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Sa vie est peu connue. Contrairement à une idée parfois avancée, il n'appartenait pas à l'ordre de Cîteaux, même s'il a été proche de plusieurs membres de cet ordre.
C'était un homme extrêmement sévère et d'une grande dignité, ami de Thomas d'Aquin et confident des rois de France et d'Angleterre. Chanoine de Lyon dans sa jeunesse, il fut archidiacre de Liège et quitta ce poste pour se retirer en Terre sainte, reprochant au prince-évêque de cette ville — le sulfureux Henri de Gueldre — de transformer le palais épiscopal en lieu de débauche[1]. Il accompagna le cardinal Ottobono Fieschi en voyage en Angleterre, puis Édouard d'Angleterre en pèlerinage en Palestine à la tête d'une armée de croisés. Là, il réussit à négocier une trêve entre les Génois et les Vénitiens, et persuada la noblesse de la ville de coopérer avec le prince Édouard d'Angleterre, mais il ne disposait pas d'une autorité suffisante ni de pouvoir pour mener plus loin la négociation pour sauver le royaume de Jérusalem.
Alors qu'il se trouvait à Saint-Jean-d'Acre, il fut choisi par le conclave qui ne parvenait pas à désigner un pape depuis trois ans, depuis la mort de Clément IV en 1268, à cause d'un désaccord entre les Italiens et les Français qui voulaient chacun un pape de leur pays du fait de la situation politique autour de Charles Ier de Sicile. La situation fut débloquée lorsque les habitants de Viterbe, où les cardinaux étaient assemblés dans la salle du conclave du palais des papes, décidèrent de les enfermer en ne leur laissant que du pain et de l'eau et ôtèrent le toit du bâtiment « afin de permettre aux influences divines de descendre plus librement sur leurs délibérations. » Cette façon inhabituelle de susciter l'action du Saint-Esprit remporta un étonnant succès ; elle sera d'ailleurs reprise, notamment par le futur Philippe V lors du concile qui vit l'élection de Jean XXII.
Les cardinaux déléguèrent leur pouvoir décisionnaire à six d'entre eux qui, pressés de sortir, élurent Tedaldo le jour même. Il apprit la nouvelle de son élection alors qu'il n'était ni cardinal, ni même prêtre et cet événement tourna au scandale. Il accepta la tiare et prit le nom de Grégoire X.
C'est sous son pontificat, le , avant même son intronisation, que commence l'enquête en vue de la canonisation du roi Louis IX de France, deux ans après la mort de ce dernier. L'enquête aboutira à la canonisation du souverain en 1297 par le pape Boniface VIII.
Le premier acte de Grégoire, une fois intronisé, fut de convoquer à Saint-Jean-d'Acre une galère vénitienne qui venait d'arriver à Ayas en Asie Mineure. Il y avait à bord deux frères vénitiens, Matteo et Niccolò Polo, ainsi que le fils de 17 ans de Niccolò, prénommé Marco, le célèbre Marco Polo. Il leur remit des lettres de créance pour le Grand Khan et leur adjoignit deux moines dominicains, Nicolas de Vicenza et Guillaume de Tripoli, qu'il chargea de lettres et de présents pour le Khan[2].
Il chercha à réconcilier les guelfes et les gibelins. En outre, le , il signa une bulle demandant la protection des Juifs vivant dans la chrétienté[3].
Lors de l'élection impériale de 1273, il favorisa Rodolphe de Habsbourg au détriment d'Alphonse X de Castille. En échange de son aide, Grégoire X prend la tête d’une nouvelle croisade et oblige Rodolphe à renoncer à Rome et aux États pontificaux au nom du Saint Empire romain.
Il convoqua le deuxième concile de Lyon, ouvert le , au cours duquel il fit notamment déposer et excommunier Henri de Gueldre[1].
Le , il donne une bulle portant confirmation des possessions et collation de l'exemption de l'abbaye Saint-Sauveur de Redon, moyennant un cens de trois besants d'or[4].
Béatification
Grégoire X a été béatifié en 1713 par Clément XI.
Notes et références
↑ a et b(en) Paul Graindor et Henri Grégoire, Byzantion : revue internationale des études byzantines, Fondation byzantine, (lire en ligne), p. 283.
↑Publié par Guillaume Mollat (1877-1968), dans Bulletins régionaux des Annales de Bretagne, tome XXVII, Rennes, 1911-1912.
Bibliographie
(en) Philip B. Baldwin, Pope Gregory X and the Crusades, Woodbridge, The Boydell Press, coll. « Studies in the History of Medieval Religion » (no XLI), (ISBN978-1-84383-916-3, lire en ligne).
Ghislain Brunel, « Grégoire X », dans Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la Papauté, Paris, Fayard, (ISBN9782213025377), p. 754-756.
Vitalien Laurent, « La croisade et la question d’Orient sous le pontificat de Grégoire X (1272–1276) », Revue historique du sud-est européen, no 22, , p. 105–137.
Vitalien Laurent, « Grégoire X (1271–1276) et le projet d’une ligue antiturque », Échos d’Orient, no 37, , p. 257–273.
Universalis, « GRÉGOIRE X, TEBALDO VISCONTI (1210-1276) pape (1271-1276) », Universalis, , p. 1