Sous la domination romaine tardive (après 355 EC), l'Occitanie était connue comme le diocèse des Sept Provinces. L'Occitanie a été souvent politiquement unie pendant le haut Moyen Âge, lors du royaume wisigoth et sous plusieurs souverains mérovingiens ou carolingiens. À la division de l' Empire franc (IXe siècle), l'Occitanie fut divisée en différents comtés, duchés, royaumes, évêchés et diocèses, ainsi qu'en communes fortifiées autonomes. Depuis lors, le pays n'a jamais été politiquement uni à nouveau. Du IXe au XIIIe siècle, l'Occitanie a subi un enchevêtrement de différentes allégeances envers des souverains nominaux. Plusieurs tentatives d'unification politique ont eu lieu, surtout entre le XIe et le XIIIe siècle. L'Occitanie est restée unie par une culture commune qui se jouait des frontières politiques, en perpétuels mouvements. Depuis le Moyen Âge, l'Occitanie a une certaine conscience de son unité comme le montre l'important développement de la littérature de langue occitane aux XIIe et XIIIe siècles. La littérature occitane était glorieuse et prospère, les troubadours ont inventé l'amour courtois (fin'amor). La langue d'Oc était utilisée dans tous les milieux cultivés européens[réf. nécessaire]. Mais principalement entre les XIIIe et XVIIe siècles, les rois de France ont conquis progressivement l'Occitanie, parfois par la guerre et l'extermination de la population[2],[3][source insuffisante], parfois en usant d'intrigues politiques subtiles. En 1789, les comités révolutionnaires ont essayé de rétablir l'autonomie des régions du "Midi" et ils ont utilisé la langue occitane pour propager les idées de la Révolution. Mais ils seront neutralisés lors de la prise du pouvoir par les montagnards en 1793, partisans de la Terreur et de la centralisation. Depuis le XIXe siècle, plusieurs mouvements régionalistes ont essayé d'améliorer l'utilisation sociale de l'occitan et d'obtenir la reconnaissance publique de la culture occitane; mais aussi différentes approches pour obtenir plus de pouvoirs au niveau local ont été tentées. Le XIXe siècle a connu une forte reprise de la littérature occitane et l'écrivain Frédéric Mistral a reçu le prix Nobel de littérature en 1904. Le XXe siècle a vu la naissance tardive du nationalisme occitan.
Préambule
Cette page porte sur l'histoire de l’Occitanie, telle que définie par l'aire culturelle et linguistique où l’occitan est parlé encore aujourd'hui[4],[5],[6]. Toutefois, la mention de régions qui ne sont plus considérées comme occitanes peuvent apparaître pour traiter de certains aspects historiques et anthropologiques liés à l'Occitanie.
La langue occitane tire essentiellement son origine du latin apporté par les Romains et modifié par la persistance des substrats de populations autochtones pour devenir le bas-latin. Ce dernier connut ultérieurement une influence plus ou moins marquée des apports germaniques, en particulier wisigothiques[7], puis à nouveau une romanisation due à l'influence latiniste de clercs érudits. L'occitan est une langue romane autonome depuis le Xe siècle.
La délimitation géographique de l'occitan la plus couramment acceptée, a été précisée entre 1876 – début des recherches sur les frontières linguistiques[8] – et le XXe siècle[9]. L'Occitanie couvre en gros un tiers sud de la France (appelé couramment Midi, incluant Monaco), les Vallées occitanes et Guardia Piemontese, en Italie, ainsi que le Val d'Aran, en Espagne. Les pays catalans en faisaient partie jusqu'à 1934, date où des intellectuels catalans ont proclamé solennellement que le catalan contemporain était une langue distincte de l’occitan[10].
Introduction
Située sur un isthme entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique, s'étalant des Alpes aux Pyrénées et au Massif central; l'Occitanie est à la fois un pays ouvert et de passage mais aussi un pays montagnard, véritable conservatoire de groupes humains et de traditions remontant parfois à des temps préhistoriques et protohistoriques pré-indo-européens[11]. L'espace occitan a souvent été en opposition avec l'espace français (France du nord)[12],[13], du fait d'un peuplement différent ou de conditions politiques contraires. Sans avoir jamais bénéficié d'aucune structure d'État souverain, ce pays présente des caractéristiques sociales propres donnant une orientation particulière aux mouvements historiques qui le traversent[14],[15],[16],[17]. Son histoire est celle d’une frange septentrionale de l’Europe du Sud qui au fur et à mesure du renforcement de l'État français s'est trouvée liée à un centre d’Europe du Nord. L'histoire occitane est jalonnée de révoltes et de rébellions contre les pouvoirs dominants[18],[19]; parmi lesquels on peut citer la révolution bourgeoise de Toulouse en 1189, les révoltes de Bernard Délicieux contre l'Inquisition, celles des Tuchins et des Croquants, la République de l'Ormée à Bordeaux, les guerres des camisards et des Demoiselles, les insurrections fédéralistes, la résistance républicaine au coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte[20], les Communes insurrectionnelles de Limoges, Marseille, Narbonne, Toulouse; la révolte des vignerons de 1907, le soulèvement du Larzac.
Les Asianiques sont des peuples antiques originaires de l'Asie antérieure qui n'étaient ni des populations sémites ni indo-européennes. Ils ont apporté avec eux les techniques de l’agriculture, de l’élevage et de la céramique. Ces populations semblent avoir constitué le fond permanent de peuplement de l'Occitanie[21]. En 2500 av. J.-C., la population de la future Occitanie est déjà très dense, estimée à environ 3 millions d'individus[21].[Passage problématique]
Expansion de la branche méditerranéenne au néolithique (en bleu) et influence sur les cultures indigènes (en noir).
Origines et progression de la civilisation cardiale. Date : VIe millénaire av. J.-C. et Ve millénaire av. J.-C.
Les Cardiaux
Les Cardiaux ont peuplé les côtes méditerranéennes et atlantiques.
Peuplement néolithique au Ve millénaire av. J.-C.
Peuples au néolithique moyen (4500-4000 av. J.-C.).
Peuples au néolithique tardif (4200-3500 av. J.-C.).
Extension du mégalithisme (en rouge).
Les Cardiaux franco-ibériques
Les Cardiaux franco-ibériques sont un sous-groupe de cardiaux qui se sont développés dans la péninsule Ibérique, l'Occitanie et plus au nord jusqu'à la Loire.
Les Thénaciens sont un sous-groupe de cardiaux franco-ibériques: lorsque des tribus de chasseurs-collecteurs mésolithiques de la région entre le Massif central et les Pyrénées (les Tardenoissiens et les Castelnoviens) ont été en contact avec les Cardiaux, ils ont créé la civilisation péri-cardiale de Roucadour. Puis ils ont été influencés et acculturés par les Cardiaux Montbolo venant du sud. Ils ont reculé dans le nord de l’Aquitaine devant les Mégalithiques ainsi que devant les Chasséens occidentaux de Bougon-Luxé.
Les Artenaciens descendent de Thénaciens mêlés de Chasséens du Quercy, ils vont repousser les Indo-européens de « Charente-Isle-Dordogne » et « Seine-Oise-Marne ». Puis les Indo-Européens celtes venus de la région de Hollande vont descendre vers le sud et les soumettre[réf. nécessaire].
Les Aquitains, non celtisés, sont considérés comme les descendants directs des Artenaciens.
Les Chasséens sont des cardiaux franco-ibériques de Provence qui sont unis vers 3800 av. J.-C. pour fonder la civilisation de Chassey.
Fuyant les invasions indo-européennes, les bourguignons de Marcilly (chasséens mêlés de rubannés de Rössen) se dirigent vers le sud pour s'intégrer aux Chasséens méridionaux.
Les Ligures sont les descendants des Chasséens méridionaux mêlés de Mégalithiques.
Peuples mégalithiques
Les mégalithiques sont des peuples cardiaux venus des côtes atlantiques.
[Passage problématique]
Naissance de peuples autochtones
La fixité des populations d'origines préhistoriques et néolithiques constituent toujours aujourd'hui la base du peuplement de la région ibéro-occitane[22]. De ces populations d'origines naitront des peuples indigènes. On trouve en Europe, un premier groupe de peuples préceltiques généralement appelés Ibères regroupant les Cynésiens, les Turdétans, les Mastianis, les peuples de la civilisation ibérique (Ibères, au sens strict), les Vascons, les Aquitains, les Ibéroligures et les Ligures. Les Ibères étaient les premiers peuples de la péninsule Ibérique et de la région de l'isthme occitan. Après les migrations des peuples celtes, on trouvera dans la région des populations métissées tels que les Celtibères et des Celto-ligures[23].
Les Ibères, au sens strict
La civilisation ibérique est originaire du sud de la péninsule. Elle s’étendit vers la Catalogne et la côte méditerranéenne occitane (la future Septimanie), en une expansion rapide comme l’avait été son apparition. Les Ibères sont un groupe de peuples qui selon les sources classiques (Hécatée de Milet, Hérodote, Strabon, Avienus, etc.) sont identifiés sur la côte orientale de la péninsule Ibérique : Elisyces, Sordons, Cerretains, Airénosis, Andosins, Bergistans, Ausétans, Indigets, Castellans, Lacétans, Laiétans, Cossétans, Lergets, Jacétans, Suessétans, Sedétans, Lercavons, Edétans, Contestans, Orétans, Bastétans et Turdétans. Bien que les sources classiques ne soient pas toujours d'accord sur les limites géographiques précises ni sur l'énumération de peuples spécifiques, il semble que la langue soit le critère fondamental qui les identifient comme Ibères. Tandis que les inscriptions de langue ibérique apparaissent largement sur le territoire que les sources classiques ont assigné aux Ibères : la zone côtière qui s'étend du sud du Languedoc-Roussillon à Alicante, qui pénètre dans l'intérieur par la vallée de l'Èbre, dans la vallée de Segura et la haute vallée du Guadalquivir.
Les Aquitains
Les Aquitains appelés aussi Ibéroaquitains ou Proto-Basques occupaient la zone comprise entre les Pyrénées occidentales, la rive gauche de la Garonne et l'Atlantique. C'était donc l'espace triangulaire formé par l'actuel Pays basque français et la Gascogne. Ils étaient liés linguistiquement et ethniquement aux Vascons de langue proto-basque.
Les Aquitains vivaient de l'élevage de brebis, de vaches et de chevaux. Ils pratiquaient l'agriculture depuis le néolithique. Ceux qui habitaient les vallées pyrénéennes pratiquaient la transhumance à travers la péninsule ibérique, ceux de l'intérieur de l'Aquitaine protohistorique vivaient de l'agriculture du blé. On sait qu'ils connaissaient la fabrication du fer et le travail de l'or et de l'argent.
Ils ne formaient pas une unité politique avant l'arrivée des Romains, ce qui facilitera la victoire des Romains, soit par influence ou menace militaire, soit en écrasant les tribus qui résistèrent. Jules César[24] a remarqué qu'ils s'apparentaient plus à des Ibères (de la péninsule ibérique) qu'à des Gaulois.
Les principales tribus étaient :
Les Ligures (en grec Λιγυες, en latin, Ligures < *Liguses) sont un peuple protohistorique d'Europe. D'après Plutarque, ils se nommaient eux-mêmes Ambrōnes, ce qui signifierait « peuple de l'eau ».
Les Ligures sont localisés par les auteurs latins dans le Sud des Alpes françaises et italiennes, ainsi que dans le Nord-Ouest des Apennins. Ils attestent également qu'ils auraient jadis occupé un territoire beaucoup plus grand : en Italie (Piémont, Toscane, Ombrie, Latium) et vers l'ouest (en Provence et dans le Languedoc, voire dans la péninsule Ibérique). Avienus, dans sa traduction en latin d'un vieux récit de voyage, probablement marseillais, qu'on peut dater de la fin du VIe siècle av. J.-C., indique que les Ligures se seraient jadis étendus jusqu'à la mer du Nord, avant d'être repoussés par les Celtes jusqu'aux Alpes. Avienus situe également Agde à la limite du territoire des Ligures et de celui des Ibères[25].
Leur territoire sera infiltré petit à petit par des Celtes venus du nord. Les échanges économiques ont favorisé une ibérisation de régions du Sud. Des Grecs ioniens se sont installés sur la côte méditerranéenne. Les ligures seront par la suite dominés par des Italiques venus du nord de la péninsule italienne. Puis ils seront définitivement soumis par les Latins romains. Les Ligures, progressivement acculturés par ces différentes populations, disparaitront alors entièrement en tant que peuple.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Histoire
En 2016 apparaît sur la carte de France, entre Rhône et Pyrénées, une nouvelle région du nom de Occitanie.
Sur ce même territoire, et avec quelques variantes, l’appellation “Occitania” ou Occitanie a été utilisée, presque sans interruption, pendant plus de 500 ans, de la fin du XIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, par les rois de France, les Parlements successifs et les états du Languedoc. Au milieu du XIXe siècle, les linguistes, poètes et écrivains s'emploieront à désigner sous cette même appellation, tout l'espace de la langue d'oc ou occitan.
Le nom Occitanie recouvre donc deux réalités aussi légitimes que différentes. Il en est de même pour d’autres territoires tel que l’Europe (Union européenne et Europe de l’Atlantique à l’Oural, Europe du Bosphore au cap Nord…) ou l’Amérique (Du détroit de Béring à la Terre de Feu, les États-Unis…).
La Croix occitane, anciennement Croix du Languedoc, figure sur de nombreux blasons ou logos de régions, villes, organismes et associations des pays occitans, entre Italie et Catalogne.
Ses origines sont incertaines et ses significations diverses, solaires, zodiacales, voire ésotériques.
La Croix occitane, caractérisée par ses douze bulles ou pommettes, apparaît dès la deuxième moitié du XIe siècle sur les blasons des Comtes de Toulouse. Elle sera abondamment reprise depuis ce XIe siècle.
La Croix occitane est aujourd’hui un des emblèmes majeurs des deux acceptions de l’Occitanie. Elle est également l’emblème le plus respecté et le plus familier de la langue et de la culture occitane.
Antiquité
Implantations des civilisations antiques
Les marchands méditerranéens
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Les grecs phocéens s'installent sur les côtes méditerranéennes vers 600 av. J.-C. Ils fondent les comptoirs de Marseille, Nice, Antibes, Agde, Béziers et Emporion (Empúries, en Catalogne), sans chercher à s'implanter dans l'arrière-pays. Ils amènent avec eux une brillante civilisation commerciale et urbaine et n'essaieront pas de soumettre les populations indigènes.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Vers 400 av. J.-C. les Gaulois, une aristocratie guerrière, envahissent et occupent quasiment toute la Gaule transalpine. Ils deviennent les maîtres incontestés du pays, tout en respectant les mœurs et la langue des autochtones. L’Aquitaine antique (Gascogne) a reçu des Protoceltes de civilisation hallstatienne, mais les Celtes de la civilisation de La Tène ne se sont installés que sur les marges de la zone occupée par les Aquitains (Agen, Bordeaux, rives nord de la Garonne). L'occupation gauloise durera au plus trois siècles dans certaines régions, jusqu'à l'arrivée des Romains. Les Romains ont appelés indistinctement gaulois des peuples d'ethnie celte et des peuples réputés celtes tels que les populations métissées Celtibères et Celto-ligures.
L'occupation romaine est précoce et dura entre cinq et sept siècles. Les peuples indigènes et les gaulois disparaissent en tant que peuples tant la romanisation est profonde. La langue des Romains s'impose en tant que langue universelle. Ce sera le cas aussi de leurs mœurs, leur droit, leurs religions, leur culture qui a assimilé l'héritage hellénistique, ainsi que leur philosophie et leurs idées. Les habitants de la région seront tellement assimilés aux Romains qu'Ausone, formé à Bordeaux et à Toulouse, est devenu le précepteur du fils de l'empereur Valentinien. Pendant une longue période de Pax Romana, ce qui sera l'Occitanie a tenu un rôle privilégié comme relais d'expansion vers le Nord de la civilisation méditerranéenne.
Une première colonie romaine s'implante sur la côte méditerranéenne à l'époque de la République romaine.
La Narbonnaise fut rapidement intégrée. L'empereur Auguste, en 22 av. J.-C., lui donne le statut de « province sénatoriale » pour souligner sa « romanité ». Elle a aussi été appelée la Provincia (mot qui a donné « Provence »).
Rome (en violet) vers 220 av. J.-C.
Expansion romaine en Narbonnaise (en orange), env. 100 av. J.-C.
La république romaine (en jaune) avant la conquête des Gaules en -58 av. J.-C.
Organisation administrative entre les Ier et IIIe siècles
L'Aquitaine et la Narbonnaise dans l'Empire romain à son apogée, vers l'an 120 ap. J.-C.
La Gaule aquitaine a été conquise ultérieurement par Jules César, en 55 av. J.-C., lors de la Guerre des Gaules. Intégré à la République romaine, elle devient une « province du peuple romain » sous Auguste en 27 av. J.-C.
Empires romains d'Orient et d'Occident après la partition définitive en 395 EC.
Le diocèse des sept provinces, env. 400 ap J.-C.
Les principales voies romaines des Gaules
Détail des voies romaines en Aquitaine
La Via domitia
Haut Moyen Âge
Les Invasions barbares
Les grands mouvements migratoires des peuples germaniques dans l'Empire romain débuta aux environs de 375, à la suite de la pression exercée par les Huns, venus d'Asie. Les Vandales, les Suèves et les Alainstraversent le Rhin en 406, puis traversent la Gaule qu'ils pillent vers les Pyrénées. Ils s'installeront définitivement en Hispanie et en Afrique du Nord.
Selon la Chronica Gallica, en 440, le patriceAetius accorde des terres abandonnées dans la région de Valence (d'où la possible origine du toponyme Allan) à un groupe d'Alains commandés par un certain Sambida, dont il n'existe pas d'autre mention. Leurs relations avec leurs voisins sont aussi difficiles que celles qu'entretiennent leurs cousins installés sur les bords de la Loire.
Après avoir mis à sac Rome en 410, les Wisigoths d'Alaric en marche vers l'Espagne traversent le sud-est de la Gaule en 413. Une fois installés au bord du Rhône, ils tentent ensuite leur chance sur l'autre rive par des incursions en 426, 452 et 458.
Le périple des Wisigoths en Europe.
Royaume des Wisigoths (en violet) et Empire romain (rouge) vers 450 apr. J.-C.
Les royaumes des Ostrogoths et des Wisigoths, Ier – Ve siècles.
Les Wisigoths s'installent dans la région et font de Toulouse leur capitale. Leur immense royaume dessine les contours de ce qui sera l'Occitanie. Le royaume Wisigoth est l'un des plus vastes État d’Occident de cette époque. Il s’étendra à son apogée de la Loire à Gibraltar avec Toulouse pour capitale, puis ultérieurement Tolède. Ils conservent la langue latine et les lois d'État, maintiennent la vie urbaine et les institutions, ainsi que l'essentiel des mœurs latines. Un code de lois promulgué le 2 février 506 à Aire-sur-l’Adour, le « Bréviaire d’Alaric », rassemble l’essentiel du droit romain. Il servira de base au droit en Occitanie jusqu’à la Révolution française et son influence est encore importante au sein de plusieurs États occidentaux actuels.
Les Burgondes occupent le sud de la Provence à la mort du Wisigoth Euric en 483[28]. Trente ans plus tard, le roi ostrogothThéodoric le Grand envoie une armée, conduite par le dux Ibba qui fait lever le siège d'Arles, entre à Marseille et prend Avignon en 508. L’année suivante, il prend Nîmes et Narbonne, puis Orange et Valence en 510. Ayant ainsi reconstitué la préfecture des Gaules dans ses limites de 462, il nomme Liberius préfet des Gaules. Le reste de la Provence est conquise dans un second temps : Théodoric le Grand, qui se pose en restaurateur de la préfecture du prétoire des Gaules, joue d’une querelle entre ariens et catholiques et intervient contre Sigismond pour sécuriser sa conquête : il s'avance jusqu'à l'Isère en 523. Les liaisons routières entre le royaume ostrogoth (en Italie) et le royaume wisigoth (en Espagne) dont Théodoric a la tutelle, sont protégées[29].
Royaume des Wisigoths vers 700 apr. J.-C. La Septimanie se situe au Nord-Est.
Le métropolitain d'Agde convoqua les évêques et les grands au concile d'Agde (10 septembre 506) selon l'ordre et la permission du roi wisigoth Alaric II afin de préciser les rapports entre le roi arien et le clergé catholique[30]. Cependant cette question ne fut pas traitée à ce moment et remise à plus tard[30]. En 506, le concile général d'Agde définit le rite selon lequel tout chrétien doit recevoir la communion 3 fois par an: à Pâques, à la Pentecôte et à Noël.
Au printemps 507, les Goths sont battus par les Francs de Clovis lors de la bataille de Vouillé, et Alaric II est tué lors des combats. Cet événement majeur dans l'histoire de l'Occitanie, marquera l'extension des Royaumes francs jusqu'aux Pyrénées. Le successeur d'Alaric II, le roi Geisalic (507-510), a maintenu la Septimanie (qui prendra le nom de Gothie) avec l'aide du roi Ostrogoth Théodoric le Grand, mais fut finalement détrôné par son neveu Amalaric (510-531), qui dut céder Narbonne aux Francs. Les rois suivants furent Theudis, Theudigisel, et Agila Ier et Athanagild de 531 à 567. Liuva Ier (567-573), duc de la Narbonnaise, associa au trône de la Septimanie son frère Léovigild. À sa mort, la Septimanie passa à son neveu Récarède Ier (573-601), qui gouvernait la région au nom de son père jusqu'à 586, date de son couronnement comme roi de toute l’Hispanie. En 587 il se convertit au catholicisme et récupéra Carcassonne, mais en 588 il réprima une révolte en Septimanie.
Les rois suivants de 601 à 621 furent Liuva II, Wittéric, Gundomar, Sisebut et Récarède II. Le roi Sisenand (631-636) était le duc de la Septimanie durant le règne de Swinthila, et un autre roi, Tulga fut le comte de Razès. Le roi Wamba (672-680) a expulsé les Juifs de la Septimanie après avoir maté la rébellion du duc Paul, qui s’était proclamé roi de la Septimanie et de la Tarraconaise (c’est la première et la seule souveraineté proclamée sur les territoires catalan et occitan).
Après les règnes d'Ervige, de Égica, et de Wittiza (680-710), pendant lesquels commence le déclin du Royaume wisigoth : Agila II (710-713), fils de Wittiza, domine la Narbonnaise et la Tarraconaise. Il affronta Rodéric, roi de Cordoue qui avait déposé son père. En 711, celui-ci pactisa avec le chef berbère Tariq ibn Ziyad, mais le général Moussa Ibn Noçaïr lui prendra ses possessions en 712. Puis, il adopta le nom de Romulus, abandonna la Septimanie et gouverna jusqu'en 719 sous le règne d’Al-Hurr ibn Abd al-Rahman al-Thaqafi le valiat en tant que chef de la communauté chrétienne. En 713 les nobles couronnèrent Ardo (713-720) comme roi des Wisigoths, mais il céda peu à peu l’Aragon, Valence (718) et le Roussillon (720). Il est mort en défendant Narbonne contre les Arabes. Les musulmans occupent aussi la Septimanie à sa mort.
Les chroniques de Moissac et d'Aniane situent la conquête d’Arbuna (Narbonne) à la fin de 719 par Al-Samh ibn Malik al-Khawlani. Les défenseurs ont été exécutés et ceux qui ont été capturés ont été amenés en captivité à Al-Andalus. Une garnison arabe d’élite a été établie dans la ville sous les ordres d'Ibn Ammar. En 721, le wali assiège Toulouse. La ville est secourue par Eudes d'Aquitaine et Al-Samh ibn Malik al-Khawlani y laisse la vie.
Le royaume burgonde fut l'État formé par le peuple germanique des Burgondes (appelés ultérieurement Bourguignons) dans le bassin du Rhône : à l'Est et au Sud-Est de la France moderne et dans l'Ouest de la Suisse. Cet État s'appela Provence à sa fondation bien que la Provence maritime n'en fît pas partie. Le mot provenant de la « province » romaine (Narbonnaise puis Viennoise). Par conséquent, le nom correct est royaume burgonde (ou royaume des Burgondes) qui est différent du royaume Franc de Bourgogne ou royaume mérovingien de Bourgogne) et des royaumes suivants (royaume de Bourgogne Transjurane et le royaume de Provence).
La Province romaine a été répartie entre trois peuples: soit entre les Wisigoths, les Burgondes au nord jusqu’à la Durance et aux Ostrogoths dans l'actuelle Italie. Après la défaite et la mort du chef burgonde Gondicaire (411-436) à Worms par la faute d'Attila, son successeur, Gondioc (435-463), a dirigé le peuple sous la forme de foedus et a obtenu du romain Aetius la Sapaudia (Savoie), avec comme capitale Genève. Peu à peu, le royaume continuera à s’agrandir en suivant les cours de la Saône et du Rhône, avec comme territoire le Dauphiné et la Provence du Nord, dominant ainsi l’Occitanie orientale.
Son frère, Chilpéric Ier de Bourgogne (463-476/480), a dû affronter les Wisigoths pour préserver le royaume. Son successeur, Gondebaud (476-516) a résisté à Clovis (allié à son frère Godégisile) et a attaqué l'Italie et la Provence qu'il conquiert entre 484 et 501. Il a également compilé les lex Burgundionum. Sigismond (516-523) s’est converti au christianisme en l’an 500 et fut canonisé plus tard. Allié avec les Francs, il a arraché l'Auvergne aux Wisigoths. Son successeur Godomar III (523-532) bat les Francs en 524 à Vézeronce, mais il est finalement vaincu à Autun en 532. Puis il fut renversé et le royaume fut occupé par les Francs.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Campagnes franques en Aquitaine (507-509)
Les royaumes francs à la mort de Clovis (511)
Le premier royaume d'Aquitaine en 584-585
Les royaumes francs en 587
Le regnum francorum (royaumes francs) et le royaume d'Aquitaine en 628
Le regnum francorum et l'Aquitaine/Gascogne à l'avènement de Charles Martel (714). Le vaste duché d'Aquitaine (jaune) était indépendant des royaumes francs.
Les Francs éliminent les Wisigoths après les avoir vaincu en 507, près de Poitiers. Incapables de se maintenir en permanence dans la région, ils apporteront peu d'influences nordiques.
« L'Aquitaine wisigothique trop tôt conquise encore, reste indivise : elle commençait une histoire autonome de dix siècles »
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
« Jamais les Francs (de Dagobert à Charlemagne) ne franchirent la Loire pour s'installer sur le territoire d'un peuple peu enclin à comprendre les hommes du Nord »
— Histoire Universelle, Larousse, Tome I, p.186
En 847, Charles le Chauve promulgue le capitulaire de Meerssen, qui marque le début de la féodalité. Charles II invite tout homme libre à se choisir un seigneur, que ce soit le roi ou un autre seigneur : « Volumus ut unusquisque liber homo in nostro Regno Seniorem, qualem voluerit in nobis & in nostris Senioribus, accipiat » (Nous voulons que chaque homme libre dans notre royaume reçoive pour seigneur celui qu'il aura lui-même choisi, soit nous-même, soit un de nos fidèles)[31].
Entre le 14 et le 16 juin 877, quelques semaines avant de mourir, Charles le Chauve promulgue le capitulaire de Quierzy. Celui-ci reconnaît l'hérédité de la charge de comte (qui était déjà un état de fait) et l'hérédité des honneurs, ce qui rend illégal la révocation d'un comte ou le refus d'accorder le titre de comte au fils d'un comte qui venait de mourir comme c'était possible jusque-là (car Charlemagne avait créé le poste de comte comme des fonctionnaires révocables à l'origine). Il s'agit de l'un des fondements juridiques importants de la féodalité[32].
Royaume d'Aquitaine
Les Vascons étaient un peuple antique romanisé, originaire du Sud des Pyrénées (province romaine Tarraconaise - Région actuelle de la Navarre). En 582 une partie de leur pays (dont Pampelune) fut occupée par les Wisigoths. De par leur nombre et leur puissance, les Vascons ont unifié la région en créant la Vasconie.
Soucieux de l'insoumission vasconne et de l'hostilité aquitaine[33], Charlemagne crée un nouveau royaume d'Aquitaine en 781. Il nomme son fils Louis le Pieux à sa tête. Ce nouvel État comprenait l'Aquitaine proprement dite (région entre Garonne et Loire ainsi que le Massif central) et la Vasconie. Charlemagne considérant qu'il était le seul à pouvoir porter le titre d'empereur de par ses mérites personnels, prépare en 806 un nouveau projet de partage de son empire entre ses trois fils autour d'identités fortes[34]. La Marche d'Espagne, la Septimanie et la Provence sont inclus dans le royaume d'Aquitaine.
Partage et éclatement de l'empire carolingien
Le projet de grand royaume d'Aquitaine ne verra pas le jour à la suite de la mort précoce des deux frères de Louis le Pieux. Celui-ci devient l'unique héritier de l'empire de Charlemagne. Souhaitant assurer la cohésion et l'unité de l'empire carolingien après sa mort, Louis le Pieux promulgue le capitulaire Ordinatio Imperii en 817 qui règle à l'avance la succession entre les trois fils de sa première femme. L'aîné, Lothaire Ier, est proclamé empereur et partage avec son père l'exercice du pouvoir. Pépin Ier d'Aquitaine, subordonné à son frère Lothaire, reçoit le royaume d'Aquitaine, tandis que Louis le Germanique, également subordonné à son frère, reçoit le royaume de Bavière. Louis le Pieux aura un nouveau fils en 823 avec sa nouvelle épouse Judith de Bavière : Charles II le Chauve. Cela va remettre en cause le partage prévu entre ses trois premiers fils. Lothaire fait valoir sa position d'empereur, ce qui rend jaloux ses deux autres frères qui s'unissent contre lui. Subissant une écrasante défaite, Lothaire accepte de traiter. L'empire est partagé en trois royaumes sur un axe nord-sud au traité de Verdun en 843. Les nouvelles règles de partage équitable des terres entre les héritiers, la montée en puissance des seigneurs féodaux et les attaques des Vikings conduiront au morcellement de l'empire carolingien.
À la suite des guerres internes entre Francs, la Provence profite de la situation pour se révolter contre Lothaire et ses successeurs. En 879, le duc Boson réussit à se proclamer roi avec le soutien de l'aristocratie. Il dût par la suite renoncer à son royaume mais le titre de roi sera l'enjeu de luttes acharnées jusqu'aux années 920-930. L'Aquitaine connaîtra de même des tentatives similaires.
Le royaume d'Aquitaine de Pépin Ier (en orange) en 828.
En 711 des troupes berbéro-musulmanes venues d'Afrique du Nord[35] commandées par Tariq ibn Ziyad conquièrent la péninsule Ibérique et le royaume wisigoth s’effondre. La Septimanie, partie la plus septentrionale du royaume et correspondant actuellement aux départements des Pyrénées-Orientales, de l’Aude, de l’Hérault et du Gard, est conquise peu après.
En 719 la ville de Narbonne devient Arbûna, le siège d'un wâli pendant quarante ans, capitale d'une des cinq provinces d'al-Andalus, aux côtés de Cordoue, Tolède, Mérida et Saragosse. Les musulmans laissèrent aux anciens habitants, chrétiens et juifs, la liberté de professer leur religion moyennant tribut[36]. Une fois Narbonne conquise et érigée en base opérationnelle, les musulmans cherchèrent à étendre leurs conquêtes et notamment à prendre Toulouse mais le gouverneur Al-Samh ibn Malik al-Khawlani est vaincu par Eudes d'Aquitaine, duc d'Aquitaine et de Vasconie en 721 lors de la bataille de Toulouse. Venue d’Espagne, l’armée d’El-Samah subira une cuisante défaite qui a été déterminante pour stopper l’expansion arabo-musulmane en Europe occidentale[37].
Malgré sa victoire de Toulouse, le vice-roi Eudes d'Aquitaine[38] est toujours aux prises avec les musulmans de Septimanie. Il s’allie à un prince berbère nommé Munuza et lui accorde la main de sa fille. Cette alliance pacifique déplut au gouverneur d'Al-Andalus. Abd al-Rahman ordonna à un de ses généraux, Gedhi-Ben Zehan, de marcher contre Munuza. Ce dernier est battu en Cerdagne. Profitant de cet affaiblissement, le duc d’AustrasieCharles Martel attaque sans cesse les terres d’Eudes qui est obligé de masser l’essentiel de ses forces sur la Loire[39].
En 732, une expédition punitive est organisée par Al-Andalus Abd el Rahman. La troupe comprend des Arabes (venus d’Arabie et Syrie), des Berbères islamisés d’Afrique du Nord et des soldats recrutés en Espagne. Il s’agit plus d’une razzia que d’une volonté d’occuper le terrain[39]. La progression musulmane repart de la Septimanie vers l’Auvergne et vers Bordeaux. Affaibli, Eudes est battu à Bordeaux. Il appelle à l'aide son ennemi Charles Martel et a reçu la réponse laconique qu'il avait trahi le christianisme quand il a fait un traité avec les Arabes. La seule solution possible résidait dans sa soumission à l'autorité de Charles Martel, c'est ce qu'il fit[40].
La défaite d'Eudes fut l'occasion idéale d'attaquer l'armée affaiblie d'Abd al-Rahman, qui avait également subi des pertes à Bordeaux. La dynastie carolingienne qui dirige depuis peu le royaume des Francs réagit. Charles Martel arrête la relativement petite force arabo-musulmane en 732 lors de la bataille de Poitiers. Abd al-Rahman a été tué dans cette escarmouche. Cette histoire prit par la suite des proportions héroïques grâce aux enjolivements des chroniqueurs, dont les versions se sont maintenues à travers les siècles[40].
À la suite de la victoire contre les arabes à Poitiers en 732, les Francs envahissent l'Aquitaine.
« Charles Martel [...] brula Avignon [...], démantela Agde, incendia Béziers, ruina Maguelonne et mit le feu aux portes et à l'amphithéâtre de Nîmes. »
En 759, Narbonne fut reprise par Pépin le Bref après un siège de sept ans, les Sarrasins y étant soutenus par les derniers Goths locaux, islamisés[41] hostiles à la conquête franque[42]. Pépin le Bref acheva la conquête de la Septimanie et l’islam reflua progressivement de Gaule pour s’implanter durablement dans la péninsule Ibérique avec le puissant émirat de Cordoue.
Son fils Charlemagne fait la conquête de la Catalogne en 801 mais cette reconquête ne met pas un terme à la présence musulmane en Gaule. Jusqu’au début du XIe siècle le Languedoc et la Provence subissent des raids par terre et par mer. Les musulmans essaieront de reprendre Narbonne en 793, 841 puis en 1020 mais échoueront à chaque fois. L'établissement musulman du Fraxinet dans le massif des Maures se maintiendra pendant un siècle jusqu’en 972, et les îles de Lérins subiront des pillages jusqu'au XIIe siècle. Dans le prolongement de ces razzias, les corsaires barbaresques continueront d'attaquer les villages côtiers jusqu'au début du XIXe siècle.
Conséquences de l'expansion musulmane des VIIe et VIIIe siècles sur les voies commerciales et les royaumes européens.
Royaumes Francs en 714
Carte politique en 760 et batailles des armées d'Al Andalus.
Extension maximale des armées musulmanes au nord (VIIIe siècle).
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Toutes les régions d'Occitanie, même celles de l'intérieur des terres ont été touchées par les raids des Vikings.
Les Magyars
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Moyen Âge
À la suite de la dislocation de l'Empire de Charlemagne, on assiste à l'émergence de dynasties comtales[43] avides de se pousser au premier plan. Du IXe au XIIIe siècle, l'Occitanie a subi un enchevêtrement de différentes allégeances. L'autorité franque sur cette région est restée purement nominale[44]. Malgré cela, l'Occitanie est restée unie par une culture commune qui se jouait des frontières politiques, en perpétuels mouvements, et a pu développer une civilisation originale et raffinée.
Des tentatives d'unification politique ont eu lieu, surtout entre le XIe et le XIIIe siècle, mais n'ont pas abouti à une unité étatique. Plusieurs familles régnantes locales se sont affrontées ou soutenues dans cette démarche d'unification[47],[48].Les ducs d'Aquitaine, les comtes de Foix, les comtes de Toulouse et les rois aragonais ont rivalisé dans leurs tentatives de contrôler les différents pays de l'Occitanie[49].
Les dynasties les plus puissantes furent issues de Vasconie, d'Aquitaine, de Toulouse, de Provence et de la Catalogne.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Les troubadours, originellement membres de la haute noblesse occitane ont développé une subtile philosophie amoureuse. Leur influence a fortement contribué à transformer les mœurs des sociétés occidentales. En effet, l'amour prôné par les troubadours, tel que conçu aujourd'hui, est très différent des mentalités européennes de l'époque.
L'Occitanie apparait alors comme un espace culturel original ouvert aux influences orientales et aux échanges économiques avec le monde méditerranéen, en particulier avec l'Italie. C'est une période d'épanouissement de l’art roman et de la langue occitane. Les Républiques urbaines et des libertés communales sont en plein développement. Pour ce qui est des religions, le judaïsme, le christianisme, et l'islam cohabitent sans animosité.
Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Dès le XIe siècle, l'Occitanie est devenu le cœur des chemins de Compostelle permettant d'effectuer l'un des plus grands pèlerinage de la Chrétienté médiévale.
Établissements extérieurs
En 1095 le pape Urbain II convoque un concile à Clermont. À la fin du concile, il lance l'appel de Clermont et adjure les chrétiens d’Occident de cesser leurs guerres fratricides et de partir pour la Terre Sainte pour délivrer Jérusalem. Une foule considérable de « pauvres gens » se met en route pour Jérusalem et sera massacrée par les Turcs à Civelot. Les seigneurs partent à leur tour, de tout le royaume, dont le comte d'AuvergneGuillaume VI, et de très nombreux seigneurs auvergnats. Ils prendront Jérusalem en 1099.
En 1102, Raymond IV de Toulouse fonda, lors des croisades, le comté de Tripoli au nord de Jérusalem. Ce n'était pas une colonie au sens moderne du terme, mais plutôt une enclave occitanophone peuplée de gens venus d'Occitanie et d'Italie.
Les colonies vaudoises ont eu une destinée plus longue :
en Calabre, les colonies vaudoises ont été établies au cours du XIIIe ou XIVe siècle. Elles ont subi au XVIe siècle une politique de persécution et les survivants ont été regroupés à Guardia Piemontese, où l'occitan est encore parlé de nos jours ;
en Allemagne, les colonies vaudoises et huguenotes ont perdu l’usage de la langue dans la première moitié du XXe siècle[47].
Les précurseurs républicains
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Alors que presque toute l'Europe du Moyen Âge subit la lourde oppression du féodalisme, on assiste à la naissance dans différents endroits de l'Occitanie d'organisations quasi-républicaines et démocratiques[50].
L'Occitanie se caractérise par la présence du droit romain qui le différencie de la Francie, où s'applique le droit germanique importés par les Francs. Le servage n'existe pas et l'agriculteur est libre de négocier le loyer du terrain avec le propriétaire et, en l'absence d'accord, peut aller vivre dans la ville. Entre les nobles et le peuple se forment deux groupes intermédiaires bourgeois: les artisans et les commerçants qui sont organisés en corporations et détiennent le pouvoir citoyen. De nombreux pays ne sont pas soumis à la propriété féodale: ils sont soi-disant Alleu. Une mobilité hâtive des populations due au développement économique ainsi qu'à l'expansion démographique a pour conséquence la création de nouvelles agglomérations rurales ou urbaines dès les XIe et XIIe siècles (sauvetés, castelnaus, bastides et villes franches).
« Les villes du Midi de la France étaient alors (aux XIIe et XIIIe siècles) très peuplées et très riches. Toulouse était la troisième ville d'Europe après Venise et Rome »
— Fernand Niel, Albigeois et Cathares, Paris, PUF, Que Sais-je?, p.67-68
.
Les villes bénéficient de libertés et des privilèges: dotés du pouvoir d'auto-gouvernement et se fédérant parfois avec d'autres communes en contadi (Marseille et les centres à proximité, Toulouse et les villes voisines sur un rayon d'environ 50 km) et en symmachies (Marseille, Arles, Avignon et Tarascon). Le long des Pyrénées et des Alpes des communautés s'organisent elles-mêmes, jouant parfois des antagonismes entre des puissances locales. Les seigneurs féodaux respectent leurs pouvoirs et se contentent d'une souveraineté formelle. Les fors de Béarn qui remontent aux années 1080 représentent la plus ancienne législation écrite en France[51], il s'agissait autant d'une charte politique que d'un code de justice dont même le souverain du Béarn ne pouvait se défaire. Le 6 janvier 1189, exactement 600 ans avant Paris, Toulouse fait sa Révolution bourgeoise et devient dès lors une République[52]. Les Toulousains se révoltant, Raimond V abandonne ses prérogatives au profit de la municipalité élue. L'autorité des consuls devient totalement indépendante de celle du comte. Celui-ci conserve le droit de frapper sa monnaie et de lever des troupes dans la ville si les intérêts des Toulousains sont directement menacés.
« Toulouse a été libre, de plein droit, et le sera sans fin. »
« Les comtes [de Toulouse] ont donc la grande ville, qui est pour eux à la fois une force et une faiblesse. Elle leur vaut d'importants revenus ; elle est une vraie capitale, plus puissante, et plus rayonnante que Paris. Mais elle est habitée par une bourgeoisie opulente, qui s'est donnée ses propres institutions et, en fait, le comte n'est maître de Toulouse qu'autant que les bourgeois le veulent bien. Il faut donc se représenter Toulouse comme une libre République, en tout semblable aux Républiques italiennes de la même époque, mais qui vit dans une paix relative avec le comte ; et c'est là une des grandes originalités de la situation. »
— Jacques Madaule, Le Drame albigeois et l'Unité française, Gallimard, Idées, 1973, p. 27
Une unification possible
Avec l'effondrement de l'autorité carolingienne en Provence, la famille des Bosonides réunie les territoires de Provence et de Bourgogne. La région fut incorporée à la Bourgogne Cisjurane ou Cisjurásica, et elle fut ensuite intégrée au royaume d'Arles au Xe siècle. La lignée des Bosonides finit par s'éteindre progressivement au XIe siècle. Les droits sur le comté furent transférés, par mariage, aux comtes de Toulouse (1019), et aux comtes de Gévaudan puis aux comtes de Barcelone (1112). Ils laisseront notamment en héritage le symbole de la croix d'Arles, reprise par les seigneurs languedociens.
En Aquitaine, le duc Acfred meurt en 927. Dernier héritier de la famille des Guilhelmides par sa mère, son décès entraine une guerre de succession pour le duché d'Aquitaine, qui oppose pendant vingt ans la maison de Poitiers, où Acfred avait choisi comme successeur son cousin éloigné Ebles Manzer, et la maison de Toulouse. C'est finalement le fils d'Ebles, Guillaume Tête d'Étoupe qui finit par l'emporter en 962.
En Gascogne, le comte Sanche Guillaume meurt sans héritier en 1032. La Vasconie revient à son neveu Eudes de Poitiers, duc d’Aquitaine, puis en 1039 à la mort de celui-ci, à Bernard Tumapaler d'Armagnac, l'Aquitaine et le Poitiers revennant à son demi-frère Guillaume Aigret. En 1056, Guillaume VIII d'Aquitaine succède à son frère et décide de mettre au pas ses vassaux. En 1061, il est battu aux sources de la Boutonne par les neveux de Geoffroy Martel, mais il prend Saintes et le contrôle de la Saintonge à partir de 1062. Cela lui permet de relier facilement ses deux capitales, Poitiers et Bordeaux. La même année, il rentre alors en conflit avec Bernard Tumapaler pour le contrôle du comté de Bordeaux. La victoire de Guillaume VIII lors de la bataille de La Castelle rattache définitivement la Vasconie au duché d'Aquitaine. En 1064, il prend et incendie Toulouse[53].
Enfin, en 1067, Roger III de Carcassonne ne laisse pas d'héritier au comté de Carcassonne et de Razès et au vicomté de Béziers et d'Agde. Raimond-Bérenger Ier de Barcelone achète Carcassonne (4000 mancus d'or), mais le vicomte d'Albi Raymond-Bernard Trencavel, marié à Ermengarde de Carcassonne, sœur de Roger III, finit par prendre le pouvoir dans la ville. De fait, le comte de Barcelone prend le titre de comte de Carcassonne, tandis que les Trencavel deviennent vicomtes de Carcassonne, placé sous la suzeraineté de Barcelone.
À partir de ce moment, dans un contexte de prospérité et d'importance tout autant politique que culturelle, trois pouvoirs occitans, parmi les plus puissants de leur époque peuvent prétendre unifier ce territoire :
Le pouvoir poitevin : les comtes de Poitiers (les Ramnulfides) ont autorité sur la « Grande Aquitaine » qui s'étend des Pyrénées à la Loire et jusqu'à l'Auvergne.
Le pouvoir catalan : les comtes de Barcelone (les Bellonides), contrôlant également le comté de Provence, unis au royaume d'Aragon à partir de 1137.
Le pouvoir toulousain : les comtes de Toulouse (les Raimondins) contrôle le territoire de Marmande à Avignon, la Gothie et le marquisat de Provence.
Ces trois maisons rivales sont capables de « rassembler les terres où, maintenant, une ethnie consciente de son identité écrit sa langue toute neuve. »[54]
« Toutes trois sont alors parmi les plus puissantes de l'Europe : elles ont toutes trois une vocation européenne ; elles sont riches ; leurs terres sont bien défrichées par les campagnes de colonisation monastique ; elles sont traversées par les routes des grands pèlerinages, surtout Saint-Jacques-de-Compostelle ; leurs villes, leurs entrepôts, leurs ports, Toulouse, Marseille, Bordeaux, Auch, Bayonne, Beaucaire, Narbonne, Poitiers, Carcassonne, Béziers, Avignon, Saint-Gilles, Fréjus, Saragosse, Barcelone, sont parmi les plus actifs et les plus brillants. Attirantes, bien urbanisées, ces terres sont, comme la Sicile, l'objet de la convoitise des puissances ambitieuses que sont la royauté française et l'Empire. »
— Réalités de l'Occitanie, p. 27
Toutefois jusqu'au XIIe siècle, la grande guerre méridionale qui est une longue suite de conflits déchirant les différentes familles seigneuriales va empêcher l’unification et affaiblir les états.
C'est au moment où ces régions sont les plus florissantes que s’abat la Croisade contre les Albigeois aboutissant à leur ruine, entamant ainsi un processus de déclin.
Les notions clés de l'éthique occitane moyenâgeuse sont la joi (la joie de vivre et la sublimation érotique), le paratge (respect de l’autre, égalité de tous les membres d'un groupe social), la mercé (tolérance), la larguesa(ouverture d'esprit), le prètz (la noblesse de cœur), la convivéncia (vivre ensemble en harmonie) et la fin'amors (amour parfait). L'ouverture culturelle, l'originalité, la tolérance de cette communauté, ainsi que l'absence de contact avec les universités catholiques du nord, permettra la propagation de l'hérésie cathare.
Sous prétexte de mettre fin à cette hérésie, la croisade des Albigeois fut le point de départ d'une série d'annexions à la France de la plupart des provinces et royaumes occitans.
Après vingt années de guerre ouverte et une dizaine de rébellion larvée, cette croisade a eu des répercussions autant sur le plan religieux que sur le plan politique en Occitanie.
Sur le plan politique, les comtés de Toulouse et de Foix et les vicomtés Trencavel étaient vassaux du roi de France en théorie, mais indépendants par rapport à ce dernier de fait, tout en subissant l'influence du royaume d'Aragon. La croisade modifie radicalement cette situation et à la fin du XIIIe siècle.
Le , Raymond VI de Toulouse fait amende honorable et rejoint la croisade menée par Arnaud Amaury, lassant seul Raimond-Roger Trencavel. Béziers est prise le 22 juillet 1209, puis Carcassonne tombe le 15 août. Trencavel est emprisonné et mourra trois mois plus tard. Simon IV de Montfort le remplace. Durant deux ans, ce dernier continue la lutte dans le Languedoc. Au début du mois de janvier 1211, le roi Pierre II d'Aragon organise une conférence visant à négocier la paix entre Arnaud-Amaury, Simon de Montfort, Raymond de Toulouse, qui n'avait combattu les cathares que mollement, et Raymond-Roger de Foix qui avait affiché une franche hostilité vis-à-vis de la croisade. Le 3 mai 1211, Lavaur tombe, et Simon de Montfort peut se retourner contre le comté de Toulouse. Pendant ce temps Pierre II d'Aragon plaide pour les comtes de Toulouse, de Foix et de Comminges et négocie avec le pape qui déclare la fin de la guerre contre les hérétiques le 15 janvier 1213. Le 12 septembre 1213, ils affrontent Simon de Montfort à la bataille de Muret. Au cours de la bataille Pierre II est tué par Alain de Renty. Les troupes toulousaines s'enfuirent ou furent massacrer.
En 1271, le comté de Toulouse est finalement réuni au domaine royal, par Philippe III qui devient l'Intendance de Languedoc.
Une des conséquences de la conquête capétienne sera la formation d'universités, reconnue par des bulles papales : Montpellier en 1220, Toulouse en 1229 et Cahors en 1331.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Le partage de l'Auvergne
Gouvernée jusqu'alors par les ducs d'Aquitaine, qui portent aussi le titre de comte d'Auvergne, pouvoir lointain exercé sur place par des vassaux, l'Auvergne connaît un changement politique majeur à la fin du Xe siècle, lorsque Guy, vicomte de Clermont et d'Auvergne, se proclame comte d'Auvergne (comes arverniae). Il est à l'origine de la dynastie comtale héréditaire, qui se choisit pour capitale la ville de Montferrand. Au nord de l'Auvergne, la seigneurie de Bourbon est créée au vers 915, comme étant un fief du comté d'Auvergne. Elle le restera jusqu'à être érigée en duché-pairie au XIVe siècle.
Théoriquement vassaux des ducs d'Aquitaine, les comtes d'Auvergne s'affranchissent en réalité de plus en plus de leurs suzerains directs, tandis que se renforce l'idée royale, propagée par les clercs, qui donne aux rois capétiens des droits sur toute l'ancienne Gaule. Ainsi, à mesure que l'autonomie des comtes d'Auvergne s'affirme, l'Auvergne s'intègre progressivement au royaume de France.
En 1137, Aliénor d'Aquitaine est mariée à Louis VII le Jeune. Durant près de 15 ans, une partie du Midi et de l’Ouest de la France, l’équivalent de 19 départements actuels, furent réunis au domaine royal. Toutefois son divorce suivit d'un second mariage en 1152 avec Henri Plantagenêt (futur roi d'Angleterre) fit renter la Guyenne dans l'Empire angevin et devint le théâtre de la rivalité entre Capétiens et Plantagenêt jusqu'en 1453.
En 1147 Robert III d'Auvergne meurt en Terre Sainte. À son retour en Auvergne, son fils Guillaume « le jeune », se trouve dépossédé par son oncle Guillaume « l'Ancien » à qui l'on avait confié les biens et prérogatives pendant l'absence du comte Robert. Le conflit aboutit à un partage des terres du comté : Guillaume l'Ancien (ou Guillaume VIII) garde la plus grande partie des terres et conserve le nom de comté d'Auvergne ;
Guillaume le Jeune (ou Guillaume VII) conserve Montferrand, la capitale comtale, ainsi que quelques terres autour de Pontgibaud et en Limagne (Dauphiné d'Auvergne).
En 1212, le roi de France Philippe-Auguste envoie une armée en Auvergne et dépouille Guy II de presque tout son comté. L'Auvergne tombe à la suite du siège de Tournoël en 1213. Les territoires confisqués, qui représentent la plus grande partie de l'Auvergne, sont annexés au domaine royal et nommés « Terre d'Auvergne ». Ainsi, à partir du début du XIIIe siècle, l'ancien comté d'Auvergne se trouve morcelée en quatre entités politiques aux statuts inégaux[55] : Le comté d'Auvergne, petite région centrée sur Vic-le-Comte, le Dauphiné d'Auvergne, région située à l'ouest d'une ligne Clermont-Issoire, la seigneurie épiscopale de Clermont, propriété de l'évêque de Clermont et la Terre d'Auvergne qui devient en 1360 le duché d'Auvergne avec Riom pour capitale.
Les luttes entre Plantagenêts et Capétiens ont commencé bien avant la guerre de Cent ans. La guerre de Cent Ans sera la continuation de ces affrontements entre Plantagenêts et Valois
Les domaines d'Aliénor d'Aquitaine sont apportés au domaine royal français par son mariage le avec le futur roi de France Louis VII. Ce mariage permit au domaine royal français de presque tripler. À la suite de leur divorce, Aliénor d'Aquitaine retire sa dot au roi de France: soit la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, le Limousin, l’Angoumois, la Saintonge et le Périgord.
Appliquant les règles du système féodal et désirant ôter aux Capétiens tout prétexte d'agression, les Plantagenêts ont périodiquement renouvelé l'hommage qu'ils doivent à leur suzerain pour leurs terres d'outre-mer. Cependant la royauté française n'hésita pas à accepter l'hommage de différents prétendants pour affaiblir le souverain régnant en Angleterre.
À la suite de la croisade des Albigeois, les rois de France parvinrent à annexer des terres centrales de l'Occitanie. Les titres des anciens domaines n'étant plus valables, il fallut donner un nom à ces nouveaux territoires royaux au sud de la Loire. Les capétiens ont créé le nom d' »Occitania » en latin, à partir de la particule « Òc » (oui en occitan) et de « Aquitania » (Aquitaine). Ce qui semble marquer une revendication de la prestigieuse Aquitaine par le pouvoir royal.
Au cours du XIIIe siècle, les capétiens annexent une grande partie de l'Aquitaine :
Succédant à Richard en 1199, Jean sans Terre fournit involontairement aux Capétiens le prétexte juridique qui leur permettra de réclamer leurs fiefs continentaux lorsque les circonstances s'avéreront favorables. Il a été déshérité le 28 avril 1202 par les barons composant la cour de France parce que « lui et ses ancêtres avaient négligé de faire tous les services dus pour ces terres […] ». Jean sans Terre perd le Poitou (1205)[56] puis l'Auvergne (1210)[57] face à Philippe II Auguste.
La guerre de Guyenne (1294-1303) est le principal affrontement féodal avant la Guerre de Cent Ans dont elle constitue une prémisse. La guerre n'a pas résolu la querelle féodale entre les deux royaumes et n'a rien clarifié au sujet de la Guyenne.
Ces problèmes récurrents, ajoutés à la Succession à la couronne de France après l'extinction des Capétiens directs lorsqu'Édouard III devient Roi d'Angleterre, sont les principales causes de la Guerre de Cent Ans dont une partie du conflit se déroulera en Guyenne, ravivant les conflits précédents et les rivalités locales.
Implication des dynasties locales
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
À la suite de la Croisade des Albigeois, le Traité de Meaux-Paris (1229) est imposé à Raymond VII de Toulouse, et les territoires situés à l'est du Rhône - le marquisat de Provence - doivent passer à la papauté. Toutefois, le marquisat reste aux comtes de Toulouse car le royaume de France rechigne à le voir passer à l'Église. Ce n'est qu'à la mort de Jeanne de Toulouse et de son époux Alphonse de Poitiers, en 1271, que le marquisat passe au roi de France, Philippe III, qui le cède en 1274 au pape Grégoire X qui l'érige en Comtat Venaissin[58].
Au début du XIVe siècle, Philippe IV le Bel et la papauté s'affrontent pour la supériorité du pouvoir spirituel ou du pouvoir temporel. Clément V fait son possible pour se concilier les bonnes grâces du puissant roi de France, mais repousse sa demande d'ouvrir un procès posthume contre Boniface VIII qui aurait pu justifier a posteriori l'attentat d'Anagni[59]. En 1307, il a un entretien avec le roi capétien où il est question en particulier du sort des Templiers.
Le concile de Vienne convoqué par Clément V pour juger l'ordre du Temple, nécessitait qu'il se rapprochât de cette ville. Il rejoignit donc le Comtat Venaissin. Si son choix se porta sur la ville d'Avignon, c'était que sa situation sur la rive gauche du fleuve la mettait en relation avec le nord de l'Europe, par l'axe Rhône/Saône[60]. Par ailleurs dans cette vallée du Rhône, frontière commune entre la France et le Saint-Empire romain germanique, seules des villes desservies par un pont pouvaient postuler à un rôle de capitales internationales[61]. C'était le cas d'Avignon avec le pont Saint-Bénézet, lieu de passage obligé entre l'Espagne et le Languedoc, la Provence et l'Italie[62].
Les « provinces réputées étrangères » ont été annexées anciennement, mais elles ne font pas partie du domaine privé du roi comme les « provinces des 5 grosses fermes ». Les droits sur les échanges hors de la province sont élevés et limitent le commerce : Dauphiné, Guyenne (plusieurs régions), Languedoc (plusieurs régions), Provence, Roussillon, le royaume de Navarre (Béarn).
Les « provinces à l'instar de l'étranger effectif » sont des territoires récemment acquis, fermés du côté français. Le commerce est libre avec l'étranger, mais non avec le reste du royaume : province du Labourd (Bayonne, Anglet et Biarritz ainsi que la zone charnègue), Comtat venaissin, Marseille.
En 1664 une tentative d'unification douanière échoue à la suite de l'opposition des provinces « réputées étrangères ». Mais le tarif national de 1667 leur est finalement imposé sur plus du 2/5e des marchandises. À la veille de la Révolution de 1789, presque tous les droits de traite et autres droits indirects sont affermés par bail de six ans à une compagnie de financiers (la Ferme générale).
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
La première guerre mondiale
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
L'entre-deux-guerres
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
À partir des années 1930, les réfugiés espagnols issus de la Retirada après la guerre d’Espagne sont d'abord concentrés dans des camps aux conditions de vie déplorables, installés à la hâte essentiellement sur les plages du littoral du Roussillon, comme ceux d'Argelès-sur-Mer ou du Barcarès, mais aussi d'autres départements, comme le camp d'Agde dans l'Hérault. Une grande partie d'entre eux fera ensuite souche dans les Pyrénées-Orientales, plus généralement dans l'ensemble des départements côtiers de l'ancien Languedoc-Roussillon ou dans ceux de la frontière pyrénéenne (Hautes-Pyrénées et Ariège), s'ajoutant à quelques communautés formées dès le début du siècle par la migration de travailleurs agricoles majoritairement originaires de la région de Murcie (Mauguio étant l'un des principaux pôles de cette immigration dans la région et plus généralement en France). Ces populations d'origines espagnoles ont fortement marqué la région sur les plans démographiques, économiques et culturels, en entretenant des pratiques spécifiques (romerias, encierros, flamenco, corridas, etc.)[63],[64],[65]. Les arrivées d'Espagnols, comme celles d'Italiens, ont pourtant progressivement diminué à partir de la fin des années 1960 pour devenir quasiment inexistantes à la fin du XXe siècle.
La seconde guerre mondiale
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
La fin de la guerre sera marquée par un nationalisme français triomphant. Les collaborateurs occitanistes ont été chassés, et les résistants occitanistes sont souvent attaqués tant par les gaullistes que par les communistes. À Limoges, la résistance occitaniste s'opposera aux autorités gaullistes jusqu'à ce que De Gaulle se rende à Toulouse pour désarmer les maquis.
La revendication occitane
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Plusieurs pans de l'économie occitane s'effondrent, de nombreuses mines sont fermées et l'agriculture paysanne périclite. C'est aussi à ce moment que se dessine un clivage politique entre une France du Nord résolument gaulliste et une France du Sud qui vote en opposition au gaullisme[66]. En 1962, le gouvernement gaulliste français décide la fermeture du complexe minier et industriel de Decazeville, fait qui sera alors considéré comme le catalyseur des revendications occitanes modernes[67].
« Le conflit de Decazeville est remarquable à plus d’un titre, par sa durée, par son unité, par sa très forte mobilisation, par l’ampleur des soutiens de toutes sortes [...] S’agit-il d’un conflit traditionnel portant uniquement sur le maintien de l’emploi et la défense de la mine ? S’agit-il au contraire d’un mouvement plus large ayant une dimension régionale, voire nationale, contestant le « sous-développement », le manque d’équipements, et d’infrastructures de départements apparaissant comme volontairement déshérités ? S’agit-il d’un mouvement qui veuille remettre en cause la nature d’un pouvoir tout-puissant, conseillé par des technocrates ? [...] Le 26 janvier, 50000 manifestants à Decazeville expriment leur volonté de défendre la survie de régions victimes de la politique du pouvoir central. [...] la grève de Decazeville est porteuse de nouvelles formes de lutte ou de nouveaux thèmes. Les idées de décentralisation, de mise en place de véritables structures régionales, de lutte contre les déséquilibres régionaux font leur chemin. »
Presque la moitié de ces immigrés habitant les régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées (45,7 %) proviennent d'un autre pays de l'Union européenne (essentiellement du pays voisin, l'Espagne, mais aussi d'Italie ou du Portugal), près d'un cinquième (19 %) du Maroc (surtout concentrés dans le Gard, l'Hérault et le Tarn-et-Garonne) et un dixième (11,4 %) d'Algérie (communauté assez importante en Haute-Garonne, surtout dans l'agglomération toulousaine)[68]. Ces populations immigrées, et tout particulièrement celles d'origines africaines, sont surtout concentrées dans certains quartiers des pôles urbains des grandes aires urbaines de la région, généralement ceux où le nombre de logements sociaux (sous la forme de grands ensembles) est important : Bagatelle, La Reynerie et Bellefontaine au sud-ouest accueillent 20 % des immigrés de la commune de Toulouse[69] ; La Paillade, les Hauts-de-Massanne, Alco et le Petit Bard, au nord-ouest de Montpellier, sont les quartiers de cette agglomération comptant les plus fortes proportions d'immigrées (plus de 15 % en 1999) ; de même pour les quartiers Haut-Vernet, Bas-Vernet et Moyen-Vernet au nord de Perpignan ; pour Mont-du-Plan au centre-est de Nîmes ; pour La Devèze au sud-est de Béziers[70]. Les populations immigrées originaires d'Espagne, d'Italie ou du Portugal, ainsi que leurs descendants, bien que très présentes également dans les grands pôles urbains, sont toutefois plus réparties dans l'espace que celles originaires du continent africain, et le pourcentage d'entre eux vivant dans une commune périurbaine ou rurale est plus important[69],[70].
La majeure partie des territoires aujourd'hui occitano-romans sont intégrés dans l'Empire carolingien. Charles II le Chauve, roi d'Aquitaine, puis roi de la Francie occidentale et Empereur d'Occident établit par différentes capitulaires les règles de la féodalité. Les territoires des seigneurs locaux sont censés rester sous la souveraineté du roi, "suzerain des suzerains". Cependant, à l'éclatement de l'empire carolingien, les ducs et comtes occitano-romans gagnent leur indépendance de facto. De nouvelles alliances se mettent en place.
La majeure partie de l'Occitanie historique est par la suite incorporée au domaine royal français ou à la monarchie catholique espagnole, essentiellement entre le XIIIe et le XVIIe siècle. Ces rattachements se déroulent principalement par la voie d'alliances ou par conquête militaire; parfois aussi par l'échange ou l'achat de territoires (Provence, Menton et Roquebrune), la confiscation pour trahison (Carladès), le partage entre grandes puissances (Escartons italiens) ou par la manifestation d'une volonté plus ou moins réelle d'adhésion du peuple (Nice, Escartons français, Comtat Venaissin). D'autres territoires, principalement des villes, revendiquent l'indépendance partielle en vertu d'attributs de souveraineté reconnus, comme Lectoure, Marseille ou Arles[71]. Ils ont été annexés de manière arbitraire lors de la départementalisation de la France. Certains territoires, comme Monaco sont eux demeurés indépendants.
Dates de rattachement non définitif des provinces occitano-romanes.
La Provence est intégrée au royaume des Deux-Bourgognes depuis le Xe siècle. À la mort de Rodolphe III de Bourgogne, le royaume est intégré au Saint-Empire romain germanique.
Les domaines d'Aliénor d'Aquitaine sont apportés au domaine royal français par son mariage le avec le futur roi de France Louis VII.
C'est un évènement d'importance historique, même si ce rattachement territorial n'est pas définitif; voir ci-après à la date 1472. Ce mariage permit au domaine royal français de presque tripler.
À la suite de leur divorce, Aliénor d'Aquitaine retire sa dot au roi de France: soit la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, le Limousin, l’Angoumois, la Saintonge et le Périgord.
Aliénor d'Aquitaine, épouse le comte d'Anjou et duc de Normandie : Henri Plantagenêt.
C'est un évènement d'importance historique, même si ce rattachement territorial n'est pas définitif; voir ci-après à la date 1472. Le duché d'Aquitaine et le comté de Poitiers sont apportés en dot, renversant ainsi le rapport des forces entre les souverains Capétiens et Plantagenêts.
Ce remariage avec le futur roi d'Angleterre Henri II est le prélude de la guerre de Cent Ans.
À la suite de la guerre de l'Union d'Aix, les Terres neuves de Provence marquent leur dédition à la Savoie par peur des représailles de Louis II d’Anjou.
Les dates mentionnées sont les derniers événements historiques ayant abouti à la situation territoriale actuelle.
Dates de rattachement final des provinces occitano-romanes aux pays actuels.
En 1481, Charles V d'Anjou a vendu ses droits sur la Provence au roi de France Louis XI, lequel la rattachera au domaine royal en 1483. Mais ce n'est qu'en 1487 que les États votèrent l'annexion à la France.
Idem ci-dessus. En 1174, les autorités de la vallée se mettent sous la protection d'Alphonse Ier roi d'Aragon et de Navarre. Le traité de Sant Andreu de Barabés met la vallée sous la protection catalane. La région, intégrée à la couronne d'Aragon, connaitra par la suite l'histoire commune à l'Aragon et à la Catalogne.
Le comté a été apporté par le mariage de Jeanne d'Albret, comtesse de Rodez, avec Antoine de Bourbon, et mère du futur roi Henri IV. Par un édit de juillet 1607, ce dernier uni officiellement le comté de Rodez à la couronne.
Henri IV a rattaché sa possession à la couronne de France lors de son accession au trône, mais elle est restée controversée jusqu'au traité de paix des Pyrénées (1659) entre l'Espagne et la France.
En 1594, le roi de NavarreHenri III accède au trône de France sous le nom d'Henri IV de France. Il décède en 1610, son fils Louis II (Louis XIII de France) lui succède comme roi de Navarre. En 1614, les États généraux décident pour rétablir la liberté du culte catholique, d’incorporer de façon définitive le Béarn à la France. Le juriste Jean-Paul Lescun fut nommé pour apporter les arguments prouvant la très ancienne indépendance du Béarn qui était toujours reconnue jusque-là de facto par les souverains français, anglais et espagnols. Le 25 juin 1617, Louis XIII, par un édit de mainlevée ordonne la restitution des biens du clergé confisqués et impose le libre exercice du culte catholique. La majorité protestante des États du Béarn repoussa ces dispositions. Louis XIII de France prit la tête de l’armée et occupa Pau puis Navarrenx. Le Béarn fut annexé à la couronne de France par l'édit du 28 octobre 1620. Les États se soumirent, cependant sans jamais signer les textes imposés par le roi.
Louis XIV occupe plusieurs fois le territoire de la principauté. Une dernière occupation, à partir de 1702 mène à la reconnaissance définitive de l’acquisition au traité d'Utrecht.
Lors du traité d'Utrecht en 1713, les grandes puissances déterminent la frontière entre la France et la Savoie selon des critères géographiques. Les Escartons à l'Est des Alpes sont intégrés à la Savoie, sans que la souveraineté de ce territoire ne soit prise en compte. Ils seront par la suite intégrés à l'Italie lors de l'unification du pays. Les Escartons à l'Ouest des Alpes reçoivent en 1789 des révolutionnaires français. Ceux-ci leur expliquent que les Escartons étaient des précurseurs républicains et qu'ils devaient donc intégrer la France. La population se laisse convaincre en 1790.
Le 4 janvier 1790, Bidache, charge un notable, Louis Perret, « d'aller à Paris voir le duc de Gramont pour savoir si la souveraineté de Bidache doit rester dans l'état». Le 16 avril 1790 la ville apprit son rattachement à la France en écoutant la lecture des lettres patentes du Roi au sujet de la division du Royaume en départements.
Le 12 septembre 1791, l’Assemblée nationale constituante vota la réunion du Comtat Venaissin au royaume de France, à la suite d'un référendum soumis aux habitants.
Napoléon III et Victor-Emmanuel II signent le traité de Turin, qui prévoit l'annexion de Nice à la France en échange d'une aide de Napoléon III contre les Autrichiens et d'une assistance à Victor-Emmanuel II dans son désir d'unifier l'Italie.
Après que ces villes ont déclaré leur indépendance de Monaco en 1848, la Chambre des députés et le Sénat sardes ratifient le traité de Turin en 1860. Le gouvernement de Napoléon III verse un dédommagement d’un montant de 4 millions de francs au prince Charles III de Monaco en compensation de l'abandon par la principauté de ses droits sur Menton et Roquebrune, communes qu'elle cède à la France le 2 février 1861 et qui y seront rattachées en septembre 1861[76].
Annexée par la France en 1793, la principauté retrouve son indépendance sous protectorat sarde en 1814. En 1962, une crise avec la France résultat d'un contentieux fiscal aboutit à une nouvelle constitution monégasque renforçant sa souveraineté. En 1991, Monaco entre à l’ONU. En 2003, un nouveau traité franco-monégasque permet à la Principauté de bénéficier d’un allègement de la tutelle politique de la France. Elle est admise, en 2004, au Conseil de l’Europe, avec la bénédiction française[77].
Le christianisme s'est implanté progressivement à partir des cités romaines[78]. Toutefois d'autres cultes l'ont concurrencés tels que des religions orientales (Cybèle, Mithra) et des croyances ésotériques (Bacchus, Apollon)[78]. L'église chrétienne est déjà bien en place lors de l'arrivée des Goths de religion arienne au Ve siècle ce qui posa des problèmes entre les populations locales et le pouvoir Wisigoth[79]. Le roi Euric (466-484) mis en œuvre une politique d'expansion territoriale et de gothisation qui passa aussi par une lutte contre les églises nicéennes locales[30]. Au contraire son successeur Alaric II joua sur l'apaisement[30]. Le métropolitain d'Agde convoqua les évêques et les grands au concile d'Agde (10 septembre 506) selon l'ordre et la permission du roi afin de préciser les rapports entre le roi arien et le clergé catholique[30]. Cependant cette question ne fut pas traitée à ce moment et remise à plus tard[30]. Par la suite, des alliés « bons chrétiens » venus du Nord, les Francs saliens, furent sollicités pour expulser les hérétiques wisigoths[30]. Mais après les premières années de domination franque qui démarrèrent sous de bons auspices, commença une parcellisation politique peu appréciée liée au coutumes des Francs[30]. L'arrivée de populations vasconnes dans ce qui deviendra la Gascogne, fuyant les persécutions des Goths d'Espagne, fut accueilli favorablement par l'église épiscopale afin de s'opposer à la politique royale[30]. Au contraire, les rois francs perçurent cette nouvelle population comme indésirable[30].
Malgré l'implantation profonde du christianisme, on trouve des traces d'une survivance de croyances protohistoriques parfois jusqu'à l'époque récente[80]. Ainsi le profil du martyr est présenté du IIIe au IXe siècle presque toujours de la même manière: le saint est décollé et céphalophore. Ce qui semble lié au mythe de l'héroïsation des guerriers dont les têtes étaient précieusement conservées et exposées après leur mort, afin de protéger la communauté[80]. La coutume de l'ordination par l'eau froide lors des baptêmes d'enfants d'environ sept ans et parfois aussi d'adultes était investi d'une croyance en la possibilité de manifestation de la volonté divine. Le baptême était vécu comme un moment grave par toute la communauté[80]. Le jugement divin apparaissant lors de l'écoute de la voix divine et relevait d'une mise en condition des hommes par l'immersion quasi baptismale d'un enfant, mais il pouvait aussi se manifester par la foudre, du tonnerre et des éclairs[80]. Des traditions anciennes semblent conservées dans le christianisme tels que le voile qui recouvre les mariés pendant l'échange de promesse d'engagement, le signage à trois doigts attesté dans la Chanson de sainte Foi, la décoration des rues et de l'extérieur des maisons les jours de fête, l’imposition de la main sur la tête d'un enfant en signe de paix, la prière mains ouvertes, les danses et les chants sacrés, les processions et les offrandes autour de l'autel[80]. Jusqu'au XIXe siècle ont été utilisées des stèles discoïdales placées aux pieds des sépultures[80]. Les "cires de deuil", utilisées jusqu'à 1947, représentaient le défunt. Elles étaient censées protéger les membres de la famille contre la maladie et les périls mais encore assister les mourants[80].
L'Occitanie été un lieu de refuge et de développement pour des croyances en conflit avec le catholicisme romain :
Catharisme : la lutte contre le catharisme a marqué un tournant de l'histoire de la région par l'annexion du Languedoc.
Église vaudoise : au Moyen Âge une colonie s'est réfugiée dans le Sud de l'Italie, dans ce pays émigrèrent des groupes de personnes de religion vaudoise descendus des vallées Chisone, Pellice et Haute Susa (Piémont). Dans les vallées occitanes d’Italie les premiers documents en langue d’oc furent les textes religieux vaudois en 1400, aujourd’hui conservés dans d’importantes bibliothèques. Le fait est que les Vaudois furent un des premiers mouvements hérétiques du Moyen Âge. Ils s’inspirèrent du précepte Jésus-Christ « se dépouiller de tous ses biens pour les donner aux pauvres ». Depuis le début ils furent persécutés par l’Église. Malgré cela le mouvement vaudois se répandit de la Provence au Languedoc et même sur le versant alpin italien. Dans le Piémont italien, elle se développa plus qu’ailleurs et en 1532 l’Église vaudoise adhéra à la Réforme protestante de Calvin et Luther. Aujourd’hui l’Église vaudoise a son centre à Torre Pellice, La Tor en occitan. Ici, en feuilletant l’annuaire téléphonique, on trouvera des noms de famille occitans, français ou allemands, signe de rapports antiques avec l’Europe protestante.
Judaïsme : Bayonne est devenu le plus grand centre français de réfugiés juifs séfarades (Espagne, Portugal). Le Comtat Venaissin a vu se développer une écriture de l'occitan avec des lettres hébraïques : le shuadit, dit judéo-provençal, langue aujourd'hui disparue depuis 1970.
Antitrinitarisme : l'antitrinitarisme est une doctrine religieuse qui s'oppose à la Trinité divine. Elle est tour à tour appelée unitarisme, simplicité divine et arianisme. Elle est commune aux juifs, aux musulmans et à quelques mouvements chrétiens.
L'islam n'a pas réussi à s'implanter dans la région de la marche narbonnaise un temps sous le contrôle des musulmans d'Al-Andalus[81].
Le protestantisme s'est fortement implanté dans certaines régions. À une époque où la religion catholique et l'État français ne faisaient qu'un. Le choix de certains seigneurs de développer le calvinisme fut peut-être une affirmation d'hostilité à la France du Nord (Béarn notamment). Paradoxalement, la Bible réformée étant écrite en français. Cette langue connut un certain intérêt de la part des protestants.
↑« The Wars of Religions, from 1562 to 1598, further devastated the region, and massacres of Protestants echoed the earlier Cathar massacres. » (en) James Minahan, Encyclopedia of the Stateless Nations: L-R, Occitans p. 1441, Greenwood Publishing Group, 2002, (ISBN0313321116)
↑Robert Lafont (1971, 1977, 1987), Clefs pour l'Occitanie, Paris : Seghers, 1987 : (ISBN2-232-11190-3).
↑Histoire d'Occitanie sous la direction d'André Armengaud et Robert Lafont. Paris : Hachette, 1979 (ISBN2-01-006039-3)
↑Robèrt Lafont (2003). Petita istòria europèa d'Occitània, Canet : El Trabucaire (ISBN2-912966-73-6)
↑« a number of terms of Germanic origin can be observed to occupy only the Peninsula and southern France… These borrowings were taken from the Gothic language of the tribe (the Visigoths)… the earliest loans from Gothic are to be found not only in Occitan… »Ralph John Penny, A history of the Spanish language, p. 263 § 4.5 Germanic borrowings, Cambridge University Press, 2002. 2e édition, illustrée, révisée. (ISBN0-521-01184-1), (ISBN978-0-521-01184-6), en ligne
↑Notamment Charles de Tourtoulon, & Octavien Bringuier, Étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl (avec une carte), 1876, Paris : Imprimerie nationale [rééd. 2004, Masseret-Meuzac : Institut d’Estudis Occitans de Lemosin/Lo Chamin de Sent Jaume].
↑Ouvrages de Bec, Ronjat, Tuaillon en bibliographie dans l'article occitan.
↑« les populations des montagnes [...] avaient conservé le souvenir tenace, et plus que le souvenir, de religions antérieures. Les montagnes sont traditionnellement un conservatoire du passé et il semble que le culte mithriaque et même le culte druidique aient conservé des fidèles plus ou moins éclairés jusqu'en plein cœur du Moyen Age. »Jacques Madaule (1898-1993), Le Drame albigeois et l'Unité française, Paris, éd. Gallimard, Volume 300 de Collection Idées, 1973, (ISBN2070353001), p. 26
« D’ordinaire ce qui se passe au Nord ne se passera pas de la même manière au Sud et vice versa : la civilisation, (façon de naître, de vivre, d’aimer, de se marier, de penser, de croire, de rire, de se nourrir, de se vêtir, de bâtir ses maisons et de grouper ses champs, de se comporter les uns vis-à-vis des autres) n’est presque jamais la même du oui nordique au oui méridional, de l’oil à l’oc. Il y a eu, il y a encore, il y aura toujours, vers le Sud, une « autre » France. »
— Fernand Braudel (1902-1985), L'identité de la France, Paris, Arthaud, 1986, T. 1, p. 73
↑Xavier de Planhol, Géographie historique de la France, Paris, Fayard, , 635 p. (ISBN2-213-02154-6), pp. 149 sqq..
↑L’originalité du processus de féodalisation de la partie méridionale du regnum francorum, de la Provence et de la Catalogne est présentée dans l'ouvrage collectif de médiévistes dirigé par Michel Zimmermann (dir.) (trad. du latin), Les sociétés méridionales autour de l'an mil , répertoire des sources et documents commentés, Paris, CNRS éditions, , 477 p. (ISBN2-222-04715-3)
↑Voir aussi Maurice Agulhon parlant de la sociabilité méridionale (dans le sens d'une multiplicité caractéristique des associations religieuses, maçonniques ou profanes).
↑Michel Vovelle identifiant dans le « Midi » des traits différentiels communs de comportement politique sous la Révolution
↑Emmanuel Todd et Hervé Le Bras, qui par des approches anthropologiques, historiques et politiques font ressortir la principale polarité française opposant le Nord et le Sud de la France.
↑Gérard de Sède, 700 ans de révoltes occitanes, Paris, Le papillon rouge éditeur, (réimpr. 2013) (1re éd. 1982), 303 p. (ISBN978-2-917875-38-4 et 2-917875-38-0).
↑Boris Porchnev, Les soulèvements populaires en France au XVIIe siècle, Paris, Flammarion, , 442 p..
↑"Le 2 décembre 1851, le président de la IIe République, Louis Napoléon Bonaparte, dont le mandat arrive à échéance, décide de se maintenir à la tête du gouvernement par un coup d'État. C'est, dans tout le Sud de la France, l'occasion d'un vaste soulèvement républicain." Le coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte Philippe Vigier, L'Histoire, mensuel 193, novembre 1995
↑Jean Calvet, Histoire de la ville de Saint Amans, Le Livre d'histoire, "Les Volces se divisaient en deux grandes familles." p8.
↑Eric Gailledrat, Les Ibères de l'Ebre à l'Hérault, Lattes, Association pour la recherche archéologique en Languedoc oriental, , 336 p..
↑Raymond Boyer, carte 35 « La Provence après la chute de l’Empire romain », in Baratier, Duby & Hildesheimer, Atlas historique de la Provence, et commentaire
↑Jean-Louis Jouanaud, « La Provence au pouvoir de Théodoric le Grand », in Guyon, Heijmans, L’Antiquité tardive en Provence, op. cit., p. 159
↑ abcdefghi et jRenée Mussot-Goulard, 1996, p. 36 et suivantes
↑BÜHRER-THIERRY, Geneviève ; Charles MÉRIAUX, La France avant la France, 481-888, Paris, Belin, , 687 p. (ISBN978-2-7011-3358-4), Chapitre VIII. De la fondation à la fin de l'Empire, ps 329-371.
↑« C'est avec les montagnards frustes d'Afrique du Nord, les Berbères, que l'Islam a conquis l'Espagne », Fernand Braudel, Grammaire des civilisations (1963), éd. Flammarion, 2008, p. 104
↑Philippe Sénac, « Présence musulmane en Languedoc » in Islam et chrétiens du Midi, Cahier de Fanjeaux, no 18, 2000, p. 50-51
↑Anne Le Stang, Histoire de Toulouse illustrée, p. 39
↑Léonce Auzias, L'Aquitaine carolingienne, 778-987, Princi Negue, 2003, p. 85
↑« La tradition occitane tend à regretter que les Arabes, hautement civilisés, aient dû laisser leur place à des Germains qui n'étaient alors encore que des sauvages ! », Marc Ferro, Des grandes invasions à l'an mille, Plon, 2007, p. 91-92
↑« Le dernier acte de l'administration carolingienne concernant le Midi est daté de 955. Le premier acte capétien concernant cette région est de 1134. » "Réalités de l'Occitanie" p. 21
↑« Mais cette allégeance est toute virtuelle. De l'avènement de Hugues Capet (987) à celui de Louis VII (1137), l'audience des Capétiens en pays d'oc est nulle… » Les Sociétés de l'an mil : un monde entre deux âges, Pierre Bonnassie, éditeur De Boeck Université, 2001, (ISBN2-8041-3479-2), (ISBN978-2-8041-3479-2)
↑« les Guillaume (D'aquitaine) ne négligent pas pour autant le monde toulousain qui s'étend aux portes de l'Aquitaine orientale. Ils réuniraient bien ce territoire à leur domaines s'il n'existait une autre dynastie… celle des comtes de Toulouse. », Histoire des Aquitains, p. 82-83, Antoine Lebègue, éditions du Sud-Ouest.
↑« Au début du XIIIe siècle, avant la Croisade contre les Albigeois (1208-1249), le comte de Toulouse (Raymond VI) avait construit un embryon d’État en Occitanie, État qui aurait très bien pu se structurer davantage encore et faire naître une grande construction politique (entre celle des rois Capétiens, au nord, et celles des rois ibériques, au Sud de la « France », notamment d’Aragon). » Article « Chronique historique » paru dans Le Monde, Jean-Luc Lamouché, professeur d'histoire.
↑BONASSIÉ Pierre (1979) L'Occitanie, un État manqué?, L’Histoire 14: 31-40.
↑Marie Nicolas Bouillet, Jules Caillet, Charles Édouard Garnier, Ernest Desjardins, Philippe Bouillet, Atlas universel d'histoire et de géographie, vol. 1, Hachette et Cie, (présentation en ligne).
↑Le Comtat Venaissin, ensemble de châteaux, de bourgades et de fiefs, ancienne possession du comte de Toulouse, avait été attribué à l'Église en 1229. Mais la papauté n'en avait pris possession que depuis 1274. Bernard Guillemain, op. cit., p. 15.
↑Robert Fawtier, « L’attentat d’Anagni », Mélanges d’archéologie et d’histoire, 60 (1948 [1949]), p. 153-179, repris dans Id, Autour de la France capétienne: personnages et institutions, éd. Jeanne C. Fawtier Stone, Collected Studies Series, 267, VIII (Londres, Variorum, 1987).
↑En Europe occidentale, le sillon rhodanien est la seule percée naturelle qui fasse communiquer le Nord et le Sud. Voir Renouard 1969, p. 23.
↑"En pays d'Oc, on date généralement le début du processus complexe et timide de convergence entre revendication sociale, occitanisme et opinion de gauche de la grève des mineurs de Decazeville en 1961-62" page 304. Jean Sagnes, Le midi rouge, Éditions Anthropos, 1982, 310 pages. Réimpression Le midi rouge, mythe et réalité. Étude d'histoire occitane, Economica (21 juin 1999), HISTOIRE ET SOC, (ISBN2715710569 et 978-2715710566)
↑Dans une délibération des artisans d'Arles du 15 février 1789, reçue par-devant notaire, on lit : « La ville d'Arles, étant restée jusques à présent un État uni à un autre, n'a pas cessé, comme le restant de la province, d'être un vrai principal, annexé à un autre principal. »
↑ a et bLe français et les langues historiques de la France, auteur Hervé Abalain, éditeur Éditions Jean-Paul Gisserot, 2007, (ISBN2-87747-881-5), (ISBN978-2-87747-881-6)] p. 175
↑ a et bLe Français et les langues historiques de la France, auteur Hervé Abalain, éditeur Éditions Jean-Paul Gisserot, 2007, (ISBN2-87747-881-5), (ISBN978-2-87747-881-6), p. 176
↑Le Français et les langues historiques de la France, auteur Hervé Abalain, éditeur Éditions Jean-Paul Gisserot, 2007, (ISBN2-87747-881-5), (ISBN978-2-87747-881-6), p. 175
↑ abcdef et gRenée Mussot-Goulard, 1996, p. 93 et suivantes
↑« Plusieurs historiens ont avancé l'hypothèse qu'à Narbonne, qui a été un temps sous domination musulmane au début du Moyen-Age, les populations locales ont peut-être accepté une sorte de protection pour en échange pouvoir préserver leurs lois et leurs traditions. La découverte des sépultures de Nîmes paraît conforter cette hypothèse d'une relation plus complexe entre les communautés musulmane et chrétienne au début du Moyen-Age, estime Yves Gleize. »Nîmes : découverte de trois tombes musulmanes datant du Moyen ÂgeLe Figaro Publié le 25/02/2016
Voir aussi
Bibliographie
J.-C. Chevallier, Le Baron de Tourtoulon et la constitution d'une géographie linguistique (polémique avec Gaston Paris), in De François Raynouard à Auguste Brun. La contribution des Méridionaux aux premières études de linguistique romane, Aix-en-Provence, Brignoles, université de Montpellier-3 Paul-Valéry, Montpellier Cat INIST
George Mesplède. "Réalité de l'Occitanie", BT2, Marseille, septembre 1978, no 101
Renée Mussot-Goulard, Histoire de la Gascogne, Volume 462 de Que sais-je? : le point des connaissances actuelles, Presses Universitaires de France, Paris, 1996, 127 pages, (ISBN2130475191).
André Dupuy, Histoire chronologique de la civilisation occitane, Tome I (des origines aux temps modernes 1599), éditions Champion/Slatkine, 1998, 1006 pages (3 volumes), (ISBN2051016364)
André Dupuy, Histoire chronologique de la civilisation occitane, Tome II (1600 à 1839), éditions Champion/Slatkine, 1998, (ISBN2051016372)
André Dupuy, Histoire chronologique de la civilisation occitane, Tome III (1840 à nos jours), éditions Champion/Slatkine, 1998,
Georges Labouysse, 'L’espace occitan dans l’Histoire. Ses visages divers de la Protohistoire à nos jours', IEO Diffusion, Puylaurens, 2016, (ISBN9782955064115)
(en) Encyclopedia of the Stateless Nations: L-R, Volume 3 de Encyclopedia of the Stateless Nations: Ethnic and National Groups Around the World, James Minahan, Greenwood Publishing Group, 2002, (ISBN0313316171), (ISBN9780313316173) (Occitans - National history : p. 1440 à 1443)
(it) Enrica Salvatori, « Società e istituzioni nelle città dell’Occitania tra xii e xiii : status quaestionis e prospettive di ricerca », Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge "Les pouvoirs territoriaux en Italie centrale et dans le sud de la France. Hiérarchies, institutions et langages (XIIe – XIVe siècle) : études comparées", En ligne, 123-2 | 2011, mis en ligne le 20 février 2013, consulté le 17 août 2016 ; DOI : 10.4000/mefrm.628
(fr) Alem Surre-Garcia, 'Au-delà des rives, les Orients d'Occitanie: de la fondation de Marseille à l'expulsion des Juifs du royaume de France', Les Lieux de la tradition, ISSN 1627-7171, Éd. Dervy, 2005
(fr) Jean Penent, 'Occitanie: l'épopée des origines : de l'antiquité à l'an mil', Cairn, 2009
(fr) Michel Zimmermann, 'Les sociétés méridionales autour de l'an mil, répertoire des sources et documents commentés', CNRS éditions, 1992, (ISBN2222047153)
(en) Henry Cleere, 'Southern France: An Oxford Archaeological Guide', Oxford University Press, 2001, (ISBN0192880063)
(fr) André d' Anna, 'Atlas préhistorique du Midi Méditerranéen', Centre National de la Recherche Scientifique, 1980, (ISBN2222026431)
(fr) François Bon, 'L'Aurignacien entre mer et océan: réflexion sur l'unité des phases anciennes de l'Aurignacien dans le Sud de la France', Société préhistorique française, 2002, (ISBN2913745105)
(en) Bernard Dedet, 'Les enfants dans la société protohistorique: l'exemple du Sud de la France', École Française de Rome, 2008, (ISBN2728308128)
(de) Luciana Aigner-Foresti, 'Zeugnisse etruskischer Kultur im Nordwesten Italiens und in Südfrankreich', Verlag Der Österreichischen Akademie Der Wissenschaften, 1988, (ISBN3700113854)
(fr) Christine Delaplace, 'Aux origines de la paroisse rurale en Gaule méridionale (IVe – IXe siècles)', Éditions Errance, 2005, (ISBN287772302X)
(en) James Bromwich, 'The Roman Remains of Southern France: A Guide Book', Routledge, 1993 (édition révisée en 2013), (ISBN1135629560)