Jacques Gabriel est reçu dès l'âge de 21 ans (en 1688) dans le corps des contrôleurs généraux des Bâtiments du Roi. Deux ans plus tard, il est chargé d'accompagner Robert de Cotte, alors principal collaborateur de Mansart, pour un voyage de 18 mois en Italie. À son retour, il est reçu architecte ordinaire des Bâtiments du Roi. Bon administrateur, il est admis comme membre de la première Académie royale d'architecture, formée par Mansart en 1699.
Pierre-Jean Mariette, qui a bien connu Gabriel, a écrit de lui : « Il étoit expert dans la conduite du bâtiment, mais il n'auroit pas pu dessiner le moindre bout d’ornement[2] ». Pour ce qui est de l’ornementation, Gabriel s'en remettait à Pierre Lepautre et, après la mort de ce dernier, à Jean Aubert, son collègue aux Bâtiments du Roi[3].
Gabriel succéda à Robert de Cotte en tant que Premier Architecte du Roi, en , et ne transmit cette charge qu'une fois que son fils, Ange-Jacques Gabriel, fut en mesure de lui succéder (en 1742, à sa mort)[4].
L’œuvre architecturale de Gabriel à Paris a été énormément remaniée. On peut encore s'en faire une idée en consultant les planches de l’Architecture françoise de Mariette. Il a achevé la construction du Palais Bourbon (commencée par Giardini, poursuivie par Pierre Cailleteau), ainsi que celle de l'Hôtel voisin de Lassay. Il a dirigé la construction de l'Hôtel Peyrenc de Moras (de Biron), 1728-31.
Construction des bâtiments de la Compagnie des Indes à Lorient dont l'hôtel Gabriel[5] (1740-1742).
Il continue l'œuvre de reconstruction de l'abbaye de Saint-Denis, initiée par Robert de Cotte. Il réalise les plans de la façade occidentale avec la construction d'un bâtiment octogonal, le Grand Parloir. Celui-ci fait aujourd'hui partie de la Maison d'Éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis.
Jacques V Gabriel a été marié en premières noces, le , avec Marie-Anne Delespine (vers 1670-1694), fille de Nicolas II Delespine (1642-1729), architecte, et de Judith Freyssen. De cette union est née Marie Anne Françoise Gabriel (vers 1693-1773).
Jacques V Gabriel s'est marié en secondes noces, le , avec Élisabeth Besnier (vers 1680-1719). De cette union sont nés dix enfants dont Ange-Jacques Gabriel.
Anobli en 1704, il est écuyer, seigneur de Mézières (près d'Ouzouer-le-Marché), Bernay et autres lieux[9].
Notes et références
↑Pour Jacques Gabriel « 5e du nom », le V n'étant pas l'initiale d'un prénom mais le chiffre romain « 5 ».
↑D'après P. J. Mariette, Abecedario et autres notes inédites de cet amateur, vol. II, Paris, J.-B. Dumoulin, , p. 276.
↑D'après Fiske Kimball, The Creation of the Rococo, W.W. Norton & co., (réimpr. 1964, 1980 (Dover)), p. 131.
↑Erwann Le Franc, Hardouin-Mansart, Gabriel, Wren, inspirateurs d'une façade d'église pour Lorient au XVIIIe siècle, Bulletin et mémoires de la Société polymathique du Morbihan, 2010, 136, p. 341-374.
↑coll., Le Patrimoine des communes d’Ille-et-Vilaine, Paris, Flohic, coll. « Flohic Patrimoine », 1781 p. (ISBN2-84234-072-8), p. 1244
↑Jean Le Maire, Les Gabriel, seigneurs de Mézières-en-Beauce, en la paroisse d'Ouzouer-le-Marché..., Bul. Soc. Hist. et Arc. de L'Orléanais, tome 24, n°242, année 1942, p. 318.
Michel Gallet, Yves Bottineau, Les Gabriel, Picard, Paris, 1982 ; p. 329 (ISBN978-2-7084-00863)
Collectif, Jacques V Gabriel et les architectes de la façade atlantique, Éditions A & J Picard, Paris, 2004, p. 295 (ISBN978-2-7084-07152)
Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, p. 256-259, Librairie générale de l'architecture et des travaux publics, Paris, 1887 (lire en ligne)
Jacques Gabriel, contrôleur général des bâtiments du roi. Contrat de mariage (). Document communiqué par M. le vicomte de Grouchy et annoté par M. Jules Guiffrey, p. 38-48, Nouvelles archives de l'art français : recueil de documents inédits, 1891 (lire en ligne)
Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle. Dictionnaire biographique et critique, p. 224-233, Éditions Mengès, Paris, 1995 (ISBN2-8562-0370-1)
G. Despierres, Les Gabriel, recherches sur les origines provinciales de ces architectes, p. 468-517, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Ministère de l'instruction publique, Paris, 1895 (lire en ligne)
Louis de Grandmaison, Essai d'armorial des artistes français. Lettres de noblesse. Preuves pour l'Ordre de Saint-Michel, p. 308-309, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Ministère de l'instruction publique, 1903, 27e session (lire en ligne)
Jules Guiffrey, Lettres de noblesse accordées aux artistes au XVIIe et au XVIIIe siècle -VI- Gabriel, architecte, p. 12-15, Revue nobiliaire, héraldique et biographique, 1873 (lire en ligne)