Le lancer du poids est une discipline de l'athlétisme qui consiste à projeter un boulet le plus loin possible à partir d'un cercle comportant un butoir situé dans l'aire de lancer. Ce poids a une masse de 7,257 5 kilogrammes (16 livres anglaises) pour les hommes et de 4 kilogrammes pour les femmes.
Selon la nature de la zone de chute, le poids est fait, soit d’un métal massif ou d’une enveloppe métallique lestée, soit encore de plastique souple ou de caoutchouc avec un remplissage approprié. Les deux types de poids ne peuvent néanmoins être utilisés lors de la même compétition[1]. Le poids est de forme extérieure sphérique.
En compétition, le projectile a une masse de 7,257 5 kilogrammes (16 livres anglaises) pour les hommes et de 4 kilogrammes pour les femmes.
Les lycées américains emploient habituellement des projectiles de 12 livres (5,443 1 kilogrammes) pour les garçons et de 4 kilogrammes pour les filles. Ces projectiles sont aussi utilisés comme « projectiles de pratique » ;
Pour l'épreuve d'athlétisme du baccalauréat français, on utilise des projectiles de 5 kg pour les garçons et de 3 kg pour les filles.
Les concurrents prennent place à l'intérieur d'un cercle de 2,133 6 mètres (7 pieds) de diamètre. Ils doivent reposer le projectile entre le cou et l'épaule, et pousser leur bras de lancement tout droit. La distance du lancer est mesurée de l'avant du cercle à l'endroit où le projectile est tombé.
Lancer et distance
Les mesures de distance sont effectuées à l'aide d'un tachéomètre. Un juge se place à la tombée du poids, équipé d'un prisme qui sera visé à la lunette du tachéomètre par un autre juge placé sur la ligne d'envoi.
Le concurrent réalisant la plus grande distance est déclaré gagnant.
Techniques
Il y a actuellement deux techniques pour le lancer du poids. La première consiste à faire une sorte de sursaut vers l'arrière avant de se retourner de manière explosive pour lancer (technique en translation), alors que l'autre, plus récente, implique de faire une rotation comme lors du lancer du disque (technique en rotation).
Handisport
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Histoire
Origines
Avant d'être un simple jeu, le lancer était une activité de défense et de chasse. Il a ensuite évolué pour donner les activités de lancer de précision (jeux de balles) et les lancers de distance. Le lancer de pierre ou de masse était largement pratiqué durant l'Antiquité et cette pratique s'est poursuivie par la suite.
Au XVIIe siècle, le lancer de boulet est pratiqué par les soldats. Le choix du boulet comme masse va rapidement se généraliser en Europe. En 1860, le poids de la boule métallique est fixé à 16 livres (7,257 kg), en référence au boulet d'artillerie du même poids. En 1865, on n'autorise que les lancers d'une main, et par la suite, pour limiter les risques de blessures, naît la pratique moderne qui consiste à placer le poids entre la nuque et l'épaule. Le cercle de lancement est fixé aux États-Unis en 1895, et sera adopté aux Jeux olympiques d'été de 1904.
Temps des « Elephant Baby »
Lors de ces Jeux, deux Américains, Wesley Coe et Ralph Rose, aux physiques très différents (Coe pèse 95 kg pour 1,78 m, Rose mesure 2 mètres pour 110 kg) se disputent le titre. Coe l’emporte avec un jet à 14,81 m (record du monde) et deviendra l’année suivante le premier à lancer le poids au-delà des 15 m. Mais, en 1907, Rose reprend le record avec un jet à 15,19 m. Ralph Rose, surnommé « Elephant Baby », remporte sans forcer son talent les Jeux de Londres. Mais en 1907, alors qu’il pèse 138 kg, Rose place le record du monde à 15,54 m. Ce record ne sera pas battu avant 1928. Après la mort prématurée de Rose à 29 ans en 1913, le lancer du poids stagne.
En 1928, les Américains reprennent leur domination sur la discipline. Aux Jeux d’Amsterdam, John Kuck bat le record du monde avec un jet à 15,87 m et Herman Brix s’assure la deuxième place avec 15,75 m. Troisième l’allemand Emil Hirschfeld sera cependant, quelques semaines après les Jeux, le premier à franchir les 16 mètres. Le niveau mondial se resserre autour des 16 mètres, jusqu’à l’arrivée d’un nouvel « Elephant Baby » (1,93 m pour 138 kg) : Jack Torrance (1912-1969). Le 5 août 1934, il réussit un lancer à 17,40 m, mais ce lancer sera le seul, et Torrance ne confirme pas ce record par la suite : il ne se classe que 5e des Jeux de Berlin.
Après guerre
L'après-guerre est dominé par l'Américain Parry O'Brien, inventeur d'une nouvelle technique de lancer : le dos tourné au butoir, il termine son jet par une rotation à 180°[3]. De plus, il se soumet à une rude préparation physique aux poids et aux haltères. Moquée au début, cette technique lui permet de dominer largement la discipline et de s'approcher des 20 mètres. Son record est de 19,30 m en 1960. C'est finalement son compatriote Bill Nieder qui franchira les 20 mètres cette même année avant de battre O’Brien aux Jeux de Rome. Il sera rejoint par Dallas Long en 1962, record confirmé par l'or aux Jeux de Tokyo.
Affaires de dopage
Le dopage apparaît sous forme de stéroïdesanabolisants à partir de 1964 et provoque une importante amélioration générale des résultats. Ce recours aux pratiques dopantes, qui n'est pas encore interdit en 1964, est généralisé tant aux États-Unis que dans les pays du bloc communiste et continuera bien après l'interdiction du dopage. Cela jette un important discrédit sur les lanceurs de cette époque. Les pays de l'Est (URSS puis RDA) finissent par stopper la domination américaine et dominent la discipline du milieu des années 1970 aux années 1980.
À ce titre, les performances de l'Italien Alessandro Andrei illustrent bien les effets (supposés mais jamais constatés) du dopage : lanceur moyen (15,32 m en 1976 à 17 ans, il progresse lentement jusqu'en 1981, puis, à partir de 1982, ses résultats sont en nette augmentation, avant d'exploser en 1984. En une année il gagne 1,15 m sur son record personnel et remporte à la surprise générale les Jeux olympiques d'été de 1984. Enfin, en 1987, il bat le record du monde à trois reprises lors de la même compétition pour atteindre 22,91 m, son record personnel. Ces progrès semblent impossibles avec une préparation physique et technique « normale ». Il en est de même pour l'Est-Allemand Ulf Timmermann et l'Américain Randy Barnes.
Depuis le renforcement des contrôles antidopage et la suspension de nombreux lanceurs dont Randy Barnes[4], rares sont ceux qui franchissent les 21 mètres.