Ses noms successifs sont Colonia Julia Augusta Apollinarium Reiorum, Alebaece Reiorum Apollinarium (Ier siècle), Reii Apollinares (IVe siècle), Reii (Ve siècle)[2]. L’étymologie est donc transparente : le nom du village s’est formé sur celui de l’ethnie gauloise des Reii, dont Xavier Delamarre interprète le nom comme « Les Libres »[3], avec le suffixe latin -ensis, signifiant cité des Reii[4],[5]. Charles Rostaing adhère à cette interprétation, mais signale également une hypothèse tirant ce nom du ligureRek, signifiant montagne[6].
Le nom de la commune en provençal est également Riez[7].
Histoire
Antiquité
Riez est considérée comme l’ancienne capitale des Reii[8], peuple gaulois qui occupait la butte Saint-Maxime avant la conquête romaine. L’attribution de Riez aux Albices est abandonnée depuis les recherches de Guy Barruol dans les années 1950[9]. Selon la Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, elle relevait soit des Salyens, soit des Voconces[10].
Les Romains fondent une colonie (la Colonia Julia Augusta Apollinarium Reiorum) dans la plaine, qui devient ensuite l'une des treize cités de droit latin de la Narbonnaise, ce qui lui permet de devenir un centre important[11],[12]. Gouvernée par des quattuorvirs[13], elle bénéficie notamment de la construction, en l’an 3 apr. J.-C., d’une voie qui la relie à Aix et traverse le Verdon à Garruby[11]. Une voie figurée sur la Table de Peutinger la reliait à Fréjus ; enfin, une troisième voie est identifiée en direction de Digne[8].
L’implantation d’une agglomération est attribuée à la présence d’une plaine alluviale (520 m d'altitude), et à la ligne de sources surgissant au pied de la commune[8]. Les fouilles de Benjamin Maillet en 1842, récemment reprises (en 2003), ont mis au jour un complexe thermal romain. Deux nécropoles ont été fouillées, deux autres sont probables[14].
Son siège épiscopal (dont le premier titulaire connu est Maxime, précédemment abbé de Lérins, qui fut consacré vers 434, mourut probablement vers 460 et fut très tôt vénéré comme saint)[15] et sa situation privilégiée (au carrefour entre trois vallées sur une des routes majeures reliant les Alpes à la Basse Provence) permirent ensuite à Riez de conserver son importance pendant tout le Moyen Âge. L’engorgement du Colostre, provoquant des inondations, poussa le village à s’implanter sur la colline Saint-Maxime, où l’évêché fut transféré. La plaine est de nouveau habitée seulement à partir du XIIe siècle[14].
Moyen Âge
La ville conserve donc un rôle de capitale régionale tout au long du Moyen Âge. Elle accueille deux conciles : l'un en , au cours duquel Armentarius, évêque d’Embrun, fut déposé[16], et l'autre en 1285[17],[18]. Au début du Haut Moyen Âge (VIe – VIIe siècles), l’agglomération de la plaine est abandonnée, au profit d’un site fortifié sur le sommet aplati de la colline Saint-Maxime[17], à 637 m d’altitude[8]. Pendant toute la période médiévale, les seigneurs de la cité étaient les évêques, qui exerçaient sur celle-ci une double autorité, temporelle et spirituelle[19]. Le siège cathédral est transféré de l’église de la plaine, Notre-Dame de la Sède, à l’église Saint-Maxime de la colline, avant cette époque ; mais le culte était célébré par les évêques et le chapitre dans les deux églises jusqu’au XVe siècle[20].
Au Xe siècle, des cadets des vicomtes de Marseille s’emparent de Riez et y bâtissent une motte castrale[21] au lieu-dit Mauroue[22], qui est mentionné en 1190[23]. La motte était protégée par un fossé large de 10 mètres[24]. Au Moyen Âge central (environ 1000-1350), l’agglomération se divise entre ville haute ou Château, et ville basse ou bourg ou encore ville. Cette seconde partie de la cité s’agrandit avec les bourgs Saint-Sols, Bourg Neuf et le faubourg Saint-Marc. Le commerce était facilité par la présence de deux ponts, le pont Notre-Dame et le pont du Reclus[25]. La ville est alors un marché de redistribution qui confirme son rôle de capitale régionale[26]. Parmi les autres signes indiquant ce rayonnement, il faut mentionner l'installation d'ordres mendiants (les couvents des cordeliers et des capucins sont construits hors-les-murs, celui des ursulines à l’intérieur de la cité)[27], et la présence, en 1305, d'une petite communauté juive comptant 8 feux[28]. L’église de Riez est « société » (c’est-à-dire, jumelée) avec celle de Vernon (en Normandie) en 1232, les deux églises rendant un culte à saint Maxime de Riez[18].
La fin du Moyen Âge est marquée par plusieurs épisodes meurtriers et destructeurs. En 1334, à la Toussaint, lors d'un tournoi tenu à Riez, Guillaume Maurini, clavaire de Digne (1317-1324) originaire de Riez, fit transporter son ami, le noble Annibal de Moustiers, dans sa maison après sa blessure mortelle qu'il y avait reçue[29]. Elzéar d'Oraison, seigneur d'Oraison et citoyen de Digne, fut actif dans la résistance aux troupes de l'Archiprêtre puisque, en 1358, il apparaît comme commissaire aux fortifications de la ville de Riez[30]. En , la troupe espagnole de Tristamine, qui ravageait la Provence, prend Riez d’assaut, avant de la mettre à sac. Raybaud de Châteauneuf, gouverneur du château épiscopal, résiste dans sa forteresse. Les Espagnols détruisent les habitations de la ville haute et de la ville basse, tout en continuant le siège du château. Celui-ci n’est levé que le , après la signature d’un traité le 24 à Draguignan[31].
La ville ne se relève pas de cette dévastation, survenue peu de temps après la Grande Peste : la muraille d’enceinte est reconstruite sur un périmètre réduit, en 1381[31]-1384[18]. Elle ne compte plus que deux portes[32], au lieu des cinq de la précédente muraille[31] et est constamment renforcée au cours du XVe siècle[18]. À la même époque, plusieurs projets de démolition de la cathédrale antique sont proposés, et partiellement mis en œuvre[20]. Un premier hôpital, dit hôtel du Saint-Esprit, existait avant 1404[33].
Après la guerre de Cent Ans et une fois la sécurité revenue, de 1442 à 1471, 20 familles venues d'Entrevaux s'installent à Riez afin de repeupler la communauté[34].
Temps modernes
C’est au début du XVIe siècle que Notre-Dame de la Sède est complètement détruite, et Saint-Maxime est la seule cathédrale en 1520[35].
Durant les guerres de religion, La Valette, duc d’Épernon, fait moderniser les défenses du château en lui ajoutant des bastions, en le pourvoyant d'une artillerie et en y installant une garnison corse[31]/. Celle-ci vit sur le pays[31], et défend mal la ville contre l’attaque des protestants conduits par Thadée de Baschi, seigneur d'Estoublon en 1574[36] : ceux-ci s’en emparent par surprise, avant l’aube, le [37]. Ces huguenots étrangers à la ville l'occupent quelque temps avant de la quitter en décembre[27], abandonnant les huguenots natifs de Riez[38]. Parmi les dégâts, on signale l’incendie du chœur de la cathédrale, dont la voûte s’effondre, et la destruction de son clocher. Des livres anciens sont brûlés. Le couvent des Cordeliers est également incendié[37]. En 1596, le château et la cathédrale Saint-Maxime sont détruits par la population de Riez[35]. Cependant Riez est avec Seyne et Manosque, l'une des trois seules villes de Haute-Provence qui aient eu régulièrement un pasteur protestant jusqu'à la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
La situation de Riez, sur un carrefour entre les itinéraires de Valensole à Moustiers et de Digne à la vallée du Verdon, permet à la foire établie à la fin du Moyen Âge de se maintenir jusqu’à la fin de l’Ancien Régime[39],[40]. C’est aussi cette position et l’importance du bourg qui justifient l’installation d’un bureau de la poste royale à la fin de l’Ancien Régime[41].
En 1632, la société (ou le jumelage) de l’Église de Riez avec celle de Vernon, conclue en 1232, est renouvelée[18].
En 1717-1718, l’évêque Louis-Balthazar Phélipeaux d’Herbaut rénove et agrandit un bâtiment du centre-ville pour en faire un hôpital, l’Hôtel Dieu. Il construit également un séminaire, ouvert en 1719[27]. Riez est un des rares bourgs de Haute-Provence à accueillir avant la Révolution une loge maçonnique, nommée Saint-Jean des Harmoniphiles (« des amis de l’harmonie »)[42] et affiliée à la loge de Saint-Jean d’Écosse de Marseille[43].
Révolution française
Peu avant la Révolution, l’agitation monte. Outre les soucis fiscaux remontant à plusieurs années, la récolte de 1788 est mauvaise et l’hiver 1788-89 très froid. L’élection des États généraux de 1789 est préparée par celles des États de Provence de 1788 et de , ce qui contribue à faire ressortir les oppositions politiques de classe et à provoquer une certaine agitation[44]. C’est au moment de la rédaction des cahiers de doléances, à la fin du mois de mars, qu’une vague insurrectionnelle secoue la Provence. Une émeute frumentaire se produit à Riez les 27 et [45],[46],[47]. L’évêque de Riez, François de Clugny, est pris à partie, accusé de défendre les accapareurs qui spéculent sur le prix du grain[48]. Les émeutiers sont surtout des paysans[49] ; ils parviennent à obtenir la suppression d’un impôt, le piquet[50]. Dans un premier temps, la réaction consiste dans le rassemblement d’effectifs de la maréchaussée sur place. Puis des poursuites judiciaires sont déclenchées, mais les condamnations ne sont pas exécutées, la prise de la Bastille comme les troubles de la Grande peur donnant lieu, dans un esprit d'apaisement, à une amnistie au début d'août[51].
La branche du Maconnais de la grande Peur de l’été 1789 touche Riez le : des rumeurs faisant état de bande de plusieurs milliers de brigands qui parcourraient la campagne et seraient à la solde des aristocrates, provoquent la panique : on sonne le tocsin, on s’arme, on envoie des messages aux villages voisins pour se renseigner, ce qui propage la peur. Les solidarités se créent ainsi ; les milices formées à cette occasion constituent la base des bataillons de la Garde nationale[52].
La société patriotique est autorisée le : elle disparaît rapidement, avant de se reformer[53] le [54]. Elle est affiliée au club des Jacobins de Paris le [55], à celui de Marseille dès et au club Saint-Jean de Toulon le [56]. Environ la moitié de la population masculine la fréquente[57]. En 1792-1793, la section de Riez est contrôlée par les fédéralistes. En relations avec la section de Marseille, elle diffuse les idées des Girondins, jusqu’à leur proscription le et l’écrasement de l’insurrection fédéraliste en juillet : le tribunal révolutionnaire ordonne une exécution à Riez[58].
À la fin des années 1790, le département est infesté de brigands, principalement des déserteurs. C’est dans ce contexte qu’a lieu la tuerie de Riez, le : onze personnes sont torturées et assassinées par ces brigands[59].
Époque contemporaine
Le docteur Prosper Allemand, petit-fils du maire de Puimoisson, milite activement dans tout le canton sous la Deuxième République[60]. La commune compte ainsi 8 sociétés secrètes, créées par Langomazino, comptant environ 120 membres en 1851. Quand la nouvelle du coup d'État du 2 décembre 1851 arrive à Riez, un comité insurrectionnel se met immédiatement en place pour défendre la République. Les gendarmes sont désarmés, les 213 fusils de la garde nationale sont saisis. Le , les insurgés d’Allemagne et de Sainte-Croix se joignent à ceux de Riez, et la colonne de 500 à 600 hommes se dirige ensuite vers Digne. En chemin, elle rallie les insurgés de Puimoisson et de Roumoules[61].
Après l’occupation de Digne et le combat des Mées, deux bataillons d’infanterie occupent le canton pour mener la répression. C’est le colonel Henri de Sercey qui dirige les opérations ; il est condamné en 1853 pour escroquerie et abus de confiance[62]. La répression judiciaire est sévère envers ceux qui se sont levés pour défendre la République : 41 habitants de Riez sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie[63].
Comme de nombreuses communes du département, Riez se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu[64]. La même instruction est donnée aux filles, la loi Falloux (1851) imposant l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[65].
Dans la soirée du , la colonne du général Butler arrive à Riez, trois jours après le débarquement de Provence[66],[67]. Ses blindés ont progressé de près de 70 km dans la journée sans accrochage. Ils repartent en deux colonnes dès le lendemain, l’une vers Valensole et la vallée de la Durance, l’autre vers Mézel et la route Napoléon pour rejoindre Digne[67].
Jusqu’au milieu du XXe siècle, la vigne était cultivée à Riez. Plusieurs centaines d’hectares produisaient un vin de qualité, vendu sur les marchés régionaux. Cette culture est aujourd’hui abandonnée[68].
Géographie
Le village est situé au pied du mont (ou de la colline) Saint-Maxime (637 m d'altitude[8]), site classé depuis 1921 à différents titres : la chapelle est un monument historique ; le cyprès du cimetière est un arbre remarquable ; enfin, le site (important repère visuel) a été occupé par un oppidum à l’Âge du Fer[69]. La butte formée par le mont Saint-Maxime domine trois vallées qui se rejoignent au confluent de deux cours d'eau au débit modeste, mais qui ont joué un rôle stratégique pour le développement de Riez : le Colostre, qui rejoint le Verdon à Saint-Martin-de-Brômes, et son affluent l'Auvestre.
Riez se situe au croisement des routes historiques qui relient les Alpes (via Digne) et la vallée de la Durance (via Valensole) au haut Var et à Aix-en-Provence. Touchée par la désaffection de ces voies de communication au siècle dernier, elle constitue aujourd'hui une agglomération d'importance modeste dont l'économie repose principalement sur le tourisme.
Lieu de villégiature en été, Riez profite de sa situation au cœur du parc naturel régional du Verdon. La commune compte 1 063 ha de bois et forêts[1].
Aucune des 200 communes du département ne se trouve dans une zone de risque sismique nul. Le canton de Riez est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[70], et en zone 3 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[71]. La commune de Riez est également exposée à trois autres risques naturels[71] :
feu de forêt,
inondation (notamment dans la vallée du Colostre),
mouvement de terrain : la commune est presque entièrement concernée par un aléa moyen à fort[72].
La commune de Riez est exposée en outre à un risque d'origine technologique, celui du transport de matières dangereuses par route[73]. Les routes départementales, RD 6, RD 11, RD 952, RD 953 peuvent être empruntées par les transports routiers de marchandises dangereuses[74].
Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 2006 pour les risques d'inondation et de séisme[73], mais le Dicrim n'existe pas[71].
La commune a été l'objet de six arrêtés de catastrophe naturelle pour des inondations et des coulées de boue en 1987, 1994 et 2007, pour des glissements de terrain afférents en 1994 et pour des mouvements de terrain en 2018 et 2020[71]. La commune connaît fréquemment des tremblements de terre, mais ceux-ci atteignent rarement une intensité élevée. Aucun n'a été fortement ressenti depuis celui du (épicentre situé à Saint-Clément-sur-Durance), perçu à Riez avec une intensité macro-sismique ressentie de V sur l'échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d'objets)[75],[76].
Transports
Voies routières
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Des lignes de transports scolaires ont été mises en place pour rallier le collège de Riez ainsi que les lycées et collèges de Manosque. Ces lignes sont financées par la Communauté d'agglomération Durance Luberon Verdon au travers du réseau Trans'Agglo. En plus des lignes existantes du réseau, d'autres ont été rajoutées.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 780 mm, avec 6,4 jours de précipitations en janvier et 3,8 jours en juillet[79]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Valensole », sur la commune de Valensole à 9 km à vol d'oiseau[81], est de 13,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 671,6 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 41,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −10 °C, atteinte le [Note 1],[82],[83].
Au , Riez est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[86].
Elle est située hors unité urbaine[87] et hors attraction des villes[88],[89].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (56,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (33,9 %), forêts (32,6 %), zones agricoles hétérogènes (21,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (9,6 %), zones urbanisées (2,2 %)[90].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Politique et administration
Intercommunalité
Riez était, en 2011, l'une des treize communes du département à n'être rattachée à aucun établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. À la suite du schéma départemental de coopération intercommunale de 2011 établi par la préfecture, prévoyant « la couverture intégrale du territoire par des EPCI à fiscalité propre »[91], la commune fait partie, depuis le , de la communauté d'agglomération Durance Luberon Verdon.
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la communauté d'agglomération Durance Luberon Verdon.
En 2021 , Riez comptait 1643 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (2005, 2010, 2015, etc. pour Riez).
Les professions de la santé[106] sont présentes à Riez, notamment avec 6 généralistes, 3 infirmières, un dentiste, et une pharmacie.Un hôpital et un hospice.
Services publics
La mairie a mis en place un « point-public » à Riez, lieu permettant les renseignements dans les domaines administratifs. Dans le cadre de ce point public, les habitants ont accès à certains services publics, certains jours de chaque mois, notamment l'ANPE, la sécurité sociale et la MSA, la chambre des métiers.
Un bureau de poste, une antenne du Trésor Public et une gendarmerie sont présents de façon permanente.
Économie
Riez vit essentiellement du tourisme, qui anime le centre-ville de restaurants et d'ateliers d'artisanat. Ainsi que des chambres d'hôte, hotel et un camping 3 étoiles. L'agriculture occupe aussi une place importante avec la culture de céréales, de lavande, de la truffe et d'arbres fruitiers.
Agriculture
La culture de l’olivier tient une place non négligeable dans la commune. Alors que la production d’huile d’olive était très importante jusqu’au début du XXe siècle (avec 19 000 pieds), elle connait un fort déclin à Riez, avec seulement 2200 pieds en 1994[107],[108]. Le renouveau de l’oliveraie a été subventionné par le ministère de l'Agriculture dans les années 1990[109]. Outre son rôle économique, l’oliveraie peut aussi jouer un rôle de limitation des incendies de forêt, en faisant office de pare-feu[110]. Elle se développe à nouveau et compte plusieurs milliers de pieds en 2005[111].
La coopérative agricole (coopérative céréalière) dite Coopérative de blé de la région de Riez[112].
La colonnade antique, qui est avec le baptistère la curiosité archéologique la plus spectaculaire de la ville, se dresse dans un pré situé entre le Colostre et l'Auvestre : quatre colonnes romaines monolithes de granit gris, hautes de près de 5, 90 m. et surmontées de chapiteaux corinthiens en marbre blanc, supportent encore une architrave. Elles sont les derniers vestiges d'un temple dont certains ont supposé qu'il était dédié à Apollon, et qui pourrait dater de la fin du Ier siècle de notre ère. Leur particularité est d’avoir été conservées en place depuis l’Antiquité, à l’entrée de la ville. Les Colonnes de Riez ont été classées monument historique dès la liste de 1840[114],[115].
Le baptistère de Riez remonte probablement au Ve siècle. Bâti avec des matériaux antiques en remploi, il appartenait à un premier groupe cathédral aujourd'hui détruit. Comparable au baptistère de Fréjus, dans le Var, il est de plan octogonal inscrit dans une construction de plan carré ; quatre absidioles, dont l'une contient l’autel, se greffent sur les pans coupés et s'enfoncent dans la maçonnerie, sans faire saillie à l'extérieur. Huit colonnes antiques de granit surmontées de chapiteaux corinthiens de marbre, disposées en cercle, entourent la cuve baptismale, dont il ne reste que des débris. La coupole de l'édifice a été refaite au XIIe siècle.
Le baptistère de Riez est, comme la colonnade antique, classé monument historique depuis la liste de 1840[117],[118],[119].
Moyen Âge
La vieille ville offre une architecture typique de la Haute Provence, dans laquelle des rues étroites sont bordées par les façades colorées des maisons de maître. Certaines de ces dernières abritent encore plusieurs gypseries des XVe et XVIe siècles.
Le clocher de l'Horloge est un des derniers vestiges des remparts qui protégeaient le village. Il abrite une horlogerie vieille de plusieurs siècles, probablement du XVIe siècle, et qu'aujourd'hui encore les employés communaux remontent chaque samedi matin. Les portes de la ville, Aiguière et Saint-Sols (ou Sanson), sont en mauvais état[122].
Renaissance
La ville compte plusieurs hôtels de la Renaissance, dont l’hôtel Mazan[123].
Le plus ancien était l’hôtel Ferrier. Il fut construit à la fin du XVe siècle par l’évêque de RiezMarc Lascaris de Tende. En dépit des travaux de consolidation en 2006, il s'effondra partiellement le [122]. Sa "déconstruction", organisée par la municipalité et le service des Monuments Historiques (DRAC-PACA) s'est achevée à l'hiver 2014.
La chapelle Saint-Maxime[124], située sur la colline homonyme qui domine la ville, succéda à la deuxième cathédrale. Elle perpétue le souvenir de celle-ci, détruite en 1596. Son achèvement remonte à 1665[125].
La cathédrale actuelle est une église construite à partir de 1490 ; le siège cathédral y fut installé en 1523, après la démolition de l'ancien édifice. Elle est placée sous le patronage de sainte Thècle et de saint Maxime de Riez[125]. Après les destructions de 1574, c’est Henri III qui finance les travaux. On démolit d’abord ce qui restait de la cathédrale, puis le chantier de reconstruction fut lancé, en plusieurs temps : le chœur et la nef, puis la sacristie (achevée en 1594). Enfin, la première pierre du clocher fut posée en 1599, et les travaux s'achevèrent en 1605[125]. Sept chapelles furent ajoutées par l’évêque Louis Doni d’Attichy en 1649[126].
Maison avec décors de gypseries au 31 Grand-Rue, inscrite au titre des Monuments historiques en 2022[128].
XIXe siècle
Sur la place Saint-Antoine, un cadran solaire date de 1806 ; austère, il est carré et composé uniquement de lignes noires sur fond blanc. Il porte la légende « L’instant le plus serein est marqué par une ombre »[129].
L’ancienne cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède date des XVe – XVIIe siècles. La cathédrale s'écroula en 1842 ; quelques vestiges en sont conservés dans la nouvelle église. La cathédrale était le siège de l'ancien diocèse de Riez créé au Ve siècle, supprimé à la Révolution[135].
D'argent à un pommier terrassé de sinople fruité de gueules, adextré d'un ours contourné de sable rampant contre le tronc de l'arbre[140].
Détails
Bien que figurant ainsi à l'Armorial général de France, le blason connaît quelques variantes dans ses représentations ; ses origines ne sont pas connues, bien qu'il soit certainement antérieur au XVIe siècle[141]. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Gaspard Abeille (Riez, 1648 - Paris, ), homme d'Église, poète et auteur dramatique français, admis à l’Académie en 1704. Son frère Scipion Abeille, chirurgien militaire, est l'auteur de l'ouvrage Le parfait chirurgien d'armée (1696)[142].
↑Xavier Delamarre, « Affranchis, chevaux sauvages, libérateurs et mercenaires : le mot gaulois pour «libre» », Études celtiques, vol. 41, , p. 129-144 (lire en ligne).
↑Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares. Marseille, Laffite Reprints, 1973 (1re édition 1950), p. 337-338.
↑Lou tresor dóu Felibrige / Le trésor du Félibrige, vol. 2, p. 794, éditions CPM 1979.
↑Michel Heymès, « Un manuscrit inédit : Description de la ville de Riez en Provence, par M. J. Solomé, prêtre (1720-1750) », Chroniques de Haute-Provence, no 360, , p.39.
↑Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, , p.5.
↑Jacques Gascou, « Duumvirat, quattuorvirat et statut dans les cités de Gaule Narbonnaise », dans Epigrafia. Actes du colloque international d'épigraphie latine en mémoire d'Attilio Degrassi pour le centenaire de sa naissance. Actes du colloque de Rome (27-28 mai 1988), Rome, École Française de Rome, coll. « Publications de l'École française de Rome » (no 143), (lire en ligne), p.552.
↑Boulhol et Jacob 2014, p. 67 et n. 137 (début de l'épiscopat en 434) ; Boulhol et Jacob 2014, p. 73-74 et n. 172 (décès vraisemblablement survenu vers 460). Selon les deux sources les plus sûres (le Panégyrique composé par Fauste de Riez et la Vita Maximi de Dynamius de Marseille), Maxime eut au moins un prédécesseur sur le trône épiscopal de Riez : Boulhol et Jacob 2014, p. 67 n. 137 avec références
↑Parc naturel du Luberon, Autour de l’An Mil en pays de Forcalquier, catalogue d’exposition, 2007, p. 31
↑Daniel Mouton, « Les fortifications de terre de la Provence médiévale : l’exemple du bassin de la Durance moyenne », dans Bastides, bories, hameaux. L’habitat dispersé en Provence, Actes des 2e journées d’histoire régionale de Mouans-Sartoux, 15 et 16 mars 1985, Mouans-Sartoux, Centre régional de documentation occitane, , p.114.
↑Édouard Baratier, La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle, avec chiffres de comparaison pour le XVIIIe siècle, Paris, SEVPEN/EHESS, coll. « Démographie et société » (no 5), , p.110.
↑Émile Lauga, La poste dans les Basses-Alpes, ou l’histoire du courrier de l’Antiquité à l’aube du XXe siècle. Digne-les-Bains, Éditions de Haute-Provence, 1994, (ISBN2-909800-64-4), p. 58.
↑Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires, La Révolution dans les Basses-Alpes », Annales de Haute-Provence. Bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, p.292.
↑Monique Cubells, « Les mouvements populaires du printemps 1789 en Provence », Provence historique, vol. 36, no 145, , p.309 (lire en ligne).
↑La Révolution dans les Basses-Alpes, in Annales de Haute-Provence, Bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, n° 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p. 11.
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Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]