Le comté de Provence (en ancien occitan, Comtat de Provensa) est un ancien fief situé à l'est du delta du Rhône. Pays issu de la Francie médiane, la Provence se constitua en royaume avant de progressivement se disloquer à la suite des transmissions féodales et la guerre civile de l'Union d'Aix. Ses frontières naturelles au sud allaient à l'origine du Rhône à Nice et au nord d'Embrun au Vivarais, en passant par la Drôme provençale. Au nord, ses frontières s'étendaient jusqu'à Valence.
En matière fiscale, la Provence est un pays de taille réelle : le « don gratuit », principal impôt direct, est assis sur les biens, à l'exception des « biens nobles »[3]. En matière de gabelle, impôt sur le sel, la Provence est un pays de petite gabelle : la vente du sel y est assurée par cinq greniers à sels (Berre, Toulon, Hyères, Fréjus et Cannes) et des entrepôts annexes[3].
L'organisation politique du Comté sera réformée en départements en 1790, les institutions législatives transférées à la nouvelle capitale Paris. Ces évènements entraîneront des mouvements fédéralistes que les armées de la Convention (centralistes) vont réprimer et où seront renommées Toulon et Marseille respectivement en Port-la-Montagne[4] et La Ville-sans-nom[5].
Toponymie
L'expression comté de Provence est attestée en [6],[N 1]. Elle est dérivée du titre comte de Provence, attesté dès [9],[N 2] et devenu fréquent à partir des années 1020-1030[9].
La Provence doit son nom à l'époque romaine : première conquête de la Gaule transalpine entre 58 et 51 av. J.-C., elle est intégrée à la province romaine (en latin Provincia) dont la capitale est Narbonne, la Gaule narbonnaise. C'est le nom latin de Provincia qui a donné en langue provençale la forme Proensa. Cette forme a évolué en Provensa puis en Prouvença dans le dictionnaire du provençal Simon-Jude Honnorat et enfin par influence du français dans l'écriture provençale en Prouvenço, codifiée Prouvènço par les partisans de Roumanille et de l'écriture phonétique (dite mistralienne ou « moderne ») vers la fin du XIXe siècle. Les classicistes proposeront dans leur réforme de retrouver une écriture plus originelle à savoir celui de Provensa que l'on peut retrouver dans plusieurs cartes datant du début XXe siècle, cependant ce sera finalement Provença qui sera choisi à la forme médiévale puisque celle-ci comprend le ç représentant le c étymologique de « provincia ». César, dans la Guerre des Gaules, dit passer de Provincia en Narbonnensis[réf. nécessaire] au moment de traverser le Rhône, ce qui explique probablement le fait que seule la partie de l'ancienne Gaule narbonnaise située à l'est du Rhône est appelée Provence par la suite.
Géographie
Frontières
Historiquement, après la fin de l'empire romain, « Provence » désigne l'entité incluse en 536 dans le Royaume franc et devenue marquisat de Provence dans le cadre du royaume de Bourgogne-Provence de 947. Elle devient ensuite comté de Provence, avec pour capitale Arles puis Aix-en-Provence (la ville d'Arles subissant des attaques continues du comte de Toulouse, marquis de Provence), mais des frontières fluctuantes : un traité est conclu en 1125 entre Raymond-Bérenger et Alphonse-Jourdain de Toulouse pour la répartition de la Provence, le comté de Provence étant lié à la Couronne d'Aragon jusqu'au Traité de Meaux-Paris (1229). En 1388, à la suite de la mort de la reine Jeanne, ses territoires situés à l'est du Var sont perdus, rattachés aux États de Savoie par la Dédition de Nice, aboutissant dans un premier temps aux Terres neuves de Provence puis au comté de Nice à partir de 1526. Un siècle plus tard, en 1481, le comté de Provence revient par succession au roi de France Louis XI et devient ainsi une province française.
Au Moyen Âge, la Provence englobe ainsi les Alpes du Sud jusqu'aux affluents de rive gauche du Var inclus. Une partie des régions alpines en est ensuite détachée : au nord celle englobée dans la province du Dauphiné et à l'est celle du Pays niçois[N 3] concédé à la Maison de Savoie en 1388 sous l'appellation des Terres-Neuves de Provence. Cette acquisition savoyarde au détriment de la Provence donne naissance de 1526 à 1860 à la division administrative du comté de Nice.
Le sud de la Drôme, bien qu'historiquement partie du Dauphiné, est appelé Drôme provençale. Il peut être rapproché de la Provence par la langue parlée, le fait que l'évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux appartenait à la province métropolitaine de Provence (archevêché d'Arles), que la région de Bouchet appartenait au Comtat venaissin (Haut-Comtat) ou que le Diois et le Valentinois étaient vassaux du marquis de Provence.
L’ouest de la région est marqué par la plaine de la Crau et la Camargue, formée par le delta du Rhône, qui constituent les seuls véritables espaces plats de la région provençale.
Vallon de Mollières, Parc national du Mercantour dans les Alpes-Maritimes
Hydrographie
Parmi les cours d'eau qui traversent la Provence, le plus important est le Rhône qui forme frontière occidentale de la région. Le Rhône a le second débit de tous les fleuves s'écoulant en Méditerranée, après le Nil. Se jetant dans une mer sans marée, le fleuve a formé un delta. Désormais endigué, ce delta est figé hormis lors de crues exceptionnelles comme en 1993, 1994 et 2003.
La Durance est un affluent du Rhône qui prend sa source vers 2 390 mètres d'altitude, au pré de Gondran, sur les pentes du sommet des Anges[15]. La source se trouve à proximité de l’ancien Fort du Gondran, sur la commune de Montgenèvre[16],[17] dans les Hautes-Alpes, près de la frontière italienne. Elle se jette dans le Rhône à quelques kilomètres au sud-ouest d'Avignon, entre le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône dont elle fait office de frontière. La Durance est une rivière dite « capricieuse » et elle était autrefois redoutée pour ses crues (la tradition provençale dit que les trois fléaux de Provence étaient le mistral, la Durance et le Parlement d'Aix) aussi bien que pour ses étiages.
Le Verdon, qui prend sa source au pied de la Tête de la Sestrière (altitude 2 572 mètres), se jette dans la Durance après avoir parcouru environ 175 kilomètres[18]. Il est particulièrement réputé pour ses gorges.
La Provence est une région au climat méditerranéen avec des étés chauds et secs. Les hivers y sont doux près de la côte, généralement humides à l'est, mais sont plus rudes dans le nord et le nord-est (Pelat, Ubaye, Préalpes de Digne) où le climat devient alpin.
Dans sa partie centrale et méditerranéenne la végétation de la Provence est du type garrigue, la sécheresse d'été la rendant particulièrement vulnérable aux incendies. En revanche dans sa partie la plus orientale et la plus alpine, elle devient plus verdoyante et humide.
Le vent principal est le mistral, dont la vitesse peut aller au-delà des 110 km/h. Il souffle entre 120 et 160 jours par an, avec une vitesse de 90 km/h par rafale en moyenne[20]. Le tableau suivant indique les différentes vitesses du mistral enregistrées par les stations d'Orange et Carpentras-Serres dans le sud de la vallée du Rhône et sa fréquence au cours de l'année 2006. La normale correspond à la moyenne des 53 dernières années pour les relevés météorologiques d'Orange et à celle des 42 dernières pour Carpentras[21].
Légende : « = » : idem à la normale ; « + » : supérieur à la normale ; « - » : inférieur à la normale.
Vitesse des vents du Mistral
Jan.
Fév.
Mars.
Avril
Mai
Juin
Juil.
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
Vitesse maximale relevée sur le mois
96 km/h
97 km/h
112 km/h
97 km/h
94 km/h
100 km/h
90 km/h
90 km/h
90 km/h
87 km/h
91 km/h
118 km/h
Tendance : jours avec une vitesse > 16 m/s (58 km/h)
--
+++
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++++
++++
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=
++++
+
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++
Vallée du Rhône : haies de cyprès contre le mistral
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La Provence grecque
Le littoral provençal a été colonisé par les Grecs : vers 600 av. J.-C., les Phocéens s'installent à Marseille (en grec, Massalia ; en latin, Massilia). Ils essaiment à Nice (Nikaia), Antibes (Antipolis), Hyères (Olbia), Six-Fours (Tauroeis), Arles, La Ciotat (Citharista), Brégançon (Pergantion ), Monaco (Monoïcos), Athénopolis ainsi que sur certaines parties du littoral languedocien comme à Agde (Agathé) ou au sud de Nîmes. Au nord, ils fondent Le Pègue près de Valréas et s'arrêtent à La Laupie à l'est de Montélimar. Antérieurement à l'invasion et la colonisation romaine, la région était principalement peuplée de Ligures qui se sont ensuite mêlés à quelques soldats celtes et fondèrent ensuite ce que l'on appelle aujourd'hui les Celto-Ligures[22] (autrefois Celto-lygiens).
La conquête romaine au IIe siècle av. J.-C.
Chronologie sommaire
-181 : les Massaliotes phocéens de la ville de Marseille et leurs alliés helléno-celtes Cavares de la région de Cavaillon-Avignon-Orange appellent Rome au secours contre les pirates Ligures.
-154 : Nice et Antibes assiégées par les Ligures des Alpes Maritimes, expédition d'Opimius.
-121 : les Volques, à la tête d'un vaste territoire de 24 oppidums accueillent sans résistance les légions de Rome. .
-120 : Ahenobarbus en campagne ; on lui attribue la fondation et l’organisation de la Provincia.
-117 : début de la construction de la Via Domitia (en l’honneur de Cn. Domitius Ahenobarbus) en direction des Pyrénées. Elle emprunte le tracé d’une ancienne route grecque (la voie héracléenne). Son aménagement est le symbole de la romanisation et apporte un développement des échanges commerciaux.
La basse vallée du Rhône connait diverses invasions. Wisigoths et Alains pillent de nombreuses cités et descendent jusqu'à Orange et Avignon. Les Burgondes s'installent dans la région en 442, et choisissent Vienne, qui gardait son prestige de grande cité romaine, pour capitale. Avignon marqua la pointe sud de ce royaume[23]. Mais en 484 à la mort du roi wisigoth Euric, les Burgondes franchissent la Durance et s'emparent de toute la Provence, qu'ils restituent aux Wisigoths en 501[24]. En 508, les Ostrogoths s'emparent à leur tour de la Provence fondent au sud de ce royaume Burgonde un duché dépendant de leur royaume italo-dalmate : le duché de Provence, future basse Provence ou comté de Provence (la partie burgonde deviendra elle le marquisat de Provence). En 536 ce sont les francs qui prennent possession du duché qui intégrera en partie dans le royaume franc de Bourgogne. Charles Martel combat le patrice de Provence, Mauronte, allié des Maures de Gothie et fait entrer définitivement la Provence dans le domaine franc en 736.
En 843, le traité de Verdun donne la Provence à Lothaire Ier. Son fils Charles de Provence en fait le royaume de Provence-Viennois ou de basse-Bourgogne à l'existence éphémère (855-863). À sa mort, la Provence est intégrée à l'Italie et le Viennois à la Lotharingie de Lothaire II. Après une période trouble, la Provence est de nouveau incluse dans le domaine impérial par le traité de Meerssen, pour une brève durée, puisqu'elle revint à la mort de l'empereur Louis II, en 875, au roi de Francie Charles le Chauve, là aussi pour une courte période. Boson de Provence, son beau-frère, se fait proclamer roi du deuxième royaume de Provence en 879. Boson est en lutte avec les Carolingiens. Le fils de Boson, Louis, empereur, confie le gouvernement de la Provence à Hugues d'Arles, qui le donne à son tour en 934 à Rodolphe II, roi de Bourgogne transjurane Le nouvel ensemble est le deuxième royaume de Bourgogne-Provence aussi appelé royaume d'Arles. Il subsiste jusqu'en 1032.
Dans les années 880, quelques Sarrasins provenant de l'émirat d'Al-Andalus échouent par hasard sur le rivage varois et établissent une base au Fraxinet (Fraxinetum) ou Freinet, que l'on situe traditionnellement dans la région de La Garde-Freinet, d'où ils lancent des raids, notamment dans la basse Provence orientale. Hugues d'Arles mène deux attaques victorieuses contre eux en 931 et 942 avec l'aide de navires byzantins, mais sans pousser l'avantage jusqu'à leur expulsion.
En 947, le bosonideBoson, comte d'Arles est investi de la Provence. À sa mort, ses deux fils, Guilhem dit le Libérateur (Guillaume Ier) et Roubaud, se partagent en indivis le comté, indivision que maintiennent leurs descendants. La branche issue de Guilhem donne celle des comtes de Provence, celle issue de Roubaud donne les marquis de Provence.
Le comté de Provence au sein du royaume d'Arles
Le comté de Provence fut un des grands fiefs du royaume rodolphien de Bourgogne. En 948, Conrad le Pacifique, grâce à l'appui d'Otton, roi de Germanie, a récupéré le territoire au sud du Viennois jusqu'à la mer Méditerranée qui avait été excepté de la cession faite en 932 par Hugues d'Arles à Rodolphe II de Bourgogne. Pour tenir ce territoire, Conrad va nommer des comtes relevant de lui et choisis hors de Provence car Conrad n'ayant pas de domaine particulier en Provence, il n'en avait qu'une propriété théorique et souhaite avoir des comtes qui lui soient fidèles. Il a choisi deux frères originaires du Mâconnais, Boson et Guillaume, fils de Rotbald ou Roubaud[25], le premier comte à Arles, le second comte à Avignon. Il semble que les deux frères agissaient de concert, le cadet étant subordonné à l'aîné pour la gestion du nord, du centre, de l'ouest et du sud-est du comté de Provence. À l'est de la Provence, Conrad a nommé un troisième comte, Grifo ou Griffon, dans la région d'Apt et probablement de Glandèves et de Senez, pour administrer la Provence alpine[26]. Ce choix de deux comtes d'une même famille à Arles et à Avignon a peut-être pour origine le fait qu'Hugues d'Arles avait, sous le règne de Louis l'Aveugle, unifié l'administration du domaine en Provence. Pour limiter le risque de voir s'affranchir le comté de Provence de sa souveraineté, Conrad a divisé la souveraineté en nommant deux vicomtes[N 4], à Marseille[27] et à Cavaillon. Les territoires confiés aux seigneurs de Marseille et de Cavaillon sont distincts de ceux des comtes d'Arles, Avignon et Apt[28]. La vicomté d'Apt a disparu rapidement, vers 1017-1018. La nomination de seigneurs distincts à Marseille prive les comtes d'Arles et d'Avignon d'un accès aisé à la Méditerranée. Cette création de la seigneurie de Marseille apparaît dans un acte daté du où sont cités l'évêque de Marseille, Honorat, Arlulf et Boson. L'apparition du terme vicomté pour Marseille date de 977. L'autonomie de la vicomté de Marseille par rapport au comté de Provence n'a cessé qu'avec l'action d'autorité de Charles d'Anjou, en 1252 et 1257[29]. Conrad ne s'est rendu dans le comté de Provence qu'en 963. Les rois de Bourgogne semblent avoir porté peu d'intérêt à la Provence. Pendant les règnes de Conrad Ier et de son fils Rodolphe III on ne leur connaît que 4 ou 5 actes concernant la Provence[30].
En 972, à la suite de l'enlèvement de Mayeul, abbé de Cluny, Guillaume Ier et Roubaud, avec l'aide de seigneurs provençaux et du marquis de Turin, libère la Provence des Sarrasins qui depuis le massif des Maures (au-dessus de Saint-Tropez) pillaient la région. La bataille de Tourtour marque la victoire définitive de Guillaume sur les Sarrasins. Cette campagne militaire contre les Sarrasins, obtenue sans les troupes de Conrad, masque en fait une mise au pas de la Provence, de l'aristocratie locale et des communautés urbaines et paysannes qui avaient jusque-là toujours refusé la mutation féodale et le pouvoir comtal. Elle permet à Guillaume d'obtenir la suzeraineté de fait de la Provence. Il distribue les terres reconquises à ses vassaux, arbitre les différents et crée ainsi la féodalité provençale[31]. Nommé marquis en 975, Guillaume fait d'Arles sa capitale.
En 972, à la suite de l'enlèvement de Maïeul de Cluny, abbé de Cluny, Guillaume Ier et Roubaud, avec l'aide de seigneurs provençaux et du marquis de Turin, libèrent la Provence des Sarrasins qui, depuis leur forteresse du Fraxinet, pillaient la région. Cette campagne militaire menée sans les troupes de Conrad Ier de Bourgogne, est l'occasion d'une mise au pas de la Provence, de l'aristocratie locale, des communautés urbaines et paysannes qui avaient jusque-là toujours refusé la mutation féodale et le pouvoir comtal. Elle permet à Guillaume d'obtenir la suzeraineté de fait sur la Provence. Il distribue les terres reconquises à ses vassaux, arbitre les différends et met en place ainsi la féodalité provençale. Nommé marquis en 975, Guillaume fait d'Arles sa capitale.
Rodolphe III de Bourgogne n'ayant pas de postérité, il institue Conrad II le Salique, empereur romain germanique, pour héritier. À la mort de Rodolphe en 1032 le royaume de Bourgogne - et avec lui le royaume d'Arles dont le comté de Provence faisait partie - est rattaché au Saint-Empire romain germanique. Toutefois la suzeraineté de l'empereur romain germanique sur la Provence ne fut ensuite que nominale et théorique.
En 1019, Emma, comtesse de Provence, se maria avec Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, transmettant les droits de la lignée de Roubaud à la maison de Toulouse. Le titre de marquis de Provence passa définitivement à cette maison à compter de 1093. En 1112, Douce de Provence, héritière des droits de la ligne de Guilhem, épousa Raimond-Bérenger III, comte de Barcelone, qui devient Raimond-Bérenger Ier de Provence. Les maisons de Toulouse et de Barcelone entrèrent alors en conflit pour le marquisat. Un traité fut conclu, en 1125, entre Raymond-Bérenger et Alphonse-Jourdain de Toulouse : par celui-ci, le comté de Provence fut divisé en un marquisat au nord de la Durance - attribué aux comtes de Toulouse - et un comté au sud, attribué aux comtes de Barcelone. Parallèlement le nord-est du comté de Provence était devenu indépendant de fait autour du comte de Forcalquier. En 1193, Alphonse II de Provence épousa Gersande de Sabran, petite-fille de Guillaume II comte de Forcalquier, ce qui permit au comté de Provence de récupérer le sud du comté de Forcalquier, tandis que le nord de ce comté, autour de Gap et d'Embrun, passait sous suzeraineté du Dauphiné. C'est ce fait qui explique la présence du blason au dauphin dans l'actuel blason de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pendant cette période, le comté d'Orange, vassal de la Provence, est érigé en 1181 en principauté.
En 1382, à la mort de la reine Jeanne, s'achève la première maison capétienne d'Anjou. Elle avait adopté Louis Ier (frère du roi Charles V), fait comte puis duc d'Anjou, fondant, après une période de troubles appelée guerre de l'Union d'Aix, la seconde maison capétienne d'Anjou. Cette dynastie s'achève avec la mort de Charles V d'Anjou en 1481.
En 1388, à la suite des troubles et de la guerre civile qui accompagnent la succession de la reine Jeanne, la ville de Nice et sa viguerie — la division administrative correspondante — la cité de Puget-Théniers et les vallées de la Tinée et de la Vésubie se constituent en Terres neuves de Provence et se mettent sous la protection de la maison de Savoie, c'est la dédition de Nice à la Savoie. Ces terres prendront le nom de comté de Nice en 1526.
Le , le comte Charles III de Provence dicte un testament qui institue le roi de France, Louis XI, comme légataire universel[32]. Charles III meurt le lendemain, [32]. Le , Louis XI charge Palamède de Forbin de prendre possession de la Provence[32]. Le , les états se réunissent sous la présidence de Pierre de La Jaille afin de prendre connaissance du testament de Charles III[32]. Forbin convoque les états pour le [32]. Les actes rédigés et adoptés de janvier 1482 à avril 1487 entérinent l'union de la Provence et de la France « comme un principal à un autre principal (…) sans que à la couronne [de France] comté et pays de Provence ne soient subalternez »[33]. En , les états demandent à Charles VIII de proclamer « définitive et éternelle » l'union de la Provence à la France[32]. Le roi de France leur donne satisfaction par des lettres patentes d'[32], communiquées aux états le [32]. Juridiquement, il ne s'agit que d'une union personnelle des couronnes, le roi de France n'agit en Provence qu'en tant que comte de Provence, et il en sera ainsi jusqu'à la Révolution française. « Qu'il plaise à votre majesté de s'intituler […] comte de Provence, […] de façon que nous ne soyons nullement tenus d'obéir à aucune lettre dépourvue de ce titre »[34].
L'indépendance
Des affaires plus importantes dans l'Empire, détournent régulièrement l'empereur Charles IV en Allemagne. Ne pouvant plus songer à la Provence, il prend la décision de s'en débarrasser et cède ses droits sur la couronne d'Arles à Louis d'Anjou en 1366, qui se voit là, affranchi de toute suzeraineté.
En 1382, à la mort de la reine Jeanne, s’achevait la première maison capétienne d'Anjou. Jeanne adopta Louis Ier d'Anjou, fils du roi de France Jean II le Bon, fondant ainsi la seconde maison capétienne d'Anjou-Provence. La capture et la mort de la reine Jeanne provoquèrent une période de troubles opposant les partisans de la seconde maison d'Anjou-Provence aux partisans de Charles de Durazzo, issu de la première maison d'Anjou-Provence, dont les partisans formèrent l'Union d'Aix (1382-1387). La défaite, surtout politique, de Charles de Durazzo assit définitivement la seconde dynastie d'Anjou sur le comté de Provence (1387). La Provence orientale (à l'est du Var lui étant seule restée fidèle, Charles ne put lui venir en aide et lui permit de se donner au seigneur qu'elle se choisirait, pourvu que ce ne fût pas un adversaire. Ceci entraîna, en 1388, la séparation de la viguerie de Nice (ville de Nice, cité de Puget-Théniers et les vallées de la Tinée et de la Vésubie) qui choisirent la dédition de Nice à la Savoie), se constituant en Terres neuves de Provence. La haute-vallée de l'Ubaye, autour de Barcelonette, passa également sous suzeraineté savoyarde. La France a annexé la région de Barcelonette en 1713 dans le cadre du Traité d'Utrecht et Nice en 1860 par referendum.
Le comté français
Le dernier représentant de la seconde maison capétienne d'Anjou-Provence, Charles III du Maine, mort en décembre 1481, légua la Provence au roi de France Louis XI. Le 15 janvier 1482, les États de Provence approuvèrent un document en 53 articles, souvent improprement appelé "constitution provençale", qui fit de Louis XI le comte de Provence et proclama l'union de la France et de la Provence « comme un principal à un autre principal ». Charles VIII succéda à Louis XI en 1483 et, en 1486, les États de Provence lui demandèrent l'union perpétuelle, qui fut accordée par lettres patentes scellées en octobre 1486 et communiquées aux États en avril 1487, « sans que à icelle couronne ne au royaulme ils soient pour ce aulcunement sualternez »[35],[36]. En droit, le comté de Provence restait indépendant, mais il fut de fait annexé par la France et bel et bien gouverné et organisé comme une province française - création du Parlement de Provence en 1501, etc. — tout en bénéficiant d'un certain degré d'autonomie, jalousement défendu, notamment en matière fiscale. En 1789, d'ailleurs, les États de Provence rappelaient encore qu'ils étaient de iure indépendants de la France.
Évolution historique du comté de Provence
La Provence, la Bourgogne transjurane, et Bourgogne cisjurane à la veille de la formation du royaume d'Arles
Le comté Provence dans le royaume d'Arles (Saint-Empire romain germanique) en 1184
Le comté de Provence dans le royaume d'Arles (Saint-Empire romain germanique) en 1246
Le comté de Provence en 1477, à la veille de son intégration dans le domaine royal
Politique et administration
Villes principales
Les noms ci-dessous représentent le nom des villes en provençal dans l'écriture classique (originelle et traditionnelle) et celle dite mistralienne (modernisante et francisée).
Les communes n'ayant pas deux écritures indiquent que l'écriture est la même dans les deux graphies, donc que l'écriture ancienne ancienne ou d'inspiration ancienne (classique) s'est conservé dans l'écriture phonétique (mistralienne).
Les traductions suivantes proviennent du dictionnaire de Frédéric Mistral : Lou Trésor dòu Felibrige et regroupent les noms de quelques principales communes actuelles dans le Comté de Provence avec leur évolution naturelle et celles par l'influence du français avec le -o d'origine qui se prononçait dans un son proche du -ou, ou encore le -a final qui devient presque muet ressemblant parfois à un -o, parfois à un -e, voir un -a selon les territoires. Le -nh traditionnel se transforma en -gn alors qu'il se maintient dans le portugais qui a adopté l'orthographe des troubadours.
Les traductions de la graphie mistralienne sont complétées par celle classique qui s'inspire de l'orthographe d'origine (avant la forte influence du français) pour donner une image authentique à la langue tout en conservant généralement les évolutions modernes de la langue comme la vocalisation consonantique (consonne qui devient voyelle) du -l vers le -u, bien que maintenue en Languedoc (ou Occitanie).
Qu'importe la graphie, la prononciation est la même.
Ces traductions classiques proviennent du Dictionnaire provençal-français (Diccionari provençau-francés) de l'escomessa Creo-Provença (soutenu par la région Provence, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, la ville d'Aix-en-Provence, la ville de Cannes, la ville du Cannet et la ville de Mougins).
La langue historique de la Provence est l'occitan (renaissance du terme langue d'Oc par les occitanistes remplaçant le terme de langue provençale (tous le Midi) vers 1930[39]) dans son ensemble dialectal le provençal[40]. On distingue plusieurs variétés de provençal : le maritime (appelé aussi marseillais ou central), le rhodanien, l'alpin (appelé aussi gavot) et le niçois. Le provençal alpin ou gavot lui aussi a été considéré comme une variante du provençal. Le niçois est issu du provençal médiéval et a reçu quelques influences nord-italiennes.
Le point de vue de Frédéric Mistral sur la langue d'Oc, appelée en son temps "langue provençale" et aujourd'hui plus largement "occitan" : "Les principaux dialectes de la langue d'Oc moderne sont : le provençal, le languedocien, le gascon, l'aquitain, le limousin, l'auvergnat et le dauphinois. Le provençal a pour sous-dialectes : le rhodanien, le marseillais (ancien nom du maritime), l'alpin et le niçard."[41].
Jean-Étienne-Marie Portalis (° 1746 - † 1807) - Juriste, avocat, homme politique, co-rédacteur du Code civil, défenseur de la nation provençale à la Révolution
Militaires
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Plusieurs hypothèses existent quant à l'origine de ce blason. Selon l’héraldiste français Michel Pastoureau, l'origine de ces armes serait provençale : il les attribue au royaume d'Arles et, selon lui, c'est en gouvernant la Provence que les comtes de Barcelone auraient ramené ces armes en Catalogne[44]. Cette hypothèse est réfutée par l'héraldiste Faustino Menéndez Pidal de Navascués, selon lequel ce blason ne revint pas à Raimond-Bérenger IV en tant que comte de Barcelone, mais par une attribution légendaire au XVIe siècle des comtes de Provence à la maison royale d'Aragon, elle-même à l'origine du blason, par le biais du grand-père de Raimond-Bérenger V de Provence, Alphonse II d'Aragon[45].
Voir aussi son article dans les Mélanges Martin de Riquer, ainsi que par un ouvrage récent de Remi Venture[46].
↑La première occurrence du titre comte de Provence se trouve dans une charte du cartulaire de l'abbaye Saint-Victor de Marseille[10],[11].
↑Le Pays niçois appartient à la Provence, non seulement comme entité administrative mais aussi géographiquement et historiquement, car il fait partie de la Provence lorsque celle-ci est incluse en dans le Royaume franc, et le reste jusqu'en .
↑Le terme vicomte n'apparaît pas dans les textes. Arlulf a reçu des terres fiscales et des droits publics dans le val de Trets en et doit hommage au comte d'Arles.
Références
↑Frédéric Mistral, Calendau pouèmo nouvèu, chant I, page 45
↑Cartulaire de l'église d’Apt (835-1130 ?), édition avec introduction, commentaire et notes par N. Didier, H. Dubled et J. Barruol, Paris, Dalloz, 1967 (Essais et travaux. Collection publiée par la Faculté de Droit de l’Université de Grenoble, 20).
↑Raoul Busquet, Rois de Bourgogne et comtes de Provence, p. 144-150, dans Provence historique, tome 1, fascicule 3, 1951 (lire en ligne)
↑Raoul Busquet, Le rôle de la vicomté de Marseille dans la formation du comté de Provence et l'origine de ses vicomtes, p. 67-74, dans Provence historique, tome 4, fascicule 16, 1954 (lire en ligne)
↑Raoul Busquet, Rois de Bourgogne et comtes de Provence, p. 145.
↑Jean Pierre Poly, La Provence et la société féodale (879-1166), Paris,
↑Paul Masson, Bouches-du-Rhône (Les) : 03 : Les Temps modernes, 1482-1789 [sous-titre : Encyclopédie départementale. Première partie : Des origines à 1789.], page 293 ; etc.
↑Histoire de la Provence, Maurice Agulhon et Noël Coulet, PUF, 1987.
↑Jules Ronjat, Grammaire istorique [sic] des parlers provençaux modernes, Montpellier, Société des langues romanes, 1930-1941, tome I, p. 23-24
↑G. Fatás Cabeza et G. Redondo Veintemillas, «Palos de Aragón», Gran Enciclopedia Aragonesa, IX, Saragosse, 1981.
↑Dans «L'origine suisse des armoiries du royaume d'Aragon», Archives héraldiques suisses, 1980, p. 3-10; aussi à « L'hermine et le sinople », Études d'héraldique médiévale, Paris, 1982, p. 95-102 et avec le titre de « L'origine des armoiries de la Catalogne », II simposium numismàtic de Barcelona, à Barcelona, 1980, p. 57-62
↑Faustino Menéndez Pidal de Navascués, Símbolos de España, Madrid, Centro de Estudios Políticos y Constitucionales, 2000, p. 95-138. (ISBN978-84-259-1110-1).
↑(fr + oc-provenc) Remi Venture, Sang et or : un drapeau européen pour la Provence = Sang e or : un drapèu éuroupen pèr Prouvènço, Grans, Collectif Prouvènço, (ISBN978-2-9534187-0-5)
Jacques Marseille (dir.), Dictionnaire de la Provence et de la Côte d'Azur, Paris, Larousse, , 844 p. (ISBN2-03-575105-5)
[Mazel 2011] Florian Mazel, « Pouvoir comtal et territoire : réflexion sur les partages de l'ancien comté de Provence au XIIe siècle », Mélanges de l'École française de Rome : Moyen Âge, vol. 123, no 2 (« Les pouvoirs territoriaux en Italie »), , p. 1re part. (« Les pouvoirs territoriaux en Italie centrale et dans le sud de la France. Hiérarchies, institutions et langages (XIIe – XIVe siècle) : études comparées »), p. 467-486 (OCLC7685512090, DOI10.4000/mefrm.634, résumé, lire en ligne).
Jean-Maurice Rouquette, conservateur des musées d'Arles. Photographie inédites de Zodiaque, Galice romane, Provence romane 1. La Provence rhodanienne, Zodiaque, , 497 p.
Quarantième de la collection "la nuit des temps". Constitue le numéro spécial de vacances pour l'année de grâce 1974 de la revue trimestrielle "Zodiaque", cahiers de l'atelier du cœur Meurtry, éditée à l'abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire (Yonne). Traduction allemande de G. Schecber, Traduction anglaise de Alan Mc Leer : * Le Tricastin; * Le Comtat; * Les Alpilles; * Le pays d'Arles; * Marseille
Antonio GandusioFilm Italia La vispa Teresa, 1943Lahir(1875-07-29)29 Juli 1875Rovinj, KroasiaMeninggal23 Mei 1951(1951-05-23) (umur 75)Milan, ItaliaPekerjaanPemeranTahun aktif1914-1948 Antonio Gandusio (29 Juli 1875 – 23 Mei 1951) adalah seorang pemeran film asal Italia. Ia tampil dalam 34 film antara 1914 dan 1948. Ia lahir di Rovinj (sekarang Kroasia) dan wafat di Milan, Italia.[1] Filmografi pilihan The Story of a Poor Young Man (1920) Territorial Militia...
ستامنا تقسيم إداري البلد اليونان [1] خصائص جغرافية إحداثيات 38°30′51″N 21°16′55″E / 38.514166666667°N 21.281944444444°E / 38.514166666667; 21.281944444444 الارتفاع 160 متر السكان التعداد السكاني 651 (إحصاء السكان) (2011) معلومات أخرى التوقيت ت ع م+02:00 (توقيت قياسي)، وت ع م+03:00 (توقيت ص...
1930s British piston aircraft engine Aquila Type Piston aircraft engine Manufacturer Bristol Aeroplane Company First run 1934 Major applications Bristol BulldogBristol Bullpup The Aquila was a nine-cylinder single-row radial aircraft engine designed by the Bristol Engine Company starting in 1934. A sleeve valve engine, its basic design was developed from the Bristol Perseus. The Aquila was never used in production, but further developments led to the Bristol Hercules, Bristol Taurus, and Bris...
North American professional baseball A request that this article title be changed to MLB rivalries is under discussion. Please do not move this article until the discussion is closed. This article may be written from a fan's point of view, rather than a neutral point of view. Please clean it up to conform to a higher standard of quality, and to make it neutral in tone. (April 2023) (Learn how and when to remove this template message) Throughout its history, Major League Baseball rivalrie...
Rugrats Go WildPoster rilis teatrikalSutradaraNorton Virgien John EngProduserArlene KlaskyGabor CsupoDitulis olehKate BoutilerPemeranLihat bagian PemeranPenata musikMark MothersbaughPenyuntingJohn BryantKimberly RettbergPerusahaanproduksiNickelodeon MoviesKlasky CsupoDistributorParamount PicturesTanggal rilis 13 Juni 2003 (2003-06-13) [1]Durasi80 menitNegaraAmerika SerikatBahasaInggrisAnggaran$25 jutaPendapatankotor$55.4 juta Rugrats Go Wild adalah sebuah film animasi 2003 ...
Cet article est une ébauche concernant un coureur cycliste colombien. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?). Pour plus d’informations, voyez le projet cyclisme. Pour les articles homonymes, voir Gómez. Gómez Becerra est un nom espagnol. Le premier nom de famille, paternel, est Gómez ; le second, maternel, souvent omis, est Becerra. Germán GómezInformationsNom de naissance Germán Dário Gómez BecerraNaissance 8 mars 2001 (23 ans)Betulia...
Interstate H-2LocalizzazioneStato Stati Uniti Stati federatiHawaii ConteeOahu DatiClassificazioneAutostrada InizioPearl City FineWahiawa Lunghezza13,41[1] km DirezioneNord-Sud Data apertura1977 PercorsoPrincipali intersezioni H-1 a Pearl City, HA Manuale L'Interstate H-2 (H-2) è un'autostrada statunitense della Interstate Highway che si estende per 13,41 chilometri sull'isola hawaiana di Oahu, collegando Pearl City con il centro abitato di Wahiawa. A nord termina con la Hawaii R...
Bài này viết về thành phố Roma. Rome được chuyển hướng đến đây. Với những mục đích tìm kiếm khác, vui lòng xem La Mã (định hướng). Roma— Thành phố thủ đô và comune —S.P.Q.R. Roma Capitale Theo chiều kim đồng hồ tính từ trên cùng:Đấu trường La Mã, Vương cung thánh đường Thánh Phêrô tại Vatican, Lâu đài Thiên Thần, sông Tiber đoạn Cầu Thiên Thần, Đài phun nước...
Kirmizi Bubuk kokboyaCommon connotationsMerah cerah Koordinat warnaTriplet hex#A91101sRGBB (r, g, b)(169, 17, 1)CMYKH (c, m, y, k)(0, 90, 99, 34)SumberHisourB: Dinormalkan ke [0–255] (bita)H: Dinormalkan ke [0–100] (ratusan) Kirmizi adalah suatu corak warna merah tua yang didapat dari tumbuhan genus Rubia.[1] Rujukan ^ John Wilson, An Essay on Light and Colours, Manchester, 1786. Pg. 21-22. Artikel bertopik warna ini adalah sebuah rintisa...
Fortification in Australia Tomaree Head FortificationsLocation of Tomaree Head Fortifications in New South WalesLocation2 Shoal Bay Road, Shoal Bay, New South Wales, AustraliaCoordinates32°42′53″S 152°11′12″E / 32.7148°S 152.1866°E / -32.7148; 152.1866 New South Wales Heritage RegisterOfficial nameTomaree Head Fortifications; Tomaree Head; head Battery; Tomaree Battery and Stephens BatteryTypestate heritage (built)Designated22 October 2010Reference no....
Part of a series on theCulture of Guatemala History Guatemalans Demographics Immigration Holidays Languages Topics Architecture Art Cuisine Literature Media Television Newspapers Internet Music Politics Religion Sports Symbols Flag Coat of arms National anthem Guatemala portalvte Guatemalan art refers to all forms of visual art associated with a Guatemalan national identity either because they are created within Guatemala, for Guatemalans, or by Guatemalans. The visual arts in Guate...
Social movement against drinking alcohol The Drunkard's Progress (1846) by Nathaniel Currier warns that moderate drinking leads to total disaster step-by-step. The temperance movement is a social movement promoting temperance or complete abstinence from consumption of alcoholic beverages. Participants in the movement typically criticize alcohol intoxication or promote teetotalism, and its leaders emphasize alcohol's negative effects on people's health, personalities and family lives. Typicall...
American designer and artist (born 1959) Maya LinLin in 2023BornMaya Ying Lin (1959-10-05) October 5, 1959 (age 64)Athens, Ohio, U.S.NationalityAmericanEducationYale UniversityKnown forLand art, architecture, memorialsNotable workVietnam Veterans Memorial (1982)Civil Rights Memorial (1989)SpouseDaniel WolfChildren2AwardsNational Medal of Arts Presidential Medal of FreedomWebsitemayalin.com Maya LinTraditional Chinese林瓔Simplified Chinese林璎TranscriptionsStandard Mand...
هذه المقالة بحاجة لصندوق معلومات. فضلًا ساعد في تحسين هذه المقالة بإضافة صندوق معلومات مخصص إليها. هذه المقالة بحاجة لمراجعة خبير مختص في مجالها. يرجى من المختصين في مجالها مراجعتها وتطويرها.مطعم كردي في إنجلترا، مع لافتة مكتوبة بالأبجدية الكردية والعربية والإنجليزية الأ...
Disused railway station in Heddon-on-the-Wall, Northumberland Heddon-on-the-WallThe site of the station in 2013General informationLocationHeddon-on-the-Wall, NorthumberlandEnglandCoordinates54°59′05″N 1°46′35″W / 54.9846°N 1.7764°W / 54.9846; -1.7764Grid referenceNZ144655Platforms2Other informationStatusDisusedHistoryOriginal companyScotswood, Newburn and Wylam RailwayPre-groupingNorth Eastern RailwayPost-groupingBritish Rail (North Eastern)Key datesJuly...
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