Le crochet, aussi appelé crosse ou hameçon selon sa forme et position, est un diacritique attaché à plusieurs lettres ou symboles. Il a la forme d’un crochet ou d’un hameçon et peut être rattaché à la partie supérieure d’une lettre ou à sa partie inférieure. Sa forme provient de lettres ornées dont certaines terminaisons finissent en crochet. Selon sa position et son orientation, on peut l’appeler de différentes façons. Si le crochet est attaché au-dessus de la lettre, il peut être appelé crosse. S’il est attaché au-dessous de la lettre, lorsqu’il est tourné à gauche il est appelé hameçon ou hameçon palatal, lorsqu’il est tourné à droite il est appelé hameçon rétroflexe.[réf. nécessaire] Dans l’alphabet cyrillique, le crochet peut aussi être attaché à la partie médiane du fût d’une lettre ; celui-ci s’il rattache à partir d’un trait perpendiculaire au fût pour terminer comme un hameçon.
Le crochet est historiquement une ornementation permettant de produire des lettres ornées dans un but esthétique. Ces ornements ne changent pas le sens des lettres qu’il modifie. C’est par nécessité de nouvelles lettres que cet ornement est devenu un signe diacritique. La lettre J est une des premières latines à apparaitre grâce à cet ornement, elle n’était au départ qu’une variante de la lettre I.
Utilisation
Plusieurs lettres des alphabets latins ou cyrilliques utilisent un crochet. L’alphabet phonétique international utilisent beaucoup de lettres à crochet, où ceux-ci sont des crosses, des hameçons palataux ou des hameçons rétroflexe ; et plusieurs langues utilisent ces symboles comme lettres avec la même valeur phonétique. Les lettres J ou Eng (Ŋ) peuvent être considérées comme des lettres à crochet, mais ne le sont pas traditionnellement.
En 1927, les symboles avec hameçon rétroflexe ʈ, ɖ, ɳ, ɭ, ɽ, ʂ, ʐ sont adoptés dans l’Alphabet phonétique international. En 1928, le nouvel Alphabet international africain adopte la lettre crossée ɓ et l’Alphabet phonétique international adopte cette même lettre comme symbole ainsi que les symboles crossées ɗ, ɠ, ƥ, ƭ, ƙ. Les lettres avec hameçon ɖ et ƒ sont aussi adoptées dans l’Alphabet international africain.
En 1938, les lettres crossées ɓ, ɗ, ƙ sont adoptées dans l’orthographe haoussa, remplaçant les lettres pointées ḅ, ḍ, ḳ. Les lettres crossées ɓ, ɗ, ƙ ƴ sont par la suite aussi adoptées dans l’orthographe peul, notamment au Niger. Durant la Réunion d’un groupe d’experts pour l’unification des alphabets des langues nationales organisée par l’Unesco en 1966, la lettre ƴ est aussi adoptée pour l’orthographe du haoussa.
Depuis 1976, les voyelles avec hameçon rétroflexe sont obsolètes[1], le crochet rhotique ‹ ˞ › étant recommandé à sa place depuis 1989[2], et les consonnes avec hameçon palatal sont obsolètes la lettre modificatrice J ‹ ʲ › étant recommandé à sa place[3].
↑(en) J. C. W., « The Association’s Alphabet », Journal of the International Phonetic Association, vol. 6, no 1, , p. 2‒3 (DOI10.1017/S0025100300001420)
↑ ab et cPeter Constable (Microsoft), Revised Proposal to Encode Phonetic Symbols with Retroflex Hook in the UCS, 2004-02-01. (copie en ligne)
↑Peter Constable (Microsoft), Revised Proposal to Encode Phonetic Symbols with Palatal Hook in the UCS, 2004-02-01. copie en ligne
Bibliographie
(en) « Hausa orthography », Africa, International African Institute, vol. 11, no 4, , p. 505–507 (DOI10.1017/S000197200005453X)