1er mars : naissance de Tsangyang Gyatso, le 6edalaï-lama (décédé en 1706)[2]. La mort du 5e dalaï-lama Lobsang Gyatso (1682) est tenue secrète par son régent, le desi Sangyé Gyatso (1653-1705), médecin et homme d’État, afin d’achever la construction du Potala[3]. Elle ne sera annoncée qu’en 1696, à la fureur de l'empereur de la dynastie Qing, dont les émissaires ne furent pas informés lors de leurs visites au Tibet notamment en 1690[4], et surtout le Khan des Mongols qui accuse Sangyé Gyatso d’avoir voulu ainsi garder le pouvoir pour lui-même avant de le tuer (1705).
21 juillet : le Dey d'Alger est assassiné par les hommes de Mezzomorto, capitan pacha de la flotte de la Régence, qui prend sa place. Duquesne reprend le bombardement de la ville. En représailles, le consul de France, le père Jean Le Vacher périt sur la bouche d’un canon avec 22 de ses compatriotes. La ville ne capitule pas et l'escadre française est de retour à Toulon le 25 octobre[7].
15 septembre : au Japon, révision de la loi sur les maisons militaires (Buke shohattô), les membres de celle-ci ayant jusqu’alors droit de vie ou de mort sur leurs administrés[10]. le shogunTsunayoshi Tokugawa, avec l’aide de son principal conseiller Masatoshi Hotta (1634-1684), veille à faire reconnaître légalement la voix des paysans : les doléances des agriculteurs et leurs actions en justice doivent être portées devant des officiers judiciaires et non plus simplement entendues par le seigneur local.
25 juin, Székesfehérvár : Kara Mustapha, en contradiction avec les instructions du sultan, décide de marcher sur Vienne avec une armée de 200 000 hommes venue d’Edirne et de Belgrade, renforcée d’auxiliaires Tatars et des troupes de Thököly et de Michel Apaffy de Transylvanie[17]. Pendant que les Turcs montent vers Vienne par la rive droite du Danube, la rive gauche tombe sous Thököly, rejoint par la plupart des Hongrois de la région[15].
Les Impériaux de Charles V de Lorraine se sont repliés au nord du Danube où ils sont rejoints par des contingents de princes catholiques d’Allemagne après avoir écrasé Thököly (65 000 hommes en tout). Le roi de Pologne Jean Sobieski, à la tête de 27 000 hommes[15], prend à Nikolsburg le commandement de l’ensemble des troupes chrétiennes (31 août[12]). Il leur fait traverser le Danube en amont de Vienne (8 septembre[15]) et concentre 75 000 hommes derrière le couvent du Wienerwald. Kara Mustafa établit son camp à l’ouest des murailles de la ville et ne s’avise que tardivement du danger ; il fait déployer 85 000 hommes entre le village de Nussdorf et le Danube.
pendant la nuit du 11 au 12 septembre, Jean Sobieski fait occuper les deux observatoires du Kahlenberg et du Leopoldsberg par son artillerie. Le 12 septembre à l’aube, les chrétiens passent à l’attaque, progressant lentement à travers les collines coupées de vignobles. Vers le soir, les hussards polonais fondent des hauteurs sur les janissaires et l’artillerie ottomane, forcent le camp du vizir, propageant la panique. Les assiégés effectuent de leur côté une sortie, prenant en tenaille les Ottomans. Kara Mustafa doit s’enfuir tandis qu’une poignée de janissaires résistent toute la nuit sous les murs de Vienne. Le lendemain, Jean Sobieski entre dans Vienne en liesse, sans attendre l’empereur qui lui en tiendra rigueur. Les Ottomans doivent lever le siège[12].
↑ a et bJean Bérenger et Georges-Henri Soutou, L'ordre européen du XVIe au XXe siècle : Actes du colloque de l'Institut des Recherches sur les Civilisations de l'Occident Moderne, 15-16 mars 1996, Presses Paris Sorbonne, , 192 p. (ISBN978-2-84050-107-7, présentation en ligne)
↑Louis Moréri et Pierre Bayle, Le grand dictionaire historique, vol. 4, Paris, J.-B. Coignard, (présentation en ligne)
↑Quadrant, vol. 15, Centre de recherche en littérature de langue portugaise, Université Paul-Valéry, (présentation en ligne)
↑Joseph Hammer-Purgstall, Histoire de l'Empire ottoman, vol. 12, Bellizard, Barthès, Dufour & Lowell, (présentation en ligne)