L'Espagnol Miguel Indurain obtient la quatrième de ses cinq victoires consécutives. Il devance au classement général le Letton Piotr Ugrumov et l'Italien Marco Pantani. Le Français Richard Virenque remporte son premier Grand Prix de la montagne tandis que l'Ouzbek Djamolidine Abdoujaparov, vainqueur de deux étapes, gagne le classement par points.
Le Tour 1994 est annoncé comme celui du duel entre Miguel Indurain et Tony Rominger, les deux premiers de la précédente édition. Quelques autres coureurs sont évoqués comme pouvant jouer le classement général, principalement le Français Armand de Las Cuevas, le Danois Bjarne Riis et l'Italien Claudio Chiappucci. On attend aussi avec impatience le jeune Marco Pantani, auteur d'un formidable Giro.
Si le prologue voit Indurain et Rominger terminer deuxième et troisième, il est surtout marqué par l'exploit de l'Anglais Chris Boardman, venu de la piste, qui s'impose et parvient à rattraper Luc Leblanc, l'un des meilleurs coureurs du monde. Le lendemain, lors de la 1re étape, l'arrivée est le théâtre d'une terrible chute dans laquelle sont notamment impliqués Laurent Jalabert et Wilfried Nelissen. Les deux sprinters, sérieusement blessés, doivent abandonner.
Comme à son habitude, Miguel Indurain profite du premier contre-la-montre individuel pour écraser ses adversaires. Lors de la 9e étape, sur 64 km d'un parcours difficile, il repousse Tony Rominger, 2e, à deux minutes. Armand de Las Cuevas, 3e, est à plus de quatre minutes. Pour beaucoup, le Tour semble déjà joué.
Les Pyrénées viennent confirmer ce diagnostic. Tony Rominger, seul coureur à pouvoir inquiéter Indurain au général, cède rapidement, malade. De Las Cuevas résiste comme il peut, mais ce sont les Français de chez Festina qui font le spectacle. Luc Leblanc remporte la 11e étape arrivant à Hautacam, puis son équipier Richard Virenque s'impose le lendemain au sommet de Luz-Ardiden, au terme d'une chevauchée qui le propulse à la deuxième place du classement général, aux côtés de Rominger, mais à plus de huit minutes de Miguel Indurain qui gère tranquillement son avance. Comme prévu, Marco Pantani s'est montré à son avantage en montagne et a comblé une grande partie de son retard au classement général.
Après un passage par le mont Ventoux, dans lequel les leaders se neutralisent, les Alpes viennent apporter quelques modifications au classement général. Tony Rominger ayant abandonné dès la sortie des Pyrénées, Virenque et De Las Cuevas se retrouvent sur le podium avant les étapes alpines. Cependant, c'est sans compter sur l'état de forme du Letton Piotr Ugrumov de l'équipe Gewiss, qui remporte les 18e et 19e étapes et s'empare de la deuxième marche du podium. Marco Pantani, à l'attaque dès que la route s'élève, prend la troisième place. Richard Virenque conserve le maillot à pois, le premier d'une longue série. Miguel Indurain n'a lui jamais été mis en difficulté et il remporte tranquillement son quatrième Tour de France consécutif.
↑ abc et dBruno Deblander, « Miguel Indurain va désormais au Tour par quatre chemins / Un Tour sans péril, ce n'est pas la gloire / Ugrumov n'a pas de regret », Le Soir, , p. 19–23 (lire en ligne, consulté le )