Le cinéma allemand est l'un des cinémas nationaux à l'histoire la plus prestigieuse. La création cinématographique en Allemagne a fortement été marquée par les ruptures politiques et sociologiques qu'a connues le pays. Les deux guerres mondiales et la séparation en deux États distincts (RFA et RDA) appartenant à des groupes antagonistes (OTAN et pacte de Varsovie, capitalisme et communisme) l'ont influencée au plus haut point. On doit citer en particulier le rôle normalisateur que jouèrent les sociétés ou organismes cinématographiques, particulièrement la UFA (Universum Film AG) et la DEFA (Deutsche Film AG).
Origines (1895-1905)
En 1895, les frères Max et Emil Skladanowsky présentent publiquement des images photographiques animées au Wintergarten grâce à leur bioscope (un système de caméras et appareils de projection jumeaux, utilisant deux bandes distinctes d'images, enregistrées puis projetées alternativement) dès le 1er novembre, trois ans après la première projection sur grand écran d'Émile Reynaud, mais plus d'un mois avant la première démonstration publique des frères Lumière (les précédentes ayant eu lieu dans un cadre privé). Wim Wenders leur a consacré le film Les Lumière de Berlin (Die Gebrüder Skladanowsky), sorti en 1995.
Outre les frères Skladanowsky, d'autres personnalités allemandes ont participé à l'éclosion du cinéma comme les Berlinois Oskar Messter et Max Gliewe, qui ont été les premiers à utiliser la croix de Malte dans un projecteur, ou encore Guido Seeber, qui a été le premier directeur de la photographie du cinéma allemand.
Les débuts de l’industrie cinématographique (1905-1918)
Très tôt, le Kaiser s'intéresse à ce nouveau médium et fait réaliser des films pour son propre compte, ouvrant la voie à l'utilisation politique du cinéma.
Cette vocation connaît un nouvel essor pendant la Première Guerre mondiale, notamment lorsque la UFA est créée afin de contrer la propagande anti-allemande lancée par les États-Unis qui viennent d'entrer en guerre. Après des années d'hésitation et la réalisation des premiers films phares comme L'Étudiant de Prague de Stellan Rye et Paul Wegener (1913), la production allemande se développe considérablement durant cette période, tant sur le plan commercial que sur le plan artistique, à travers les comédies d'Ernst Lubitsch, les drames de Rudolf Biebrach, les films à caractère historique de Carl Froelich, les films d'aventures de Harry Piel ou les films de science-fiction d'Otto Rippert, qui préfigurent le style expressionniste.
Au lendemain de la guerre, les difficultés économiques amènent l'État allemand à vendre sa participation dans la UFA à la Deutsche Bank. Cette privatisation marquera un changement de cap majeur puisque l'industrie cinématographique allemande aura désormais pour objectif de produire des films de qualité pouvant être exportés. Le septième art germanique devient alors le miroir d'une époque tourmentée, où le chômage et l'inflation constituent le quotidien d'une grande part de la population, c'est l'émergence des Aufklärungsfilme, les films d'éducation sexuelle.
Une bonne partie de ces films flirtent en fait avec la pornographie sous prétexte pédagogique. Des manifestations populaires sont organisées pour protester dans toute l'Allemagne et des actions juridiques sont entreprises. Après avoir envisagé une nationalisation, c'est finalement une loi de censure nationale qui est adoptée en mai 1920. Dans les faits, elle interdit seulement l'accès au cinéma aux enfants de moins de 12 ans et le limite à des films ayant obtenu un certificat spécial pour les adolescents jusqu'à 18 ans. Aucun film ne peut cependant être interdit à cause de son contenu.
L'expressionnisme cinématographique utilise les ressorts de l'expressionnisme pictural et en accentue les traits les plus caractéristiques comme le primat donné à l'émotion, la recherche de la plus grande expressivité, la représentation outrée ou déformée du monde, l'irruption du fantastique dans le réel ou encore la confusion entre le cauchemar et la réalité. Dès 1926, le critique allemand Rudolf Kurtz l'analyse comme un mode de représentation ou simplement un procédé stylistique qui consiste à créer une certaine atmosphère (Stimmung) permettant de rendre visibles les rapports cachés entre les objets.
Le cinéma allemand met alors en scène l'imaginaire avec une audace surprenante et parfois des budgets pharaoniques (Metropolis). C'est l'époque où règne ce que la critique d'origine allemande Lotte Eisner appellera l'« écran démoniaque » (Die dämonische Leinwand), renvoyant ainsi l'expressionnisme cinématographique à certains thèmes ambigus et sombres du romantisme allemand. Un autre critique d'origine allemande, Siegfried Kracauer, montrera combien ce style de cinéma aura révélé les dispositions psychologiques de la société allemande, déchirée entre son désir d'émancipation et son besoin d'autorité après la défaite de 1918, dont le nazisme sut profiter (cf. De Caligari à Hitler).
La Nouvelle Objectivité et le cinéma expérimental
En marge de l'expressionnisme, il existe néanmoins d'autres courants cinématographiques qui se veulent plus réalistes ou, au contraire, plus avant-gardistes.
En réaction contre l'expressionnisme, s'inscrivent en particulier le courant du film de chambre (Kammerspiel), qui relève du naturalisme social comme les films de Paul Leni et Leopold Jessner (Escalier de service), et surtout le courant résolument réaliste du film de rue (Strassenfilm), proche du mouvement artistique de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit), qui s'exprime à travers les œuvres de Georg Wilhelm Pabst (La Rue sans joie, Loulou, L'Opéra de quat'sous), de Bruno Rahn (La Tragédie de la rue) ou de Phil Jutzi(Sur le pavé de Berlin). Ce dernier courant cherche à décrire et à comprendre la réalité sociale en s'attachant notamment aux rapports entre les différentes classes de la société. Il traite aussi de sujets en rapport avec la morale et jugés scandaleux à l'époque comme la sexualité, l'avortement, la prostitution, l'homosexualité et la toxicomanie.
Dans les années 1920, les principaux grands studios allemands sont alors Babelsberg près de Berlin (voir également le studio Prana Film, spécialisé dans la production de films ésotériques) et Geiselgasteig (aujourd'hui les Bavariastudios) à Munich. À cela, s'ajoute un important système de production autour de la UFA qui permet au cinéma allemand de rivaliser avec le cinéma américain pour occuper la première place au monde.
Le prestige du cinéma allemand est tel que, dès la seconde moitié des années 1920, des cinéastes allemands sont invités par les grands studios américains à venir travailler aux États-Unis. Des personnalités aussi importantes que Friedrich Wilhelm Murnau, Paul Leni, Wilhelm Dieterle ou Karl Freund quittent alors l'Allemagne pour les États-Unis.
Dès l'arrivée au pouvoir des nazis, le style de la production change du tout au tout. Plus d'un millier de personnes travaillant dans les métiers du cinéma choisissent l'émigration ou y sont contraintes. Le cinéma allemand, qui a tenu tête à l'industrie hollywoodienne jusqu'à l'avènement du cinéma parlant, se voit privé de grandes personnalités parties à l'étranger, dont les réalisateurs Fritz Lang, Robert Wiene, Henrik Galeen ou, plus tard, Detlef Sierck (le futur Douglas Sirk), le chef opérateur Eugen Schüfftan et les acteurs Fritz Kortner, Peter Lorre, Conrad Veidt ou, plus tard, Brigitte Helm. En raison de la politique d’aryanisation du cinéma menée par le régime nazi, les Juifs ne peuvent plus exercer leur métier en Allemagne[1] et des valeurs montantes du cinéma allemand, comme Kurt Bernhardt, Robert Siodmak ou Max Ophüls, sont ainsi contraintes à l'exil. Certains artistes qui ne peuvent fuir, comme Kurt Gerron, seront tués dans les camps de concentration.
La loi nationale-socialiste sur le cinéma est votée le . Tous les scénarios sont contrôlés par un Reichsfilmdramaturg (censeur cinématographique du Reich) afin de vérifier leur conformité avec la doctrine nazie. Une fois le film terminé, il est soumis à un comité de censure issu du ministère de la Propagande. Cette procédure de contrôle s'applique également aux films étrangers.
Le régime nazi développe à l'instar du régime soviétique un cinéma de propagande en y mettant de grands moyens. Ce cinéma est vite dominé par la figure de Leni Riefenstahl. Dès 1934, elle filme le congrès de Nuremberg dans Le Triomphe de la volonté (Triumph des Willens), considéré comme le plus grand film de propagande de l'Histoire. Par la suite, elle magnifie les Jeux olympiques de 1936 à Berlin dans Les Dieux du stade (Olympia), inventant par là même de nouvelles techniques de cadrage et de montage qui influenceront de nombreux réalisateurs plus tard. D'autres cinéastes allemands de l'époque s'exercent avec un certain talent au cinéma de propagande comme Hans Steinhoff, le réalisateur du célèbre Jeune Hitlérien Quex (Hitlerjunge Quex, 1933), Veit Harlan, Karl Ritter ou encore Hans Bertram.
En dehors de quelques films phares, la production des films de propagande ne rencontre guère de succès auprès des spectateurs. Cherchant à distiller le message nazi dans des films grand public, le régime favorise la réalisation de films à caractère historique tels que La Jeune Fille Jeanne (Das Mädchen Johanna) de Gustav Ucicky (1935), qui donne à voir sous les traits d'une Jeanne d'Arc guidant un peuple désespéré une allégorie d'Hitler. De grandes figures de la culture ou de la science allemande sont célébrées à des fins de propagande comme dans La Lutte héroïque (Robert Koch, der Bekämpfer des Todes) de Hans Steinhoff (1939). L'essentiel de la production est néanmoins constitué par des films d'apparence légère à l'image de ceux de Willi Forst (Mazurka), de Herbert Maisch (La Valse du roi) et de Karl Hartl (On a tué Sherlock Holmes).
Pendant la Guerre, la production cinématographique se partage entre des films de propagande comme Le Juif Süss (Jud Süß) de Veit Harlan (1940), des films de divertissement comme Les Aventures fantastiques du baron Münchhausen (Münchhausen) de Josef von Baky (1943) ou Ce diable de garçon (Die Feuerzangenbowle) de Helmut Weiss (1944) et des films à caractère historique se situant entre le divertissement et la propagande comme ceux consacrés à Frédéric le Grand (avec régulièrement Otto Gebühr dans le rôle principal). C'est au plus fort de la Guerre que les plus grosses productions allemandes sont tournées à l'exemple de La Ville dorée (1942) ou de Kolberg (1944) de Veit Harlan. Les grandes fresques historiques ou les films de pure propagande comme Le Juif éternel (Der ewige Jude, 1940) de Fritz Hippler ou Retour au foyer (Heimkehr, 1941) de Gustav Ucicky laissent parfois la place à des histoires d’amour réalisées pour la première fois en couleur grâce à la technique allemande de l'Agfacolor (Frauen sind doch bessere Diplomaten de Georg Jacoby, 1941), ce qui permet au public d’échapper à la tristesse du quotidien et d'oublier l’horreur des bombardements.
Entre 1943 et 1944, au plus fort des bombardements alliés, le nombre de spectateurs dépasse pour la première fois le milliard, ce qui fait du cinéma allemand le deuxième au monde, après le cinéma américain. Les plus grands succès du cinéma allemand pendant la Guerre appartiennent au genre de la romance :
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le cinéma allemand est dépassé en qualité comme en quantité par les productions françaises et italiennes. Il mettra plusieurs années à se relever à la fois de l'émigration de quelques grandes personnalités et des conséquences de la défaite de 1945. Parmi les nombreux exilés germanophones à Hollywood, après les deux grandes vagues d'émigration datant de l'époque du muet et de la période nazie, ce sont notamment des réalisateurs d'origine autrichienne tels que Fritz Lang (avant son retour en Allemagne, en 1956), Otto Preminger et Billy Wilder qui triomphent de l'autre côté de l'Atlantique.
Après la partition, c'est le cinéma est-allemand qui demeure le plus actif. Les autorités soviétiques relancent rapidement le cinéma en RDA, profitant du retour de quelques émigrés et l'exploitation des studios de Babelsberg, où est tourné le premier film allemand d'après la défaite, Les Assassins sont parmi nous (Staudte, 1946). L'État détient le monopole de la production cinématographique à travers la Deutsche Film Aktiengesellschaft (DEFA) et jusqu'aux années 1950 produit des films marqués par les thématiques de l'antifascisme et de la reconstruction. La DEFA connaît alors plusieurs succès, comme Quelque part dans Berlin (Lamprecht, 1946) ainsi que Mariage dans l'ombre (1947) et Les Quadrilles multicolores (1949), tous deux réalisés par Kurt Maetzig.
Films critiques envers le régime : Spur der Steine (La Trace des pierres) de Frank Beyer, Denk bloß nicht, ich heule (Va pas croire que je chiale), Das Kaninchen bin ich (C'est moi le lapin).
Films pour enfants (Kinderfilme) et films de "contes de fée" (Märchenfilme) : ils représentent jusqu'à un quart de la production de la DEFA. En 1953, L'Histoire du petit Muck (Wolfgang Staudte) connaît un succès international.
Autres films, qui entrent dans des catégories spécifiques à la RDA, "films du présent" (Gegenwartsfilme) sur des sujets de société contemporains, "films du quotidien" (Alltagsfilme) qui ont une approche plus documentaire : La Légende de Paul et Paula de Heiner Carow (1973), un film romantique, sur un scénario d'Ulrich Plentzdorf et avec une musique des Puhdys. Le film est très influencé par la mode « Flower Power » et l'esprit de liberté des années 1970 et va à contre-courant de ce qui se faisait à l'époque. Il a d'ailleurs été interdit après que les acteurs principaux furent partis à l'Ouest. Il est aujourd'hui considéré comme un film culte en Allemagne : une rue à Berlin porte le nom de « Paul und Paula ».
À côté du cinéma de fiction, la RDA est particulièrement réputée pour son école documentaire, notamment à partir des années 1960. Volker Koepp, Jürgen Böttcher, ainsi que Barbara et Winfried Junge, avec leur projet au long cours Die Kinder von Golzow (1961-2007), sont des observateurs attentifs et exigeants de le réalité est-allemande. La vitalité du genre dans le pays concourt à la création du Festival du film documentaire de Leipzig.
Dans la zone d'occupation alliée, les fonctions de production, distribution et projection sont strictement séparées. Censée officiellement préserver la démocratie dans une perspective de dénazification, cette fragmentation permet également d'empêcher l'émergence d'un concurrent international sérieux. Placée sous la responsabilité de l’Office of War Information (Bureau de l'Information de Guerre), la politique cinématographique se donne pour objectif de culpabiliser et de rééduquer les Allemands. Ainsi des documentaires sur les camps de concentration sont diffusés ainsi que les actualités anglo-américaines (Welt im Film). Plus attirés par les fictions et le divertissement pour fuir le quotidien dans un pays en ruine, les Allemands se tournent donc vers le cinéma américain, provoquant l'effondrement de l'industrie cinématographique ouest-allemande qui ne produisait plus que 63 films en 1962.
La production reprend petit à petit. On distingue plusieurs catégories de films :
Les Trümmerfilme (« films des décombres ») : premiers films tournés dans un pays en ruine, ambitieux, mais qui n'attirent qu'un public restreint, la plupart des gens préférant fuir le quotidien et rechercher une société intacte dans les Heimatfilme.
Les Heimatfilme (« films de terroir ») : un genre spécifiquement allemand. Le mot Heimat, souvent traduit en français par « patrie », n'a rien à voir avec le nationalisme germanique, mais avec le terroir. Il s'agit en fait d'histoires d'amour ou d'héritage situées dans des régions de campagne, souvent les montagnes de Bavière, intrigues souvent empreintes de critique sociale. Les premiers films de ce genre étaient apparus dans les années 1920. Après la Seconde Guerre mondiale, ce sont les premiers à recevoir le visa des autorités d'occupation.
Un Nouveau cinéma allemand naît dans les années 1960 sous l'influence de la Nouvelle Vague française. L'acte fondateur de ce nouveau cinéma est le Manifeste d'Oberhausen signé en 1962 à l'occasion d'un festival du court métrage par 26 jeunes cinéastes, qui entendent rompre avec le « cinéma de papa » (« Papas Kino ist tot » : « Le cinéma de papa est mort »). Ils défendent à la fois un cinéma d'auteur contre le cinéma commercial et un cinéma engagé, reflétant la réalité sociale allemande, contre le cinéma apolitique des années 1950.
Le nouveau cinéma allemand va de pair avec la contestation sociale qui se développe en Allemagne sur fond d'hostilité à la guerre du Viêt Nam dans la seconde moitié des années 1960 : le " mai 68 " allemand commence en 1967 avec la mort d'un manifestant (Benno Ohnesorg) lors de la visite du Chah d'IranReza Pahlavi. Ce fait survient au moment où les premiers films les plus significatifs d'une nouvelle génération de cinéastes commencent à sortir.
En marge du nouveau cinéma allemand, se développe un nouveau genre de film marqué par la vague de libération des mœurs, avec les films dits « d'éducation sexuelle » (Aufklärungsfilme) d'Oswalt Kolle, apparentés par le style aux films de terroir (Heimat), mais se passant surtout à batifoler dans le foin. La nouvelle vague renoue aussi, paradoxalement, avec le genre naturaliste du film en patois local (dialecte), auquel se rattache l'œuvre la plus connue de Peter Fleischmann, Scènes de chasse en Bavière (Jagdszenen aus Niederbayern). Plus tard, d'autres films relèveront également de ce genre, comme Journal d'une paysanne (Herbstmilch) de Joseph Vilsmaier ou Le Péché selon Sébastien (Wer früher stirbt, ist länger tot : « plus on meurt tôt, plus on est mort longtemps ») de Marcus H. Rosenmüller.
En comparaison de la Nouvelle Vague française, la « Nouvelle Vague allemande » (Neue Deutsche Welle) paraît beaucoup plus intellectuelle et, de ce fait, connaît rarement un succès commercial, même en Allemagne où les films américains représentent 80 à 90 % du marché. Les subventions publiques ou parapubliques constituent le mode de financement principal (près de 80 % du financement en 1977) de ce cinéma de qualité, qui, pourtant, comporte une forte dimension politique et parfois une vive critique des institutions sociales allemandes (voir par exemple L'Honneur perdu de Katharina Blum de Volker Schlöndorff). La télévision publique jouera également un rôle déterminant dans l'élaboration d'une œuvre aussi importante que Heimat d'Edgar Reitz.
Après avoir été influencés par le cinéma français (Nouvelle vague) ou américain (Nouvel Hollywood aussi bien que l'âge d'or de Hollywood), des réalisateurs appartenant à la mouvance du Nouveau cinéma allemand acquièrent une notoriété internationale et obtiennent parfois des succès publics à l'étranger comme Werner Herzog (Aguirre, la colère de Dieu), Volker Schlöndorff (Le Tambour), Rainer Werner Fassbinder (Lili Marleen), Wim Wenders (Paris, Texas) ou encore Wolfgang Petersen, avec Das Boot, le plus gros budget du cinéma allemand. Le déclin relatif de ce cinéma dans les années 1980 et l'attraction exercée par l'industrie cinématographique américaine pousseront néanmoins des cinéastes allemands à travailler aux États-Unis, temporairement (Volker Schlöndorff, Werner Herzog) ou plus durablement (Wolfgang Petersen, Roland Emmerich), ce qui constituera une troisième vague d'émigration d'Allemands à Hollywood, après celles des années 1920 et 1930.
Ces films prennent généralement les femmes comme protagonistes dans un but d'émancipation et mettent en avant leurs points de vue et problématiques spécifiques.
La production de films en Allemagne a nettement repris après les années 1980 : 60 par an dans les années 1990, 90 dans les années 2000, et davantage depuis.
Les studios de Babelsberg sont des studios de cinéma fondés en 1911 et situés dans la banlieue de Berlin à Potsdam (dans la localité homonyme). Ils deviennent rapidement un des centres mondiaux de la production cinématographique tant par le nombre de films tournés que par la qualité des réalisations. Après une longue période d'assoupissement pendant la période est-allemande, les studios Babelsberg ont retrouvé un rayonnement international.
En 1992, la Compagnie générale des eaux achète les studios de Babelsberg. Au même moment, une des deux télévisions régionales du nouveau Land s'y installe. De plus, les visites touristiques des mythiques studios rencontrent un franc et inattendu succès, et occupent à elles seules 120 personnes.
En 1993, un énorme projet propose de transformer les studios en « parc média » sous la direction d'Euromedien, coentreprise de la générale des eaux et de la CIP. Babelsberg est alors divisé en différentes structures. Les lieux de tournage emploient 260 personnes. Euromedien multiplie les mesures incitatives pour attirer les maisons de production et de post-production. Le succès est au rendez-vous ; aujourd'hui, 100 sociétés employant environ 2 000 personnes sont installées à Babelsberg. Beaucoup de télévisions privées ou publiques sont aussi présentes. 70 % des productions leur sont destinées.
La chute du Mur de Berlin et la réunification de l'Allemagne ont fait naître chez des cinéastes qui n'ont pas ou peu connu la Guerre le besoin d'interroger l'histoire allemande du XXe siècle, aussi bien la période communiste pour la partie orientale du pays que la période du Troisième Reich.
Ainsi, sont apparus trois types de films : le premier jouant sur la nostalgie de l'Est (ostalgie) ; le deuxième visant à révéler l'oppression qui existait sous le régime communiste de la RDA ; le troisième traitant sous des angles nouveaux la période nazie, dont s'étaient quelque peu détournés les réalisateurs de la Nouvelle Vague allemande (Le Tambour de Schlöndorff, Lili Marleen de Fassbinder et Allemagne, mère blafarde de Helma Sanders-Brahms sont venus plus tard), contrairement aux cinéastes allemands de l'immédiat après-guerre et des années 1950.
Le Tunnel (Der Tunnel) de Roland Suso Richter (2001) retrace l'histoire vraie d'un groupe de personnes ayant creusé un tunnel sous le mur de Berlin dans les années 1960.
Der Stich des Skorpion (La piqûre du scorpion) avec Martina Gedeck et Jörg Schüttauf (2004), téléfilm adapté du roman autobiographique de Wolfgang Welsch Ich war Staatsfeind Nr. 1 (J'étais l'ennemi de l'État no 1), traite le thème de la fuite vers l'ouest ;
Die Frau vom Checkpoint Charlie (La femme de Checkpoint Charlie) avec Veronica Ferres (2007), téléfilm en deux volets, relate l'histoire vraie d'une mère séparée de ses filles pendant six ans ;
Des films abordent également la persécution et la déportation des Juifs : Das zweite Gleis (La Voie de garage) : un wagon rempli de juifs affamés est abandonné sur une voie de garage dans un village, Rosenstrasse (La Rue des roses) de Margarethe von Trotta (2003), Les Faussaires (Die Fälscher) de Stefan Ruzowitzky (2007) et Le Labyrinthe du silence de Giulio Ricciarelli (2014). Par ailleurs, la fuite des populations civiles des provinces de l'est devant l'Armée rouge est évoquée dans un grand téléfilm à épisodes : Die Kirschenkönigin (La Reine des cerises).
En revanche, la période marquée par le terrorisme des années 1970-80 est moins traitée par le cinéma allemand (voir tout de même Les Trois vies de Rita Vogt de Volker Schlöndorff ou La Bande à Baader d'Uli Edel) que par le cinéma italien, alors même que l'expression « Années de plomb » pour désigner cette période doit beaucoup au film homonyme de Margarethe von Trotta sorti en 1981. Il faut préciser que d'autres figures du Nouveau cinéma allemand (Fassbinder, Kluge, Schlöndorff) ont évoqué plus tôt sur un mode critique le climat d'alors dans le film collectif L'Allemagne en automne (voir aussi Stammheim de Reinhard Hauff).
Chaque année, à Berlin se déroule un festival cinématographique international prestigieux, la Berlinale, au cours duquel sont décernés les Ours (Bär en allemand, en raison du blason de Berlin), équivalents des palmes cannoises ou des lions vénitiens. Un important marché de films, des rétrospectives et des sections parallèles complètent la manifestation, portée par la compétition internationale de longs métrages.
La région de Franconie a également son festival du cinéma qui se tient à Hof.
Listes d'acteurs et de metteurs en scène
Les patronymes sont classés par ordre alphabétique. Il est à noter que, du fait de la communauté de langue, de nombreux acteurs apparaissent aussi dans l'article cinéma autrichien.
(de) Alfred Bauer, Deutscher Spielfilmalmanach. 1929-1950, Berlin, 1950.
(fr) Monika Bellan,
100 ans de cinéma allemand, Ellipses, 2001, 160 p. (ISBN2729803343).
« Cinéma allemand (fin du XXe siècle) » (art.), dans Dictionnaire du monde germanique (dir.: Élisabeth Décultot, Michel Espagne et Jacques Le Rider), Paris, Bayard, 2007, p. 186-187 (ISBN9782227476523)
(fr) Cyril Buffet, « Au miroir de la DEFA. La mémoire visuelle de la RDA », « Wolfgang Staudte, un moraliste entre l’Est et l’Ouest », « Quand tu seras reconnu, cher Egon… La vie et l’œuvre du réalisateur est-allemand Egon Günther », in Karsten Forbrig und Antje Kirsten (Hg.), Il était une fois en RDA… (Berne, Peter Lang, expected 2010).
(en) Cyril Buffet, "Declaration of Love on Celluloid: The Wall films: East-German Cinema and the Berlin Wall", Cold War History, Special Issue Vol. 9 No.4 (Nov. 2009), p. 469-487[1].
(fr) Cyril Buffet, Défunte DEFA : histoire de l'autre cinéma allemand (Paris: Éditions du Cerf, 2007), (ISBN978-2-204-08546-5), 358p.
(de) Francis Courtade et Pierre Cadars, Geschichte des Films im Dritten Reich, Munich, Heyne, 1975.
(de) Boguslaw Drewniak, Der deutsche Film 1938-1945. Ein Gesamtüberblick, Düsseldorf, Droste, 1987.
(de) Robert Fischer et Joe Hembus, Der neue deutsche Film 1960 - 1980, 1981.
(fr) Béatrice Fleury-Villate, « Cinéma et culpabilité en Allemagne) » (art.), dans Dictionnaire du monde germanique (dir.: Élisabeth Décultot, Michel Espagne et Jacques Le Rider), Paris, Bayard, 2007, p. 188-189 (ISBN9782227476523)
(fr) Jean-Louis Georget (dossier dirigé par), « Cinéma allemand : les jalons d'un renouveau », Allemagne d'aujourd'hui no 176, avril-, Paris, Presses Universitaires du Septentrion, 206 p. (ISBN2-85939-956-9)
(fr) Pierre Gras, Good bye Fassbinder ! (Le cinéma allemand depuis la réunification), éd. Jacqueline Chambon, 2011, 352p.
(fr) Gilbert Guillard, « Cinéma et politique sous la République de Weimar » (art.), dans Dictionnaire du monde germanique (dir.: Élisabeth Décultot, Michel Espagne et Jacques Le Rider), Paris, Bayard, 2007, p. 189-190 (ISBN9782227476523)
(de) Wolfgang Jacobsen, Anton Kaes et Hans H. Prinzler, Geschichte des deutschen Films, Metzler, 2004 (2e édition), 666 p. (ISBN3476019527)
(en) Nick James, « German cinema. All together now », Sight and Sound, , p. 26-31 (le point sur le renouveau du cinéma allemand)
(fr) Siegfried Kracauer, De Caligari à Hitler : une histoire psychologique du cinéma allemand (traduction française du texte de 1947), Lausanne, L'Âge d'Homme, 1990. (ISBN2825109134)
(de) Thomas Kramer, Reclams Lexikon des deutschen Films, Stuttgart, Reclam, 1995, 476 p. (ISBN3-15-010410-6)
(de) Hans Helmut Prinzler, Chronik des deutschen Films 1895 - 1994, Stuttgart/Weimar, J.B. Metzler Verlag, 1995, 464 p. (ISBN3476012905)
(fr) Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma: les réalisateurs, Paris, Éditions Robert Laffont, 2003, (ISBN2-221-10093-X)
(fr) Nathalie de Voghelaer, Le Cinéma allemand sous Hitler : un âge d'or ruiné, Paris, L'Harmattan, 2001, 195 p. (ISBN2747509672)
↑À l'exception notable du réalisateur et acteur Reinhold Schünzel qui, en raison de sa popularité, put travailler en Allemagne jusqu'en 1937. On peut également citer le cas de Hans Hinrich qui obtint l'autorisation de travailler sous le Troisième Reich et qui finit néanmoins par quitter l'Allemagne pour l'Italie.
↑Cyril Buffet, Défunte DEFA : histoire de l'autre cinéma allemand (Paris : Éditions du Cerf, 2007), (ISBN978-2-204-08546-5), 358p.
↑(de) Werner Faulstich, Filmgeschichte, Paderborn, (ISBN3-7705-4097-2), p. 225
↑Lorraine Rossignol, Berlin, destination des stars hollywoodiennes, Le Monde, 28 octobre 2007
District in Al Rayyan, QatarRawdat Abal Heeran روضة أبا الحيرانDistrictIntersection of Street 1249 and Street 1260 in Rawdat Abal HeeranRawdat Abal HeeranCoordinates: 25°15′40″N 51°20′00″E / 25.261043°N 51.3333°E / 25.261043; 51.3333Country QatarMunicipalityAl RayyanZoneZone 53District no.67Area[1] • Total8.0 km2 (3.1 sq mi)Elevation[2]121 m (397 ft) Rawdat Abal Heeran (Arabic: روضة...
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American college football season 1903 LSU Tigers footballConferenceSouthern Intercollegiate Athletic AssociationRecord4–5 (0–5 SIAA)Head coachW. S. Borland (3rd season)CaptainJohn J. ColemanHome stadiumState FieldSeasons← 19021904 → 1903 Southern Intercollegiate Athletic Association football standings vte Conf Overall Team W L T W L T Clemson + 2 – 0 – 1 4 – 1 – 1 Cumberland (TN) + 4 – 1 – 1 6 ...
Proof - La provaGwyneth Paltrow in una scena del filmTitolo originaleProof Paese di produzioneStati Uniti d'America Anno2005 Durata99 min Generedrammatico RegiaJohn Madden Soggettodall'omonima opera teatrale di David Auburn SceneggiaturaDavid Auburn e Rebecca Miller Distribuzione in italianoMoviemax FotografiaAlwin H. Kuchler MontaggioMick Audsley MusicheStephen Warbeck ScenografiaAlice Normington, Grant Armstrong, Keith Slote e Barbara Herman-Skelding Interpreti e personaggi Gwyneth Paltrow:...
Запрос «Пугачёва» перенаправляется сюда; см. также другие значения. Алла Пугачёва На фестивале «Славянский базар в Витебске», 2016 год Основная информация Полное имя Алла Борисовна Пугачёва Дата рождения 15 апреля 1949(1949-04-15) (75 лет) Место рождения Москва, СССР[1]...
Union Army general For other people with the same name, see Charles Phelps. Charles Edward PhelpsJudge of the Circuit Court of BaltimoreIn office1882–1908Member of theU.S. House of Representativesfrom Maryland's 3rd congressional districtIn officeMarch 4, 1865 – March 3, 1869Preceded byHenry Winter DavisSucceeded byThomas SwannMember of theBaltimore City CouncilIn office1860–1861 Personal detailsBorn(1833-05-01)May 1, 1833Guilford, Vermont, USDiedDecember 27, 1908(1908-12-27) (...
Religion in Bolivia (2020)[1] Roman Catholic (63.2%) Protestant (21.5%) Other Christians (2.0%) None (9.3%) Other religion (1.2%) No answer (0.6%) St. Lawrence's Cathedral in Santa Cruz Christianity is the predominant religion in Bolivia, with Roman Catholicism being its largest denomination. Before the arrival of Spanish missionaries, the people residing in the territory of modern day Bolivia practiced a variety of f...
Cercle Arctique T. Cancer Équateur T. Capricorne Cercle AntarctiqueTracé du méridien de 74° est En géographie, le 74e méridien est est le méridien joignant les points de la surface de la Terre dont la longitude est égale à 74° est. Géographie Dimensions Comme tous les autres méridiens, la longueur du 74e méridien correspond à une demi-circonférence terrestre, soit 20 003,932 km. Au niveau de l'équateur, il est distant du méridien de Greenwich de 8 23...
烏克蘭總理Прем'єр-міністр України烏克蘭國徽現任杰尼斯·什米加尔自2020年3月4日任命者烏克蘭總統任期總統任命首任維托爾德·福金设立1991年11月后继职位無网站www.kmu.gov.ua/control/en/(英文) 乌克兰 乌克兰政府与政治系列条目 宪法 政府 总统 弗拉基米尔·泽连斯基 總統辦公室 国家安全与国防事务委员会 总统代表(英语:Representatives of the President of Ukraine) 总...
Béthemont-la-Forêt La fontaine-abreuvoir et le lave-sabots. Blason Administration Pays France Région Île-de-France Département Val-d'Oise Arrondissement Pontoise Intercommunalité CC de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts Maire Mandat Didier Dagonet 2020-2026 Code postal 95840 Code commune 95061 Démographie Gentilé Béthemontois Populationmunicipale 418 hab. (2021 ) Densité 110 hab./km2 Géographie Coordonnées 49° 03′ 00″ nord, 2° 15′ ...
ناجي طالب مناصب رئيس وزراء العراق (29 ) في المنصب9 أغسطس 1966 – 10 مايو 1967 عبد الرحمن البزاز عبد الرحمن عارف معلومات شخصية الميلاد 1 يوليو 1917 الناصرية الوفاة 23 مارس 2012 (94 سنة) [1] بغداد مواطنة العراق الحياة العملية المدرسة الأم أكاديمية عسك�...
American-based international chain (1940–1997) Jack Tar Hotels was an international hotel chain based in the United States. History The chain began with a single motel in Galveston, Texas, overlooking the Gulf of Mexico, built in 1940 by W. L. Moody III, the chairman of Affiliated National Hotels. The “Jack Tar” name (a slang term for a sailor) was chosen as the result of a naming contest. In 1949, the facility was renovated by architect Thomas M. Price, who established an office in Gal...
جعفر دهقان (بالفارسية: جعفر دهقان) معلومات شخصية الميلاد 10 أبريل 1960 (64 سنة) طهران الجنسية إيران الحياة العملية المهنة ممثل اللغات الفارسية سنوات النشاط 1975 - إلى الآن المواقع IMDB صفحته على IMDB تعديل مصدري - تعديل جعفر دهقان ممثل إيراني مشهور ولد في ع�...
Taxpayer March on WashingtonProtesters walking towards the United States Capitol during the marchDateSeptember 12, 2009LocationWashington, D.C.Website912DC.org The Taxpayer March on Washington (also known as the 9/12 Tea Party) was a Tea Party protest march from Freedom Plaza to the United States Capitol held on September 12, 2009, in Washington, D.C.[1][2] The event coincided with similar protests organized in various cities across the nation.[3] The protesters rallie...
Notified Area Council in Jharkhand, IndiaChakuliaNotified Area Council (NAC)Chakuliya From top to bottom: Chakulia Sunset, Elephants in Chakulia forest area (L), Chakulia Airport (R),Kanhaiwar hill,Shiv Ram AshramNickname: CKUChakuliaLocation in Jharkhand, IndiaShow map of JharkhandChakuliaChakulia (India)Show map of IndiaCoordinates: 22°29′N 86°43′E / 22.48°N 86.72°E / 22.48; 86.72Country IndiaStateJharkhandDistrictEast SinghbhumGovernment •&...
Phalcon redirects here. For the web framework, see Phalcon (framework). Airborne early warning and control radar system EL/M-2075 PhalconA Chilean Air Force PhalconCountry of originIsraelIntroducedMay 1994Typesolid-state L-band conformal array radar The EL/M-2075 Phalcon is an airborne early warning and control (AEW&C) active electronically scanned array radar system developed by Israel Aerospace Industries (IAI) and Elta Electronics Industries of Israel. Its primary objective is to ...
تاكو إيواساكي (باليابانية: 岩崎琢) معلومات شخصية الميلاد 21 يناير 1968 (العمر 56 سنة)طوكيو مواطنة اليابان الحياة الفنية المدرسة الأم جامعة طوكيو للفنون المهنة ملحن مجال العمل أفلمة الموسيقى المواقع IMDB صفحته على IMDB[1] تعديل مصدري - تعديل تفتقر سيرة هذه ال...