La voie, qui est métrique, traverse villes et villages en pleines rues et est de préférence construite en bordure des routes. Ce tracé permet d'éviter la construction d'ouvrages de génie civil importants, réduisant d'autant la charge d'investissement. Le train fait dès lors partie de la vie quotidienne de la population, rythme les heures, peine sous les yeux des habitants quand la déclivité est forte, progresse avec difficulté lorsqu'il y a foule, notamment les jours de marché. C'est un tramway à la fois urbain et rural (un arrêt tous les 1,7 km en moyenne), que les Berrichons appellent familièrement « le Tacot ».
Il y a en fait peu de trafic, et très peu pendant la Première Guerre mondiale. Le déficit des « Tramways de l'Indre » apparait en 1917 et s'amplifie à partir de 1935, avec la crise économique. La ligne doit être fermée en 1938. Seules les sections d'Argenton-sur-Creuse à Saint-Benoît-du-Sault et de Chaillac restent un temps ouvertes pour le transport du minerai de fer de Chéniers, mais le trafic est arrêté définitivement à l'armistice de juin 1940.
Dans la littérature, vers 1925, une lettre d’Antoine de Saint-Exupéry adressé à Renée de Saussine dit : « Je suis aussi allé, seul, à Argenton-sur-Creuse. Un adorable petit patelin. Un train à vapeur que l'on promène comme un joujou sur des rails minuscules toutes les quatre heures fait seul du bruit dans la ville[1],[2] ».
↑Pierre Brunaud, Argenton de A à Z en 44 rubriques historiques, Argenton-sur-Creuse, P. Brunaud, coll. « Imprimerie Bonnamour », , 175 p. (ISBN978-2-9546955-0-1), p. 136.
↑Voir l'affiche d'ouverture à l'exploitation, à partir du 25 janvier 1904.