L’athlétisme figure au programme des Jeux olympiques depuis la première édition en 1896 pour les hommes et depuis 1928 pour les femmes. Il est le sport qui compte le plus grand nombre d'épreuves lors des Jeux olympiques (48 épreuves depuis 2020) avec la natation. Les compétitions se déroulent généralement dans le stade olympique.
Éditions
Éditions des compétitions d'athlétisme aux Jeux olympiques[1]
Aux Jeux olympiques d'été de 2024, l'épreuve de marche par équipes mixtes remplace le 50 kilomètres marche, disputé jusqu'alors uniquement par les hommes[3]. Cette modification permet d'arriver pour la première fois à un nombre d'épreuves identique pour les hommes et pour les femmes en athlétisme[4].
La popularité de l'athlétisme remonte aux temps les plus anciens de l'humanité. Déjà dans la Grèce antique, des disciplines d'athlétisme sont décrites dans L'Iliade, comme les courses ou les concours de saut. On retrouve les premières compétitions dans la région du Péloponnèse 900 ans av. J.-C. Vers 776 av. J.-C., les premiers Jeux olympiques sont organisés et voient se dérouler des épreuves de courses et de lancers. Selon la légende, c’est Hercule, fils de Zeus, qui aurait défini la longueur de la piste d’un stade dans l’Antiquité en mesurant 600 fois la longueur de son pied. Durant XVIIIe siècle, les compétitions d'athlétisme sont remises au goût du jour, notamment en Grande-Bretagne où la première compétition d’athlétisme fut organisée en 1850 au Collège d'Exeter d’Oxford, suivront ensuite des confrontations universitaires entre Oxford et Cambridge. En 1896, les Jeux olympiques modernes sont créés à l'initiative de Pierre de Coubertin et l'athlétisme en est une des disciplines phare.
Les premières éditions (1896-1912)
Chronologiquement, le premier champion olympique de l’histoire est l’Américain James Connolly qui remporte l’épreuve du triple saut avec 13,71 m lors des premiers Jeux de l'ère moderne en 1896. Quatre ans plus tard, à Paris, les épreuves sur piste sont disputées sur une piste en herbe. 1900 marque surtout le début de la domination américaine en athlétisme qui ne fléchira pas au cours des Jeux suivants. En 1904, l’Américain George Poage est le premier athlète noir médaillé olympique (le bronze sur le 400 m haies) alors que son compatriote Ray Ewry décroche sur son sol 3 médailles d’or. Ewry reste encore aujourd'hui l'un des athlètes ayant remporté le plus de médailles d’or individuelles dans toute l’histoire olympique (8 titres en trois Jeux olympiques).
Les Jeux de 1912 sont marqués par l’arrivée du chronométrage automatique et par les performances de l’athlète américain Jim Thorpe qui remporte les deux épreuves combinées (le décathlon et le pentathlon). L’athlète fut privé de ses médailles quelques jours plus tard, convaincu de professionnalisme pour le compte d’un club de baseball local. Cette affaire d’amateurisme marron toucha également d’autres athlètes à l’image de Jules Ladoumègue qui fut disqualifié à vie pour avoir perçu des rémunérations de ses courses.
1920-1936
Aux jeux d’Anvers de 1920, le monde assiste à l'émergence de l'un des plus grands athlètes de l'histoire, le Finlandais Paavo Nurmi. Ce dernier remporte quatre médailles dont trois d’or, et portera son total à douze à la fin de sa carrière. Nurmi, ainsi que ses compatriotes Hannes Kolehmainen, Ville Ritola ou Volmari Iso-Hollo dominèrent le demi-fond mondial durant près de vingt années. Leurs performances athlétiques leur vaudra le surnom des Finlandais volants. Aux Jeux de 1924 à Paris, les victoires des athlètes britanniques Harold Abrahams et Eric Liddell (respectivement sur 100 m et 400 m) sont restituées quelques décennies plus tard dans le film Les Chariots de feu dans une version plus romancée. Les Jeux olympiques d'été de 1928 sont marqués, contre l’avis de Pierre de Coubertin, par l’arrivée d’athlètes féminines. La sprinteuse américaine Betty Robinson devient la première championne olympique sur 100 m[7]. Cependant certaines participantes s’effondrent d’épuisement après leur course, si bien que le Comité international olympique leur interdit de participer à toute course supérieure à 200 m jusqu’aux Jeux de 1960. Les derniers jeux d’avant-guerre ont lieu à Berlin en 1936. Malgré un contexte de racisme et de propagande nazi, l'athlète afro-américain Jesse Owens, écrase les compétitions et reste le grand gagnant de cette édition en remportant quatre médailles d’or[8].
1948-1980
Les premiers Jeux de l’après-guerre à Londres en 1948 sont marqués par l’introduction du starting-block, dispositif qui facilite le départ dans les épreuves d’athlétisme sur piste. Il est alors utilisé pour le 100 m et le 400 m. Lors de ces Jeux, le monde assiste aux performances de deux des plus grands noms de l'histoire olympique, la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen (4 médailles), et le Tchécoslovaque Emil Zátopek (2 médailles). Ce dernier remporte aux Jeux olympiques suivants de 1952 trois titres supplémentaires (le 5 000 m, le 10 000 m et le marathon). Les Jeux olympiques d'été de 1960 à Rome voient l’émergence de véritables athlètes féminines. Sur le sprint, l’Américaine Wilma Rudolph remporte trois médailles d’or, dont le 100 m et le 200 m. Huit ans plus tard, à Mexico, la politique interfère dans le sport avec la protestation sur le podium des sprinteurs américains Tommie Smith et John Carlos en sympathie avec le mouvement du Black Power. Côté compétition, Bob Beamon réalise un bond de légende avec 8,90 m alors que Jim Hines devient le premier homme à passer sous la barre des dix secondes au 100 m (9 s 95). En 1976 à Montréal, le Finlandais Lasse Viren domine les épreuves de fond, la Polonaise Irena Szewińska remporte à 30 ans sa septième médaille olympique en quatre Jeux olympiques. Les jeux de Moscou de 1980 sont marqués par les performances d’athlètes britanniques (Allan Wells, Sebastian Coe) en l’absence des États-Unis pour cause de boycott.
1984-1996
Les années 1980 assistent à l’ascension et à la domination de l’Américain Carl Lewis dans les épreuves de sprint. Aux Jeux olympiques d'été de 1984 à Los Angeles, le « roi Carl » égale les performances de Jesse Owens en 1936 en remportant quatre médailles d’or : le 100 m, le 200 m, le relais 4 × 100 m et le saut en longueur, épreuve qu’il domine jusqu’en 1996. Au total, Carl Lewis détient 10 médailles olympiques, dont 9 en or. En 1988 à Séoul, l’athlète Florence Griffith Joyner remporte quatre médailles. Sa compatriote Jackie Joyner-Kersee en totalise six sur quatre Jeux olympiques en saut en longueur et à l’heptathlon. La fin du millénaire est marqué par les performances de l'Américain Michael Johnson vedette du 200 m dont il bat le record du monde (19 s 32) en 1996 à Atlanta, et du 400 m. Chez les femmes, l’athlète française Marie-José Pérec remporte trois titres en deux Jeux olympiques. Les épreuves de fond et demi-fond sont dominées par des athlètes d'Afrique noire et du Maghreb à l'image de Haile Gebrselassie et Khalid Skah.
2000-2020
Les Jeux de l'an 2000 sont ternis par des affaires de dopage touchant des athlètes. Les trois médailles remportées par l'Américaine Marion Jones aux Jeux olympiques d'été de 2000 à Sydney lui sont retirées fin 2007[9] à la suite de ses aveux dans le cadre de l'affaire Balco. En 2004, huit cas de dopage sont avérés durant les compétitions et touchent en particulier les sprinteurs grecs Konstadínos Kedéris et Ekaterini Thanou qui ne se rendirent pas aux contrôles quelques jours avant le début des épreuves. Côté compétition, les jeux de Sydney sont marqués par la victoire de Cathy Freeman sur le 400 m, par le doublé de l'Américain Maurice Greene (100 m et relais 4×100 m), et surtout par des exploits du polonais Robert Korzeniowski qui devient le premier athlète à s'imposer sur les deux épreuves de marche (20 km et 50 km) lors de Jeux olympiques. Il ajoute un titre supplémentaire à Athènes en 2004 pour porter son total à quatre médailles d'or olympiques. Les États-Unis réalisent un triplé historique sur le 200 m et le 400 m masculin, alors que le Marocain Hicham El Guerrouj remporte le 1 500 m et le 5 000 m, renouvelant l'exploit de Paavo Nurmi en 1924. À l'heptathlon, la Suédoise Carolina Klüft est consacrée l'« athlète la plus complète ».
À Pékin en 2008, la Jamaïque réussit l'exploit de remporter cinq des six épreuves de sprint court. Chez les hommes, Usain Bolt réussit le doublé 100 m et 200 m en battant à chaque fois le record du monde, respectivement en 9 s 69 et 19 s 30. Le dernier doublé 100 m - 200 m avait été réalisé, sans record du monde, par Carl Lewis aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles. Bolt remporte une médaille d'or avec le relais 4 × 100 m jamaïcain en établissant un nouveau record du monde en 37 s 10, record qu'il fera passer à 36 s 84 lors des Jeux olympiques d'été de 2012.
Côté féminin, en 2008, les Jamaïcaines réalisent un triplé sur 100 m avec Shelly-Ann Fraser, Sherone Simpson et Kerron Stewart qui remporte également le bronze sur 200 m. Sur 200 m, Veronica Campbell-Brown remporte son deuxième titre olympique consécutif. L'équipe du relais 4 × 100 m, grande favorite, échoue en finale à la suite d'un mauvais passage de témoin
Aux Jeux olympiques d'été de 2016, Usain Bolt continue sa moisson de médailles avec un nouveau triplé olympique, portant son palmarès à 8 titres (la médaille d'or du 4 × 100 m étant invalidée après que son camarade Nesta Carter ait été reconnu coupable de dopage). Sur 400 m, Wayde van Niekerk bat le vieux record de Michael Johnson en 43 s 03.
Les Jeux olympiques d'été de 2024 sont les premiers comportant autant d'épreuves pour les hommes et pour les femmes, avec la suppression du 50 kilomètres marche auparavant réservé aux hommes et la création d'une épreuve de marche par équipes mixtes[4].
Les records olympiques d'athlétisme constituent la meilleure performance jamais réalisée par un athlète dans le cadre des Jeux olympiques d'été. Ils sont homologués par le Comité international olympique (CIO) depuis la première édition des Jeux olympiques, en 1896.
Records de médailles
Paavo Nurmi est l'athlète ayant cumulé le plus grand nombre de médailles aux Jeux olympiques. Au nombre de médailles individuelles, Ray Ewry (8 médailles) devance Carl Lewis (7 médailles). L'américaine Allyson Felix détient le record de médailles remportées par une athlète féminine (9 médailles).
Le tableau ci-dessous présente le bilan, par nations, des médailles obtenues en athlétisme lors des Jeux olympiques d'été, d'Athènes 1896 à Paris 2024. Le rang est obtenu par le décompte des médailles d'or, puis en cas d'ex æquo, des médailles d'argent, puis de bronze.
Les États-Unis dominent largement le tableau des médailles en athlétisme, comme ils dominent le tableau des médailles de cette discipline à chaque olympiade depuis 1984. Aucun autre pays ne figure dans le top 10 de la discipline à chaque olympiade depuis 2000 (la Jamaïque en est exclu en 2000, le Kenya en 2004 et la Grande-Bretagne en 2020).
La Dominique, le Pakistan et Sainte-Lucie sont les derniers pays à avoir fait leur entrée dans le tableau des médailles d'athlétisme aux Jeux olympiques, avec chacun un titre (et une médaille d'argent en plus pour Sainte-Lucie) aux Jeux de 2024.
Tableau mis à jour après les Jeux olympiques de 2024.
Tableau également mis à jour des médailles retirées et réattribuées jusqu'en mai 2023[11].
En italique les entités politiques n'existant plus aujourd'hui.
Dopage
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L'athlétisme aux Jeux olympiques a connu plusieurs affaires de dopage. Les athlètes suivants furent disqualifiés et déchus de leurs médailles éventuelles.
Ben Johnson est contrôlé positif aux anabolisants après sa victoire en finale du 100 mètres des jeux de Séoul en 1988. Il fut exclu de la compétition et suspendu pendant 4 ans.
1992 :
Madina Biktagirova (Équipe unifiée) : noréphédrine.
L'affaire Balco, du nom d'un laboratoire pharmaceutique américain, amène à la suspension de plusieurs grands athlètes comme le recordman du 100 mètres de l'époque Tim Montgomery et la triple championne olympique Marion Jones. Cette dernière avouera en 2007 et restituera ses médailles obtenues en 2000