Zagreb (prononcé en croate : /ˈzɑːgrɛb/ ; hongrois : Zágráb ; italien : Zagabria ; anciennement nommée en allemand : Agram) est la capitale de la Croatie. Au recensement de 2011, la ville compte 688 163 habitants, tandis que le comitat compte 790 017 habitants, dont 93,14 % de Croates[4]. La région de Zagreb — le comitat de la ville de Zagreb et le comitat de Zagreb — compte 1 107 623 habitants.
Zagreb est située au nord du pays sur les flancs de la Medvednica à côté de la Save à une altitude d'environ 122 m. Sa situation géographique favorable dans le Sud-Ouest de la plaine de Pannonie qui s'étend des Alpes aux Alpes dinariques et à la mer Adriatique la place sur les axes de communication entre l'Europe centrale et la mer Adriatique. Les interconnexions de transports, la concentration des industries, de la recherche scientifique et industrielle font de Zagreb le centre économique de la Croatie. Zagreb est également le siège du gouvernement, des corps administratifs et de presque tous les ministères. En 2018, Zagreb rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054[5].
Vers 601 apr. J.-C., la province romaine d'Andautonia(en) (Scitarjevo/Šćitarjevo, partie de l'actuelle Velika Gorica) s'effondre. Les Croates (partie des Slaves méridionaux) arrivent dans ces contrées ; les traces les plus anciennes de leur arrivée sont des tombes situées au Visoki brijeg à Velika Gorica. En 879, les terres situées entre la Save et la Drave, qui comprennent la région actuelle de Zagreb, sont intégrés dans le royaume croate de Tomislav Ier, couronné premier roi des Croates en 925.
Fondation de la ville
L'histoire de Zagreb remonte au moins à 1094, lorsque le roi Ladislas décide de fonder un diocèse à Kaptol et de construire une cathédrale. Deux bourgs existent alors : Kaptol(en) au nord et Gradec, place forte située sur les hauteurs (celle-ci représentant aujourd'hui le quartier de Gornji Grad de Zagreb, et l'un des centres historiques les mieux préservés de Croatie). Ces deux communautés étaient entourées de solides murailles et de tours, dont les vestiges ont été préservés jusqu'à nos jours.
En 1242, les deux sites subissent cette même année les attaques des Tatars, dans le cadre de l'invasion mongole de l'Europe (1236-1242), avec destruction de Kaptol et ravage de la cathédrale. Pour remercier Gradec de lui avoir donné un abri efficace, le roi Béla IV de Hongrie lui offre, cette même année, la Bulle d'or de 1242(en) et déclare la ville « ville royale libre ». Plus tard, des combats éclatent entre le diocèse de Zagreb et la ville libre de Gradec.
Une situation entre Empire Ottoman et Empire Austro-hongrois
Pendant les invasions turques en Europe, entre le XIVe siècle et le XVIIIe siècle, Zagreb constitue un important rempart frontalier. Le terme de Zagreb apparaît au XVIe siècle pour désigner les deux quartiers, l'ensemble étant devenu le principal centre politique de la Croatie et de la Slavonie. En 1557, Zagreb est mentionnée pour la première fois comme siège du gouvernement local de Croatie. La rénovation baroque de la ville aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle change l'aspect de Gradec et de Kaptol. Les vieilles maisons de bois sont détruites alors que des palais, des églises et des couvents font leur apparition. La ville s'enrichit grâce à de nombreux ateliers artisanaux et à des foires commerciales. Des riches familles de nobles, des serviteurs du roi, des hauts représentants religieux ainsi que des marchands fortunés en provenance de toute l'Europe s'établissent à Zagreb. De nombreuses écoles et hôpitaux voient le jour et les habitants acceptent les coutumes culturelles des capitales européennes. La ville dépasse ses frontières médiévales pour s'aventurer dans la plaine. Les premiers jardins publics et les premières grandes propriétés rurales font leur apparition. En 1669, l'empereur Léopold Ier confirme par une charte le statut d'université à l'académie royale.
La fusion de Kaptol et de Gradec ainsi que de leurs environs en une seule ville a lieu en 1850 et ceci accélère son développement. Le premier maire de Zagreb est Josip Kaufman, ancien magistrat de Gradec. En 1868, Zagreb devient capitale du royaume de Croatie-Slavonie au sein de l'Autriche-Hongrie, et l’université de Zagreb ouvre ses portes en 1874. Un tremblement de terre dévastateur frappe la ville en 1880 et engendre la rénovation et la modernisation de nombreux quartiers et constructions vétustes. Les quartiers industriels sont recyclés en quartiers résidentiels. À la suite de trop nombreuses inondations, le Medveščak (ruisseau)(en) est canalisé et couvert (Rue Tkalciceva(en) et Pont sanglant). Des bâtiments publics sont érigés, des parcs et des fontaines sont aménagés, et des transports publics et des services communaux sont introduits. Le premier tramway, tiré par des chevaux, est mis en service en 1891 et le premier tramway électrique entre en service en 1905. Les premières voitures font aussi leur apparition dans les rues de la ville en 1901.
Entre Yougoslavie et Croatie indépendante
Le XXe siècle apporte à Zagreb l'esprit de la sécession. Zagreb est alors un centre fortement urbanisé, en relation étroite avec les centres artistiques, culturels et scientifiques européens de l'époque. Elle devient ensuite capitale de l'État indépendant de Croatie, satellite de l'Allemagne du Troisième Reich en 1941.
Libérée, elle reste la capitale de la république de Croatie en 1946, membre de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Avec l'accroissement des richesses et de l'industrie, la ville s'étend rapidement à partir de 1957, au sud des lignes de chemin de fer, vers la plaine qui longe la Save où pousse une ville contemporaine et d'affaires, avec beaucoup de zones résidentielles en habitat collectif.
La nuit du , la Save
déborde, détruit ou endommage des milliers de maisons, provoquant l'inondation la plus grave qu'ait connue Zagreb.
Le , a lieu une terrible catastrophe ferroviaire(en).
Zagreb est située dans le Nord-Ouest de la Croatie, au sud-ouest du bassin de Pannonie et à 170 km de l'Adriatique. Construite au pied du massif de la Medvednica (dont le sommet est le mont Sljeme, qui culmine à 1 034 m), elle se situe entre celui-ci et les rives de la Save (45°15'N ; 15°30'E ; altitude : 122 m).
Zagreb est le siège des principales institutions administratives politiques et culturelles de la République croate : pouvoir exécutif (gouvernement et président), pouvoir législatif (le Sabor), autorité judiciaire. L'université de Zagreb (créée en 1669) est la plus importante du pays.
Zagreb est également le siège du comitat de Zagreb Zagrebačka županija. La ville est divisée en 17 arrondissements (en croate gradske četvrti).
Climat
Le climat est de type continental modéré : la température estivale moyenne est de 20 °C et la température hivernale moyenne est de 1 °C.
Zagreb a un climat de type Cfb (océanique) avec comme record de chaleur 40,3 °C le 5/7/1950 et comme record de froid −22,2 °C le 24/1/1942. La température moyenne annuelle est de 12 °C.
Normales et records pour la période 1971-2000 à Zagreb-Maksimir
Zagreb est la ville la plus peuplée de Croatie, et est la seule ville croate dont l'agglomération dépasse le million d'habitants. Au recensement de 2011, le comitat « ville de Zagreb » plus le comitat de Zagreb, comptait 1 107 623 habitants et la ville de Zagreb seule, comptait 688 163 habitants. Selon le recensement de 2011 la majorité des habitants était Croates (93,14 %) et parmi les minorités nationales, on comptait 17 526 Serbes (2,22 %), 8 119 Bosniaques (1,03 %), 4 292 Albanais (0,54 %), 2 755 Roms (0,35 %), 2 132 Slovènes (0,27 %), 1 194 Macédoniens (0,15 %), 1 191 Monténégrins (0,15 %) et ainsi que d'autres groupes ethniques moins représentés[4].
Évolution démographie
Depuis 1857, l'évolution démographique de Zagreb a été (en milliers d’habitants) :
Histogramme de l'évolution démographique de Zagreb
Histogramme
1857
48 266
1869
54 761
1880
67 188
1890
82 848
1900
111 565
1910
136 351
1921
167 765
1931
258 024
1948
356 529
1953
393 919
1961
478 076
1971
629 896
1981
723 065
1991
777 826
2001
779 145
2011
790 017
2021
767 131
La consommation de drogues est en forte augmentation à Zagreb. Entre 2019 et 2021, la consommation de cocaïne aurait doublé et celle des amphétamines sextuplé[10].
Économie
Les sociétés basées à Zagreb totalisent 52 % du chiffre d'affaires et 60 % du profit de l'ensemble de la Croatie en 2006 ainsi que 37 % des exportations croates[11]. La ville de Zagreb a le plus important PNB par habitant de Croatie (87 396 Kn par habitant contre 48 426 pour l'ensemble de la Croatie)[12]. Les branches de l'industrie les plus importantes sont : la production de machines et équipements électriques (Končar Group exporte dans le monde entier), l'industrie chimique, pharmaceutique, textile et l'agroalimentaire[13].
En avril 2008, le salaire moyen mensuel à Zagreb était de 6 017 Kn (la moyenne nationale croate est de 5 036 kunas)[14].
La ville compte une université, 10 théâtres, 21 musées, 14 galeries d’art. Les mouvements d'avant-garde artistiques y sont très actifs, et le collectif WHW, basé à Zagreb, composé d'historiens d'art, de critiques et d'artistes a organisé la Biennale d'Istanbul en 2009.
Zagreb est une ville importante pour le cinéma d’animation. Elle a apporté via son école une grande richesse au cinéma d'animation mondial. Tous les ans, le Festival international du film d'animation de Zagreb, est l'occasion pour de nombreux animateurs des quatre coins du monde de se retrouver. Depuis 1922, l’Institut français de Zagreb représente la culture française en Croatie dans tous les domaines.
Depuis 2005, l’École française de Zagreb offre une scolarité selon le modèle français à toutes les familles souhaitant un enseignement en langue française.
Places et monuments
Les lieux et monuments anciens les plus remarquables, dans les arrondissements du centre ville, à l'exception des bâtiments religieux, relèvent, en partie seulement, de l'architecture néo-classique de l'époque austro-hongroise.
La ville concentre la petite distribution, les commerces de luxe, la grande distribution (Konzum, Spar, Studenac, Lidl, Aldi...).
Parmi les centres commerciaux : Arena centar, Avenue Mall, Bauhaus, Branimir mingle mall, Cvjetni center mall, City center one, City center one West, Galleria Busin center, Ikea, Importanne mall, Kaufland, Super-Konzum, Supernova...
Ivan Goran Kovacic, Luca Kuca, , The Histrion House, Tresnjevka Thatre, Tresnja Municipal Theatre...
Plus particulièrement à destination des enfants : ZeKaeM(en) (Zagreb Youth Theatre)), Théâtre Mala Scena(en), Ribica Children's Theatre, Dubravna Children's Theatre, et deux théâtres de marionnettes, le Zagreb Puppet Theatre(en) et le théâtre "Ivana Brlić-Mažuranić" (IBM).
Le ZPC (zagrebacki plesni centar), centre de danse de Zagreb, offre des performances chorégraphiques.
Zagreb est une ville sportive. Les différents clubs sportifs de la capitale enregistrent des bons résultats au niveau européen, et ceci dans des disciplines très diverses.
Basket-ball
Cibona Zagreb – Euroleague en 1985 et 1986 / Coupe Korac en 1988 / Coupe des Coupes 1982 et 1987 / KK Zagreb
Ivanić-Grad : les affleurements de pétrole (naphte) servent aux soins thermaux à base d'huile de pétrole (ici dans le Nord de la Croatie, comme à Naftalan (Azerbaïdjan)