Avec trois lignes, le réseau des TI atteint 171 km à l'époque de son plus grand développement.
Histoire
Les trois lignes sont déclarées d'utilité publique le au profit de la Compagnie générale de construction de Saint-Denis[1]. La concession est ensuite subdéléguée au profit de la Compagnie des tramways de l'Indre par le décret du [2]. La section de la ligne d'Issoudun à Vierzon s'étendant dans le département du Cher est concédée aux TI par le décret du [3].
Le traité de rétrocession prévoyait que les dépenses de premier établissement du réseau (création des voies et ouvrages d'art, des stations, acquisition du matériel roulant...) seraient payées par le Département, mais que l'exploitation se ferait aux risques de l'exploitant[4].
Les lignes ouvrent de 1902 à 1905 comme suit :
Châteauroux - Levroux - Valençay (50 km), ouverte de Châteauroux à Levroux (23 km) en 1902, de Levroux à Valençay (27 km) le [5] et fermée en 1935.
L'exploitation devint déficitaire dès la fin de la guerre et les conditions économiques s'aggravèrent dans les années trente, entrainant la fin de l'exploitation entre 1935 et 1939[8]. Seule la ligne d'Argenton à Chaillac sera rouverte pendant la guerre, pour desservir des mines de fer à Chéniers, mais tout s'arretera après l'armistice en 1940[9].
Infrastructure
Les lignes
Les TI exploitèrent trois lignes, définies comme suit au cahier des charges :
La voie était à l'écartement métrique. Elle était implantée, lorsque c'était possible, sur l'emprise des chaussées, ce qui permettait d'importantes économies lors de la construction de la ligne, mais au prix de courbes parfois serrées, qui imposaient une vitesse très limitée des trains[8]. Le cahier des charges prévoyait que les courbes auraient au moins 40 m de rayon, voire, exceptionnellement dans les agglomérations, 30 m de rayon. Les rampes ne devaient pas excéder 40‰, voire 50‰ en agglomérations[11]. Les lignes étant à voie unique, les croisements de trains ne pouvaient se faire que dans les stations dotées d'évitements.
Les rails étaient de type Vignole, en acier et de 18 kg/m, posés sur des traverses de chêne selon les termes des cahiers des charges[12].
Exploitation
Le tramway était destiné, comme la plupart des lignes secondaires rurales, tant au transport des voyageurs et de leurs bagages qu'à celui des marchandises[13]. La traction était assurée au moyen de locomotives à vapeur.
Les cahiers des charges prévoyaient que chaque ligne serait parcourue par au moins trois allers-retours. Les conventions de rétrocessions prévoyaient que ce nombre serait accru en fonction des recettes[14], la longueur des trains ne pouvant excéder 60 m. et huit voitures, et devaient circuler à moins de 20 km/h[15].
Matériel roulant
Les premières locomotives à vapeur furent fournies par Pinguely en 1901-1902[16].
Le gabarit du matériel roulant était limité par le cahier des charges à 2,30 m. en largeur et 3,30 m. en hauteur[17].
Vestiges et matériels préservés
Le châssis d'une locomotive Pinguely (113/1901), TI N°4, a été utilisé par les CFD pour construire un locotracteur. Utilisé dans le Tarn et en Provence sous le numéro 52, il est actuellement préservé à Raucoules-Brossettes, sur la ligne des Voies Ferrées du Velay.
La remise aux locomotives de la gare de Vierzon - Bourgneuf subsiste, abandonnée, à Vierzon, rue des Tramways-de-l’Indre[18].
Notes et références
↑« Décret du 12 juin 1900 qui déclare d'utilité publique l'établissement dans le département de l'Indre, de trois lignes de tramways entre Châteauroux et Valencay, entre lssoudun et Vatan et entre le Blanc et Argenton (ainsi que le traité de rétrocession et le cahier des charges) », Bulletin des lois de la République française, no 2212, , p. 1857-1887 (lire en ligne)
↑« Décret du 21 février 1901, qui approuve la substitution de la Compagnie des tramways de l'Indre à la Compagnie générale de construction de Saint-Denis, comme rétrocessionnaire de ce réseau de tramways », Bulletin des lois de la République française, no 2250, , p. 1537-1538 (lire en ligne)
↑« Décret du 4 août 1902 déclarant d'utilité publique l'établissement, dans le département du Cher, d'une ligne de tramway entre Vierzon, Graçay et la limite du département de l'Indre », Bulletin des lois de la République française, no 2412, , p. 2229-2259 (lire en ligne)
↑Vincent Michel, « Un vestige de la gare du tacot est toujours debout, rue des Tramways-de-l’Indre », Le Berry républicain, (lire en ligne, consulté le )