Au point de rencontre des grandes routes touristiques du Verdon, en aval du fameux canyon, Moustiers-Sainte-Marie jouit d’une situation exceptionnelle. Le village est à environ 630 mètres d’altitude[3],[4].
Géologie et relief
Le territoire de Moustiers-Sainte-Marie consiste en une vallée orientée nord-sud, encadrée[4] :
à l'ouest par le plateau de Valensole, dont le rebord est à environ 760 m d'altitude ;
à l'est par la crête du Montdenier, culminant au Pavillon à 1 625 m d'altitude au sud et au sommet du Montdenier, au nord, à 1 751 m d'altitude ;
et au nord par une zone de plateau vallonné faisant la transition entre montagne et plateau.
Au sud, la vallée de Moustiers-Sainte-Marie débouche dans le lac de Sainte-Croix. À l'ouest, une partie du plateau appartient à la commune[4].
Le massif du Montdenier s’étend sur la partie est de la commune. La montagne, peu élevée, possède plusieurs parties très escarpées, notamment au sommet, qui forme une barre, et à l'endroit où la vallée s'élève brusquement vers la montagne. Le rebord du plateau de Valensole est lui aussi très escarpé par endroits[4].
Hydrographie
Le Riou[5] se jette dans la Maïre[6], qui est elle-même un affluent du Verdon, la confluence s'effectuant dans le lac de Sainte-Croix[4]. Le territoire communal est drainé par plusieurs torrents pérennes ou intermittents, qui forment des cascades parfois impressionnantes au franchissement des reliefs escarpés[4].
La rivière Le Colostre est également un affluent du Verdon.
La source principale est la source du ravin d'Angouire[7]. Les eaux des torrents sont retenues par des barrages : outre celui de Sainte-Croix, on en compte plusieurs autres de taille plus ou moins étendue, comme celui sur le torrent de Vallonge, ou le Petit Lac sur la Maïre[4].
Vers le sud, la RD 957 (ancienne route nationale 557) relie Moustiers à Aiguines : elle sort de la commune en empruntant le pont du Galetas[8]. La RD 352 dessert le plateau à partir du village[4].
Une ligne d’autocars relie Moustiers-Sainte-Marie à la gare routière de Marseille[9].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Moustiers-Sainte-Marie est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[10], et en zone 3 (risque modéré) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[11]. La commune de Moustiers-Sainte-Marie est également exposée à trois autres risques naturels[11] :
feu de forêt ;
inondation ;
mouvement de terrain : la moitié de la commune est concernée par un aléa moyen à fort[12].
La commune est de plus exposée à deux risques d'origine technologique :
celui de transport de matières dangereuses : la départementaleRD 952 peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses[13] ;
celui de rupture de barrage : Moustiers-Sainte-Marie fait partie de la zone d'inondation spécifique en cas de rupture du barrage de Castillon[14],[15]. Si cette rupture advenait, l'onde de submersion passerait en crête au-dessus de celui de Chaudanne[16], et parcourrait les 45 kilomètres qui séparent le barrage de Castillon du pont du Galetas en un peu moins d'une heure[17]. L'onde arriverait déjà considérablement affaiblie, mais submergerait tout de même le pont du Galetas, les routes d'approche jusqu'à la cote 500 m (soit une montée des eaux du lac de vingt mètres)[17]. Les parties de la commune inondées seraient les rives du lac, la ferme Saint-Saturnin et le vallon situé entre le lac de Sainte-Croix et le Petit Lac, atteignant probablement le village de vacances[17]. L'onde continuerait sa course en atteignant le barrage de Sainte-Croix dix minutes après être entrée dans le lac[18]. Les prévisions estiment que le barrage contiendrait l'eau du lac de Castillon environ vingt-trois minutes, avant que l'onde le déborde et continue jusqu'à Quinson[18].
La commune a été l'objet de quatre arrêtés de catastrophe naturelle : pour des inondations et des coulées de boue en 1994, et en 2003, 2016 et 2017 pour des mouvements de terrain[11]. Dans la liste qui suit, figurent les deux tremblements de terre fortement ressentis dans la commune (dépassant une intensité macro-sismique ressentie de V sur l'échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d'objets)) et dont la mémoire a été conservée. Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l'intensité peut être plus forte à l'épicentre[21] :
le séisme du , d'une intensité ressentie à Moustiers de VII et dont l'épicentre était situé à Bussana Vecchia, en Italie[22],
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 18,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 872 mm, avec 6,8 jours de précipitations en janvier et 4 jours en juillet[25]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St Jurs », sur la commune de Saint-Jurs à 6 km à vol d'oiseau[27], est de 12,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 828,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16,5 °C, atteinte le [Note 1],[28],[29].
Au , Moustiers-Sainte-Marie est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[32].
Elle est située hors unité urbaine[33] et hors attraction des villes[34],[35].
La commune, bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, le lac de Serre-Ponçon, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[36]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[37].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est la suivante : végétation arbustive et herbacée (36,8 %), forêts (27,1 %), terres arables (17,7 %), espaces ouverts sans ou avec peu de végétation (8,2 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), eaux intérieurs continentales (2,8 %), zones urbanisées (0,7 %).
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols détaillées de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de cette même base.
Occupation des sols en 2018
Type d’occupation
Pourcentage
Superficie (en hectares)
Tissu urbain discontinu
0,7 %
62
Terres arables hors périmètres d'irrigation
17,7 %
1604
Systèmes culturaux et parcellaires complexes
4,3 %
385
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants
Après l’incendie du quartier Tréguier, en 1994, la décision est prise de reconstituer l’oliveraie, afin de lui faire jouer le rôle de pare-feu. Les emplacements des plantations ont été choisis dans une perspective paysagère face au village, en complément des autres attraits touristiques de la commune (faïence, Verdon, site du village)[24].
Le nom du village, tel qu’il apparaît pour la première fois dans les textes (Ecclesia Sancte Marie in Monasterii) en 1009, désigne les deux prieurés présents à proximité du village, dont un fondé au VIe siècle. Sainte-Marie fait référence à l'église paroissiale[43],[44]. Il devient Moustiers-Sainte-Marie en 1848[45].
Le lieu-dit de l'Hert, au sud-ouest du village, est cité en 909 : il correspond à la villa (domaine) d'Ardas, donnée avec l'église Saint-Jean en sponsalitium, c'est-à-dire les biens données à l'épousée de Fouquier de Valensole[46].
La colline Manaysse, sur laquelle se trouve le hameau des Embourgues, tire son nom de Pons Manasse, propriétaire de biens situés sur cette colline, cité dans la charte authentifiant des dons de Guillaume de Riez à l'abbaye Saint-Victor de Marseille, vers 1090[47].
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Les périodes préhistorique et antique ont laissé plusieurs sites importants, dont la tombe du Grand Segriès fouillée par André Muller à la fin des années 1980[48]. Un habitat se trouvait sur le dôme de la plaine de Quinson au deuxième Âge du Fer[49].
De la période de présence romaine datent de nombreux vestiges. Plusieurs sites indiquent une occupation humaine de cette époque[49].
Moyen Âge
La petite ville de Moustiers est fondée au Ve siècle par une colonie de moines. Un chapitre de chanoines y est fondé en 1052, et perdure jusqu'au don de toutes les églises de Moustiers et de la vallée à l'abbaye de Lérins, en 1097[50]. Le monastère se partageait les droits seigneuriaux avec l'abbaye de Lérins aux XIe et XIIe siècles, avant que le bourg rejoigne le domaine des comtes de Provence[51].
Le lieu-dit Ourbès était déjà occupé à la période carolingienne : c’est la villa Orbesio, fondée au VIIIe siècle. Située sur un plateau à 1 000 m d’altitude, elle pouvait être à la tête d’un vaste domaine[50].
Le comte de Provence accorde un consulat aux habitants au XIIIe siècle, et installe le siège d’une baillie à Moustiers en 1300[51]. En 1305, une petite communauté juive comptant neuf feux était établie à Moustiers (soit une cinquantaine d'habitants environ)[52]. La présence de cette communauté, d'un marché important, sont des indices montrant qu'à cette époque, Moustiers était une petite capitale régionale[53].
Guillaume de Moustiers-Gaubert fut seigneur de Ventavon. Il donna une procuration à son fils, le damoiseau Bertrand, en 1312, pour vendre sa part de Moustiers au roi Robert[54]. La famille des Moustiers-Gaubert était une des familles nobles les plus vieilles de Provence. J.-P. Poly signale qu'au XIe siècle, elle figure parmi les plus anciennes familles de propriétaires laïcs dont les possessions étaient situées dans la région du Verdon[55].
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l'Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre le duc Louis Ier d'Anjou. La communauté de Moustiers se rallie au parti angevin en , après la mort du duc et des négociations avec la régente Marie de Blois. Celle-ci accorde à la communauté le rattachement au domaine royal, ce qui signifiait relever d’un autre régime légal et fiscal[56].
Après la guerre de Cent Ans et une fois la sécurité revenue, de 1442 à 1471, plusieurs familles venues de Sausses s'installent à Moustiers afin de repeupler la communauté[57].
Les Temps modernes : du XVIe siècle au XVIIIe siècle
La baillie est érigée en viguerie en 1540 en même temps que toutes celles de Provenc[58],[59],[50] ; elle est aussi d’une foire jusqu’à la Révolution[60].
La communauté est plusieurs fois en procès avec le prieur de la chapelle Saint-Jean qui n'assume pas ses fonctions : prieur commendataire, il résidait à Marseille et affermait les possessions de son prieuré. Le prieur est condamné une première fois en 1541, puis un second procès au XVIIe siècle n'aboutit pas. Enfin, il est à nouveau condamné au XVIIIe siècle[61].
Le bourg connaît une grande renommée aux XVIIe et XVIIIe siècles grâce à la « faïence de Moustiers »[51].
Selon la tradition, un religieux, venu de Faênza (Italie), aurait appris à un potier de la ville le secret du bel émail blanc laiteux qui devait assurer avec le bleu dit « de Moustiers » la réputation des faïences locales. À la fin du XVIIIe siècle douze ateliers fonctionnaient. Puis les fours s'éteignirent un à un, le dernier en 1873. Marcel Provence[62],[63] entreprit, en 1925, de faire renaître à Moustiers l'art de la faïence. Il construisit un four et, avec le concours d'artistes décorateurs et d'artisans qualifiés, en fit sortir une production originale, inspirée de la flore et des insectes du pays.
Moustiers est un des rares bourgs de Haute-Provence à accueillir une loge maçonnique avant la Révolution, nommée Les Indissolubles et affiliée à la Grande loge provinciale en 1788[64],[65].
Révolution française
La nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, cet événement annonçant la fin de l’arbitraire royal et, peut-être, des changements plus profonds dans l’organisation de la France. Immédiatement après l’arrivée de la nouvelle, un grand phénomène de peur collective s’empare de la France. Des rumeurs de troupes de plusieurs milliers d’hommes en armes, soldés par les aristocrates et dévastant tout sur leur passage, se propagent à grande vitesse et provoquent la panique. On sonne le tocsin, on s’arme, on envoie des messages aux villages voisins pour se renseigner, ce qui propage la peur. Les solidarités se créent ainsi ; les milices formées à cette occasion constituent la base des bataillons de la garde nationale. Cette Grande Peur, venant de Digne et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint Moustiers et sa région le avant de s’éteindre[66].
Le prieuré Saint-Jean, qui appartenait à l’abbaye Saint-Victor, est vendu comme bien national[50].
La Révolution et le Premier Empire apportent nombre d’améliorations, dont une imposition foncière égale pour tous, et proportionnelle à la valeur des biens de chacun. Afin de la mettre en place sur des bases précises, la levée d’un cadastre est décidée. La loi de finances du précise ses modalités, mais sa réalisation est longue à mettre en œuvre, les fonctionnaires du cadastre traitant les communes par groupes géographiques successifs. Ce n’est qu’en 1836 que le cadastre napoléonien de Moustiers est achevé[69].
Époque contemporaine
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 14 habitants de Moustiers-Sainte-Marie sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie[70].
Comme de nombreuses communes du département, Moustiers-Sainte-Marie se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons et aux filles, au chef-lieu[71] : la loi Falloux (1851) impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[72].
Jusqu’au milieu du XXe siècle, la vigne était cultivée à Moustiers-Sainte-Marie. Plusieurs dizaines d’hectares produisaient un vin destiné à l’autoconsommation et à la vente sur les marchés locaux. Cette culture a été ensuite abandonnée[73].
Politique et administration
Intercommunalité
Moustiers-Sainte-Marie était, en 2011, l'une des treize communes du département à n'être rattachée à aucun établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. À la suite du schéma départemental de coopération intercommunale de 2011 établi par la préfecture, prévoyant « la couverture intégrale du territoire par des EPCI à fiscalité propre »[74], la commune faisait partie, de 2013 et à 2016, de la communauté de communes Asse Bléone Verdon ; depuis le , de la Provence-Alpes Agglomération.
En 2020, le budget de la commune était constitué ainsi[82] :
total des produits de fonctionnement : 1 307 000 €, soit 1 803 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 990 000 €, soit 1 366 € par habitant ;
total des ressources d’investissement : 273 000 €, soit 376 € par habitant ;
total des emplois d’investissement : 272 000 €, soit 375 € par habitant.
endettement : 792 000 €, soit 1 032 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
taxe d’habitation : 4,00 % ;
taxe foncière sur les propriétés bâties : 17,44 % ;
taxe foncière sur les propriétés non bâties : 69,23 % ;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2018 : médiane en 2018 du revenu disponible, par unité de consommation : 19 450 €[83].
Politique environnementale
Moustiers-Sainte-Marie est l'une des 46 communes du parc naturel régional du Verdon depuis le . Le caractère remarquable de ses patrimoines naturels, culturels et paysagers est ainsi reconnu nationalement.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[87]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[88].
L’histoire démographique de Moustiers-Sainte-Marie, après la saignée des XIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début du XIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure jusqu’au milieu du XIXe siècle. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique rapide et de longue durée. En 1901, la commune a perdu plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique[90]. Le mouvement de baisse ne s'interrompt définitivement que dans les années 1960. Depuis, la population a repris sa croissance lentement.
En 2009, la population active s'élevait à 379 personnes, dont 61 chômeurs[99] (76 fin 2011[100]). Ces travailleurs sont salariés à une courte majorité (59 %)[101] et travaillent majoritairement dans la commune (83 %), ce qui est assez rare[101]. Les différents tourismes (cures thermales, culturel, sportif, détente) représentant l'essentiel de l'activité économique relèvent de Moustiers-Sainte-Marie, même l'activité agricole servant, dans une certaine mesure, de support à l'activité touristique (paysage d'oliviers notamment). L'important flux de touristes fournit un débouché au commerce, à l'artisanat, à la production de la lavande (miel, distillerie...).
Agriculture
Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 30 établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non-professionnels inclus) et un emploi salarié[102].
Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est de 32 en 2010. Il était de 35 en 2000[103], de 50 en 1988[104]. Actuellement[Quand ?], ces exploitants sont spécialisés dans les grandes cultures pour dix d’entre eux et les cultures permanentes (arboriculture, oléiculture) pour dix autres. Cinq exploitations sont des élevages ovins, les sept restantes pratiquant la polyculture[103]. De 1988 à 2000, la surface agricole utile (SAU) avait légèrement baissé, de 2353 à 2 204 ha[104]. Elle a depuis 2000 augmenté pour parvenir à 2 740 ha[103].
L’oléiculture, avec dix exploitants et une oliveraie de 20 000 pieds, joue un rôle important dans la commune. L’huile d'olive produite bénéficie de l’AOP "Huile d'olive de Haute-Provence"[105]. La culture de l’olivier est pratiquée dans la commune depuis des siècles, tout en étant limitée à certains versants. Le terroir de la commune se situe en effet à la limite altitudinale de l’arbre, qui ne peut que difficilement être exploité au-delà des 650 mètres : à Moustiers-Sainte-Marie, il s’agit des versants bien exposés des vallons entaillant le plateau de Valensole. L’oliveraie de Moustiers-Sainte-Marie occupait plusieurs dizaines d’hectares au début du XIXe siècle[106]. Actuellement[Quand ?], elle a fortement régressé : on ne compte plus que 3 300 arbres, contre 20 500 il y a un siècle.
Elle est chargée d’un rôle patrimonial et paysager, en plus de son rôle productif[107].
Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services) comptait 152 établissements (avec 117 emplois salariés), auxquels s’ajoutent les 12 établissements du secteur administratif (regroupé avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant 66 personnes[102].
Les visiteurs sont au nombre de 600 000 en 1991 et de 900 000 en 1996[108]. D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est très importante pour la commune, avec plus de cinq touristes accueillis par habitant[109], l’essentiel de la capacité d'hébergement étant marchande[110]. Les structures d’hébergement à finalité touristique de Moustiers-Sainte-Marie sont importantes et couvrent une large gamme de confort :
huit campings : deux aires naturelles de camping[116], trois campings classés deux étoiles[117] et trois classés trois-étoiles. Les campings classés ont une capacité totale de 763 emplacements[118] ;
la commune compte aussi de nombreux meublés labellisés[119] et non-labellisés[120] ;
les hébergements collectifs sont aussi représentés, avec un village de vacances et un gîte[122].
Les résidences secondaires apportent un complément important à la capacité d’accueil[123] : au nombre de 239, elles représentent 37 % des logements. Parmi les résidences secondaires, 44 possèdent plus d’un logement[118],[115].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'étoile de Moustiers
L’étoile de Moustiers est accrochée à une chaîne, tendue entre deux montagnes, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol. Selon la légende rapportée par Frédéric Mistral, il s'agit d'un ex-voto : le chevalier de Blacas, qui fut fait prisonnier en croisade par les Mamelouks à Damiette en 1249, fit la promesse de consacrer un monument à la Vierge s'il revenait un jour en son fief. Revenu sain et sauf, il a tenu sa promesse et a fait suspendre une étoile à seize branches, emblème de sa famille. Une autre légende raconte que deux amoureux du village, issus de deux familles ennemies qui leur interdisaient de s’aimer, se sont suicidés ici, et que les deux familles ont ensuite fait suspendre cette chaîne[124]. On dit aussi qu’elle est due à un chevalier de Rhodes. Bref, personne n’en sait véritablement rien et il existe au total 17 versions sur l’origine de cette étoile[125],[126]. L’étoile est tombée au moins onze fois en tout. Une nouvelle, de 80 cm, avec une chaîne de 400 kg fut accrochée en 1882 et l'étoile que l'on peut admirer aujourd'hui n'est pas l'étoile originale mais celle reproduite en 1957 à la suite d'une chute. La chaîne actuelle, longue de 135 m, pèse environ 150 kg et l'étoile a un diamètre de 115 cm puis n'a maintenant que cinq branches. En 1995, l'étoile s'est décrochée et a été retrouvée au fond du ravin. Les habitants se sont cotisés et un mois après elle a été redorée et remise en place.
Le musée de la faïence
Le musée de Moustiers est fondé en 1930[127]. Il est consacré à la faïence de Moustiers et présente des faïences des différentes époques fabriquées dans le village, parmi lesquelles de belles pièces décorées des XVIIe et XVIIIe siècles, œuvres des maîtres Clérissy, Olérys et Ferrat. En 2014, le musée a été rénové et ses collections enrichies grâce à la donation du collectionneur Pierre Jourdan-Barry[128].
L'église Notre-Dame de L’Assomption
L'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption[129] est classée monument historique. Sa construction est bien connue : elle est ordonnée par le cardinal Pierre de Pratis, entre 1336 et 1361. Seul le chœur est construit, et forme un angle prononcé avec la nef. Celle-ci est romane, et s’étend sur une longueur de cinq travées, voûtées en berceau brisé, avec deux bas-côtés. Les chapiteaux sont ornés de feuilles de chêne[130]. Le clocher, de style lombard, est ajouré d'arcades romanes soutenues par de fines colonnettes.
La chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir, ou d’Entremont, ou de la Roche, possède un porche roman, dominé par un petit clocher de même époque que l’église paroissiale. La porte de bois date de la Renaissance. À l'intérieur, les deux premières travées de la nef sont romanes et remontent au XIIe siècle[50], les deux autres gothiques ainsi que l'abside. C'était autrefois un "sanctuaire à répit". Un chemin de croix, ponctué d’oratoires ornés de plaques émaillées, y conduit[124]. Depuis la chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir[131] située au sommet du village, on peut admirer un immense panorama sur la vallée de la Maire et le plateau de Valensole.
À proximité de la chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir, la grotte (anfractuosité) Sainte Madeleine[132].
Autres éléments remarquables
Une porte de l’enceinte du XVe siècle subsiste[51].
La chapelle du Clastre est gothique des XIIIe – XIVe siècles[51]>.
Une chapelle est aménagée dans une grotte, la chapelle de la Madeleine[50],[124]. La chapelle Sainte-Anne date du XVIIe siècle : elle est construite en style roman avec les pierres du mur d’enceinte de la ville[50].
L’ancienne chapelle du prieuré de Saint-Victor Saint-Jean-de-l’Aval a été utilisée comme grange depuis le XVIe siècle au moins[133]. Elle n’a plus son abside et sa voûte[50]. Les restes de la chapelle Saint-Saturnin, construite au début du XIIe siècle, sont reconvertis en ferme depuis le XIXe[50].
Le prieuré Saint-Martin-d’Ourbès, à 5 km au sud-est du village, est en ruines, au milieu de la forêt[50].
Monuments commémoratifs : Monument aux Morts[134], Plaque commémorative[135].
La commune compte 1 797 ha de bois et forêts, soit 20 % de sa superficie[3].
Moustiers-Sainte-Marie est l'une des 46 communes du Parc naturel régional du Verdon depuis le . Le caractère remarquable de ses patrimoines naturels, culturels et paysagers est ainsi reconnu nationalement.
Le moustique tigre, probablement apporté involontairement par des touristes varois en voiture, est présent à Moustiers-Sainte-Marie. Il est susceptible de transmettre la dengue et le chikungunya[137].
D'azur à deux rochers d’argent mouvants des flancs sur une terrasse de sinople entre lesquels sont posées en fasce deux fleurs de lys d'or accompagnées en chef d'une chaîne d’argent reliant les cimes des deux rochers au milieu de laquelle est suspendue par un chaînon du même une étoile d'or[138].
Coordination générale : René Dinkel, Élisabeth Decugnière, Hortensia Gauthier, Marie-Christine Oculi. Rédaction des notices : CRMH : Martine Audibert-Bringer, Odile de Pierrefeu, Sylvie Réol. Direction régionale des antiquités préhistoriques (DRAP) : Gérard Sauzade. Direction régionale des antiquités historiques (DRAH) : Jean-Paul Jacob directeur, Armelle Guilcher, Mireille Pagni, Anne Roth-Congés Institut de recherche sur l'architecture antique (Maison de l'Orient et de la Méditerranée-IRAA)-Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Suivez le guide : Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p. (ISBN978-2-906035-00-3 et 2-906035-00-9)
Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur, avec cartes thématiques : Moustiers-Sainte-Marie, p. 24
Guide du Tourisme industriel et technique en Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse, Monuments, Étapes et Curiosités, Paris, Éditions Solar, , 152 p. (ISBN2-263-01872-7)
Collection EDF – La France contemporaine. p. 17 Musée de la faïence
Les plus beaux villages de France, Paris, Bruxelles, Montréal, Zurich, Sélection du Reader’s Digest, , 152 p. (ISBN2-7098-0655-X)
Guide officiel de l’association Les Plus Beaux Villages de France, Moustier-Sainte-Marie, p. 88
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bClaudine Durbiano, « L'oliveraie provençale, production de qualité et requalification territoriale », Méditerranée, vol. 95, nos 3-4, , p.25 (lire en ligne)
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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