Les Jeux olympiques d'été de 1988, officiellement appelés Jeux de la XXIVeolympiade de l'ère moderne, ont été célébrés du 17 septembre au à Séoul, en Corée du Sud. Pour la deuxième fois après Tokyo en 1964, le continent asiatique est l'hôte de Jeux d'été.
Ces Jeux olympiques de 1988 furent marqués par le boycott de la Corée du Nord, qui souhaitait être impliquée dans l'organisation au même titre que sa « sœur-ennemie » du sud. Mais l'événement qui marqua les esprits fut le contrôle positif pour dopage du sprinter canadien Ben Johnson après sa victoire sur 100 mètres en athlétisme.
159 nations et 8 391 athlètes (dont 2 194 femmes) prirent part à 237 épreuves dans 23 sports, dont le tennis et le tennis de table qui furent inscrits officiellement au programme de ces Jeux de Séoul.
Le logo officiel des Jeux de Séoul 1988 représente le samtaeguk, motif traditionnel symbole du peuple coréen. Ce symbole a pour signification[2] la réunion des peuples du monde entier à l'occasion des Jeux olympiques, mais également la progression vers la paix mondiale. Il est accompagné des cinq anneaux olympiques.
La mascotte olympique se nomme « Hodori le Tigre »[3]. Cet animal traditionnel du continent asiatique est présent dans de nombreuses légendes coréennes. Les créateurs ont voulu lui donner une apparence amicale et sympathique.
L'emblème des jeux est dessiné sur la torche olympique au sommet de laquelle figure l'inscription
« Games of the XXIVth Olympiad Seoul 1988 » (Jeux de la 24e olympiade Séoul 1988).
Les derniers porteurs de la flamme olympique sont trois athlètes coréens : Chong Son-man, Kim Won-tak et Son Mi-jong. Le serment olympique est formulé par Hur Jae, basketteur et Son Mi-na, handballeur.
Depuis les JO de Séoul il n'y a plus de vrai lâcher de colombes (souvent remplacé par des effets visuels rappelant ce symbole de la liberté) pendant les cérémonies d'ouverture. En effet, les colombes lâchées à Séoul se sont posées sur la vasque olympique et certaines ont été brulées au moment de l'allumage de la flamme olympique car les athlètes, légèrement en contrebas, ne les ont pas vues.
Jeu de démonstration
Les jeux olympiques de Séoul ont été une façon de faire connaître le taekwondo au monde entier. En effet, le taekwondo était alors sport de démonstration.
Des milliers de ceintures noires coréennes avec la coupe au bol ont effectué un enchaînement de mouvements de base ainsi que de casse de planches de façon synchronisée.
Un événement qui marquera à jamais l'histoire du taekwondo aujourd'hui sport olympique.
La disqualification pour dopage de l'athlète Ben Johnson
Le , le canadien Ben Johnson remporte l’épreuve reine des jeux, le 100 mètres en devançant l'américain Carl Lewis dans le temps de 9 s 79, établissant pour l’occasion un nouveau record du monde.
Deux jours plus tard[5], la commission médicale du Comité international olympique annonce que des résidus d’un stéroïde anabolisant du type "stanozolol", produit interdit, ont été découverts dans les urines de l’athlète canadien. La contre expertise effectuée sur l’échantillon "B" confirmera le dopage de Ben Johnson.
Trois jours, plus tard, le CIO disqualifie le canadien pour dopage aux anabolisants[6] et l’oblige à rendre sa médaille. L’IAAF annule quant à lui son record du monde, mais surtout frappe le sprinter canadien d’une suspension de deux ans de toute compétition. La nouvelle fait le tour de la planète : jamais un athlète d'une telle stature n'avait été reconnu coupable de dopage.
Dans ses premières déclarations, Ben Johnson réfute toute tricherie et déclare : « C'était mon urine. Mais ce qu'ils ont trouvé dedans a été ajouté » [7]. Quelques années plus tard, Johnson fera des aveux complets et accusera ses anciens rivaux de cette fameuse course de Séoul, dont Carl Lewis, de s’être également dopés[8].
Après une suspension de deux ans, Ben Johnson tenta un retour à la compétition mais fut de nouveau contrôlé positif, à la testostérone cette fois. Il sera radié à vie[9].
En 1985, la Corée du Nord, ennemie de son homologue du sud, demande au Comité international olympique un partage équitable des jeux, en organisant des compétitions dans l’ensemble de la Corée, et en ne faisant concourir qu'une seule délégation. Le CIO refuse en évoquant la carence d’infrastructures en Corée du Nord trois ans avant le début des jeux de Séoul.
La Corée du Nord décide par conséquent de boycotter[10] ces jeux. Par solidarité, Cuba, l’Éthiopie et le Nicaragua ne feront pas le voyage à Séoul. D’autres délégations refuseront également de participer à cet événement mais pour des raisons plus obscures.
Soixante quatre ans après, le tennis redevient une discipline olympique officielle. Par ailleurs, le tennis de table est disputé pour la première fois aux jeux. Au total, ce sont 23 sports et
237 épreuves qui figurent au programme des Jeux olympiques de Séoul.
Six sports sont en démonstration : le badminton, le baseball et le taekwondo, bowling, course en fauteuil roulant et judo (femmes)
Résultats détaillés
Après la disqualification de Ben Johnson sur 100m, l'américain Carl Lewis remporte trois médailles (2 d'or et une d'argent). Sa compatriote Florence Griffith-Joyner domine les épreuves de sprint avec trois médailles d'or (100m, 200m, relais 4 × 100m) et une médaille d'argent (relais 4 × 400m).
Cyclisme Résultats détaillés Christa Luding-Rothenburger, également patineuse de vitesse, obtint une médaille d’argent en cyclisme, devenant ainsi la seule athlète de l'histoire à remporter, la même année, une médaille aux Jeux d'hiver et aux Jeux d'été.
Équitation Résultats détaillés
Pour la première fois, toutes les médailles du concours de dressage sont remportées par des femmes.
Résultats détaillés
A l'égal de Mark Spitz 16 ans plus tôt à Munich, la nageuse est-allemandeKristin Otto entre dans l'histoire en étant la première sportive à remporter 6 médailles d'or en natation sur une seule olympiade. Privée des jeux de Los Angeles en 1984 pour cause de boycott de la RDA, Kristin Otto, grande nageuse de 1,85m, arrive à Séoul avec un palmarès international impressionnant. A seulement 20 ans, elle remporte six courses dont quatre individuelles. Fait rare, elle s'impose sur trois techniques de nage différentes (le crawl, le dos et le papillon). Son exploit lors des Jeux olympiques de 1988 la consacra comme une des nageuses les plus complètes de tous les temps.
L'Américain Matt Biondi remporte sept médailles, dont cinq d'or. Sa compatriote Janet Evans, âgée de 16 ans, décroche l'or sur 400m et 800m nage libre. Le Hongrois Tamás Darnyi réalise le doublé sur 200m et 400m quatre nages.
Plongeon Résultats détaillés
L'Américain Greg Louganis remporte deux médailles d'or en tremplin et en haut vol malgré un accident survenu lors des qualifications où il heurte la tête contre le plongeoir et se fait une légère entaille.
Tennis Résultats détaillés
Le retour du tennis aux Jeux est marqué par l'exploit de l'allemande Steffi Graf qui conclut sa saison de tennis en décrochant l'or olympique. En 1988, elle remporta les quatre titres du Grand Chelem.
Pour la première fois depuis 1976, les trois grandes nations sportives étaient réunies. L'URSS remporta 132 médailles dont 55 d'or, devançant la RDA (102 médailles) et les États-Unis (94). La Corée du Sud obtient 33 médailles. Ce bilan doit être mis en corrélation avec le programme coréen de développement des athlètes qui a précédé les Jeux olympiques. Par ailleurs, de fortes récompenses financières furent promises à tous les médaillés coréens.
Dix cas de dopage furent décelés à l'occasion de ces jeux de Séoul. Les sportifs suivants furent disqualifiés et déchus de leur médaille éventuelle[13] :
Andor Szanyi (Hongrie, Haltérophilie) : stanozolol → médaille d'argent des 100 kg retirée
Alexander Watson (Australie, Pentathlon moderne) : caféine
Controverses
Camps de rétention pour vagabonds
Afin de donner au public une image plus positive de la Corée du Sud, les autorités font procéder aux arrestations de milliers de « vagabonds », dont beaucoup d'enfants, avant l'ouverture des jeux. Les personnes sont conduites dans des camps de rétention et soumises à des conditions de travail et de détention assimilables à de l'esclavage, selon la plupart des rapports, tant les viols et meurtres perpétrés par les gardiens s'y produisaient couramment et impunément[14],[15].
Culture
Le groupe Ludwig von 88 fait un album sur cet événement :
Sprint () (alias SEOUL 88, Maxi 45T de huit titres)
Notes et références
↑Les sources divergent quant à l'officiel coréen présent.
↑a participé aux cérémonies d'ouverture et de clôture, marquant sa première apparition aux Jeux Olympiques, mais sa délégation était composée d'un seul officiel de natation.