Il fut d'abord formé à la maîtrise de la cathédrale de Tours, par le maître de musique, « un nommé Burgaut[1], le plus habile contrapuntiste de son temps, mais aussi tellement entêté dans ce style, qu'il haïssait à la fureur les musiques modernes et surtout italiennes, et qu'il méprisait souverainement ceux qui s'y appliquaient ou les aimaient ». Quant au disciple, « malgré son habileté pour le contrepoint [traditionnel, mais tout de même « modernisé, imprégné de tonalité »[2]] il rendait justice à tout le monde » (cf. Sébastien de Brossard, Catalogue). Brossard (un des principaux créateurs de la musicologie, lui-même maître de chapelle, compositeur et ami de Pierre Tabart) rapporte tout cela avec un certain humour et confirme ainsi que l'époque était en train d'évoluer.
Mais il obtint ensuite sans difficulté le poste de maître de musique de la cathédrale de Senlis.
Plus tard, il sera installé sur un poste semblable, à la cathédrale Saint-Étienne de Meaux. Il occupa cette fonction jusqu'au début du printemps 1699 (mars). En septembre-octobre 1711, son successeur à Meaux, Sébastien de Brossard, le consulta pour le recrutement d'un maître de chapelle à la cathédrale d'Évreux (c'est le compositeur Louis Homet qui sera retenu). Il semble que Tabart soit resté à Meaux après l'arrivée de Brossard et qu'il ait continué à tirer des revenus d'une des principales chapelles de cette cathédrale.
Requiem / Magnificat / Te Deum, Ensembles La Fenice et Jacques Moderne, dir. Jean Tubéry, Virgin Veritas (EMI), Coll. Musique à Versailles, 2001. Œuvres couplées avec des musiques pour orgue d’André Raison et Nicolas de Grigny.
↑Sans doute Julien Bourgault, maître de musique (maître de chapelle) dans la seconde moitié du XVIIe siècle et primé au Puy de Musique du Mans au cours de cette même période. Cf. Denise Launay, La Musique religieuse en France, du Concile de Trente à 1804, Paris, Société Française de Musicologie, Klincksieck, 1993, p. 145-146.
↑La fonction de maître était réservée à un ecclésiastique de haut rang, sans attributions musicales même si celui-ci assurait sa partie de plain-chant dans la messe dominicale qu'il présidait et célébrait solennellement.
Jean-Paul Montagnier, Pierre Tabart (1645-1716) : « maître de musique » of Meaux Cathedral at the Time of Bossuet, "Rivista internazionale di musica sacra", 19 / 1 (1998), pp. 5–23.
Jean Duron, Sébastien de Brossard à Versailles, Textes réunis par, Arles, Actes Sud, 1995, 140 p. PP. 13–20 : "Sébastien de Brossard (1655-1730)", par Yolande de Brossard (p. 17).
Yuriko Baba, Guillaume Minoret (ca. 1650-1720), sous-maître de la chapelle royale sous Louis XIV : édition critique et analyse de son œuvre, Thèse, Hiroshima, Université de musique Élisabeth (Elisabeth University of Music), 2002, 3 vol., VII-349 p. ; VI-360 p. ; pp. 361–610. Vol. A, p. 10, note 22 (Minoret à Orléans : renseignements fournis par François Turellier).
François Turellier, Les orgues et les organistes de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. Leur place à l’église et dans la ville, des origines jusqu’aux travaux d’Aristide Cavaillé-Coll, in : "L’Orgue", Revue trimestrielle publiée par l’Association des Amis de l’Orgue en coédition avec Symétrie, N° 291, Versailles, Lyon, 2010-III, pp. 3–33. PP. 6–7 : après son départ, Tabart a conservé des sources de revenus à Orléans (1690, , Bail à loyer ; 1698, , il est "chapelain de la chapelle Saint-Jacques/Saint-Philippe" dans la cathédrale Sainte-Croix).
Archives départementales du Loiret. 51 J 2. Répertoire 2d volume. Materiaux recueillis Pour un Coutûmier du chapitre de l’Église d’Orleans. 1779. à L’usage du Tresors [sic], Ms., XVIIIe siècle, 854 p. (p. 418, : Guillaume Minoret reçu maître de musique de la cathédrale d'Orléans ; p. 419, : Pierre Tabart lui succède).
Id. 51 J 7. Registre des Provisions et Collations des Benefices de l’Eglise dOrleans Commençant le treiz[ièm]e Decembre de l’année mil six cent quatre-vingt-un et finissant le Douzieme de May de L’annee mil sept Cent trois, Orléans, Ms., XVIIe – XVIIIe siècles, 150 fos (f° 12 r°, : Attestatio morum de Pierre Tabart).