Le catalogue des œuvres d'Hector Berlioz présente certaines difficultés de numérotation, et même de classement. En effet la plupart de ses œuvres échappent aux catégories traditionnellement établies, que ce soit en fonction du genre (symphonie, opéra, œuvre scénique ou œuvre de concert) ou des effectifs employés (orchestres — que Berlioz fait évoluer de manière déterminante — ensembles parfois augmentés par la présence de chœurs, de chanteurs ou d'instruments solistes — sans jamais revenir à la forme du Concerto classique).
Le compositeur a encore compliqué la tâche des futurs archivistes en modifiant à plusieurs reprises la numérotation de ses partitions répertoriées. Ainsi une pièce peut avoir été publiée puis retirée du catalogue pour être intégrée dans une composition plus vaste. Les numéros d'œuvres, attribués au moment de l'édition en partition, ne respectent pas l'ordre chronologique de composition, même lorsqu'une partition paraît longtemps après son achèvement. Les grandes œuvres sont longtemps retravaillées, corrigées ou retouchées. Certaines pièces existent encore sous plusieurs versions, les mélodies en particulier.
De toute évidence, Berlioz préférait donner des titres à ses grandes partitions plutôt que des numéros. La Symphonie fantastique, op. 14 est bien la première symphonie du compositeur, mais n'est jamais désignée comme Symphonie no 1, comme le sont la Symphonie no 1 de Brahms (op. 68) ou la Symphonie no 1 de Roussel qui porte cependant un titre (« Le Poème de la forêt », op. 7).
Cet article s'attache à donner un tableau complet des œuvres de Berlioz, tant musicales que littéraires, de manière simple tout en tenant compte de ses évolutions et de ses modifications.
Catalogue par n° d'opus
Les dates indiquées sont celles de la publication. L'attribution définitive des numéros d'œuvres est établie par le compositeur en 1852, et complétée avec la composition et la publication des partitions qui suivent L'Enfance du Christ.
[Opus 1] : Huit scènes de Faust (1829) (abandonné pour devenir La Damnation de Faust)
pour solistes, chœurs et orchestre. créée dans l'église de Saint-Roch à Paris le sous la direction d'Henri Valentino, version révisée créée à Saint-Eustache le sous la direction de Berlioz, publiée en 1993 par Hugh Macdonald.
1. Chant de la fête de Pâques, 2. Paysans sous les tilleuls, danses et chants, 3. Concert de Sylphes, 4. Écot de joyeux compagnons, histoire d'un rat, 5. Chanson de Méphistophélès, histoire d'une puce, 6. Le roi de Thulé : chanson gothique, 7. Romance de Marguerite, chœur des soldats, 8. Sérénade de Méphistophélès. repris dans La Damnation de Faust.
mélologue en six parties sur des textes du compositeur, pour récitant, solistes, chœurs et orchestre. créé au Conservatoire le sous la direction de François-Antoine Habeneck. publié en 1833 (H 55A), puis en 1855 (H 55B). 1. Le pêcheur, ballade d'après Goethe (1827) 2. Chœur des ombres (adapté de H 36) 3. Chanson de brigands (probablement adapté de H 34) 4. Chant de bonheur (adapté de H 25) 5. La harpe éolienne, souvenirs (adapté de H 25) 6. Fantaisie sur la Tempête de Shakespeare (reprise de H 52)
56
Méditation religieuse
Musique chorale
1831
d'après Thomas Moore, traduit par Louise Swanton-Belloc, pour chœur et septuor d'instruments à vent (H 56A, perdu) version pour chœur et orchestre en 1848 (H 56B) intégré à Tristia.
57
Chœur
Musique chorale
1831
sur un texte de Berlioz. perdu.
58
Chœur d'anges
Musique chorale
1831
sur un texte inconnu. perdu.
59
Quartetto e coro dei maggi
Musique chorale
1832
sur un texte anonyme, pour chœur et orchestre. publié en 1902.
sur un poème des Orientales de Victor Hugo, pour chant et piano, publié en 1904 (H 60A). révision de 1832, publiée en 1904 (H 60B). version pour chant, violoncelle et piano, créée au Conservatoire le , publiée en 1833 (H 60C). version pour soprano et orchestre, créée au Conservatoire le , perdue (H 60D). version pour contralto ou mezzo-soprano et orchestre, en mi majeur, créée à Londres le , publiée en 1849 (H 60E). version pour contralto ou mezzo-soprano et orchestre, en ré majeur (H 60F).
61
Le Dernier Jour du monde
Oratorio
1832
sur un texte d'Humbert Ferrand. inachevé.
62
Cahier d'esquisses
1832 à 1836
63
La Chasse de Lützow
Mélodies
1833
arrangement d'après Carl Maria von Weber sur un texte de Karl Theodor Körner, pour chœur d'hommes, cordes et piano. créé à l'Hôtel de l'Europe littéraire, le . perdu.
64
Sur les Alpes, quel délice ! (ou Le chasseur des chamois)
Mélodies
1833
d'après Félix Huber, pour chœur d'hommes et cordes. créé à l'Hôtel de l'Europe littéraire, le . perdu.
sur un texte d'Auguste Brizeux (Le jeune paysan breton). Le Paysan breton, pour chant, violon et piano, créé au Conservatoire, le , publié en 1904 (H 65A). Le Jeune Pâtre breton, version pour soprano et orchestre (H 65B). version pour ténor, cor et piano, publiée en 1835 (H 65C). version pour mezzo-soprano ou ténor et orchestre (1835, créé au Conservatoire, le , publiée en 1839 (H 65D).
66
Romance de Marie Tudor
Mélodies
1833
d'après Victor Hugo, pour chant et piano, créée au Conservatoire, le . perdu.
67
19 (no 2)
Les champs
Mélodies
1833
romance sur un texte de Béranger. pour chant et piano, publiée en 1834 (H 67A). version pour ténor et piano, publiée en 1850 (H 67B).
symphonie concertante avec alto principal, d'après le Childe Harold’s Pilgrimage de Byron, créée au Conservatoire le , réduction pour piano par Franz Liszt publiée en 1836, partition d'orchestre publiée en 1848. 1. Harold aux montagnes 2. Marche des pèlerins chantant la prière du soir 3. Sérénade d'un montagnard des Abruzzes à sa maîtresse 4. Orgie de brigands
ballade sur un poème de Victor Hugo. pour quatuor vocal masculin et orchestre, créée au Conservatoire, le (H 69A, perdue). version pour chœur mixte et orchestre en 1838, créée au Conservatoire, le (H 69B, perdue). version pour triple chœur et orchestre en 1850, créée dans la Salle Ste-Cécile, le (H 69C).
70
Je crois en vous
Mélodies
1834
romance sur un poème de Léon Guérin, pour chant et piano. intégré dans Benvenuto Cellini.
71
13 (no 5)
Le chant des Bretons
Mélodies
1835
sur un poème de Brizeux. pour ténor, chœur d'hommes et piano (H 71A). version revue en 1850 (H 71B).
72
Fête musicale funèbre
Musique symphonique
1835
pour orchestre. perdue.
73
Chansonnette
Mélodies
1835
sur un poème de Léon de Wailly, pour chant et piano publiée en 1974. intégrée dans Benvenuto Cellini.
créé aux Invalides le , sous la direction de Habeneck. 1. Requiem et Kyrie. Introït 2. Dies iræ 3. Quid sum miser 4. Rex tremendæ majestatis 5. Quærens me 6. Lacrimosa 7. Offertorium 8. Hostias 9. Sanctus 10. Agnus dei
symphonie dramatique en quatre parties d'après la tragédie de Shakespeare, dédiée à Niccolò Paganini, créée le au Conservatoire de Paris sous la direction de Berlioz. I. Introduction. Combats. Tumulte. Intervention du Prince. Prologue II. Roméo seul. Tristesse. Bruits lointains de concert et de bal. Grande fête chez Capulet III. Nuit sereine. Scène d'amour. La Reine Mab, ou la fée des songes (Scherzo) IV. Convoi funèbre de Juliette. Roméo au tombeau des Capulets. Invocation. Réveil de Juliette. Joie délirante, désespoir, dernières angoisses et mort de deux amants. Final : Récitatif et Air du Père Laurence. Serment de réconciliation
créée le pour chœur et harmonie militaire (H 80A). pour chœur et orchestre (H 80B). version pour chœur et piano (1848, H 80C) I. Marche funèbre II. 'Oraison funèbre III. Apothéose (Texte d'Antony Deschamps)
sur un poème d'Auguste Barbier, pour chœur et orchestre, créé le au Festival de l'Industrie. Partition chant-piano publiée en 1849, partition d'orchestre publiée en 1851.
H 101A : La Tour de Nice, ouverture de concert (1844, créée le au Cirque Olympique)
H 101B : Le Corsaire, révision de l'ouverture précédente (1851, créée à Brunswick le , publiée comme Œuvre 21 en 1854)
H 102 : Scène de la comédie d'Hamlet (1844, perdue)
H 103 : Marche funèbre pour la dernière scène d'Hamlet, pour chœur sans paroles et orchestre (1844, publiée comme Œuvre 18, no.3 en 1852)
H 104A : Le Chasseur danois, mélodie sur un poème d'Adolphe de Leuven, pour baryton et piano (1844, publiée la même année, créée à Prague le )
H 104B : Le Chasseur danois, version pour baryton et orchestre (1844, piano-chant publié en 1845, créée à Vienne le , partition d'orchestre publiée en 1903)
H 105 : Marche marocaine, orchestration d'une marche de Léopold de Meyer (1845, créée le au Cirque Olympique, publiée en 1846)
H 106 : Le Vent gémit, feuillet d'album
H 107A : Zaïde, boléro sur un poème de Roger de Beauvoir, pour chant et piano (1845, publié en 1904)
H 107B : Zaïde, version pour chant et orchestre (1845, créée à Vienne, le , publiée comme Œuvre 19, no.2 en 1850, partition d'orchestre publiée en 1903)
H 108 : Marche d’Isly, orchestration d'une marche de Léopold de Meyer (1845, le manuscrit retrouvé n'est pas de la main de Berlioz)
H 109 : Marche de Rákóczy pour orchestre (1845, créée à Budapest, le , intégré avec une coda revue dans H 111 La Damnation de Faust)
H 110 : Le Chant des chemins de fer, sur un poème de Jules Janin, pour ténor, chœurs et orchestre (1846, créé à Lille, le , chant-piano publié comme Œuvre 19, no.3 en 1850, partition d'orchestre publiée en 1903)
H 111 : La Damnation de Faust, légende dramatique d'après Goethe traduit par Gérard de Nerval, textes d'Almire Gandonnière et Berlioz (1846, créé à l'Opéra-comique le , publié comme Œuvre 24 en 1854)
H 112 : Prière du matin, chœur d’enfants sur un poème d'Alphonse de Lamartine (1846, publié en 1848)
H 113 : Le Trébuchet, scherzo sur un poème d'Antoine de Bertin et Émile Deschamps, pour soliste, chœur et piano (1846, publié comme Œuvre 13, no.3 en 1850)
H 114 : Nessun maggior piacere, feuillet d'album d'après Dante Alighieri (1847, publié en 1904)
H 115 : Chant du départ, arrangement d'après Méhul (1848, perdu)
H 116 : Mourons pour la patrie, arrangement d'après Rouget de Lisle (1848, perdu)
H 117 : La Menace des Francs, marche et chœur — texte anonyme (1848, créé le , Salle Ste-Cécile, piano-chant publié comme Œuvre 20, no.1 en 1849, partition d'orchestre publiée en 1851)
H 118 : Te Deum, pour ténor soliste, double chœur, chœur d'enfants, orgues et orchestre
Te deum laudamus : Hymne
Tibi omnes : Hymne
[Prélude, retiré de la publication par le compositeur]
Dignare, prière
Christe, rex gloriæ. Hymne
Te ergo quæsumus. Prière
Judex crederis. Hymne et prière
Marche pour la présentation des drapeaux
( – , dédié à son Altesse Royale Monseigneur le Prince Albert, chœurs d'enfants ajoutés en 1852, créé le
à St-Eustache, publié comme Œuvre 22 la même année)
(piano-chant publié comme Œuvre 19 en 1850, partition d'orchestre publiée en 1903)
H 122 : Chant des chérubins, arrangement pour chœur d'après Dmitri Bortniansky (1850, créé le , Salle Ste-Cécile, publié en 1851)
H 123 : Pater noster, arrangement pour chœur d'après Bortniansky (1850-1851, créé le , Salle Ste-Cécile, publié en 1851)
H 124 : Fleur des landes, pour chant, piano et instruments obligato
Le matin : romance
Petit oiseau : chanson de paysan
Le Trébuchet : scherzo
Le jeune pâtre breton
Le chant des Bretons
reprend cinq mélodies de H 125, H 126, H 113, H 65C et H 71B
(publié comme Œuvre 13 en 1850)
H 125 : Le matin, romance sur un poème d'Adolphe de Bouclon (publié comme Œuvre 13, no.1 en 1850)
H 126 : Petit oiseau, chanson de paysan sur un poème d'Adolphe de Bouclon (publié comme Œuvre 13, no. en 1850)
H 127 : Feuillet d'album pour Edouard Silas
H 128 : La fuite en Égypte, « Mystère en style ancien » sur un texte de Berlioz (1850)
Ouverture
L’adieu des bergers
Le repos de la Sainte Famille, légende et pantomime
(attribué à « Pierre Ducré » lors de la création, Salle Ste-Cécile, le , intégré à H 130 L’enfance du Christ)
H 129 : L’Impériale, cantate sur un poème du capitaine Lafont, pour double chœur et orchestre (1854, créée au Palais de l’Industrie le , publiée comme Œuvre 26 en 1856)
( – , par la suite divisé en deux parties : La prise de Troie et Les Troyens à Carthage, pour la création de la seconde partie, précédée du Prologue des Troyens à Carthage le , piano-chant publié en 1863 — partition d'orchestre publiée par Hugh Macdonald en 1969)
H 133B : Marche troyenne pour orchestre (1864, publiée en 1865)
H 134 : Plaisir d’amour, arrangement d'après Martini pour chant et orchestre (1859, créé au Theater der Stadt de Baden-Baden le , publié la même année)
H 135 : Hymne pour la consécration du nouveau tabernacle, pour chœur et orgue ou piano (1859, publié la même année)
H 136 : Le Roi des aulnes, orchestration de la mélodie de Schubert (1860, créé au Theater der Stadt de Baden-Baden le , publié la même année)
H 137A : Le temple universel, sur un poème de Jean-François Vaudin, pour double chœur et orgues (1861, publié comme Œuvre 28 en 1861)
H 137B : Le temple universel, version pour chœur d'hommes sans accompagnement (1867, publié en 1868)
H 138 : Béatrice et Bénédict, opéra-comique en deux actes, livret de Berlioz d'après Shakespeare (1860–62, créé au Theater der Stadt de Baden-Baden le , piano-chant publié en 1892, partition d'orchestre publiée en 1907)
H 139 : 32 Mélodies publiées en 1863
1-6 : Les nuits d’été
Villanelle, H 82A
Le spectre de la rose, réduction H 83B
Sur les lagunes : lamento, H 84
Absence, H 85
Au cimetière : clair de lune, H 86
L’île inconnue : barcarolle, H 87A
7-15 : Irlande, H 38
Le Coucher du soleil, H 39
Hélène, H 40A
Chant guerrier, H 41
La belle voyageuse : ballade, H 42
Chanson à boire, H 43
Chant sacré, H 44A
L’origine de la harpe : ballade, H 45
Adieu Bessy : romance anglaise et française, H 46A