place devant la cathédrale, parallèlement à la percée de la nouvelle rue Jeanne d'Arc et à la création du grand parvis de la cathédrale.
Les affres du temps et de la guerre
Depuis son achèvement en 1829, la cathédrale a connu les affres du temps et des guerres.
Le clocher, qui s'inclinait de façon inquiétante, est détruit en 1854, puis reconstruit et inauguré en 1858.
Les vitraux du chœur (œuvre de Lobin) sont installés en 1859 à l'initiative de Mgr Dupanloup.
Les voûtes du sanctuaire s'effondrent dans la nuit du 8 au [59],[60].
En 1940, pendant l'avancée allemande, une partie du centre ancien d'Orléans est ravagée par les bombes et des obus allemands. La cathédrale est également touchée, mais les dégâts restent mineurs, de même qu'en 1944. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les travaux de restauration se succèdent afin de redonner à l'édifice sa splendeur passée. Cependant, les affres de la guerre ne sont pas toutes réparées : par exemple, l'accès aux deux tours est interdit au public, car non réparé depuis 1940 ; à la suite du bombardement de , le bourdon, cloche la plus grave (et donc la plus grosse) s'était trouvé finalement fêlée (en 1971). Devenue donc inutilisable, elle n'a été refondue et réinstallée qu'en 2012.
Les recherches archéologiques
La découverte du XVIIe siècle
François Lemaire, juge au tribunal ecclésiastique d'Orléans, relate dans Histoire de l’Église et Diocèse d’Orléans[61] qu'en 1628 auraient été trouvés, au cours du creusement des fondations pour le bras nord du transept, les restes d'un château romain qui n'a, par la suite, jamais été confirmé.
Les fouilles de 1890
Les premières découvertes assurées datent des travaux entrepris en 1889/1890 pour installer un calorifère dans la cathédrale. Elles ont permis de reconnaître le bras nord et la croisée du transept, l'alignement des piliers sud de la nef de la cathédrale romane. Leur publication est accompagnée d'un plan apportant une restitution hypothétique, fortement inspirée du plan de Saint-Sernin de Toulouse (nef à bas-côté double, chœur très court et déambulatoire à cinq chapelles)[62]. D'autres reconstitutions, tout aussi éloignées de la réalité historique, ont été encore proposées par Paul Frankl[63] ou Frédéric Lesueur[64].
La fouille de 1903
En , une fouille établit que la cathédrale romane n'a jamais possédé de crypte. Cette fouille avait été engagée à l'initiative d'un groupe de séminaristes emmenés par le jeune Georges Chenesseau[65].
Les fouilles de 1937 à 1942
En 1937 est ouverte, sous la direction de Georges Chenesseau, devenu entretemps chanoine honoraire, la première véritable campagne de fouilles, menée dans le but de reconnaître le chœur roman. Ses résultats sont spectaculaires : l'ensemble du chœur roman, fruit de deux campagnes de construction, le déambulatoire et l'entrée de la chapelle d'axe sont maintenant connus. Les résultats sont conservés dans un sous-sol archéologique improprement appelé crypte, cet espace n'a aucune fonction religieuse.
Outre des tombes et des substructions des époques romane et carolingienne, sont mis au jour des vestiges de bâtiment attribués à l'époque gallo-romaine[66]. Georges Chenesseau les identifie immédiatement avec la basilique construite par l'évêque saint Euverte, provoquant ainsi une violente polémique qui a rapidement dépassé le simple cadre local[Note 4].
En 1940 un sondage dans le bas-côté nord de la nef fait apparaître le mur nord de la nef, apportant ainsi la preuve que la cathédrale romane n'avait qu'un seul bas-côté[67].
Restait à résoudre la question du nombre d'absidioles. Des fouilles menées en 1941 devant la sacristie[68] et en 1942 dans le bas-côté nord du chœur[69] apportent la réponse : la cathédrale d'Orléans avait trois chapelles rayonnantes[Note 5].
Jeanne d'Arc
Il existe un lien indirect entre la cathédrale actuelle et Jeanne d'Arc. L'héroïne historique nationale est venue suivre la messe vespérale le durant le siège d'Orléans[70] (il faut rappeler que l'édifice tel qu'il est aujourd'hui n'existait pas en 1429, à l'exception des chapelles de l'abside, qui entourent le chœur à l'arrière). On peut signaler aussi que la rue Jeanne d'Arc ouverte au XIXe siècle arrive devant la façade principale (à l'époque on souhaitait avant tout dégager le sanctuaire des petites rues et des constructions médiévales qui l'enserraient, la dénomination ne vint qu'après).
Chaque année, au soir du , pendant les Fêtes Johanniques, a lieu, sur le parvis, la cérémonie de la Remise de l'Étendard (qui évoque celui de Jeanne d'Arc). La municipalité en est gardienne et le transmet aux autorités religieuses catholiques pour la durée des festivités. La façade de la cathédrale sert ensuite de support à un son et lumière.
Description
Quelques dimensions
La cathédrale mesure 143,85 mètres de long hors-œuvre et 136,10 mètres dans-œuvre[71] (contre 145 mètres de long pour la cathédrale Notre-Dame d'Amiens), elle est composée de 5 nefs.
Largeur des cinq nefs hors-œuvre : 50,86 mètres
Largeur des cinq nefs dans-œuvre : 41,14 mètres, dont :
Vaisseau central : 13,94 mètres.
Premier collatéral : 7,45 mètres.
Second collatéral : 6,15 mètres.
Largeur intérieure au niveau du transept : 53 mètres.
Largeur extérieure au niveau du transept : 66,74 mètres.
jusqu'au sommet des couronnes 78,40 mètres de hauteur.
jusqu'au sommet des anges 81,64 mètres de hauteur.
La flèche centrale, édifiée entre 1855 et 1859, culmine à 114 mètres.
Les orgues
Le grand orgue vient de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, échangé avec celui de la cathédrale en 1822. Rapidement rénové, il l'est ensuite par Louis Callinet dès 1831, puis (après d'autres interventions) de nouveau en 1880 par Cavaillé-Coll qui le transforme profondément pour en faire un orgue romantique[Note 6]. Après d'autres épisodes, l'instrument est rénové une dernière fois par Bernard Hurvy à partir de 2004[72] et remis en fonction en [73]. Il comprend quatre claviers, un pédalier pour un total de 54 jeux et plus de 3 700 tuyaux[74]. Les trois co-titulaires sont Gildas Harnois, Arnaud Riffet et Olivier Salandini[75], tous rémunérés à la vacation.
Les transmissions des claviers sont : pneumatiques avec machine Barker pour le Grand-Orgue, le Récit et la Bombarde, pneumatiques pour la Pédale et mécaniques pour le Positif.
Composition
I. Positif 56 notes
Montre 8'
Salicional 8'
Bourdon 8'
Unda Maris 8'
Prestant 4'
Flûte douce 4'
Quinte 2 2/3'
Doublette 2'
Plein-Jeu V
Trompette 8'
Clarinette 8'
Clairon 4'
II. Grand-Orgue 56 notes
Montre 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Salicional 8'
Viole de gambe 8'
Flûte harmonique 8'
Prestant 4'
Flûte douce 4'
Fourniture V
Cymbale IV
Grand Cornet V
Bombarde 16'
Trompette 8'
Basson 8'
Clairon 4'
III. Bombarde 56 notes
Grand Cornet V (GO)
Fourniture V (GO)
Cymbale IV (GO)
Bombarde 16' (GO)
Trompette 8' (GO)
Basson 8' (GO)
Clairon 4' (GO)
IV. Récit expressif 56 notes
Bourdon 16'
Principal 8'
Viole de gambe 8'
Bourdon 8'
Flûte 8'
Voix céleste 8'
Flûte octaviante 4'
Octavin 2'
Cornet V
Bombarde 16'
Trompette 8'
Basson-Hautbois 8'
Voix humaine 8'
Clairon 4'
Pédale 30 notes
Soubasse 32'
Soubasse 16'
Grosse Flûte 16'
Violonbasse 16'
Violoncelle 8'
Flûte 8'
Flûte 4'
Contre-bombarde 32'
Bombarde 16'
Tuba Magna 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
L'orgue de chœur est également un Cavaillé-Coll. Installé provisoirement en 1837, remplacé par un orgue définitif en 1846, il comprend deux claviers, un pédalier, 16 jeux et est classé aux Monuments historiques[76].
Les cinq cloches sont placées dans la tour nord. Quatre d'entre elles, fondues en 1898, proviennent de la fonderie de cloches Bollée d'Orléans. La Sainte-Jeanne d'Arc, le Bourdon, a été refondu par Paccard en 2012, celle de Bollée étant fêlée depuis plusieurs décennies, à la suite du bombardement de 1944.
Vitrail des apparitions de Jeanne d'Arc à Domrémy.
Vitrail de l'entrée de Jeanne d'Arc dans Orléans.
Vitrail du couronnement de Charles VII à la cathédrale de Reims.
Les lancettes du chœur.
Des vitraux (ou parties de vitraux) modernes ont également été installés (ou intégrés à des éléments plus anciens), entre 1996 et 2000.
Maîtres de musique
Maîtres de musique (maîtres du chœur et des enfants). XVe – XVIIIe siècles
Ils étaient également appelés maîtres du chœur[78] ou maître des enfants du chœur (appelés alors enfants de chœur, à Orléans comme ailleurs en France). La composition musicale faisait partie de leurs attributions : il en sera de même lorsqu'ils seront appelés maîtres de chapelle (à Orléans, ils ont été appelés ainsi à partir de 1832).
Eloy d'Amerval, d'Amerval ou de Béthune, maître du chœur de 1482 à 1484. Compositeur et poète. Il est entre autres l'auteur (textes et musique) de motets chantés au cours de la « procession » du , pour la fête annuelle de la levée, en 1429, par Jeanne d'Arc, du siège de la ville mené par les troupes anglaises. Créés le ces motets furent longtemps chantés, jusqu'au milieu du XVIIe siècle au moins[79]. Sa messepolyphonique, à 5 voix, Dixerunt discipuli, composée avant 1473, l'a peut-être été dès 1465, à l'époque où il chantait à la cour de Blois, au service du prince et poète Charles d'Orléans, peu avant de devenir maître de musique de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans.
Pierre Ménard, présent comme maître du chœur et maître de musique le et au-delà.
Guillaume Mancicart, maître de musique mort le .
Jean Thouzé, son successeur en 1498 comme chanoine de résidence, remplit les fonctions de maître du chœur, à partir du . Mort le .
Guillaume Piquenay, maître du chœur et des enfants, de 1507 à 1508, au moins. Peut-être encore en place au et jusqu'en 1518.
?
Mercellier Vigorne, en place à une date indéterminée située entre 1534 et 1536, et peut-être aussi avant et après cette période.
Nicolas Benoist ?
Michel Lucquet, maître en 1564. Encore présent en 1572.
Laurent Hubault, en place au . On ignore depuis quand et jusqu'à quelle date il exerça, mais en 1594 le poste était vacant et le , Abraham Fourdy, maître de Saint-Aignan, fut « payé pour avoir enseigné les enfants » de Sainte-Croix[81].
?
Antoine Hureau (fils d'Antoine, vinaigrier orléanais) est reçu maître le et reste en place jusqu'en 1620. Le , il est désigné comme « chanoine[82] de l'église d'Orléans » (Sainte-Croix) : il est chanoine mamertin, comme quelques autres maîtres de musique et chantres/choristes de la cathédrale.
Simon Quillet, chinonais, à partir du et sans doute jusqu'en 1632. Malade, il mourut finalement le , à Orléans[83]. Il avait créé deux nouveaux postes d'enfants en 1624[84].
Le c'est la réception d'un nouveau maître[85], peut-être :
Mathieu Lesourd, qui serait mort paroisse Sainte-Catherine, en 1658 ?
Philippe Martinot, attesté en 1666, maître de musique jusqu'à ce qu'il soit « déchargé à cause de son grand âge » en 1679. C'est à cette époque (1669) que Claude Perrault (frère du conteur) notait : « À Sainte-Croix [...] nous entendismes la musique qui est fort bonne et qui, ce jour, ne cédait guère à celle de Notre-Dame de Paris »[86].
Guillaume Minoret, parisien, maître de musique du au début de . Futur sous-maître de musique (en réalité un des quatre maîtres)[87] de la chapelle de Louis XIV. Une partie de sa musique a été conservée.
Pierre Tabart, chinonais, maître de musique du jusqu'au concours de recrutement organisé par Louis XIV à Versailles en . Des œuvres de Tabart ont été conservées dans la collection Sébastien de Brossard.
Jacques Lecomte, tourangeau, titulaire de la semiprébende de Saint-Vrain (réservée aux maîtres de musique) à partir du , « par absence durable et continuelle de Maître Pierre Tabart ».
(Étienne ?) Jouin, (orléanais ?) reçu le .
Jean de Largillière, de Senlis, maître du au début de l'année 1713.
« Le Sieur Quatrelivre, maître de musique de Beauvais, reçu pour maître de musique, sans avoir été entendu », le et congédié dès le . De la musique profane de sa composition fut imprimée dans les Recueils d'Airs sérieux et à boire, publiés à Paris par Ballard de 1704 à 1715 (avec rééditions jusqu'en 1752). Une Prière en français, pour 2 voix et basse continue (v. 1730-1740) est parvenue incomplète, en manuscrit[88].
Louis Homet, parisien, maître de musique du au (avec interruption). Il finit maître de musique de Notre-Dame de Paris. Il est l'auteur du faux-bourdon à 4 voix sur les strophes paires du Dies iræ (Orléans, 1722). Ce faux-bourdon est repris par Franz Liszt dans sa Totentanz pour piano et orchestre (1849). Ces « versets alternés » de la Prose des Morts avaient aussi été donnés en septembre 1764 pour les funérailles solennelles de Jean-Philippe Rameau (les parties séparées de cet élargissement et arrangement d'effectif sont conservées à la BnF).
Nicolas Groniard, de Meaux : Homet, écarté à partir du , est remplacé par Antoine Davu dès le , puis par Nicolas Groniard à partir du environ (date de sa démission du poste de maître de musique de Notre-Dame de Paris). Groniard mourut le . Dès le , Homet est réintégré en tant que maître du chœur de Sainte-Croix, jusqu'en 1731.
Des œuvres de Nicolas Groniard ont été conservées par Sébastien de Brossard. On a aussi, de Groniard, un livret imprimé, sans musique (mais avec toutes les répartitions d’effectif), d'un grand motet, sans doute adapté car donné le pour l'entrée solennelle de l'évêque d'Orléans. Incipit : « Lætare Civitas Aureliana »[89].
Louis Bachelier, angevin, devint maître de musique à partir du . On ignore l'année de son départ (dès 1732 ?). Trois de ses grands motets ont été conservés.
Honoré Simon (né à Bou, onze kilomètres d'Orléans), a peut-être fait fonction de maître, sans l'être en titre. En tant que chanoinemamertin il a dû se retirer pour infirmité le .
Julien-René Froger (manceau établi à Orléans comme membre du chœur, mort le ) a peut-être fait à son tour fonction de maître. Lui aussi est compositeur d'airs, publiés par Ballard en 1718-1719 sous le nom de « J.R. Froger l'aîné, d'Orléans ».
André Hatton, orléanais, maître de musique de 1738 à 1756. De sa production on a conservé un livret manuscrit, sans la musique, comportant quelques indications de répartition d’effectif (parties de solistes chantées, duos et chœurs). Titre : Concert sur l'heureux retour de Mr Nicolas Joseph de Paris Évêque d'Orléans. Incipit : « Dieu de la paix et du silence » (Manuscrit, sans date, [1755]). Faussement catalogué comme Vers adressés à l'évêque, par la médiathèque d'Orléans.
François Giroust, parisien, maître de musique du à 1769 (a quitté Orléans après avoir remporté les deux premiers prix du concours de composition musicale organisé par le Concert spirituel des Tuileries, session de 1768). Futur maître de la musique du roi, à Versailles. L'essentiel de sa musique a été légué à la BnF par sa veuve.
Jean-François Foucard, picard, a plusieurs fois fait fonction de maître, sans en avoir le titre, en 1769, 1772, 1775 et 1776.
André-Pierre-Roch La Manière, maître de musique pendant peu de temps, vers 1769-1770, après le départ de Giroust.
Jean-Clause Josse, du diocèse de Noyon, maître du au .
Nicolas Savart, parisien, maître du jusqu'en 1776.
Dès le , peu avant la dispersion de novembre, les musiciens de Sainte-Croix, alliés à ceux de la collégiale Saint-Aignan, tous professionnels, signèrent une Requête « A Nos seigneurs Les Députés de l’Assemblée Nationale » où apparaissait très clairement cette mise en garde : « Dans le cas où nos réclamations ne seraient point accueillies favorablement, nous osons prendre la liberté de vous faire observer, Nos seigneurs, qu’il y a tout lieu de présumer, et qu’il est même hors de doute, qu’avant très peu de temps, la musique […] va disparaître de nos climats. Car on ne peut le dissimuler, et nous l’avançons sans craindre d’être démentis, les maîtrises tant des cathédrales que des collégiales sont pour ainsi dire les seules qui aient fourni les célèbres musiciens qui ont paru jusqu’à présent soit dans la musique de nos rois, soit sur les théâtres et autres spectacles »[90].
L'effondrement eut bien lieu. Ces ancêtres des conservatoires une fois disparus, par toute la France, il n'est plus resté que le Conservatoire de Paris, créé, seul en France (à la fermeture totale des églises), en 1793 et 1795 (au départ pour la musique militaire puis, rapidement pour l'étude d'autres instruments). Alors que Louis XVI avait créé (en 1784) l’École royale de chant et de déclamation, cette fois le chant occupait une place bien moindre, à l'inverse de ce qui se passait dans les chapelles musicales d'église avant la Révolution (où l'enseignement d'instruments de catégories diverses occupait toutefois une place réelle). Pendant le premier tiers du XIXe siècle, à Orléans, comme ailleurs, ce sont d'anciens chantres-choristes et instrumentistes (anciens membres des chœurs d'églises et des Académies de musique, elles aussi supprimées) qui tentèrent d'assurer l'enseignement collectif de la discipline, en créant des établissements privés.
Le chœur et la maîtrise de Sainte-Croix mirent longtemps à se relever, faute d'argent et à la suite de la totale rupture de continuité dans la formation. Et c'est seulement en 1834 puis en 1870 que l'Institut musical (successeur de l'Académie) et l'École municipale de musique d'Orléans purent voir le jour. À partir du troisième tiers du XIXe siècle, le chœur de Sainte-Croix (renforcé par son orchestre, nouvellement créé) put enfin prendre son essor et rivaliser avantageusement avec les deux autres écoles de musique. Le déclin arriva dans le courant du XXe siècle.
En 1834, le chartrain Jacques-Marin Dauvilliers, ancien maître de musique à Orléans (qui avait lui-même créé une école de plain-chant et de « musique religieuse » à Orléans, sous la Restauration) se trouvait vivement alarmé et résumait la situation de la manière suivante :
« Les étrangers ne peuvent plus dire que nous ne sommes pas organisés pour la musique, quand on pense aux progrès que nous avons fait dans la musique instrumentale. La raison de notre infériorité en musique vocale, est dans l'absence d'école de musique. / En Allemagne et [...] dans les états [...] d'Autriche où j'ai résidé plusieurs années[91] : il y a vingt-cinq écoles (dirigées par un maître de chapelle [un Kapellmeister]), où l'on enseigne la musique et la composition [...]. Les dimanches et fêtes de l'année, on chante la messe en musique[92] et en grande symphonie [= avec orchestre], avec orgue. Dans les plus petits villages, les villageois et villageoises exécutent aussi Fêtes et Dimanches la messe en grande symphonie. [...]. L'extrême disette de voix existe toujours en France, parce qu'il est peut-être probable qu'on ne suit pas le vrai chemin pour la formation de la voix de poitrine ; cela vient encore de l'absence d'école de musique dans les Départements. »[93].
Maîtres de musique (puis de chapelle), aux XIXe et XXe siècles. Le XXIe siècle
Premier tiers du XIXe siècle. Rappel d'anciens maîtres de musique
François-Michel Lauret (1756-1822), son neveu, lui succéda, à partir du . Il mourut le .
Jacques-Marin Dauvilliers (1755-1839) accepta le de prendre la suite, jusqu'au printemps 1824, puis du jusqu'en 1827. Il est de retour en tant que maître dès 1829 apparemment, et en tout cas en 1831-1832. Vocalement il chantait la haute-contre.
Melchior Carboneil de 1827 à 1829. Ce jeune prêtre espagnol était également organiste. Né en 1791, il est mort en 1851 : il est le premier à ne pas avoir connu la France d'Ancien Régime.
Après la Restauration. On devient maître de chapelle, ou simplement chef de chœur (au début du XXIe siècle)
Jacques-Firmin Vimeux (né à Amiens en 1798-mort en 1855). D'abord joueur de trombone dans la Garde royale, il devient ophécléiste du chœur dès 1826, puis maître de chapelle à partir de 1832. Il était également poète. Né dans une famille de sculpteurs, il dirigea une fabrique de poterie. L'ophicléide, instrument nouveau, typique du XIXe siècle, remplaçait le serpent, né au XVIe siècle. Il s'agissait pour ces instruments graves de soutenir les voix en doublant surtout la partie de basse : depuis ses origines l'orgue n'était pas utilisé en soutien, mais dialoguait avec elles. Apparemment, il ne subsiste qu'une seule partition de cet auteur (copiée par le maître de chapelle Marcel Laurent dans les années 1890 et conservée grâce à Louis Pagot, un de ses anciens maîtrisiens). Intitulée Quæ est ista quæ progreditur...[94], elle est essentiellement basée sur ce texte, adapté du Canticum canticorum Salomonis, et sur un extrait de la ProseInviolata, integra. L’Exultabunt Sancti du même compositeur (signalé par Jules Brosset comme une « page inspirée et magistralement harmonisée, qu'on exécute chaque année [pour] la Toussaint »[95]) n'est malheureusement pas localisé actuellement.
Léon Pelletier, maître de chapelle de 1849 à 1865. Lui aussi était joueur d'ophicléide. Il reste de lui deux partitions, copiées dans le même recueil manuscrit (un O salutaris et un Magnificat). Né en 1812 à Fleury-les-Aubrais il mourut en à Orléans.
Alexandre Lemoine lui succède, de 1865 à 1890. Né à Colmar en 1815, il mourut à Vendôme en 1895. Était un proche de Charles Gounod. Il participa également au travail de recherche et de restitution du chant grégorien, en lien avec l'abbaye de Solesmes. La musique de Lemoine, pour l'essentiel publiée de son vivant, a été conservée. Il a eu également une production pédagogique. Dès 1857, par exemple, il élabora son Tableau omnitonique où l'on prépare la solmisation sur la portée. Là-dessus, Lemoine reçut les éloges de Charles Gounod, Adrien de La Fage et Joseph d'Ortigue. Ce Tableau, primé en 1869, figura aux Expositions universelles de 1878 et 1889. À partir du , la ville de Paris le fournit gratuitement à ses écoles communales. Il jouait et enseigna tous les cuivres (dont l’ophicléide, sur lequel il jouait quelquefois en solo). Il pratiquait également le violoncelle.
Marcel Laurent, prêtre, est maître de 1890 à 1921 (date de son décès subit, à 61 ans). Était en relations avec Théodore Dubois, organiste et maître de chapelle parisien puis directeur du Conservatoire de Paris, à l'époque conservatoire de musique et de déclamation. Il reste un peu de musique de Laurent. Laurent possédait (et faisait chanter) beaucoup de partitions de son époque et, plus largement, du XIXe siècle (religieuses ou profanes) mais il possédait aussi le Stabat Mater de Pergolèse (1736) dans la version pour chœur et orchestre de Giovanni Paisiello (1810)[96], et, en lien avec les tendances de son temps, il ne négligeait pas Haendel ou la musique de la Renaissance, voire parfois plus ancienne. Il possédait également un exemplaire des Chansons populaires du Pays de France (éd. 1903) du folkloriste et compositeur Jean-Baptiste Weckerlin[97] (longtemps responsable de la bibliothèque du Conservatoire de Paris). Parmi beaucoup d'autres choses, il possédait aussi un exemplaire du Traité de Dauvilliers[98].
Robert Lefranc, d'abord organiste du chœur, devient maître jusqu'en 1927.
Gabriel Luçon, prêtre, dirige le chœur de 1927 jusqu'en 1952.
Pierre Cordier, prêtre (dit Cordibus, allusion à un vers de l'hymne grégorienneVeni Creator Spiritus (Infunde amorem cordibus : « Répands l'amour dans nos cœurs »). Mort en 2013, mais :
Pierre Besançon, prêtre, a été maître de chapelle 20 ans, de l'année 1982 jusqu'à la fin de l'année 2001. Puis la maîtrise ne dépendit plus de la cathédrale.
Patrick Marié (chef de chœur et non plus maître de chapelle), de 2002 à 2010.
Vianney d'Hauthuille (idem), de 2011 à 2016.
Claire-Élise Sterlin (idem, à partir de 2016).
Cédric Clément, maître de chapelle à partir de la rentrée de .
Dans la fiction
Dans Pantagruel de François Rabelais, la boule dorée qui surmontait alors le clocher est évoquée comme étant l'une des pilules d'airain qui ont servi à l'exploration de l'estomac du géant Pantagruel afin de le guérir[Note 7].
Dans Les Eparges (cf. Ceux de 14) de Maurice Genevois (première édition 1923, Flammarion), un des récits de la bataille qui se déroula sur le front de la Meuse pendant la Première Guerre mondiale. Bataille des Eparges au cours de laquelle mourut, le 20 février 1915, le lieutenant Robert Porchon, ami de Genevois, qui avait été élève au lycée Pothier d’Orléans. « Chez toi Porchon : l’ample Beauce, les champs de blé au crépuscule ; les corneilles dans le ciel frais, entre les deux tours de Sainte-Croix. »
Notes et références
Notes
↑La Lyonnaise quatrième ou Sénonaise comprenait l’Orléanais, le sud de l'Île-de-France, le Sénonais. Sa capitale était Sens.
↑Orléans a appartenu à la province ecclésiastique de Sens jusqu’en 1622, date du transfert de l’archevêché à Paris.
↑Chenesseau 1942, p. 220-221. Bien que publiée en 1942 et reprise dans Le manuscrit posthume (Chenesseau 2017, tome 3, p. 12-15), cette information est restée confidentielle, si bien qu’ en 1983 (Berland 1983, p. 300) et 1984 (Nivet 1984, p. 28), des auteurs continuaient à dater le chevet d’une campagne de 1088 comme G. Chenesseau l’avait lui-même écrit en 1938 (Chenesseau 1938, p. 86).
↑Il s’agit d’une série de trois articles publiés en 1939 dans le t. XXXV de la Revue d’histoire de l’Église de France : 1) Jules de La Martinière, « Les origines chrétiennes d’Orléans », no 106, janvier-mars, p. 5-32 ; 2) Georges Chenesseau, « À propos des origines chrétiennes d’Orléans », no 107, avril-juin, p. 193-201 ; 3) Jules de La Martinière, « Réplique de M. de La Martinière », no 107, avril-juin, p. 202-211.
↑« Il est certain que [la cathédrale] n'a jamais eu plus de trois chapelles rayonnantes » (Chenesseau m 458, p. 354).
↑Sur l'histoire des orgues de Sainte-Croix, voir : Turellier 2010/
↑Au 23e et dernier chapitre : « Et de ces pillules d'arain, en avez une à Orléans, sus le clochier de l'esglise de Saincte Croix. »
↑La République du Centre, édition Orléans, 13 septembre 2007, p. 7
↑Sury 2008, p. 58. Cette étude présente aussi des textes, attribués à François Turellier, mais qui ne le sont qu'en partie : lorsqu'il s'est agi de les insérer dans l'ouvrage, ils ont été parfois très maladroitement retravaillés, si bien que certains passages n'ont plus guère de sens.
↑Le maître pouvait aussi être appelé Musices præfectus, ou Præses chori, en latin (« Préfet de musique » ou « Président du chœur »), ou bien encore : « Maître de psalette ». Cf. Orléans. Paroisse Notre-Dame du Chemin. Baptême du 31 décembre 1609.
↑Incipit des « Motets chantés devant l’église de Notre Dame des Miracles de S. Paul » : « Noble cité de moult grand renommée ». « A la douce priere ». « Gaudeamus omnes in Domino, diem festum Celebrantes, sub honore liberationis civitatis » ; Incipit des « Motets chantés devant la Porte D’Unoise » (la Porte dunoise) : « Salus Aurelianorum et omnium populorum / Grandement rejouyr te doibs ».
↑François Turellier, Un musicien dans la ville. Abraham Fourdy, maître de musique de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans (XVIe – XVIIe siècle). / Un interprète compositeur, entre plain-chant, polyphonie et divertissements pour voix et luth en usage dans la "Nation germanique" de l'université, Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, t. XXII, No 173, 1er trimestre 2015, p. 51-66.
↑AD-Loiret. 3E 4188 (30 janvier 1602) et 3E 3658 (id. et 8 février 1613). Bail à rente
↑Charles Cuissard, Les chanoines et dignitaires de la cathédrale d’Orléans d’après les nécrologes manuscrits de Sainte-Croix, Orléans, Herluison, 1900, 197 p. Référence : Quillet ; Archives du Loiret. G 60. Martirologium..., fos 21 v°-22 r (2° : 2 mai 1624).
↑Archives du Loiret. 51 J 2. Répertoire..., p. 418.
↑BnF. Ms. fr. 24713. « Relation du voyage de Paris à Bordeaux fait en 1669 par Messieurs de Saint-Laurent, Gomont, Abraham et Perrault », in : Papiers de Nicolas et de Claude Perrault, f° 111 r°
↑Le maître était un ecclésiastique de haut rang, sans fonction proprement musicale.
↑Cote CMBV du fac-similé : ARC ANT 63. Le prénom de ce musicien n'est pas connu.
↑Médiathèque d'Orléans. Sur cette Entrée, cf. le grand tableau conservé dans l'escalier de l'Hôtel Dupanloup.
↑Jean-Étienne-Marie Portalis, ministre des cultes sous Napoléon Ier, emploiera une formule très proche de cette dernière phrase (circulaire aux préfets, 10 avril 1805) : « C’est des bas-chœurs et des maîtrises des métropoles et des cathédrales que sont sortis les talents qui ont brillé avec tant d’éclat dans la capitale et dans nos cités. ». Cf. Archives nationales. Comité ecclésiastique révolutionnaire. D/XIX/90/755 (14) ; Portalis cité par : Victor Pelletier, Essai sur la maîtrise de la cathédrale d’Orléans, Orléans, Herluison, 1862, p. 13, note E.
↑« Chanter en musique » signifiait qu'à côté du traditionnel plain-chant, on acceptait la présence de musique polyphonique, dite figurée, plus éloignée de la liturgie
↑Jacques-Marin Dauvilliers, Traité de composition élémentaire des accords, Paris, Janet et Cotelle, 1834, p. 146 (« Réflexions… »)
↑Quelle est cette femme qui s’avance, surgissant comme l’aurore, aussi belle que la lune, resplendissante comme le soleil ?
↑Jules Brosset, Jean-Jacques-Firmin Vimeux, maître de chapelle de la cathédrale d'Orléans (1798-1855), Blois, Duguet, 1921, p. 7 ; Théophile Cochard, Notice sur la maîtrise de Sainte-Croix d'Orléans, 1895, rééd. 1924, p. 6
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François Turellier, « Musique à la cathédrale d'Orléans (1802-1921) », p. 137-163 de : Renaissance et rayonnement des maîtrises d'églises aux XIXe et XXe siècles : colloque organisé par la Société historique et archéologique de Langres, à l'occasion du centenaire de la mort de Nicolas Couturier (Langres, vendredi 7 et samedi 8 octobre 2011). Actes réunis par Georges Viard : Langres, Société historique et archéologique de Langres, 2015, 200 pages, illustrations.