À partir de 1558, il devient l’ami intime de Montaigne, qui lui rend un hommage posthume dans ses Essais[4]. Leur amitié a été étudiée par de nombreux historiens et intellectuels. Les deux hommes correspondent régulièrement par voie épistolaire jusqu’à la mort de La Boétie.
Biographie
La Boétie est l'adaptation de l'occitanLa Boetiá, qui signifie « la propriété de Boet ».
Fils d’Antoine de La Boétie, un lieutenant particulier du sénéchal du Périgord, et de Philippe de Calvimont, fille de Jean de Calvimont, seigneur de Lherm, Étienne de La Boétie grandit dans une famille de magistrats, un milieu éclairé dont l’entourage est principalement composé de bourgeois cultivés. Peu d’informations sont connues sur l’enfance de la Boétie. Il étudie au collège de Guyenne. Il est encore fort jeune à la mort de son père et c’est son oncle et parrain Estienne de La Boétie, sieur de Bouilhonnas et prêtre, qui prend en charge son éducation[2],[5]. Il est pour son neveu un second père, ce qui fait dire à Étienne « qu’il lui doit son institution et tout ce qu’il est et pouvait être ».
Vers la fin de ses humanités[6], La Boétie développe une passion pour la philologie antique, laquelle l’attire comme elle attire d’ailleurs tout son siècle. Pour se délasser, il compose des vers français, latins ou grecs. Il rédige vingt-neuf sonnets amoureux et devient plus tard le traducteur des ouvrages de Plutarque, Virgile et L’Arioste.
Par la suite, il entame des études de droit à l’université d'Orléans où il passe son examen de licence en droit civil le [7]. C’est alors qu’il écrit son premier et plus célèbre ouvrage, le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un. Ce court réquisitoire contre la tyrannie surprend par son érudition et sa profondeur. Il pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaie d’analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport domination / servitude). Les nombreux exemples tirés de l’Antiquité qui, comme de coutume à l’époque, illustrent son texte, lui permettent de critiquer, sous couvert d’érudition, la situation politique de son temps. Son manuscrit est publié en 1576 mais Montaigne a connaissance du manuscrit et cherche à en connaître l’auteur, dès qu’il exerce des fonctions au Parlement de Bordeaux. De sa rencontre avec La Boétie naît une « amitié virile » qui va durer jusqu’à la mort de ce dernier. La Boétie se lie également d’amitié avec Lambert Daneau[8], auquel il soumet sans doute les premières esquisses de Contr’un, Jean-Antoine de Baïf, qui lui découvre les motifs secrets des conjurés de la Pléiade, et Jean Dorat[2].
La Boétie obtient sa licence en droit le et, grâce à sa réputation acquise au cours de ses études, est élevé à l’office de conseiller en la cour par lettre patente d’Henri II le . Le , il est admis en qualité de conseiller au Parlement de Bordeaux, deux ans avant l’âge légal. À partir de 1560, La Boétie est chargé par Michel de L'Hospital d’intervenir dans diverses négociations pour parvenir à la paix dans les guerres de religion opposant catholiques et protestants. Entre-temps, La Boétie se marie avec Marguerite de Carle, fille du président du Parlement de Bordeaux Pierre de Carle, sœur de l’évêque de Riez Lancelot de Carle et veuve de Jean d’Arsac[5].
Le [5], un mal terrible terrasse La Boétie : « c’est un flux de ventre avec des tranchées » – il s’agit sans doute de la tuberculose très fréquente à l’époque. La Boétie tente alors de regagner le Médoc, où sont situées les terres de son épouse, pour se reposer[9]. Il espère que l’air pur des champs hâtera son rétablissement mais son état s’aggrave rapidement et il doit s’arrêter en route, au Taillan-Médoc, chez Richard de Lestonnac, son collègue au parlement et beau-frère de Montaigne. Se rendant compte de la gravité de son état, La Boétie dicte son testament le [10] et attend l’issue de la lutte avec courage et philosophie, jusqu’à sa dernière heure, où il veut mourir en religion[11].
Dans une lettre adressée à son père[12], Montaigne décrit les particularités de cette maladie et de la fin de son ami. Il termine sa lettre en des termes émouvants : « Le 18 du mois d’août de l’an 1563, Étienne de La Boétie expire. Il n’est âgé que de 32 ans 9 mois 17 jours ».
C’est à l’intention de son ami que Montaigne écrit le fameux chapitre sur l’amitié dans ses Essais. Au chapitre 28 du livre 1, il y livre un témoignage poignant de leur amitié. Il présente La Boétie comme un sage stoïcien capable de supporter avec équanimité sa mort. Après avoir longuement développé la question sur l’amitié qui le liait à La Boétie, il finit par écrire : « Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitié, ce ne sont qu’accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s’entretiennent. En l’amitié dont je parle, elles se mêlent et se confondent l’une en l’autre, d’un mélange si universel, qu’elles effacent, et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : Parce que c’était lui, parce que c’était moi[13] ».
Lorsqu’il écrit ce texte, vers 1548, Étienne de La Boétie est un étudiant en droit de 18 ans, à l’université d’Orléans, qui se prépare à une carrière dans la magistrature. Sans doute marqué par la brutalité de la répression d’une révolte antifiscale en Guyenne en 1548, il traduit le désarroi de l’élite cultivée devant la réalité de l’absolutisme.
Le Discours de la servitude volontaire constitue une remise en cause de la légitimité des gouvernants, que La Boétie appelle « maîtres » ou « tyrans ». Quelle que soit la manière dont un tyran s’est hissé au pouvoir (élections, violence, succession), ce n’est jamais son bon gouvernement qui explique sa domination et le fait que celle-ci perdure. Pour La Boétie, les gouvernants ont plutôt tendance à se distinguer par leur impéritie. Plus que la peur de la sanction, c’est d’abord l’habitude qu’a le peuple de la servitude qui explique que la domination du maître perdure. Ensuite viennent la religion et les superstitions. Mais ces deux moyens ne permettent de dominer que les ignorants. Vient le « secret de toute domination » : faire participer les dominés à leur domination. Ainsi, le tyran jette des miettes aux courtisans. Si le peuple est contraint d’obéir, les courtisans ne doivent pas se contenter d’obéir mais doivent aussi devancer les désirs du tyran. Aussi, ils sont encore moins libres que le peuple lui-même, et choisissent volontairement la servitude. Ainsi s’instaure une pyramide du pouvoir : le tyran en domine cinq, qui en dominent cent, qui eux-mêmes en dominent mille… Cette pyramide s’effondre dès lors que les courtisans cessent de se donner corps et âme au tyran. Alors celui-ci perd tout pouvoir acquis.
Dans ce texte majeur de la philosophie politique, repris à travers les âges par des partis de colorations diverses, La Boétie oppose l’équilibre de la terreur qui s’instaure entre bandits, égaux par leur puissance et qui se partagent à ce titre le butin des brigandages, à l’amitié qui seule permet de vivre libre. Le tyran, quant à lui, vit dans la crainte permanente : n’ayant pas d’égaux, tous le craignent, et par conséquent, il risque à chaque instant l’assassinat. Elias Canetti fera une peinture similaire du « despote paranoïaque » dans Masse et puissance.
Si La Boétie est toujours resté, par ses fonctions, serviteur fidèle de l’ordre public, il est cependant considéré par beaucoup comme un précurseur intellectuel de l’anarchisme[14] et de la désobéissance civile. Également, et surtout, comme l’un des tout premiers théoriciens de l’aliénation.
Pour comprendre les intentions qui conduisent Étienne de La Boétie à écrire le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un, il faut remonter au drame qui a lieu vers 1548. « En 1539, François Ier, roi de France, tente d’unifier la gabelle. Il impose des greniers à sel près de la frontière espagnole, dans les régions qui en sont dépourvues. En réaction à cette tentative des soulèvements ont lieu. Le premier en 1542, puis le plus grand en 1548 à Bordeaux ». Le connétable de Montmorency rétablit l’ordre de manière impitoyable. Si l’on s’en rapporte à l’écrivain Jacques-Auguste de Thou, ce serait sous l’impression de ces horreurs et cruautés commises à Bordeaux, que La Boétie compose le Discours de la servitude volontaire.
La Boétie s’attache à démontrer que de petites acceptations en compromis et complaisances, la soumission en vient à s’imposer à soi tel un choix volontaire fait dès les premiers instants. La question avec laquelle il interpelle ses lecteurs touche à l’essence même de la politique : « pourquoi obéit-on ? ». Il met en évidence les mécanismes de la mise en place des pouvoirs et interroge sur ceux de l’obéissance. Il en vient à observer qu’un homme ne peut asservir un peuple si ce peuple ne s’asservit pas d’abord lui-même par une imbrication pyramidale.
Bien que la violence soit son moyen spécifique, elle seule ne suffit pas à définir l’État. C’est à cause de la légitimité que la société lui accorde que les crimes sont commis. Il suffirait à l’homme de ne plus vouloir servir pour devenir libre ; « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres ». À cet égard, La Boétie tente de comprendre pour quelles raisons l’homme a perdu le désir de retrouver sa liberté. Le Discours a pour but d’expliquer cette soumission.
Tout d’abord La Boétie distingue trois sortes de tyrans : « Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race ». Les deux premiers se comportent comme en pays conquis. Ceux qui naissent rois, en général ne sont guère meilleurs, puisqu’ils ont grandi au sein de la tyrannie. C’est ce dernier cas qui intéresse La Boétie. Comment se fait-il que le peuple continue à obéir aveuglément au tyran ? Il est possible que les hommes aient perdu leur liberté par contrainte, mais il est quand même étonnant qu’ils ne luttent pas pour regagner leur liberté.
La première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’il y a ceux qui n’ont jamais connu la liberté et qui sont « accoutumés à la sujétion ». La Boétie décrit dans son Discours : « Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance ».
La seconde raison, c’est que sous les tyrans les gens deviennent « lâches et efféminés ». Les gens soumis n’ont ni ardeur ni pugnacité au combat. Ils ne combattent plus pour une cause, mais par obligation. Cette envie de gagner leur est enlevée. Les tyrans essaient de stimuler cette pusillanimité et maintiennent les hommes stupides en leur donnant du « pain et des jeux ».
La dernière raison est sans doute la plus importante, car elle nous dévoile le ressort et le secret de la domination, « le soutien et fondement de toute tyrannie ». Le tyran est soutenu par quelques hommes fidèles qui lui soumettent tout le pays. Ces hommes sont appelés par le tyran pour être « les complices de ses cruautés » ou se sont justement rapprochés du tyran afin de pouvoir le manipuler. Ces fidèles ont à leur tour des hommes qui leur sont obéissants. Ces derniers ont à leur dépendance d’autres hommes qu’ils élèvent en dignité. À ces derniers est donné le gouvernement des provinces ou « le maniement des deniers ». Ce maniement est attribué à ces hommes « afin de les tenir par leur avidité ou par leur cruauté, afin qu’ils les exercent à point nommé et fassent d’ailleurs tant de mal qu’ils ne puissent se maintenir que sous leur ombre, qu’ils ne puissent s’exempter des lois et des peines que grâce à leur protection ».
Tout le monde est considéré comme tyran. Ceux qui sont en bas de la pyramide, les fermiers et les ouvriers, sont dans un certain sens « libres » : ils exécutent les ordres de leurs supérieurs et font du reste de leur temps libre ce qui leur plaît. Mais « s’approcher du tyran, est-ce autre chose que s’éloigner de sa liberté et, pour ainsi dire, embrasser et serrer à deux mains sa servitude » ? En d’autres termes, ceux qui sont en bas de l’échelon sont bien plus heureux et en quelque sorte bien plus « libres » que ceux qui les traitent comme des « forçats ou des esclaves ». « Est-ce là vivre heureux ? Est-ce même vivre ? », se demande La Boétie. Ces favoris devraient moins se souvenir de ceux qui ont gagné beaucoup auprès des tyrans que de ceux qui, « s’étant gorgés quelque temps, y ont perdu peu après les biens et la vie ».
Par ailleurs il est impossible de se lier d’amitié avec un tyran, parce qu’il est et sera toujours au-dessus. « Il ne faut pas attendre de l’amitié de celui qui a le cœur assez dur pour haïr tout un royaume qui ne fait que lui obéir. Mais ce n’est pas le tyran que le peuple accuse du mal qu’il souffre, mais bien ceux qui le gouvernent. » Pour achever son Discours, La Boétie a recours à la prière. Il prie un « Dieu bon et libéral pour qu’il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière ».
↑Œuvres complètes d'Estienne de La Boétie publiées avec notice biographique, variantes, notes et index par Paul Bonnefon, préfacier, 1892. Page 385 : Appendice - De la véritable prononciation du nom de La Boétie.
↑ ab et cŒuvres complètes d’Estienne de La Boétie, publiées avec notice biographique, variantes, notes et index, Paul Bonnefon, éditions G. Gounouilhou (Bordeaux), 1892, 444 p. lire en ligne sur Gallica.
↑De nombreux auteurs prétendent que La Boétie aurait fait ses humanités classiques au collège de Guyenne à Bordeaux où Montaigne a par ailleurs étudié. Pourtant, l’historien de cette institution n’y a jamais rencontré le nom de La Boétie parmi les élèves de cet établissement selon Paul Bonnefon, op. cit.
↑R. V., Étienne de La Boétie à l'université d'Orléans, dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1910, tome 37, p. 412-414(lire en ligne)
↑Lambert Daneau (1530-1595), juriste et théologien calviniste, fut pasteur à Gien de 1562 à 1572.
↑« Testament d'Étienne de La Boétie », dans Le Chroniqueur du Périgord et du Limousin, 1854, p. 25-26(lire en ligne)
↑Et nous ayant recommandé les uns aux autres, il suivit ainsi : « Ayant mis ordre à mes biens, encore me faut-il penser à ma conscience. Je suis chrétien, je suis catholique : tel ai vécu, tel suis-je délibéré de clore ma vie. Qu’on me fasse venir un prêtre ; car je ne veux faillir à ce dernier devoir d’un chrétien », p. 191
(...)
« Encore veux-veux-je dire ceci en votre présence (celle du prêtre) : Je proteste, que comme j’ai été baptisé, ai vécu, ainsi veux-je mourir sous la loi et religion que Moïse planta premièrement en Égypte, que les Pères (Patriarches ?) reçurent depuis en Judée, et qui de main en main par succession de temps a été apportée en France. » Il sembla, à le voir, qu’il eut parlé encore plus longtemps, qu’il eut pu : mais il finit, priant son oncle et moi de prier Dieu pour lui. « Car ce sont, dit-il, les meilleurs offices que les chrétiens puissent faire les uns pour les autres », p. 205, Discours de la servitude volontaire/Édition 1922/Lettre de Montaigne, 1570.
↑Voir Michel de Montaigne, Lettere, texte français avec traduction, introduction et notes par A. Frigo, Florence, Le Monnier, 2010, p. 66-86.
Discours de la servitude volontaire, Paris, Flammarion, 1993 (ISBN978-2-08-070394-1)
Discours de la servitude volontaire, Paris, Payot, coll. « Petite bibliothèque », 2002 (deux versions du texte + études complémentaires (Abensour, Clastres, Lefort…) (ISBN978-2-228-89669-6)
Gérard Defaux, Montaigne et le travail de l’amitié, Orléans, Paradigme, 2001.
Frank Deroche, Effets secondaires (roman historique), Paris, Le Dilettante, 2002.
Michel de Montaigne, Les Essais - I, 28 : « De l’amitié », Paris, PUF, 2004.
Marcel Tetel, Étienne de La Boétie : sage révolutionnaire et poète périgourdin, Actes du Colloque International Duke University (26-), Paris, Champion, 2004.
Anonyme, Étienne de La Boétie ou l’importance de l’insoumission, Bruxelles, 2006.
Pavel Filonov Pavel Nikolayevich Filonov (Rusia: Па́вел Никола́евич Фило́нов) (8 Januari 1883-3 Desember 1941) merupakan seorang pelukis, penulis, dan pengarang berkebangsaan Rusia. Filonov dilahirkan di Moskwa pada tahun 1883. Pada tahun 1897 dia pindah ke St. Petersburg. Galeri lukisan Heads (1910). Filonov considered this painting to be his first real work. A Man and a Woman (Adam dan Hawa) (1912–1913). The Banquet of Kings (1913). The Formula of Contemporary Ped...
Provinsi Chikuzen (筑前国code: ja is deprecated , chikuzen no kuni) adalah nama provinsi lama Jepang di pulau Kyushu, menempati sebagian wilayah yang sekarang disebut sebagai Prefektur Fukuoka. Chikuzen berbatasan dengan provinsi Buzen, Bungo, Chikugo, dan Hizen. Ibu kota diperkirakan berada dekat kota Dazaifu, sedangkan pusat perdagangan berada di kota Fukuoka. Di akhir abad ke-13, Chikuzen merupakan tempat mendarat pasukan bangsa Mongol yang bermaksud menaklukkan Jepang. Kekuatan utama ...
2011 single by Sarah Engels & Pietro LombardiI Miss YouSingle by Sarah Engels & Pietro Lombardifrom the album Heartbeat Released17 June 2011 (2011-06-17)[1]Recorded2011GenrePopLength3:31LabelPolydorSongwriter(s)Dieter BohlenProducer(s)Dieter BohlenSarah Engels singles chronology Call My Name (2011) I Miss You (2011) Only for You (2011) Pietro Lombardi singles chronology Call My Name(2011) I Miss You(2011) Goin' to L.A.(2011) I Miss You is a song recorded...
Carl BarksCarl Barks pada 1982 di San Diego Comic ConLahir(1901-03-27)27 Maret 1901Merrill, Oregon, ASMeninggal25 Agustus 2000(2000-08-25) (umur 99)Grants Pass, Oregon, ASNegaraAmerikanAreaPenulis, Pemensil, Peninta Carl Barks (27 Maret 1901 – 25 Agustus 2000) adalah seorang kartunis Amerika, terkenal karena komiknya tentang Donald Duck dan sebagai pencipta Gober Bebek. Dia bekerja anonim sampai akhir kariernya, penggemar menjulukinya 'The Duck Man dan 'The Good Duck Arti...
Cantonese style of barbecued pork Char siuA rack of cha siu porkAlternative nameschasu, char siu, chashao, cha sio, char siew (Cantonese), xá xíu (Vietnamese)Place of originGuangdong, ChinaRegion or stateGreater China, Japan and Singapore (and general Sinophone areas in Southeast Asia and beyond)Main ingredientsPork, mixture of honey, five-spice powder, fermented tofu (red), dark soy sauce, hoisin sauce, and sherry or rice wine Cookbook: Char siu Media: Char siu Char siuChar siu i...
Artikel ini sebatang kara, artinya tidak ada artikel lain yang memiliki pranala balik ke halaman ini.Bantulah menambah pranala ke artikel ini dari artikel yang berhubungan atau coba peralatan pencari pranala.Tag ini diberikan pada Oktober 2016. Asemonea pallida Klasifikasi ilmiah Kerajaan: Animalia Filum: Arthropoda Kelas: Arachnida Ordo: Araneae Famili: Salticidae Genus: Asemonea Spesies: Asemonea pallida Nama binomial Asemonea pallidaWesolowska, 2001 Asemonea pallida adalah spesies laba-lab...
Not to be confused with Bart syndrome. Human genetic metabolism disorder Medical conditionBarth SyndromeOther names3-Methylglutaconic aciduria type II, X-linked cardioskeletal myopathy and neutropenia, BTHS, Cardioskeletal myopathy with neutropenia and abnormal mitochondria, Cardioskeletal myopathy-neutropenia syndromeCardiolipinSpecialtyEndocrinology SymptomsDilated cardiomyopathy, neutropenia, short stature, muscle weakness.[1]ComplicationsHeart failure, delayed motor skills, i...
Assembly Election of West Bengal, India 1957 West Bengal state assembly election ← 1952 May 8, 1957 1962 → ← outgoing memberselected members →All 252 seats in the West Bengal state assembly127 seats needed for a majority First party Second party Leader Bidhan Chandra Roy Jyoti Basu Party INC CPI Alliance ULEC Leader since 1952 1952 Leader's seat Bowbazar Baranagar Last election 38.8%, 150 seats 10.8%, 28 seats Seats ...
Artikel ini sebatang kara, artinya tidak ada artikel lain yang memiliki pranala balik ke halaman ini.Bantulah menambah pranala ke artikel ini dari artikel yang berhubungan atau coba peralatan pencari pranala.Tag ini diberikan pada Februari 2023. Jacob DeShazerJacob Daniel DeShazer pada 1945Lahir(1912-11-15)15 November 1912West Stayton, OregonMeninggal15 Maret 2008(2008-03-15) (umur 95)Salem, OregonPengabdianASDinas/cabangPasukan Udara Angkatan Darat Amerika SerikatLama dinas1940–1...
Campagnatico Apse of the بيفي of San Giovanni Battista. شعار Campagnaticoشعار Campagnaticoشعار الاسم الرسمي Comune di Campagnatico الإحداثيات 42°53′04″N 11°16′17″E / 42.884444444444°N 11.271388888889°E / 42.884444444444; 11.271388888889 [1] تقسيم إداري البلد إيطاليا[2] التقسيم الأعلى مقاطعة غروسيتو خصائص جغرافية &...
Supernova observed from Earth in the year 1006 CE SN 1006False-colour X-ray image of SN 1006 supernova remnantEvent typeSupernova, supernova remnant, astronomical radio source, astrophysical X-ray source Type Ia (presumably)DateApril 17, 1006 to May 1, 1006ConstellationLupusRight ascension15h 2m 8sDeclination−41° 57′EpochJ2000Galactic coordinates327.6+14.6Distance7,200 light-years (2.2 kpc)RemnantShellHostMilky WayProgenitorUnknownProgenitor typeUnknownColour (B-V)Japanese obse...
جزيرة الخزندارية - قرية مصرية - موقع القرية داخل المركز تقسيم إداري البلد مصر المحافظة محافظة سوهاج المركز طهطا وحدة محلية الصوامعـة غـرب[1] المسؤولون رئيس الوحدة رمضان يونس[2] السكان التعداد السكاني 8150 نسمة (إحصاء 2006) معلومات أخرى التوقيت ت ع م+02:00 ...
سوبك حتب الأول Sobekhotep Iسوبك حتب الأول أو الثانيفرعون مصرالحقبةثلاث سنوات على الأقل، 1803-1800 قبل الميلاد أو 1724-1718 قبل الميلاد, الأسرة الثالثة عشرسبقهسبك نفروتبعهأمنمحات سنبف أو خنجر اوسركاف الألقاب الملكية اسم التتويج: الاسم الشخصي: اسم حورس: الاسم النبتي: اسم حور...
Italian statesman (1881–1954) Alcide De GasperiDe Gasperi in 1953Prime Minister of ItalyIn office10 December 1945 – 17 August 1953President Enrico De Nicola Luigi Einaudi Monarchs Vittorio Emanuele III Umberto II Lieutenant GeneralThe Prince of PiedmontDeputy Luigi Einaudi Randolfo Pacciardi Giuseppe Saragat Attilio Piccioni Giovanni Porzio Preceded byFerruccio ParriSucceeded byGiuseppe PellaPresident of the Common AssemblyIn office11 May 1954 – 19 August 1954Prece...
Australian rules footballer Australian rules footballer Dee Heslop Heslop after the 2022 season 7 Grand FinalPersonal informationDate of birth (2001-07-30) 30 July 2001 (age 22)Place of birth Auckland, New ZealandOriginal team(s) Yeronga (QAFLW)Draft No. 69, 2019 AFL Women's draftHeight 167 cm (5 ft 6 in)Position(s) MidfielderClub informationCurrent club BrisbanePlaying career1Years Club Games (Goals)2020–2022 Gold Coast 23 (0)S7 (2022)– Brisbane 21 (0)Total 44 (0...
هذه المقالة بحاجة لصندوق معلومات. فضلًا ساعد في تحسين هذه المقالة بإضافة صندوق معلومات مخصص إليها. هذه المقالة تحتاج للمزيد من الوصلات للمقالات الأخرى للمساعدة في ترابط مقالات الموسوعة. فضلًا ساعد في تحسين هذه المقالة بإضافة وصلات إلى المقالات المتعلقة بها الموجودة في ال�...
Last six years of statutory formal education before higher level education This article is part of a series onEducation in theUnited States Summary By state and in insular areas By subject area History of education in the United States History of education in Chicago History of education in Kentucky History of education in Massachusetts History of education in Missouri History of education in New York City Curriculum topics Literacy Normal schools Art education Civic education Music education...
Class of enzymes Translocase is a general term for a protein that assists in moving another molecule, usually across a cell membrane. These enzymes catalyze the movement of ions or molecules across membranes or their separation within membranes. The reaction is designated as a transfer from “side 1” to “side 2” because the designations “in” and “out”, which had previously been used, can be ambiguous.[1] Translocases are the most common secretion system in Gram positive...
Untuk petinju, lihat Bert Lytell (petinju). Bert LytellLytell pada sekitar tahun 1921LahirBertram Lyttel24 Februari 1885New York CityMeninggal28 September 1954 (usia 69)New York CityPekerjaanPemeranTahun aktif1917–1953Suami/istriClaire Windsor (m. 1925; bercerai 1927)KerabatWilfred Lytell (saudara) Presiden Actors' Equity Association ke-5Masa jabatan1940–1946PendahuluArthur ByronPenggantiClarence Derwent Bertram Lytell (24 Februari ...