Monestiés (en occitanMonestièr) est une commune française située dans le département du Tarn, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Ségala, un territoire s'étendant sur les départements du Tarn et de l'Aveyron, constitué de longs plateaux schisteux, morcelés d'étroites vallées.
Le Cérou, d'une longueur totale de 87,1 km, prend sa source dans la commune de Saint-Jean-Delnous et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans l'Aveyron à Varen, après avoir traversé 23 communes[4].
Le Céret, d'une longueur totale de 28,5 km, prend sa source dans la commune de Montauriol et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans le Cérou au Ségur, après avoir traversé 10 communes[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 862 mm, avec 10,8 jours de précipitations en janvier et 6 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Albi », sur la commune du Sequestre à 17 km à vol d'oiseau[9], est de 13,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 733,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 42,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,4 °C, atteinte le [Note 1],[10],[11].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 1[Note 2] est recensée sur la commune[14] :
le « bois de St-Hippolyte » (93 ha)[15].
Urbanisme
Typologie
Au , Monestiés est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].
Elle appartient à l'unité urbaine de Carmaux[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant sept communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 4],[I 2],[I 3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Albi, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[I 3]. Cette aire, qui regroupe 91 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[I 4],[I 5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (73,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (33,7 %), forêts (24,2 %), prairies (23,3 %), terres arables (16,2 %), zones urbanisées (1,3 %), eaux continentales[Note 6] (1,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,1 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Cérou, le Céret et le ruisseau de Candour. La cartographie des zones inondables en ex-Midi-Pyrénées réalisée dans le cadre du XIeContrat de plan État-région, visant à informer les citoyens et les décideurs sur le risque d’inondation, est accessible sur le site de la DREAL Occitanie[19]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1992, 2003, 2011 et 2021[20],[17].
Monestiés est exposée au risque de feu de forêt. En 2022, il n'existe pas de Plan de Prévention des Risques incendie de forêt (PPRif). Le débroussaillement aux abords des maisons constitue l’une des meilleures protections pour les particuliers contre le feu[Note 7],[21].
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[22]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 87,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (76,3 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 686 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 665 sont en aléa moyen ou fort, soit 97 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[24].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[25].
La commune est en outre située en aval d'un barrage de classe A[Note 8]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage[27].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Monestiés est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[28].
Toponymie
Le toponyme « Monestiés » dérive de l'occitan« Monestier » qui désigne dans cette langue un monastère. Sa forme latinisé« Monasterio » est attestée plusieurs fois au Moyen Âge.
Histoire
Dans la première moitié du Xe siècle, le lieu de culte et ce qui l’entoure sont donnés à Déodat, abbé de Saint-Salvy, collégiale d’Albi, par Louis IV d’Outremer. Le nom de village Monasterio apparait pour la première fois dans les textes. Il rappelle cette appartenance monastique, peut-être aussi l’existence d’un petit monastère qui aurait pu être construit sur l’ordre de l’abbé pour abriter quelques moines chargés du culte.
L’occupation du site est plus ancienne encore : à 600 mètres du village, un oppidum établi à la confluence du Cérou et du Céret montre qu'à l'âge de fer, des hommes vivaient déjà dans la vallée. Quelques siècles plus tard, ils quitteront les hauteurs pour s'installer sur le site, près de la voie romaine reliant Rodez à Toulouse.
En 1229, à la fin de la croisade des Albigeois, le site devient fief des évêques d'Albi. Un co-seigneur est chargé de sa protection. Contrairement au développement des bastides caractéristiques de cette époque, le village se construit de manière concentrique autour de son église.
Au XIIIe siècle, un hôpital est construit en dehors des fortifications pour abriter les pèlerins de Saint-Jacques, dont une voie secondaire passe par la ville. L'église est reconstruite en 1550 sur un plan gothique, sur les fondations de l'ancienne église romane.
L'essor économique régional du XVIIIe siècle amène le développement du village. Des écrits indiquent qu'il compta jusque 23 marchands et 13 marchés par an. Le village se développe essentiellement autour du tissage du chanvre et du commerce des ânes. À cette époque les douves sont comblées et les remparts détruits pour permettre l'extension du village.
Au XIXe siècle, l'arrivée de cotonnades importées et le développement de la production du charbon dans le bassin de Carmaux vont faire péricliter les tisserands locaux et amener le déclin du village.
Son blasonnement est : De gueules à la tour accostée de deux étoiles, surmontée de deux clefs passées en sautoir, cantonnées à dextre d'un soleil et à senestre d'une lune, le tout d'argent.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[31].
En 2021, la commune comptait 1 376 habitants[Note 9], en évolution de −0,86 % par rapport à 2015 (Tarn : +1,82 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 741 personnes, parmi lesquelles on compte 69,8 % d'actifs (61,4 % ayant un emploi et 8,4 % de chômeurs) et 30,2 % d'inactifs[Note 11],[I 8]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et département, alors qu'en 2008 il était supérieur à celui du département et inférieur à celui de la France.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction d'Albi, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 11]. Elle compte 288 emplois en 2018, contre 312 en 2013 et 271 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 461, soit un indicateur de concentration d'emploi de 62,4 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 44,1 %[I 12].
Sur ces 461 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 131 travaillent dans la commune, soit 29 % des habitants[I 13]. Pour se rendre au travail, 90,6 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,3 % les transports en commun, 4,2 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3,9 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 14].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
100 établissements[Note 12] sont implantés à Monestiés au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 13],[I 15].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
100
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
12
12 %
(13 %)
Construction
23
23 %
(12,5 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
20
20 %
(26,7 %)
Activités immobilières
5
5 %
(4,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
19
19 %
(13,8 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
13
13 %
(15,5 %)
Autres activités de services
8
8 %
(9 %)
Le secteur de la construction est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 23 % du nombre total d'établissements de la commune (23 sur les 100 entreprises implantées à Monestiés), contre 12,5 % au niveau départemental[I 16].
Entreprises et commerces
L'entreprise ayant son siège social sur le territoire communal qui génère le plus de chiffre d'affaires en 2020 est[34] :
JBD Construction, travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment (218 k€)
Agriculture
La commune est dans le Segala, une petite région agricole située dans le nord-est du département du Tarn. C’est la relative pauvreté du sol de cette région où ne poussait jadis que le seigle qui a donné son nom à cette aire géographique. Situé en moyenne altitude, le Ségala s’étend sur des territoires vallonnés et riches en schiste[35]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 14] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 5].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 71 lors du recensement agricole de 1988[Note 16] à 39 en 2000 puis à 25 en 2010[37] et enfin à 24 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 66 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 58 % de ses exploitations[38],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 1 691 ha en 1988 à 1 269 ha en 2020[Carte 8]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 24 à 53 ha[37].
Le village est ceinturé par les lices – promenades occupant l’emplacement des fossés et des anciens remparts – les maisons se tassent autour de l’église Saint-Pierre, dans une boucle de la rivière, sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Église Saint-Pierre de Monestiés
L'église Saint-Pierre de Monestiés, construite en 1550. Elle appartient au groupe des édifices gothiques méridionaux, avec son chevet à cinq pans, trois travées et cinq chapelles latérales entre les contreforts. Elle a été édifiée sur les vestiges d’une église romane qui aurait été détruite lors des guerres de Religion. Flanqué d’une tourelle, le clocher abritant une cloche coulée en 1599, s’élève à 20 mètres. Le clocher et chœur ont été classés au titre des monuments historiques en 1979[40]. L'église (à l'exclusion des parties classées) a été inscrit au titre des monuments historiques en 1979[40]. Plusieurs objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées)[40].
Le musée Bajén-Vega : cette ancienne maison seigneuriale, siège de l'office de Tourisme, abrite les œuvres d'un couple de peintres espagnols ayant fui le franquisme.
Chapelle Saint-Jacques de Monestiés. cette ancienne chapelle de l'hôpital abrite une mise au tombeau en pierre sculptée réalisée pour les évêques d'Albi au XVe siècle, ainsi que le mobilier (stalles) qui ornaient la chapelle du château de Combefa.
Office du Tourisme, Monestiés, plan de la cité médiévale
source ayant servi pour l'historique de la commune
[Peyrusse 1982] Louis Peyrusse, « L'église Saint-Pierre de Monestiès », dans Congrès archéologique de France. 140e session, Albigeois, 1982, Paris, Société Française d'Archéologie, , 462 p., p. 388-393
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Carmaux comprend une ville-centre et six communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le principe d’un débroussaillement efficace consiste à couper et éliminer tous les bois morts, les broussailles et les herbes sèches 50 mètres autour des habitations et 2 mètres de part et d’autre des voies, élaguer les branches basses des arbres, espacer les arbres et les arbustes situés dans la zone à débroussailler pour éviter que le feu ne se propage d’arbre en arbre, éliminer les arbustes sous les grands arbres pour éviter que le feu ne se propage vers la cime des arbres, toujours se débarrasser des végétaux coupés par compostage, par évacuation en décharge autorisée ou par incinération en respectant la réglementation sur le brûlage et entretenir régulièrement la zone débroussaillée, tous les 2 ou 3 ans maximum sur le pourtour, tous les ans à proximité de l’habitation
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[26].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[36].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )