Le compositeur avait dû réaliser les copies de toutes les parties d’orchestre[11]. L'exécution de sa cantate fut gâchée, par la faute du chef d'orchestre Nathan Bloc qui, « en prenant un mauvais tempo pour le motif de trombone », imposa « au concert une conclusion passablement terne[12] ».
Kreutzer et Le Sueur se querellent encore au sujet de Berlioz, qui rapporte leurs propos dans ses Mémoires : « Poussé à bout par mon maître, il finit par lui répondre sans déguiser sa mauvaise humeur. « Eh ! pardieu ! que deviendrions-nous si nous aidions ainsi les jeunes gens ?… » Il eut au moins de la franchise[13] ».
Berlioz réalise une seconde version, intitulée Le Triomphe de Napoléon, pour chœur d'hommes et orchestre d'harmonie en juillet 1833[14], seule partition pour orchestre d'harmonie avec la Symphonie funèbre et triomphale[15]. Les exécutions, prévues pour le 28 juillet place Vendôme et pour le 9 août à l'Opéra, seront annulées malgré une répétition par Habeneck le 22 juillet[14].
Pierre Citron présente le jeune compositeur ainsi : « Révolte, liberté, ces idées apparaissent à de nombreuses reprises dans l'œuvre de Berlioz ; elles éclatent ou affleurent donc souvent dans ses Mémoires. Dès 1826, La Révolution grecque, « scène héroïque à grands chœurs et à grand orchestre », est un hommage aux combattants d'une guerre de libération. En 1827 et 1828, il commence à écrire son opéra des Francs-juges, où éclate la lutte contre la tyrannie [17] ».
Berlioz ne connaissait pas encore l'œuvre de Beethoven[18], et « la marque de Lesueur et Spontini est sensible dans cette vigoureuse œuvre de jeunesse[19] ». La Messe solennelle et la Scène héroïque sont « les plus anciennes compositions complètes qui survivent[20] » et le meilleur témoignage musical des « années de formation » de Berlioz[21].
Discographie
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David Cairns (trad. de l'anglais), Hector Berlioz. La formation d'un artiste (1803-1832), Paris, Fayard, , 710 p. (ISBN2-213-61249-8), traduit par Dennis Collins,