Née Giovanna Caleffi et issue d'une famille nombreuse de paysans pauvres dont le père a émigré aux États-Unis, elle parvient à faire des études et est diplômée institutrice en 1915
En 1926, fuyant le fascisme de Mussolini, exilée en France avec son compagnon, elle s'installe en banlieue parisienne où elle vit dans la précarité. En 1933, grâce à un prêt de son père elle ouvre au 20 rue de Terre-Neuve à Paris un magasin de produits alimentaires italiens[5].
Après le départ de Camillo pour l’Espagne en , elle reste en France et ne se rend à Barcelone qu’en , après l’assassinat de son compagnon par des agents staliniens[6].
De retour en France, elle s'engage plus directement dans le mouvement anarchiste et apporte son aide aux compagnons italiens expulsés qui seront ensuite internés dans les camps de concentration français.
Elle crée le Comité Camillo Berneri et publie, en 1938, un recueil des textes de Camillo sous le titre Pensieri e battaglie qui est préfacé par Emma Goldman. Elle collabore également à la presse anarchiste italienne clandestine et à Solidarité Internationale Antifasciste[7].
Seconde Guerre mondiale
À la suite de l'occupation de la France par les nazis et de la collaboration des autorités de Vichy, elle est arrêtée, le , sur demande des autorités fasciste italiennes[8].
En , après avoir été emprisonnée durant trois mois à la prison de la Santé, elle est déportée en Allemagne où elle est détenue cinq mois avant d'être transférée de prison en prison jusqu'en Autriche[9].
Elle est ensuite extradée vers Italie, où elle est condamnée, le , au « domicilio coatto », dans la province d’Avellino, pour activités subversives à l’étranger[10].
Libérée quelque temps avant l'arrivée des alliés en Italie, elle entre dans la clandestinité, puis est de ceux qui reconstituent le mouvement anarchiste italien dès la fin de 1944.
Éditrice
Elle fonde, avec son nouveau compagnon Cesare Zaccaria qu'elle a rencontré en 1943, la Rivoluzione libertaria qui devient ensuite la revue Volontà[11]. Elle y publie des articles d’Ignazio Silone, Albert Camus[12], Louis Mercier-Vega. Elle écrit dans d’autres périodiques anarchistes et publie nombre d’ouvrages dans sa maison d’éditions RL / Collana Porro[10].
Auteure de la brochure La Société sans Etat, elle s'implique également dans une campagne en faveur du contrôle des naissances dont l'opuscule, Il controlla delle nascite publié en 1948, est saisi par les autorités. Lors du procès, en , pour « propagande contre la procréation », elle est acquittée[13].
Après la mort de sa fille Marie-Louise en 1949, elle crée en sa mémoire en 1951, une maison de vacances pour enfants[10].
Anecdote
À la première conférence anarchiste d'après-guerre, à Paris en 1948, un membre de la famille Berneri était présent dans les délégations française, italienne et britannique : Marie Louise représentait la Grande-Bretagne, sa sœur Giliana la France et sa mère Giovanna l'Italie.
The French Anarchist Movement, Volontà, , texte intégral.
Bibliographie
A. T. Lane, Biographical Dictionary of European Labor Leaders, Volume 1, Greenwood Press, 1995, page 83.
Martin K. Gay, Martin Gay, Encyclopedia of Political Anarchy, Abc-Clio Incorporated, 1999, extraits en ligne.
Claude Cantini, Pour une histoire sociale et antifasciste: contributions d'un autodidacte, Lausanne, Éditions d'En bas, Association pour l'étude de l'histoire du mouvement ouvrier (AEHMO), 1999, page 269.
Stanislao G. Pugliese, Bitter Spring: A Life of Ignazio Silone, MacMillan, 2008, page 198.