Giliana Berneri (ou Giliane Berneri), née à Florence (Italie) le et morte à Paris 7e le [1], est une doctoresse en médecine et militante communiste libertaire[2] française.
Elle vit avec Serge Ninn (Serge Senninger)[5] et milite au groupe Sacco et Vanzetti qui devient le groupe Kronstadt de la Fédération anarchiste. En 1948, le groupe comprenait « une vingtaine de militants et sympathisants appartenant à l’université, à la métallurgie, au bâtiment, aux milieux médicaux et hospitaliers, au livre et à l’enseignement »[6] dont Georg K. Glaser et André Prudhommeaux.
Au Quartier latin, son domicile figure sur la liste à surveiller établie par la police[2].
Elle est l’une des animatrices du Cercle libertaire des étudiants (CLE) qui organise des réunions avec des figures historiques comme André Prudhommeaux et avec des écrivains proches du mouvement libertaire comme Albert Camus.
À cette époque, elle participe à la rédaction du Libertaire[7].
Elle refuse, contrairement à son compagnon, de participer aux initiatives de Georges Fontenis et à la création d’une tendance clandestine dans la Fédération anarchiste, connue sous l'appellation Organisation Pensée Bataille, dont le nom a été choisi en référence à son père[2]. Leur objectif était de former une fraction communiste libertairepour s'opposer à la fraction individualiste qui bloque alors toute évolution de la FA (en l'empêchant de se structurer)[non neutre][8], de prendre le contrôle de la FA et d'en faire une organisation révolutionnaire disciplinée, matérialiste, avec une analyse marxienne du capitalisme, une ligne politique unique et défendant le syndicalisme et les luttes sociales[9].
Déçue par les querelles à l'intérieur du mouvement anarchiste français, elle cesse de militer. À la mort de sa mère en 1962 elle donne toutes les archives familiales au centre qui porte aujourd’hui le nom de sa mère en Italie.
On lui doit d'avoir popularisé les théories de Wilhelm Reich dans la presse libertaire[10].
Anecdote
À la première conférence anarchiste d'après-guerre, à Paris en 1948, un membre de la famille Berneri était présente dans les délégations française, italienne et britannique : Marie Louise représentait la Grande-Bretagne, sa sœur Giliana la France et sa mère Giovanna l'Italie.
Œuvres
Sur quelques cas de polynévrites par intoxication alimentaire accidentelle par des substances contenant du triorthocresyl phosphate, thèse, Médecine, Paris, 1946, (OCLC492982703).
Notes prises au cours de la conférence sur l'orientation professionnelle pratiquée par le service médical à la Chambre des métiers de Seine-et-Oise, Paris, , (OCLC458487350).
↑ abcd et eSylvain Boulouque, complété par Marianne Enckell et Rolf Dupuy, « BERNERI Giliana (ou Giliane), épouse Senninger », dans Dictionnaire des anarchistes, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
↑Cédric Guérin, Anarchisme français de 1950 à 1970, Mémoire de Maitrise en Histoire contemporaine sous la direction de Mr Vandenbussche, Villeneuve d’Ascq, Université Lille III, 2000, texte intégral, page 10.