Les Bosonides sont une famille de la noblesse franque ainsi nommée parce que plusieurs de ses membres se prénommèrent Boson (Boso, Bozo, Bouzo dans les textes).
Principaux Bosonides
Il est possible de distinguer trois groupes[1] parmi le vaste groupe des Bosonides. Les Bosonides Bivinides qui descendent de Bivin. Les Bosonides Hubertiens qui descendent de Hucbert. Les Bosonides Garnériens qui descendent de Garnier époux de Theutberge d'Arles.
Parmi les membres de cette famille issue de Boson l'Ancien, fondateur du lignage[2], plusieurs ont accédé à la royauté par élection ou mariage :
Les Bosonides Hubertiens sont à l'origine de la première maison de Bourgogne Transjurane avec l'autre fils de Boson l'Ancien, Hucbert, duc de Bourgogne et abbé laïc de Saint-Maurice d'Agaune. Les Bosonides Bivinides sont à l'origine de la première famille ducale de la Bourgogne Franque avec Richard le Justicier, fils de Bivin et frère de Boson de Provence.
Le cas des descendants de Bivin, abbé laïc de Gorze
Selon Christian Settipani, Bivin, abbé laïc de Gorze, est vraisemblablement[3] issu par les mâles de Jérôme (fils de Charles Martel) et non pas de Boson l'Ancien comme l'indique Pierre Riché. Bivin aurait épousé une fille de Boson l'Ancien et serait donc son gendre et non son fils.
C'est pour cela que les généalogistes allemands utilisent le terme de Bivinides[4] pour désigner la descendance de Bivin et la distinguer de la lignée des Bosonides dont elle est peut-être issue cognatiquement.
Généalogie
Boson l'Ancien († av.855), comte d'Arles et comte en Italie; fils de Théodebald Le-Vieux seigneur de Bourgogne d'Antibes[5]
de 6 : Berthe/Eudoxie, ép. Romain II, empereur byzantin
de 6 : Boson († 949/951)
de 7 : Rolinde (ca.930 † 1001) ép. 1) Elisardius, comte ép. 2) Bernard, comte de Pavie.
de 8 : Thebaldo, archidiacre
de 9 : Godofredo, abbé de Nonantula
Boson (ca. 885 † ap.936), comte d'Avignon, de Vaisin et d'Arles, puis marquis de Toscane ép. Willa de Bourgogne, fille de Willa et Rodolphe Ier de Bourgogne
C’est la branche issue de l’union de Garnier de Sens avec Theutberge fille de Thibaud, petite-fille du roi Lothaire II et de Hucbert, duc en Transjurane. Cette union hypergamique apporte sans doute à Garnier un rang comtal et, par les apports de sa femme, une nouvelle aire d’influence au sein ou aux marges du duché de Transjurane alors soumis aux Welfs.
Les ancêtres de Garnier de Sens sont à rechercher dans l’alliance entre les Nibelungides bourguignons[8] et les Wilhelmides[9] d’une part ; et les descendants du comte de Sens Méginard. Cette double légitimité, celle des Garinides et celle des Maynard-Renard, place idéalement la famille de Garnier pour l’obtention de l’honneur vicomtal de Sens[10]. Leur fidélité aux Welfs, présents également à Sens et à Auxerre durant le IXe siècle, est confirmée par la place que tient un autre de leur membre, Manassès de Transjurane[11].
Garnier de Sens et Theutberge ont pour descendance[12] :
↑Constance Brittain Bouchard, Those of My Blood, Creating Noble Families in Medieval Francia, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, , p. 74-97
↑Recueil des Chartes de l’Abbaye de Cluny – éd. A. Bernard - A. Bruel, 6 vol., Paris, 1876-1904, acte n°726.
↑Christian Lauranson-Rosaz – « Les Guillelmides : une famille de l’aristocratie d’empire carolingienne dans le Midi de la Gaule (VIIIe – Xe siècles) » - dans Laurent Macé (éd), Entre histoire et épopée. Les Guillaume d'orange (IXe – XIIIe siècles). Hommage à Claudie Amado, Toulouse, Méridiennes, 2006 , p. 52-53.
↑La majeure partie de cette filiation est connue grâce à l'acte n°726 du Cartulaire de Cluny.
↑Cité en 910 dans RHGF, T. IX, p. 693, et en 912 dans Gallia Christiana Tome XVI, Ecclesiae Viennensis Instrumenta XVII, p. 13, puis qui disparait des sources.
↑Philippe Thuillot. Les châtellenies au nord du Bassin parisien, du Xe au XIIIe siècle: étude sur les cadres institutionnels et les lieux de pouvoir, sur la société aristocratique. Thèse publiée en 2019, p. 284.