Le tramway de Roanne est un ancien réseau de tramway, aujourd'hui disparu. Après plusieurs tentatives infructueuses visant la mise en place d'un service de tramways hippomobiles au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, le réseau de tramway électrique fonctionne à Roanne (Loire) entre 1901 et 1949.
Histoire
Le temps des omnibus
En 1848, un entrepreneur, M. Debiesse, crée un service d'omnibus reliant la place de la Voirie (actuelle place Louis-Flandre) et le Renaison, au moyen d'une voiture hippomobile à impériale, lourde et bruyante, qui n'obtient qu'un succès relatif.
En 1858, MM. Colombat et Yvonnet, de la société Favre et Cie, tentent la mise en service d'un tramway hippomobile reliant la gare de Roanne, qui venait d'être créée, au centre de la ville. Là encore, cette tentative n'est pas un succès.
Une troisième tentative est le fait de Pierre Farcat, qui crée un service d'omnibus au moyen de cars Ripert, grâce à une autorisation municipale du . Les deux lignes de ce service sont inaugurées le et relient :
Le pont du Coteau au faubourg Mulsant.
Le faubourg de Saint-Clair au faubourg de Paris.
L'entreprise est cédée à la veuve Raffin fin 1887, qui fait condamner la ville de Roanne par la justice pour non-respect des clauses conclues avec son prédécesseur. Elle revend ses droits à M. Paillasson[Quand ?]. Ce réseau est alors concurrencé par un autre service d'omnibus, celui des frères Denis, engendrant d'importants conflits. Cette situation amène la ville à résilier les autorisations de stationnement et à décider la création d'un réseau de tramway électrique municipal[1].
Les tramways électriques
Un réseau de deux lignes et trois embranchements à voie métrique a été concédé le à la Compagnie des tramways électriques de Roanne, représentée par son administrateur, M. Albert Mathieu. Le siège de cette compagnie se trouve à Lyon, au 26 de la rue de la République, et la durée de la concession est fixée à cinquante ans[2].
La concession prévoit les lignes et embranchements suivants, suivant la toponymie et les odonymes de l'époque :
Ligne 1 : De l'octroi des canaux à la gare Paris-Lyon-Méditerranée au Coteau, par la rue Mulsant, les Promenades Populle, la rue de la Côte, la rue Nationale, la place Dorian, la place de la Loire, le pont sur la Loire et la grande rue du Coteau.
Ligne 2 : De l'octroi Saint-Clair à l'octroi du Calvaire, par la rue Saint-Clair, la rue de Clermont, la place Saint-Louis, la rue Brison, la place Saint-Jean, la rue de la Sous-Préfecture, la rue du Lycée, la rue et la place Saint-Étienne, la rue Mably, la place de la Voirie et la rue de Paris.
Embranchement no 2 : Réunissant l'embranchement no 1 à la ligne no 2 par le cours Gambetta et la rue de Cadore.
Embranchement no 3 : Réunissant la ligne no 2 à l'entrée du cimetière de Roanne par le chemin du cimetière[3].
Le réseau est mis en service le .
Compte tenu des besoins de déplacement induits par la création de l'arsenal de Roanne pendant la Première Guerre mondiale, une ligne supplémentaire de 5 km de long est construite, reliant l'entrée de l'arsenal à la gare de Roanne. Le , le conseil municipal de Roanne examine la demande du directeur de l'arsenal en date du pour la prolongation de la ligne du tramway Saint-Clair (faubourg Clermont) cimetière, jusqu'à l'arsenal[4].
Le décret du autorise la compagnie à vendre le matériel de son usine électrique, le réseau étant sans doute désormais alimenté par le réseau public, à condition d'utiliser les recettes pour étendre ou améliorer le réseau et ses installations[5].
Les deux lignes de la concession (dites « réseau urbain ») disparaissent en 1935. La ligne de l'arsenal cesse d'être exploitée le , remplacée par des autobus[6].
Le réseau, à voie unique et métrique, a d'abord fait 7 km de long. Puis, en 1917 et à la demande du directeur de l'arsenal de Roanne, le réseau est prolongé par une troisième ligne parcourant 5 km et reliant son établissement à la gare de Roanne. Le réseau atteint alors 12 km de longueur[7].
Le tramway de Roanne, rue de la Côte, au début du XXe siècle.
Les voies occupent tout l'espace de la rue Nationale pour permettre de tourner dans le carrefour situé derrière le photographe.
En 1928, le parc du matériel était constitué de quatorze automotrices, sans compter les quatre appartenant à l'arsenal (ces dernières sont de type H du réseau de Saint-Étienne auquel elles avaient été achetées[6]) et seize remorques[5].
Vestiges et matériels préservés
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↑« Décret du 24 avril 1901 qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un réseau de Tramway à Roanne (Loire) - ainsi que la convention passée entre la ville et le rétro-concessionnaire et le cahier des charges de la concession », Bulletin des lois de la République française, no 2289, , p. 944-959 (lire en ligne)
↑Article 2 du cahier des charges de la concession.
↑Registre des délibérations du conseil municipal de Roanne, séance du 19 mai 1917.
↑ a et bAnnuaire des Chemins de fer et des Tramways (ancien Marchal) : Édition des réseaux français, Paris, , 43e éd., 1334 p., p. 777-779
René Courant, Le Temps des tramways, Menton, Éditions du Cabri, coll. « Encyclopédie des chemins de fer », , 192 p. (ISBN2-903310-22-X), p. 121
B. Papouzopoulos et J. Gimel, Les Transports urbains de Roanne : Des tramways d'hier aux bus d'aujourd'hui, Saint-Étienne, Édition des amis du rail du Forez (ARF), coll. « Les cahiers de l'histoire ferroviaire ligérienne », , 80 p. (ISBN978-2-9515606-2-8, ISSN1951-7378, présentation en ligne)