Entre 1952 et 2022, selon le comité national olympique biélorusse, 268 athlètes biélorusses[4] ont gagné 237 médailles, que ce soit pour l'Union soviétique ou la Biélorussie indépendante[5] et depuis l'indépendance du pays, les athlètes biélorusses ont remporté 105 médailles : 21 en or, 37 en argent et 47 en bronze. Les disciplines qui ont rapporté le plus grand nombre de médailles au pays sont l'athlétisme pour les Jeux olympiques d'été et le biathlon pour les Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes biélorusses participent aux Jeux grâce au Comité national olympique biélorusse qui sélectionne les sportifs pouvant concourir aux Jeux d'hiver et d'été. Celui-ci se retrouve parfois dans les actualités sportives et extra sportives en raison de cas de dopage de ses athlètes ou plus récemment en raison des manifestations biélorusses de 2020-2021 et de l'implication biélorusse dans l'invasion russe de l'Ukraine en 2022. Les Jeux sont diffusées par la Compagnie de Télévision et de Radio Biélorusse.
Même si l'URSS existe depuis 1922, le CNO soviétique n'est créé et reconnu par le CIO qu'en 1951. C'est pourquoi la première participation olympique des athlètes soviétiques n'a lieu qu'en 1952, lors des Jeux d'été d'Helsinki. Les athlètes biélorusses remportent au total 108 médailles au sein de l'équipe soviétique dont 106 aux Jeux d'été et 2 aux Jeux d'hiver[5]. La première médaille biélorusse est remportée par Mikhail Krivonosov, qui décroche l'argent au lancer de marteau lors des Jeux olympiques d'été de 1956 à Melbourne en Australie. La première médaille d'or de la République socialiste soviétique de Biélorussie est remportée par Leonid Geishtor et Sergei Makarenko dans la compétition du 1 000 mètres canoë biplace hommes durant les Jeux d'été de 1960 à Rome[6]. Par ailleurs, la gymnaste Olga Korbut gagne trois médailles d'or et une médaille d'or aux Jeux d'été de 1972 où elle devient la première sportive à réaliser un saut périlleux arrière dans l'épreuve des barres parallèles[7].
L'Union soviétique participe pour la première fois aux Jeux d'hiver en 1964 à Innsbruck[8]. La première médaille de la Biélorussie aux Jeux d'hiver est remportée par Rita Achkina qui gagne le bronze dans le relais 3 × 5 kilomètres en ski de fond lors des Jeux de 1968 à Grenoble[8]. Au total, deux médailles sont gagnées par le pays aux Jeux d'hiver durant cette période[5]. La dernière participation de l'Union soviétique en tant qu'État unifié a lieu en 1988[5].
Équipe unifiée
Lors des Jeux olympiques d'hiver de 1992 à Albertville, la Biélorussie concourt avec quatre des autres anciennes républiques soviétiques dans l'équipe unifiée. Trois athlètes dans deux sports participent[5]. Ils remportent deux médailles en biathlon, l'or avec Ievgueni Redkine dans le 20 km individuel et l'argent avec Alexandre Popov dans le relais 4 × 7,5 kilomètres en biathlon[8].
Aux Jeux d'été de Barcelone en 1992 où le pays participe avec onze autres anciennes républiques soviétiques, elle envoie 54 athlètes dans 18 sports et remporte 22 médailles dont 13 en or, 4 en argent et 5 en bronze[5]. Vitaly Scherbo gagne six médailles d'or en gymnastique[9]. Il codétient le record de nombre de médailles d'or remportées dans les épreuves individuelles en une seule édition avec cinq médailles avec les Américains Eric Heiden en patinage de vitesse en 1980 et le nageur Michael Phelps en 2008.
Pour sa première participation en tant que nation indépendante aux Jeux d'été, la délégation biélorusse remporte quinze médailles : une en or, six en argent et huit en bronze. La première médaille d'or biélorusse est remportée par Ekaterina Karsten en aviron dans l'épreuve du skiff femmes. Les médailles d'argent sont gagnées en athlétisme, en tir, et en lutte (libre et gréco-romaine). Les médailles de bronze sont remportées en gymnastique artistique, en athlétisme, en aviron et en lutte gréco-romaine[10]. Le pays envoie 159 athlètes dans 21 disciplines pour concourir à ces jeux[11].
En utilisant des fonds publics et des parrainages, le gouvernement biélorusse dépense cinq millions de dollars pour préparer les athlètes aux Jeux olympiques de 2000[12]. Le ministre des sports et du tourisme Evgueni Vorsin prédit quatre médailles d'or pour son pays[12]. En fin de compte, la Biélorussie, avec ses 139 athlètes inscrits dans 21 sports[11], termine la compétition avec trois médailles en or, trois en argent et onze en bronze. Karsten défend avec succès son titre en skiff femmes et les deux autres médailles d'or sont remportés par Yanina Karolchyk-Pravalinskay et Ellina Zvereva dans les épreuves du lancer du poids et du lancer du disque. Zvereva déclara après les Jeux : « Je suis allé à l'Australie sans aucun résultat. [...] Mais, pour dire la vérité, j'étais sûr que c'était « mes » Jeux olympiques... »[13]. Les femmes biélorusses décrochent également une médaille d'argent en gymnastique rythmique dans les épreuves en individuel et en équipe, et la troisième médaille d'argent vient de l'épreuve du pistolet à 50 mètres hommes en tir. Les médailles de bronze sont remportées en lancer du marteau, en tir (3), en lutte gréco-romaine, en pentathlon, en haltérophilie (2), en judo, à l'heptathlon et au lancer du disque[14]. Un athlète biélorusse, Vadim Devyatovsky, est suspendu de la compétition à cause d'un test de dopage positif à la nandrolone[15].
Les fonds inutilisés lors des Jeux de Sydney sont investis pour préparer les athlètes qui participent aux Jeux de 2004[12]. Le pays envoie à Athènes 153 athlètes concourir dans 23 disciplines[16]. Ils remportent 13 médailles : deux en or, cinq en argent et six en bronze. Les médailles d'or sont remportés dans l'épreuve du 100 mètres et au judo. Les médailles d'argent sont gagnées en haltérophilie (2), en boxe (2) et en aviron. Quant aux médailles de bronze, elles sont remportés en tir, en haltérophilie, en cyclisme, en aviron, en lutte gréco-romaine et en canoë/kayak[17].
La médaille de bronze remportée par Ivan Tikhon dans l'épreuve du lancer du marteau devient une médaille d'argent lorsque le Hongrois Adrian Annus se voit retirer sa médaille d'or pour cause de dopage[18]. Toutefois, il est lui-même disqualifié et perd donc sa médaille en 2012 après de nouvelles analyses réalisées sur les échantillons d'Athènes qui révèle des résultats anormaux (métabolite de la méthandiénone). Pour la même raison, Iryna Yatchanka, médaillé de bronze en lancer du disque, est disqualifiée[19].
Yulia Nesterenko, qui personne attendait comme gagnante dans le 100 mètres, le remporte. Elle termine sa course en 10 s 93 et bat l'Américaine Lauryn Williams de trois centièmes[20].
181 athlètes biélorusses participent dans 28 sports aux Jeux de Pékin[21]. Avant le début des Jeux, le Comité national olympique de la Biélorussie annonce que les médaillés toucheront de l'argent, en dollars américains, du comité et de leurs sponsors. Le capitaine de l'équipe est Ivan Tsikhan[22]. Au total, la Biélorussie remporte alors 19 médailles, dont 4 en or, ce qui place le pays à la 16e place du tableau des médailles et à la 13e en nombre de médailles[23]. Lors d'une cérémonie accordant des décorations d'État aux champions olympiques, le président Alexandre Loukachenko déclare que son pays a obtenu de meilleurs résultats à Pékin qu'à Athènes, mais il qualifie néanmoins ces Jeux d'« occasion manquée », les athlètes biélorusses ayant décroché moins de médailles qu'il n'espérait[24].
Le 21 septembre 2008, le CIO demande à Vadim Devyatovskiy et à Tsikhan de fournir des justifications médicales pour leurs tests positifs à la testostérone après la finale du lancer du marteau le 17 août. S'ils sont reconnus coupables, les deux seraient privés de leurs médailles respectives et Devyatovskiy ferait face à une interdiction à vie pour une seconde infraction liée au dopage[25]. Le CIO les reconnaît coupables le 11 décembre et leurs médailles leur sont officiellement retirées[26]. Toutefois, le 10 juin 2010, le tribunal arbitral du sport (TAS) confirme les appels déposés par les deux lanceurs de marteau contre la décision de la commission disciplinaire du CIO. Par conséquent, leurs médailles leur sont réattribuées[27]. En 2013, Andrei Mikhnevich, initialement médaillé de bronze du lancer du poids à ces Jeux, est convaincu de dopage à partir d'échantillons prélevés lors des championnats du monde de 2005 et réexaminés a posteriori. Il est disqualifié à vie et tous les résultats obtenus par le Biélorusse depuis août 2005 sont annulés y compris sa médaille olympique réattribuée au CanadienDylan Armstrong[28].
Le pays perd 5 autres médailles sur dopage à l'occasion de nouvelles analyses réalisées sur les échantillons issus des Jeux de Pékin qui montrent la présence de substances dopantes et donc interdites. D'abord, le 26 octobre 2016 avec la médaille de bronze de Nastassia Novikava dans la catégorie des moins de 53 kg en haltérophilie et celle d'argent d'Andrei Rybakou dans la catégorie des moins de 85 kg en raison de la présence de turinabol et de stanozolol[29]. Le 25 novembre, c'est au tour de la championne olympique du lancer du marteauAksana Miankova (en raison de la présence de turinabol et d'oxandrolone dans ses échantillons) ainsi que de la médaillée d'argent au lancer du poidsNatallia Mikhnevich (pour la présence de méthandiénone et de stanozolol) d'être disqualifiées pour dopage[30]. Le 12 janvier 2017, Nadzeya Astapchuk, médaillée de bronze du lancer du poids, est disqualifiée à son tour pour la présence de turinabol et de tamoxifène[31]. Enfin, la médaille de bronze obtenue en lutte libre chez les moins de 74 kg par Murad Haydarau se transforme en médaille d'argent à la suite de la disqualification de Soslan Tigiyev pour dopage[29] tandis que Anastasiya Prokopenko (Samusevich à cette époque) récupère la médaille de bronze de la compétition féminine du pentathlon moderne à la suite de la disqualification également pour dopage de l'UkrainienneVictoria Tereshchuk, originellement 3e à Pékin[32].
La Biélorussie a donc obtenu 14 médailles : 3 en or, 4 en argent et 7 en bronze.
Aussi, la délégation biélorusse est concernée par des cas de dopage. En effet, l'athlète Nadzeya Astapchuk avait remporté le concours du lancer du poids féminin le 6 août 2012[39]. Toutefois, elle voit son titre retiré en faveur de la Néo-Zélandaise Valerie Adams et est disqualifiée de l'épreuve le 13 août par le Comité international olympique en raison de deux contrôles antidopage avant et après le concours qui révèle la présence de méténolone, un anabolisant interdit[40],[41]. De plus, à la suite de nouvelles analyses réalisées en 2016 sur des échantillons de Jeux de Londres, deux haltérophiles médaillées de bronze sont disqualifiées et perdent leurs médailles : Iryna Kulesha chez les moins de 75 kg et Maryna Shkermankova chez les moins de 69 kg en raison de la présence de turinabol et de stanozolol dans les échantillons[42],[43].
124 athlètes biélorusses dans 21 sports participent aux Jeux olympiques d'été de 2016, un nombre historiquement faible depuis l'indépendance du pays. La benjamine est la gymnaste Kylie Rei Dickson (17 ans) tandis que la doyenne est Ekaterina Karsten (44 ans)[45]. Le capitaine de l'équipe est Aliaksandr Bahdanovich, champion olympique en 2008 et vice-champion olympique en 2012 en C2 1000 mètres[46].
Après les Jeux, Maksim Ryzhenkov, vice-président du comité national olympique biélorusse, a regretté que la performance du pays lors des Jeux soit « loin d'être exemplaire » et souhaite que notamment les entraînements et les bourses d'études soient révisés[51].
Similairement aux Jeux de 2016, la Biélorussie envoie moins de sportifs qu'aux Jeux précédents puisque seulement 103 athlètes (58 femmes et 45 hommes) dans 20 sports différents représentent le pays aux Jeux olympiques d'été de 2020, reportés à l'été 2021 en raison de la pandémie de Covid-19[54],[55]. Le capitaine est, comme en 2008, le lanceur de marteau et vice-champion olympique en titre de sa discipline ainsi que le président de la fédération biélorusse d'athlétisme Ivan Tsikhan, élu par la commission des athlètes du CNO biélorusse[56].
Cette baisse du nombre des athlètes porte conséquence sur le nombre de médailles remportées durant ces Jeux. En effet, avec sept médailles remportés, une en or, trois en argent et trois en bronze, cela constitue une fois de plus le plus mauvais résultat historique de la nation aux Jeux d'été avec une 45e place du tableau des médailles obtenue par la Biélorussie[57]. Comme à Rio, c'est dans l'épreuve masculine du trampoline où le pays obtient son seul titre olympique avec Ivan Litvinovich qui succède à Uladzislau Hancharou, sacré en 2016 et deuxième des qualifications mais qui termine quatrième lors de la finale[58]. L'équipage du K-4 - 500 mètres en canoë-kayak ainsi que Magomedkhabib Kadimagomedov et Iryna Kurachkina en lutte deviennent vice-champions olympiques tandis que les trois médailles de bronze sont remportées par Maksim Nedasekau au saut en hauteur masculin en athlétisme, la lutteuse Vanesa Kaladzinskaya et Alina Harnasko en gymnastique rythmique[59].
Quelques semaines après la fin des Jeux, le ministre biélorusse des Sports et du Tourisme Sergei Kovalchuk a déclaré que « les résultats de la Biélorussie à Tokyo pourraient et devraient être plus élevés » et que des meilleurs résultats étaient attendues en tennis, en aviron, en canoë, en cyclisme, en gymnastique, en judo et en haltérophilie. De plus, il invoque le manque de discipline des athlètes mais également des fédérations comme la raison principale des échecs de la nation à Tokyo[60] tandis qu'Alexandre Loukachenko« juge nécessaire de sélectionner et de soutenir des athlètes prometteurs dès le plus jeune âge »[61].
En effet, plus d'une centaine d'athlètes biélorusses, signataires d'une lettre ouverte réclamant de nouvelles élections et dénonçant les violences faites aux manifestants se voient priver de compétitions sportives et donc de Jeux pour certains[63]. C'est le cas du vice-champion olympique de Pékin et champion d'Europe 2014 en décathlonAndrei Krauchanka qui, à la suite de sa signature, s'est vu expulser de l'équipe nationale et a passé dix jours en prison pour avoir participé aux manifestations ou encore de la coureuse de 3 000 mètres steeple et olympienne en 2016, Sviatlana Kudzelich, exclue à l'automne 2020 de l'équipe du pays et empêchée de participer aux courses de qualification pour Tokyo et sans salaire à la suite de la perte de son poste au ministère des Situations d'Urgence. De plus, d'autres athlètes comme la championne d'Europe 2018 du marathonVolha Mazuronak ou le lutteur Mikalai Stadub se qualifient pour les Jeux mais voient leurs revenus grandement diminués à la suite de leur soutien au mouvement anti-Loukachenko[64].
Pendant les Jeux, la participation du pays est également marqué par plusieurs évènements. Le , trois athlètes, la sauteuse en hauteur Maryia Zhodzik et deux membres du relais 4 × 400 mètres féminin (Hanna Mikhailava et Krystsina Muliarchyk) sont écartés par l'agence AIU (Athletics Integrity Unit) en raison d'un nombre insuffisant de tests antidopage pratiqués avant d'aller à Tokyo[65]. Pour pallier l'absence des relayeuses, la Fédération biélorusse d'athlétisme inscrit la sprinteuseKrystsina Tsimanouskaya sur la distance. Celle-ci, n'ayant jamais couru ce type de course, publie une vidéo sur son compte Instagram critiquant ce choix, pris sans son accord par le CNO biélorusse. Le , elle informe l'agence de presse Reuters qu'elle est « forcée de quitter le Japon contre son gré » et qu'elle a été accompagnée à l'aéroport Haneda par des responsables du CNO, qui justifie cette décision par « son état émotionnel et psychologique » pour rentrer en Biélorussie. Elle refuse de prendre le vol et demande de l'aide aux organisateurs des Jeux qui la mettent en sécurité dans un hôtel de l'aéroport. Finalement, après différents propositions d'asile de pays européens, elle décide de rejoindre la Pologne qui lui attribue ainsi qu'à son mari, également sprinteur, un visa humanitaire. Elle souhaite également obtenir la nationalité polonaise et représenter ce pays dans les compétitions. En outre, deux entraîneurs de la délégation biélorusse, Artur Shimak et Yury Maisevich, se voient retirer leur accréditation et leur accès au village olympique par le CIO[66],[67]. Devenue polonaise, la fédération internationale d'athlétisme la rend éligible pour représenter son nouveau pays à partir du [68],[69].
En s'exilant, Krystsina Tsimanouskaya rejoint d'autres athlètes qui ont dû partir de Biélorussie comme Andrei Krauchanka et sa femme Yana Maksimava qui ont décidé de rester en Allemagne où ils s'entraînent[70] ou pour d'autres, aller en Pologne ou en Lituanie comme c'est le cas de la triple médaillée olympique Aliaksandra Herasimenia qui dirige la Fondation biélorusse pour la solidarité dans le sport qui vient en aide aux sportifs biélorusses dissidents[64].
Il s'agit des premiers Jeux olympiques auxquels participe une Biélorussie indépendante. Le pays envoie 33 athlètes qui participent dans sept disciplines. Des médailles d'argent sont remportées par Igor Zhelezovski en 1 000 mètres hommes en patinage de vitesse et par Svetlana Paramygina en biathlon[71]. Sur les 67 nations participantes, la Biélorussie termine 15e au tableau des médailles[6]. Selon le CNO biélorusse, participer aux Jeux de Lillehammer est un évènement historique pour la Biélorussie et « ouvre une nouvelle page dans l'histoire du sport biélorusse »[8].
La Biélorussie envoie une délégation de 59 athlètes pour concourir dans neuf disciplines[8]. Le pays remporte deux médailles de bronze. Elles sont gagnées par Dmitri Dashchinsky en ski acrobatique et par Alexei Aidarov en biathlon[72]. La nation se qualifie pour le second tour du tournoi de hockey sur glace mais perd tous ses matches de groupe et est éliminée par la Russie en quarts de finale. Elle finit septième de l'épreuve[73]. Dans un discours de 2002, le président Loukachenko revient sur les performances des athlètes aux Jeux de Nagano, déclarant que les athlètes biélorusses ont concouru avec dignité et qu'ils ont apporté gloire à la Biélorussie[74].
La Biélorussie participe dans neuf disciplines, comme aux Jeux olympiques d'hiver de 1998. La seule médaille remportée par le pays est en bronze et est gagnée par Alexei Grishin dans l'épreuve du saut hommes en ski acrobatique[75]. L'équipe de hockey sur glace hommes attire l'attention internationale grâce à sa victoire sur la Suède, considérée comme un favori, et sa 4e place à la fin du tournoi[76]. De nombreux cas de dopage sont constatés lors de ces jeux puisque le membre de l'équipe de hockey Vasily Pankov et le docteur de l'équipe biélorusse Evgeni Lositski sont exclus des Jeux olympiques en raison d'un test de dopage positif. Lositski est ensuite écarté des Jeux de 2004 et de 2006 pour avoir donné à Pankov des médicaments qui contenaient de la nandrolone[77]. Aussi, une autre athlète biélorusse, Yulia Pavlovich, reçoit un « fort avertissement » du CIO pour avoir manqué un test de dopage et a admonesté le CNO biélorusse pour l'avoir aidée à rater le test[78] et le chef de la délégation Iaroslav Baritchko est exclu des Jeux[79].
En envoyant 33 athlètes, la Biélorussie participe à huit disciplines[80], mais elle ne remporte qu'une seule médaille : l'argent décroché par Dmitri Dashchinsky en ski acrobatique. Dashchinsky avait déjà remporté une médaille de bronze aux Jeux de Nagano en 1998[6]. Le résultat est vexant pour le président Alexandre Loukachenko, également chef du comité national olympique. Il déclare aux membres du CNO biélorusse que cette mauvaise performance est la faute des entraîneurs, et que la Biélorussie a besoin de victoires afin que le peuple puisse ressentir de la fierté pour la nation. Il ajoute que si de tels résultats devaient se reproduire, il renverrait les membres de l'assemblée[81].
La Biélorussie remporte trois médailles à Vancouver. Alexei Grishin gagne l'unique médaille d'or, et la première pour la Biélorussie indépendante dans des Jeux d'hiver, du pays dans l'épreuve du saut hommes en ski acrobatique avec 248,41 points et grâce à la parfaite réalisation d'un quadruple back flip[82]. Sergeï Novikov décroche une médaille d'argent au 20 kilomètres individuel messieurs en biathlon et Darya Domracheva remporte le bronze au 15 kilomètres individuel femmes, également en biathlon[83]. L'équipe du hockey sur glace masculine est éliminée dès le premier tour du tournoi olympique. Comme en 2008, ces Jeux ont été diffusés par les chaînes de la Compagnie de Télévision et de Radio Biélorusse[84].
La Biélorussie envoie 26 représentants et remporte six médailles à Sotchi dont cinq en or. Darya Domracheva obtient à elle seule trois titres en biathlon sur la poursuite, l'individuel et le départ groupé[85]. Nadezhda Skardino l'accompagne sur le podium de l'individuel grâce à sa troisième place[86]. Le ski acrobatique est l'autre pourvoyeur de titres pour la Biélorussie. Alla Tsuper gagne l'épreuve des sauts femmes puis Anton Kushnir celle des sauts hommes[87]. La Biélorussie, qui obtient tous Jeux confondus son record de médailles d'or, est huitième au tableau des médailles.
Les Jeux de Pyeongchang sont diffusés comme les Jeux précédents par les chaînes de la compagnie de Télévision et de Radio Biélorusse qui envoie 28 personnes pour couvrir l’événement. Belarus 1 diffuse les cérémonies, Belarus 2 diffuse les compétitions avec les athlètes biélorusses et Belarus 5 l'ensemble des Jeux[93].
Comme pour les Jeux d'été de 2020, certains athlètes biélorusses se voient interdire l'opportunité de se qualifier pour les Jeux olympiques d'hiver de 2022 en Chine en raison de leur soutien au mouvement anti-Loukachenko. C'est le cas de la championne du monde en 2019 de saut en ski acrobatique Aliaksandra Ramanouskaya, signataire de la lettre ouverte appelant notamment à de nouvelles élections, d'abord écartée de l'équipe nationale en 2020 avant d'être arrêtée le et condamnée à une amende d'environ 1 000 dollars pour avoir enfreint une loi sur les protestations et les rassemblements publics ainsi que des fondeuses Sviatlana Andryiuk et Darya Dolidovich, qui, pour leur soutien supposé (ou de son père pour la seconde) à l'opposition, se sont vus désactivés leur numéro FIS par la Fédération biélorusse de ski de fond, les empêchant donc de disputer les courses nécessaires pour se qualifier pour Pékin[94],[95].
29 athlètes (16 femmes et 13 hommes) dans six disciplines (biathlon, patinage de vitesse et artistique, ski acrobatique, alpin et de fond) sont finalement inscrits au nom du CNO biélorusse[96]. Trois d'entre eux sont testés positifs au Covid-19 durant les Jeux. Il s'agit des fondeuses Anastasia Kirillova et Hanna Karaliova et du fondeur Aliaksandr Voranau qui déclarent forfait aux épreuves où ils devaient participer à l'exception du sprint par équipes pour ce dernier[97],[98]. Le pays obtient son plus mauvais bilan et ses premiers Jeux sans titre olympique depuis les Jeux de 2006 en décrochant deux médailles d'argent dans des sports avec un succès continu pour la Biélorussie : le biathlon avec Anton Smolski sur l'épreuve du 20 km individuel grâce à un 20 sur 20 en tir et le ski acrobatique où Hanna Huskova devient, quatre ans après son titre à PyeongChang, vice-championne olympique en saut acrobatique[99],[100].
Eurosport et la Compagnie de télévision et de radio biélorusse détiennent les droits de diffusion de ces Jeux en Biélorussie[101]. Cette dernière diffuse 220 heures des compétitions et des cérémonies sur ces différentes antennes avec une programmation similaire aux précédentes éditions, notamment avec l'utilisation de la chaîne sportive Belarus 5 qui devient chaîne olympique durant les Jeux[102].
À la suite de ces résultats, le président biélorusse a appelé l'industrie sportive dans son ensemble à travailler plus dur et dénonce le gaspillage d'argent public tandis que le ministre du Sport et du Tourisme Sergei Kovalchuk note que l'objectif de départ qui était entre cinq et dix médailles n'a pas été réalisé et que les entraîneurs et athlètes ont fait de leur mieux mais que certains n'ont pas réussi à supporter la pression mise sur le sport biélorusse[103]. Le directeur de la fédération biélorusse de biathlon Andrian Tsibulsky explique lui que ce bilan par le manque d'expérience de victoires durant des compétitions majeures. Des actions telles que des changements de cadres et de direction ont été effectués dans différentes fédérations[104].
Impact de l'invasion russe de l'Ukraine
Quelques jours après la fin des Jeux, débute le l'invasion de l'Ukraine par la Russie où la Biélorussie est impliquée également. Le même jour, le Comité international olympique« condamne fermement la violation de la Trêve olympique » prévue pour durer jusqu'au soit sept jours après la fin des Jeux paralympiques de 2022[105]. Dans les jours qui suivent, le CIO via sa commission exécutive demande aux fédérations internationales de déplacer ou d'annuler leurs évènements sportifs prévus en Russie et en Biélorussie puis « afin de protéger l'intégrité des compétitions sportives mondiales et pour la sécurité de tous les participants », recommande la non-participation des athlètes de deux pays durant les compétitions sportifs ou si ce n'est pas possible, qu'ils participent uniquement comme athlète neutre sans affichage d'appartenance à la Russie ou à la Biélorussie[106]. C'est le cas notamment lors des Jeux paralympiques de Pékin où le Comité international paralympique décide de bloquer la participation des deux pays à la veille du début des Jeux le à la suite de la menace de plusieurs pays de boycotter ces Jeux et une situation « intenable » au village des athlètes[107].
Dans une déclaration du 1er mars, le CNO biélorusse s'oppose de manière catégorique aux décisions du CIO, selon eux, « illégitimes et contraire au droit international » car le pays n'a pas violé la trêve olympique puisque les forces armées biélorusses ne sont pas présentes en Ukraine. Le CNO évoque également la privation de donner aux athlètes une chance de se prouver, le fait que ceux-ci sont victimes de menaces et de discrimination « alimentées [...] par le CIO » et que tous les citoyens biélorusses veulent « qu'une chose : la paix et l'harmonie dans le monde »[108].
En 1991, une ordonnance est émise pour créer le comité national olympique de la République de Biélorussie (en russe : Национальный олимпийский комитет Республики Беларусь), mais le CNO biélorusse ne devient membre à part entière du comité international olympique qu'en 1993[48]. La même année, le ministre biélorusse du sport et du tourisme Vladimir Ryzhenkov est élu au poste de président du comité. En mai 1997, un an après la mort de Ryzhenkov, le président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko est élu à ce poste. Loukachenko est le premier exemple connu d'un chef d'État qui dirige aussi le comité national olympique de son pays[6]. Le financement du CNO biélorusse provient de la commercialisation de produits portant le logo olympique, de dons du secteur privé, de parrainages et du gouvernement national[12],[123]. Le comité national biélorusse réunit 84 fédérations sportives olympiques et non-olympiques, reconnus ou non reconnus[124]. Son objectif est notamment de développer le sport de haut-niveau, le mouvement olympique et de bien préparer les athlètes biélorusses pour les Jeux[6]. Les principaux sponsors du CNO sont les entreprises Belagroprombank, Belaz et BIR et le comité a notamment comme partenaire, Huawei[125].
Le comité international olympique décide de lancer à l'automne 2020 une enquête sur la conformité du CNO à la charte olympique lié à une « possible ingérence » du pouvoir sur le CNO ainsi que sur « des pressions politiques indues exercées sur la communauté des athlètes par le CNO ou ses fédérations membres » dans le contexte des manifestations anti-Loukachenko[126]. Le , la commission exécutive du CIO décide de prendre des mesures provisoires, applicables jusqu'à l'élection d'une nouvelle commission exécutive du CNO en février 2021, contre le CNO biélorusse car sa direction ne protège pas ses athlètes contre la discrimination politique, ce qui est « contraire aux principes fondamentaux de la Charte olympique et porte donc gravement atteinte à la réputation du Mouvement olympique ». Ces mesures sont notamment l'exclusion d'Alexandre Loukachenko et de son fils Viktor des Jeux olympiques, la suspension des paiements au CNO avec la mise en place d'un versement direct des bourses olympiques aux athlètes concernés ainsi que la suspension de toute discussion lié à l'organisation de futurs évènements du CIO[127]. Le , Viktor Loukachenko est élu à la présidence du CNO biélorusse et en devient donc son troisième président en succédant à son père[128]. Le , le CIO, même si elle reconnaît des améliorations des statuts de CNO concernant notamment la protection des droits d'athlètes et une plus grande autonomie de CNO, décide de ne pas reconnaître l'élection de Viktor Loukachenko et de maintenir les mesures prises en décembre 2020[129]. Enfin, le 10 août, le président américain Joe Biden annonce des sanctions contre le CNO, accusé de faciliter le blanchiment d'argent et le contournement d'interdictions de visa, ce qui signifie que les entreprises américaines sont interdites de faire des transactions avec le CNO biélorusse[130].
En tant que chef d'État, le président Loukachenko a publié des décrets pour décerner des prix aux athlètes médaillés, en utilisant des fonds publics qui servent à préparer les athlètes et à payer leurs coaches. En 2004, le président publie un décret pour récompenser ceux qui ont remporté des médailles lors des Jeux de 2004 et de 2006 avec les montants suivants (nets d'impôts et en dollars américains) : 60 000 dollars pour une médaille d'or, 30 000 pour une médaille d'argent et 20 000 pour une médaille de bronze[131]. Pour les Jeux de 2008 et de 2010, les médaillés et leurs entraîneurs remportent les montants suivants (nets d'impôts et en dollars américains) : 100 000 dollars pour un champion olympique, 50 000 pour un vice-champion et 30 000 pour un médaillé de bronze[132]. En 2014, Darya Domracheva remporte 150 000 dollars pour chacune de ses trois médailles d'or[85]. Pour les Jeux de 2016 et de 2018, les montants sont de 150 000 dollars pour un champion olympique, 75 000 pour un vice-champion et 50 000 pour un médaillé de bronze[133],[134]. En février 2020, il a été annoncé que les primes pour les Jeux de 2020 et de 2022 seraient de 324 000 roubles biélorusses (115 000 euros environ) pour une médaille d'or, 162 000 (57 000 euros environ) pour une seconde place et 108 000 (38 000 euros environ) pour une troisième place[135]. En plus des primes, les médaillés olympiques sélectionne une école de sports qui reçoit une aide financière du Presidential Sports Club pour améliorer notamment ses infrastructures. Cette aide est de 25 000 roubles biélorusses pour une médaille d'or, 20 000 pour une médaille d'argent et 15 000 pour une médaille de bronze[136].
↑ abc et d(en) « News Article: Belarus Has Spent Over $5 Million to Prepare for Sydney, Sports Minister Says », BelaPAN, no 61, (lire en ligne, consulté le )
La version du 17 août 2011 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.
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