Activiste et propagandiste anarchiste, il est l'auteur de nombreux ouvrages et contribue à la création de plusieurs revues et associations internationales.
Biographie
Dès ses 16 ans, il est actif dans le mouvement anarchiste belge. Il participe notamment au Réveil syndicaliste[1] édité par les Groupes d'action syndicaliste et animé par Jean De Boë, Nicolas Lazarevitch et Ida Mett[2].
En , l'UACR fusionne avec une autre organisation libertaire, assouplit ses statuts et se rebaptise Union anarchiste (UA). Charles Ridel y voit un abandon des positions révolutionnaires et de classe[3]. Il participe alors à la fondation de la Fédération communiste libertaire (FCL, à ne pas confondre avec la FCL de 1953-1957), où il milite avec une bande d'amis – Félix Guyard, Charles Carpentier, Robert Léger – qui se surnomme elle-même « Les Moules-à-Gaufres »[4]. La FCL réintègre l'UA pendant le mouvement de grève de mai-juin 1936.
Charles Ridel y est actif, mais part s'engager dans la lutte révolutionnaire en Espagne dès . A son retour, il militera dans les « groupes d'usines » de l'UA.
Révolution sociale espagnole de 1936 et résistance
Dès l'annonce de la révolution espagnole, il part avec Charles Carpentier et participe à la fondation du Groupe international de la Colonne Durruti et combat sur le front d'Aragon. Il revient ensuite en France et lance une vaste campagne d'information en solidarité avec l'Espagne républicaine. Il publie ses Carnets de route dans Le Libertaire du [5].
Des divergences profondes, tant sur l'organisation (le rôle des groupes d'usines) que sur l'évaluation des événements en Espagne, lui font quitter l'Union anarchiste en [6].
Activement recherché les services de police[7], fin 1939, et après avoir tenté de partir de Marseille, il parvient par des réseaux militants à remonter jusqu’à Bruxelles où il est hébergé par Hem Day. Il embarque finalement à Anvers pour l’Argentine[8].
Il séjourne au Chili, puis gagne l’Afrique, où à Brazzaville, il s'engage, le , comme volontaire dans les Forces françaises libres. En , il se trouve à Beyrouth où il est détaché au service information de la France libre d’avril à . Il finit la guerre avec le grade d'adjudant[9].
Auteur libertaire
Démobilisé en , il travaille comme rédacteur au Dauphiné libéré à Grenoble.
Entre 1946 et 1950, il contribue régulièrement au Libertaire sous les pseudonymes de Damashki et Santiago Parane[10]. Il encourage la jeune génération plateformiste qui monte alors au sein de la Fédération anarchiste, autour de Georges Fontenis[11].
Au début des années 1950, il adhère aux Amis de la liberté, section française du Congrès pour la liberté de la culture, une organisation internationale d'intellectuels anti-totalitaires. En 1958, il crée la Commission internationale de liaison ouvrière, un réseau de libertaires et de syndicalistes révolutionnaires.
Il collabore à la presse libertaire et à la création de plusieurs revues comme Révision (1938) avec Marie-Louise Berneri, Aportes (1966-1972), Interrogations (1974-1979) qui se définit comme « une revue plus modeste qui répond à une grande ambition : étudier et analyser les problèmes de la société d’aujourd’hui suivant des critères libertaires ; aller plus loin parce que nous sommes au-delà de la simple réédition de nos classiques. Avoir et transmettre une information en marge des agences de propagande et du conformisme. Suivre et exploiter les expériences à caractère anarchiste dans le monde. Abandonner le terrain facile des certitudes et semer l’inquiétude puisque nous considérons les militants comme des adultes et que, de plus, nous respectons nos lecteurs. »[12].
Il est également l'auteur de nombreux ouvrages.
À la suite de la mort, en 1973, de sa compagne Eliane Casserini, il se suicide le [13].
Œuvres
Nous ne reprenons ici que les ouvrages en français[14].
Les anarchistes face à la technocratie, sous le pseud. S. Parane, Éditions du Libertaire, 1948.
Pourquoi et comment se bat la Hongrie ouvrière, Union des syndicalistes, 1956.
Présence du syndicalisme libertaire, préface de Roger Hagnauernon, Union des syndicalistes et de la Commission internationale de liaison ouvrière, 1960[15].
Mécanismes du pouvoir en Amérique latine, Éditions universitaires, 1967[16].
Techníque du contre-État : les guérillas en Amérique du Sud, P. Belfond, 1968[17].
L'Increvable anarchisme, Union générale d'éditions, 10-18 n°474, 1970[18], réédité aux Éditions Analis en 1988[19].
Autopsie de Péron : le bilan du péronisme, Liège, Duculot, 1974.
Esquisse du monde anarchiste d’hier, in Société et contre-société chez les anarchistes et les anti-autoritaires, CIRA, Genève, 1974[20].
La Révolution par l'État : une nouvelle classe dirigeante en Amérique latine, Payot, 1978[23]; coll. "Petite Bibliothèque Payot", 2015.
La chevauchée anonyme, [suivi de] Une attitude internationaliste devant la guerre : 1939-1941, Agone, Marseille, 2006, (ISBN978-2-7489-0055-2)[24],[25].
Michel Sahuc, Un regard noir. La mouvance anarchiste française au seuil de la Seconde Guerre mondiale et sous l'occupation nazie (1936-1945), Éditions du Monde libertaire, 2011. Notice de Georges Ubbiali, revue électronique Dissidences, 2011[34].
Charles Jacquier, Interrogations ou le passage de témoin, Réfractions, n°8, printemps 2002[35].
Christophe Patillon, La Chevauchée anonyme. Une attitude internationaliste devant la guerre (1939-1942), Le Monde diplomatique, [36].
Charles Jacquier, André Bösiger, Souvenirs d'un rebelle Marie et François Mayoux, Instituteurs pacifistes et syndicalistes, Mil neuf cent, 1994, vol.12, n°1[37].
Antoine Gimenez et les Giménologues, Les fils de la nuit. Souvenirs de la guerre d'Espagne, 2006, L'insomniaque et les Giménologues, biographie de Ridel/Mercier pp. 489-492.
↑Georges Ubbiali, Mercier Vega Louis. La chevauchée anonyme. Une attitude internationaliste devant la guerre (1939-1941), Marseille, Agone, 2006, revue électronique Dissidences, 2011, notice critique.