François Sampiero Marie Jourdan Piétri naît dans une famille aisée de notables : son père, Antoine Jourdan Napoléon Piétri, est avocat et conseiller de préfecture et sa mère, Clarinde Rose Brigite Gavini[2], est la fille du député Sampiero Gavini[3].
Né à Bastia, François Piétri passe son enfance à Alexandrie, où son père exerce les fonctions de conseiller légal du gouvernement égyptien.
François Piétri est député de Corse le 11 mai 1924, où il siège comme républicain de gauche. Réélu trois fois (le 22 avril 1928 le 1er mai 1932 et le 26 avril 1936 au sein du parti de l'Alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants)[5].
Homme politique et écrivain, François Piétri était également un sportif accompli : il est international à l'épée en 1921-1922, ce qui lui vaut par la suite de présider la Fédération nationale d'escrime et de faire partie du Comité international olympique[6].
Plusieurs années président du Conseil général de la Corse entre 1924 et 1940), directeur des finances du protectorat au Maroc au temps de Lyautey, François Piétri est plusieurs fois ministre dans l'entre-deux-guerres :
Il succède à Philippe Petain a l'ambassade francaise en Espagne, nommé par le gouvernement de Vichy de 1940 jusqu'à 1944. C'est à ce titre qu'il est condamné par la Haute Cour de justice à cinq ans d'indignité nationale, le 4 juin 1948. Le 31 janvier 1950, une mesure de relèvement est prononcée par le Conseil supérieur de la magistrature en faveur de François Pietri[7].
Écrivain d'essais politiques et historiques, il reçoit en 1956 le grand prix Gobert de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre historique. Sa veuve, née Marie-Antoinette Brocheton, avait épousé en premières noces Pierre-Augustin Barrachin ; mère d'Edmond Barrachin, elle meurt en 1978, à 102 ans.
François Piétri faisait partie de ceux que l’on appelait à l'époque les philosémites (à l'instar de Charles Péguy - l'adjectif est peu employé de nos jours).
Il était notoirement dreyfusard, depuis sa jeunesse, dans un milieu social qui très fréquemment ne l'était pas.
Au début des années 1930, il est membre du Comité national de secours aux réfugiés allemands victimes de l'antisémitisme et du Comité français pour la protection des intellectuels juifs persécutés, dont il est ensuite président d'honneur.
Au cours de ses années à Madrid comme ambassadeur de France pendant la guerre, il a aidé de nombreux Juifs à fuir de France vers la zone libre d’Afrique du Nord via l'Espagne, notamment en en hébergeant momentanément à l'ambassade.
L'antagonisme du Nord et du Sud de l'Italie, Paris, Chevalier & Rivière, 1906
Le Bilan de la Pacification marocaine, Paris, E.S.P., 1922
Finances et monnaies coloniales, Paris, Alcan, 1924
La Querelle du Franc, Paris, Hachette, 1928
Le Financier, Paris, Hachette, 1931
Justice et injustice fiscale, Paris, Tallandier, 1933
La Réforme de l’État au XVIIIe siècle, Paris, Éditions de France, 1935 — Il y en eut une édition espagnole : Barcelone, Juventud, 1944
Veillons au salut de l'Empire, Paris, Éditions de France, 1937
Lucien Bonaparte, Paris, Plon, 1939 — Prix Thiers de l'Académie française — Il y en eut une traduction espagnole : Barcelone, Juventud, 1942
La France et la mer, Paris, Flammarion, 1940
Lucien Bonaparte à Madrid, Paris, Grasset, 1951, Prix Paul Teissonnière de l'Académie française — Cet ouvrage fut préalablement publié en espagnol : Un Caballero en el Escorial, Madrid, Espasa Calpe, 1947
Mes années d'Espagne : 1940-1948, Paris, Plon, 1954
Napoléon et le Parlement ou, La dictature enchainée, Paris, Fayard, 1955
Hors du forum, Editions de Paris, Paris, 1957
L'Espagne du Siècle d'Or, Paris, Fayard, 1959
Pierre le Cruel : le vrai et le faux, Paris, Plon, 1961
Les princes de sang, illustré de planches hors-texte par Kostia Terechkovitch, Flammarion, 1962
Chronique de Charles le Mauvais, Paris, Berger-Levrault, 1963
Napoléon et les Israélites, Paris, Berger-Levrault, 1965
↑Henry Coston, L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN2-913044-47-6), p. 152.
Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, Éditions Albin Michel, , p. 116-118
Discours de François Piétri en mars 1933 au Trocadéro, que l'on trouve dans un recueil de discours que François Piétri a publiés dans son livre intitulé Hors du forum, éditions de Paris, 1er trimestre 1957
« François Piétri », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]