Le Réseau express métropolitain européen (abrégé en « REME ») est un service express régional métropolitain (SERM) qui englobe divers aménagements à venir sur le périmètre des lignes ferroviaires et routières de transport en commun, à l'intérieur et autour de l'Eurométropole de Strasbourg en France. À terme, le réseau s'étendra à l'ensemble des lignes de chemin de fer et du réseau routier du bassin de vie de Strasbourg du côté français du Rhin ainsi qu'en Allemagne. Initié par la région Grand Est et l'Eurométropole de Strasbourg, le projet est mis en service le [2],[3], pour un achèvement prévu à l'horizon 2030.
La première phase du REME consiste en une augmentation de la fréquence sur les relations déjà existantes, à leur cadencement à la demi-heure, à l'augmentation de l'amplitude horaire des circulations (jusqu'à 22 heures), et à la diamétralisation de certaines missions effectuant désormais un trajet direct entre Saverne et Sélestat. Trois lignes sont ainsi créées de facto (Strasbourg ⥋ Haguenau, Strasbourg ⥋ Molsheim et Saverne ⥋ Sélestat). Cependant, le REME ne dispose pas d'identité propre, les trains roulant sur les lignes concernées restant exploités sous la marque TER, sans autre appellation distinctive, et sans que les lignes ne se voient attribuer de numéros ou de noms spécifiques. Ainsi, le REME diverge sur cet aspect de la plupart des réseaux de RER ou de S-Bahn existant en Europe.
Le but est de desservir le territoire de la métropole en complément des réseaux urbains et interurbains existants ainsi que d'autres centres urbains du département au nord et au sud de Strasbourg[8].
Le , l'Eurométropole de Strasbourg vote un plan de mise en place du service de réseau express métropolitain. Ce plan prévoit une diamétralisation, un cadencement et un renforcement des dessertes impliquant notamment la réalisation d'une quatrième voie sur six kilomètres entre Vendenheim et Strasbourg[9].
Le réseau commence à être déployé le 11 décembre 2022[11], pour un achèvement en 2030[12]. Le projet est par ailleurs entièrement co-financé par la Région Grand-Est et l'Eurométropole de Strasbourg à hauteur de 14,5 millions d'euros par an[13].
Le REME répond à la nécessité de desservir le périurbain[16]. Il s'inscrit également dans le contexte du lancement de la zone à faibles émissionsmobilité (ZFE-m) dans l'Eurométropole de Strasbourg intervenant au 1er janvier 2023[17],[18]. Le REME contribue ainsi à apporter une alternative à la voiture individuelle, à l'accessibilité restreinte pour bon nombre d'automobilistes, en raison de la mise en place progressive de la ZFE.
Réseau
Depuis le 11 décembre 2022
Le réseau inauguré au 11 décembre 2022[2],[19] est comparable aux RER C et D d'Île-de-France, avec des trains toutes les 15 à 30 minutes, sur des horaires cadencés, et des voies partagées avec les TGV (ce qui n'est pas le cas des RER A et B d'Île-de-France)[3]. Il se met progressivement en place d'ici avril 2023[20].
Cadencement : Toutes les 15 minutes en heure de pointe (toutes les 30 minutes en heures creuses).
Amplitudes horaires : La ligne fonctionne du lundi au vendredi de 5 h 30 à 23 h 30.
Fiches horaires : 02A et 03.
Au 11 décembre 2022, elle sera la première ligne à correspondre aux principales caractéristiques d'une ligne de RER (horaires cadencés et denses, tarification unifiée, quatrième voie et traversée du centre-ville).
Le réseau dessert neuf gares dans l'Eurométropole[N 2],[27]. Par la suite, il est envisagé de créer de nouvelles haltes, la modernisation de gares existantes et la création de nouveaux quais à la gare centrale de Strasbourg[28],[29]. Le réseau est appelé à se déployer jusqu'à l'horizon 2030[C 1],[C 2].
À son lancement, le REME ne remplit pas ses promesses[30]. Deux semaines seulement après le lancement du REME, le réseau alsacien craque : problèmes de cadence, retards et suppressions de trains fréquents[31]. Signe de ce lancement en demi-teinte et de la fronde grandissante des voyageurs, la SNCF a annoncé qu'elle prendrait en charge 50% du prix des abonnements pendant trois mois entre février et avril 2023[32]. Selon le ministre Clément Beaune, la SNCF a manqué d'anticipation pour le lancement du réseau[33]. Un peu plus d'un mois après le lancement, un train sur deux supplémentaire par jour promis par le REME circule effectivement selon le vice-président de la région chargé des mobilités[34].
Certains craignent que la mise en place du REME ne dégrade la qualité de service ailleurs en Grand Est[35]. Le REME devrait certes renforcer l'importance du hubhaguenovien, mais risque de détériorer les dessertes entre Haguenau et Wissembourg[36],[37]. Ainsi, la desserte de Hunspach, village touristique au titre des plus beaux villages de France, va être supprimée[26].