La ville de Washington compte de nombreuses sculptures en plein air. La Smithsonian Institution en compte près de 900 dans son inventaire[1]. En plus des plus célèbres monuments et mémoriaux de la capitale, de nombreuses personnalités reconnues comme des héros nationaux (soit au gouvernement ou militaire) ont été honorées, à titre posthume, une statue les représentant dans un parc ou une place publique. Certains de ces personnages de l'histoire américaine sont représentés plusieurs fois dans la capitale. Abraham Lincoln, par exemple, est représenté par au moins trois sculptures, dont celles au Lincoln Memorial, au Lincoln Park, et à l'ancienne Cour supérieure du district de Columbia. Plusieurs personnalités internationales, telles Mohandas Karamchand Gandhi, ont également été immortalisées par des statues. D'autres figures humaines ne font référence à aucun personnage historique telle par exemple la statue de la Liberté (en anglais Statue of Freedom) qui ne doit pas être confondue avec la statue de la Liberté à New York (en anglais Statue of Liberty), statue allégorique de 19 ¹⁄₂ pieds (5,9 m) de haut qui repose au sommet du dôme du Capitole (voir le tableau de la section « Sculptures allégoriques »).
Aux représentations de personnages historiques et autres figures humaines s'ajoute un certain nombre de sculptures publiques et privées d'animaux, d'objets, et autres réparties dans toute la ville. Deux musées sur le National Mall sont bordés de jardins qui sont agrémentés de sculptures : le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden et la National Gallery of Art.
Historique
Contexte général
À la naissance de la ville de Washington en 1791, les États-Unis étaient encore une nation toute jeune si bien que les priorités étaient autres que celle de soutenir financièrement la démarche des artistes. Le pays restait à développer et il n'est donc pas surprenant de voir adopter par les pères fondateurs une démarche pragmatique. Même si Washington et Jefferson exprimaient une certaine considération pour les arts[2], la constitution des États-Unis n'en fait mention qu'une seule fois, et encore, en ne faisant référence qu'à son aspect utilitaire[3]. Benjamin Franklin, quant à lui, affirmait "...que l’invention d’une machine ou son amélioration est de beaucoup plus grande importance qu’un chef-d'œuvre de Raphaël"[4].
Assez vite pourtant, ses dirigeants sentirent le besoin de doter le pays de symboles à travers l'art et Washington, sa nouvelle capitale, en fut naturellement l'un des lieux tout désignés.
John Quincy Adams, sixième président des États-Unis, sera le premier à souhaiter faire de Washington une autre Paris, et « que l’Amérique suive les modèles européens en matière de gouvernement et de culture[5]. »
Ce fut d'abord à travers le culte voué aux grands hommes de ce nouveau pays que s'exprima ce symbolisme artistique et le premier de ces personnages sur lesquels porta cette dévotion fut George Washington[6], celui qui a donné son nom à cette ville[7].
Sculpteurs américains
Sculpteurs américains nés au XIXe siècle
Le XIXe siècle a vu naître une profusion de sculpteurs américains. Bon nombre d'entre eux ont d'ailleurs eu l'occasion d'exercer leur talent à produire certaines des œuvres qui font partie du décor urbain de Washington.
Bien que né au XIXe siècle, l'œuvre d'Alexander Calder appartient au siècle suivant. Très connu pour ses sculptures mobiles, quelques-unes de ses œuvres se trouvent également à Washington[19].
Les noms cités ici peuvent avoir la double nationalité américaine et celle de leur pays d'origine ou ne détenir que la nationalité américaine. Ils sont ici classés par leur période d'activité plutôt que celle de leur naissance.
Les noms cités ici sont également classés par leur période d'activité plutôt que celle de leur naissance.
Deuxième moitié du XVIIIe siècle
Bien qu'à proprement parler, Jean-Antoine Houdon ne contribua pas directement à la sculpture de la capitale américaine qu'est devenue Washington, il fut l'un des tout premiers sculpteurs étrangers à qui fit appel les élites de ce pays. Thomas Jefferson, alors ambassadeur en France, de concert avec Benjamin Franklin, le recommandèrent auprès du Congrès pour exécuter la statue de Washington[26]... qui ne fut pas installée dans la capitale. Néanmoins, et bien qu'il fallut attendre pour cela plus d'un siècle, des copies de ce monument trouvèrent leur place à divers endroits de cette ville. Voir la section "Cas particulier(s)".
Au XXe siècle s'affirme une nouvelle forme d'expression artistique en sculpture comme en peinture. Le non figuratif ou art abstrait constitue l'une des voies qu'exploreront de nombreux artistes. La capitale américaine a su faire une place à cette forme d'art.
De fait, la sculpture non figurative, présente à l'extérieur de cette ville, se révèle être un domaine qui a attiré également une majorité de sculpteurs étrangers : Joan Miró, Henry Moore, Willem de Kooning, Lucien Wercollier, Alejandro Otero, Jean Arp (Hans Arp)... (Voir la section "Sculptures non figuratives").
Don du gouvernement ouest-allemand au John F. Kennedy Center for the Performing Arts et fruit du travail du sculpteur Jürgen Weber, les œuvres intitulées America et War and Peace viennent accentuer la diversification des styles dans le domaine de la sculpture pour cette ville. De 1965 à 1971, six ans de travaux furent nécessaires à leur réalisation qui nécessitèrent le moulage et l'assemblage de plus de 200 pièces[39].
Cette floraison des styles fait en sorte que le style classique n'est pas laissé pour compte dans cette deuxième moitié du XXe siècle notamment avec les statues des libérateurs. (Voir la section "Statues des libérateurs"). Ainsi avec la statue équestre de Bernardo de Gálvez inaugurée en 1976, don de Juan Carlos Ier[40], le sculpteur espagnol Juan de Ávalos(en) prolonge une tradition qui s'était amorcée dans cette ville depuis un peu plus d'un siècle.
Réalisations féminines
La deuxième moitié du XIXe siècle voit apparaître des femmes qui réaliseront à leur tour des œuvres dignes d'être vues du grand public. Vinnie Ream, de son vrai nom Lavinia Ellen Ream, devint, en 1866, la première femme à obtenir de la part du gouvernement américain une commande pour la réalisation d'une œuvre d'art et le plus jeune artiste par le fait même, n'était alors âgée que de 18 ans[41]. Le Congrès lui demanda de réaliser la statue grandeur nature en marbre de Lincoln exposée depuis 1871 dans la rotonde du Capitole.
Il faudra attendre ensuite la première moitié du XXe siècle pour voir apparaître d'autres sculptures extérieures dans Washington réalisées par des femmes. On retient, de fait, comme sculpture extérieure de Ream un buste de Edwin B. Hay(en) réalisé en 1906 et situé dans le
cimetière de Rock Creek(en)[43].
Contrairement à Vinnie Ream dont l'une des dernières sculptures se trouve dans le cimetière de Rock Creek, l'une des premières œuvres répertoriées de Brenda Putnam se situe dans ce même cimetière avec le "Simon Memorial" terminé en 1917. Plusieurs de ses sculptures extérieures, sinon la plupart, se trouvent d'ailleurs situées dans des cimetières[44]. Dans ce même cimetière, on retrouve également le Waite Memorial, œuvre de Mary Washburn (1908) de même que le Hitt Memorial, réalisé par Laura Gardin Fraser(en) en 1931. (Neuf ans plus tôt, son époux, James Earle Fraser, réalisait le Frederick Keep Monument(en) dans ce même cimetière de Rock Creek.) Voir la section "Sculptures situées à des endroits moins fréquentés".
Cette première moitié du XXe siècle voit aussi se concrétiser l'activité de deux autres sculptrices américaines: Anna Hyatt Huntington et Gertrude Vanderbilt Whitney[45]. Toutes deux ayant connu une renommée internationale avec des œuvres aux États-Unis, en Europe et au Canada. De Gertrude Vanderbilt Whitney, on trouve à Washington la Fontaine aztèque et le mémorial des femmes du Titanic inauguré en 1931. Anna Hyatt Huntington est surtout renommée pour ces statues équestres[46], l'une d'entre elles (El Cid) se retrouve à Washington et a été inaugurée en 1927.
La deuxième moitié du XXe voit apparaître une contribution d'importance dans le domaine de la sculpture à Washington qui soit l’œuvre d'une femme. En 1993, Glenna Goodacre inaugure le Vietnam Women's Memorial[47]. Voir la section "Personnages féminins".
Washington compte peu de sculptures extérieures réalisées par des femmes autre qu'Américaines. Le début des années 2000 nous en offre au moins un exemple avec la statue de Märtha de Suède sculptée dans le bronze par Kirsten Kokkin(no), artiste norvégienne, et que les visiteurs peuvent admirer depuis 2005[48]. Voir la section "Personnages féminins".
Évolution de la sculpture
Œuvres controversées
De tout temps les œuvres d'art ont fait l'objet de louanges ou de contestation de la part du public ou de la population en général. Il ne pouvait pas en être autrement à Washington du moment que se diversifia la production artistique de cette ville. Il était inévitable que l'arrivée de la représentation de la nudité, en sculpture comme ailleurs, produise un profond malaise dans une Amérique restée jusque-là puritaine.
Ce fut le cas avec une statue de marbre de 12 tonnes réalisée à Livourne, en Italie[49], par le sculpteur américain Horatio Greenough représentant un Georges Washington au torse dénudé[50]. L’œuvre, une fois achevée, traversa l'Atlantique pour arriver au Washington Navy Yard en . Elle suscita presque aussitôt une controverse[49]. Elle fut relocalisée à plusieurs reprises. Voir la section "Personnages de la mythologie...".
Ce fut le cas également avec la Fontaine de Neptune[51] qui suscita une controverse avant même sa réalisation qui dura une décennie quant à son design et sa localisation. C'est finalement en 1886 que le choix du Congrès s'est arrêté sur une œuvre inspirée du style de la Renaissance italienne[52]. Celle-ci a vu le jour en 1897-1898, fruit du travail de Roland Hinton Perry(en).
Encore dans la première moitié du XXe siècle, l'inauguration d'une autre œuvre suscita la controverse avec la fontaine du mémorial Darlington réalisée par Carl Paul Jennewein[53], achevée en 1922 et installée en [54]. Voir la section "Personnages de la mythologie...".
Si la controverse s'est apaisée depuis longtemps pour ces œuvres, il en est d'autres pour lesquelles il n'en existait pas forcément à l'époque de leur réalisation et qui a surgi des décennies plus tard. La sculpture de Thomas Ball réalisée en 1876 et située au parc Lincoln qu'on nomme Emancipation Memorial (Mémorial de l'émancipation) fait partie de celles pour laquelle la presse locale de l'époque n'a pas relevé de remarques désobligeantes à son endroit. Plus d'un siècle plus tard pourtant, en 1997, l'historien Kirk Savage fit valoir son point de vue à l'effet que ce monument perpétue l'idéologieraciste faisant remarquer que l'esclave émancipé est figuré dans une position servile alors qu'une autre attitude moins déshonorante aurait été toute indiquée pour symboliser ce moment crucial de l'histoire[55],[56].
Du fait de la relative jeunesse des États-Unis, la sculpture américaine prend son essor avec le néo-classicisme dont Horatio Greenough est l'un des représentants américains. En dépit de la brièveté de son histoire, la ville de Washington va connaître diverses œuvres qui seront le résultat d'incursions dues à des artistes moins conformistes pour leur époque. Ainsi en est-il de cette œuvre d'inspiration classique réalisée par Roland Hinton Perry(en), avec la Fontaine de Neptune.
Une œuvre d'Auguste Rodin, l'un des représentants du modernisme[73], telle son monument à Balzac[32], dont l'une des copies est présente à Washington, aidera à faire la transition entre le néo-classicisme et les divers mouvements qui apparaîtront au XXe siècle. Avec Rodin apparaît une nouvelle attitude dans l'art sculptural. L'historien de l'art, Ernst Gombrich, écrit: "Comme les impressionnistes, Rodin dédaignait de donner l'impression du « fini ». Comme eux, il préférait laisser quelque chose à l'imagination du spectateur"[74].
Cette conception de la sculpture faisant place à l'imagination sera poussée plus loin encore avec Henry Moore. À travers ces œuvres, celle-ci joue un rôle de plus en plus prépondérant, non seulement pour l'artiste mais également pour l'observateur. Ainsi, "[Henry Moore] ne cherche pas à faire une femme de pierre mais une pierre qui suggère une femme[75]."
La ville de Washington aura ainsi le privilège de compter parmi ses sculptures extérieures des œuvres (sinon à tout le moins des reproductions de celles-ci) de tous ces artistes. Voir la section précédente "Jardins de sculptures".
Diversification des thèmes
Diversification des personnages
a) Personnages historiques masculins
Dès ses débuts, la sculpture américaine fut immanquablement influencée par la sculpture européenne. En témoignent les nombreuses statues équestres. Ce furent d'abord bien évidemment les grands personnages de l'histoire américaine qui furent l'objet de cette représentation. Bien vite cependant, plusieurs artistes américains sont allés parfaire leurs connaissances et leur technique auprès de grands maîtres en Europe si bien qu'imprégnés de la culture de ce continent, ils ne purent restés insensibles au désir de retrouver sur le sol américain des représentations de personnages qui marquèrent l'histoire européenne. Aux côtés des George Washington[77], James Garfield[78], Nathanael Greene[79], et de bien d'autres apparurent dans la capitale américaine les Christophe Colomb[80], Dante Alighieri[81], Isabelle Ire de Castille[82], Martin Luther[83]... Les personnages de la France furent parmi les premiers à connaître cet honneur avec, entre autres, le marquis Gilbert de Lafayette[27] et Louis Daguerre[84] qui firent leur apparition au début de la décennie 1890 alors que la plupart de ces grandes figures européennes devront attendre le XXe siècle.
Dans ce même XXe siècle, l'implantation des ambassades dans la capitale fournira également un nouvel apport de personnages étrangers non exclusivement européens avec par exemple des représentations de Gandhi[85] devant l'ambassade de l'Inde, de Winston Churchill à l'ambassade britannique[86], de Mustafa Kemal à l' ambassade de Turquie et de Nelson Mandela à l'ambassade d'Afrique du Sud[87]. Voir aussi la section "Bustes".
b) Personnages historiques féminins
La ville de Washington dut attendre le XXe siècle pour voir apparaître les premières représentations en sculpture de personnages historiques féminins. Contrairement aux personnages masculins, ce sont d'abord des femmes étrangères qui furent représentées avec le monument équestre de Jeanne d'Arc inauguré en 1922[88]. En 1966 fut inaugurée celle d'Isabelle Ire de Castille[89]. Il faut attendre la décennie 1970 pour qu'apparaissent enfin les premières représentations de femmes américaines avec la statue de Olive Risley Seward(en), en 1971[90] et le Mary McLeod Bethune Memorial inauguré en 1974[91]. Ce n'est qu'en 1997 qu'une autre Américaine, Eleanor Roosevelt, s'ajouta à la statuaire de la ville, alors que sa statue fut intégrée au mémorial dédié à son époux, Franklin Delano Roosevelt[92]. Voir aussi la section "Personnages féminins".
À part les lieux publics habituels, il semble que les seules autres représentations de personnages historiques féminins dans les espaces extérieurs de la ville de Washington se trouvent dans les cimetières bien que, là encore, les exemples ne sont pas légion. La statue de Mary Ann Hall(en) au cimetière du Congrès en est l'un d'eux si tant est qu'il s'agit bien d'une représentation de la personne qu'on ait voulu figurer plutôt qu'une figure allégorique demandée par la famille de la défunte.
Tout aussi peu répandues, d'autres sculptures extérieures de la capitale américaine ne faisant pas partie de la statuaire rendent hommage à des femmes. Les promeneurs qui s'attardent au parc Montrose(en) dans le quartier de Georgetown, pourront observer le mémorial de Sarah Louise Rittenhouse découvrant un piédestal de marbre surmonté d'une sphère armillaire. Inauguré le , il rend hommage à celle que l'on considère comme la fondatrice de ce parc[93].
Sculptures en rapport à des évènements
a) Évènements survenus aux États-Unis
Parallèlement à cette évolution, la sculpture américaine à Washington voit apparaître des œuvres en rapport à des évènements comme thème. À nouveau, c'est bien sûr ceux de l'histoire américaine qui retiendront l'attention en premier lieu. L'un des plus marquants au XIXe siècle avec la guerre civile fut l'abolition de l'esclavage. Le mémorial marquant le souvenir de l'émancipation des esclavesafro-américains réalisé par
Thomas Ball en 1876[94], année du centenaire de la déclaration d'indépendance des États-Unis, en constitue un exemple.
La guerre civile américaine a connu bien des batailles et au moins l'une d'entre elles, celle de Fort Stevens a fait l'objet d'une représentation. Voir la section "Plaques commémoratives".
b) Évènements survenus ailleurs qu'aux États-Unis
Ici encore le XXe siècle fera connaître à la ville la même ouverture vers l'extérieur du pays pour ce type de représentation. C'est ainsi que fut inaugurée en une sculpture en bronze intitulée "Armenian Earthquake" de Frid (Frederic) Sogoyan[95],[96] en témoignage de gratitude pour l'aide américaine apportée à l'Arménie à la suite du séisme qui frappa durement ce pays en .
Le fut inauguré le Mémorial Holodomor, un mémorial à la mémoire des victimes de la famine de 1932-1933 en Ukraine. La sculpture représente un champ de blé. Le nom du mémorial a pour but de préciser le contexte de l'évènement : "Holodomor" est un mot en ukrainien issu des mots qui signifient "famine" et "tuer (par privations)" désignant la responsabilité stalinienne dans ce drame. Derrière cette tragédie s'est vraisemblablement manifesté un génocide de la population ukrainienne bien que le qualificatif de génocide reste controversé (Controverse sur le qualificatif de génocide). Avec cette œuvre, comme pour d'autres, la mise en valeur de la réalisation artistique a non seulement pour but le devoir de mémoire avec ce mémorial mais aussi, semble-t-il, celui d'informer, voire éduquer, notamment le public américain, peu au fait de cet évènement survenu en Ukraine[100],[101].
c) Évènements survenus à la fois aux États-Unis et ailleurs qu'aux États-Unis
Après l'Europe, l'ouverture dans le domaine culturel devait s'étendre à l'Asie. Après le don de cerisiers japonais en 1912[104], le Japon fit don aux États-Unis dans les années 1950 de deux sculptures, lesquelles peuvent être observées parmi ces cerisiers près du Tidal Bassin.
Trois ans plus tard, ce fut au tour du maire de Yokohama d'offrir une autre sculpture, cette fois représentant une pagode. La sculpture en granite fut inaugurée l'année suivante, en 1958[106].
b) Sculptures chinoises
À l'image de nombreuses villes nord-américaines, Washington possède son quartier chinois. Le , celui-ci inaugura l'Arche de l'amitié dont le coût fut partagé par les gouvernements américain et chinois. Sous la direction de Hou Shuwen, seize artisans sont venus à Washington pour sculpter, peindre, et installer des motifs d'arcade. Évoquant le style classique de la dynastie Qing (1644-1912), l'arche ne compterait pas moins de 7 000 tuiles vernissées et 35 000 morceaux de feuilles d'or[107]. Elle dut faire l'objet de rénovations majeures dès 1993 de même qu'en 2009[108].
c) Sculptures amérindiennes
En 1991 fut inaugurée une œuvre intitulée Spirit of Haida Gwaii (L’esprit de Haïda Gwaii)[109]. Située à l'extérieur de l'ambassade canadienne à Washington, cette réalisation de l'artiste canadien Bill Reid regroupe 13 figures mythologiques de la culture haida[110], population amérindienne dont une partie vit dans l'archipelcanadienHaida Gwaii, autrefois dénommé "îles de la Reine-Charlotte", et situé au large des côtes de la Colombie-Britannique. Cette sculpture en bronze de cinq tonnes a figuré sur l'ancienne série de billets de banque canadiens de vingt dollars mis en circulation en 2004[111].
Dès la deuxième moitié du XIXe siècle (vers 1870) furent inaugurées à l'extérieur de l'ambassade d'Indonésie deux sculptures en roche volcanique de danseurs balinais censés incarner des démons. Cette scène fait vraisemblablement référence à la danse du Barong[115].
Près d'un siècle et demi plus tard, en , fut inaugurée à l'extérieur de cette ambassade une sculpture de près de cinq mètres de haut réalisée par plusieurs sculpteurs balinais sous la direction du sculpteur Nyoman Sudarwa[116]. Elle représente la déessehindoueSarasvati[117]. Aux pieds de la déesse se trouvent trois étudiants dont l'un représenterait Barack Obama[118].
e) Sculpture maorie
La diversité de ce patrimoine artistique s'étend plus loin encore dans la zone Asie-Pacifique avec un exemple de sculpture maorie devant l'ambassade de Nouvelle-Zélande faisant apparaître l'une des réalisations du whakairo(en), une forme de sculpture traditionnelle maorie sur le bois, la pierre ou même l'os. Voir la galerie d'images de la section "Lieux divers".
Sculptures présentes pour une durée limitée
À son statut de ville administrative, Washington ajoute désormais l'image de celle d'une ville festive à travers diverses célébrations, festivités et spectacles lors desquels des artistes ont l'occasion de démontrer leur savoir-faire dans le domaine de la sculpture qui affiche un modernisme et ce, parfois même, lors de cérémonies plus traditionnelles.
Dans certaines circonstances, la sculpture se donne à voir aussi bien aux enfants qu'aux adultes. C'est le cas lors de la parade qui a lieu, une fois l'an, lors des festivités soulignant le jour de l'Indépendance aux États-Unis. Ainsi, dans la capitale américaine, adultes et enfants ont l'occasion de voir défiler plusieurs sculptures gonflables géantes[120].
b) Festivals
Durant deux semaines, du au , la capitale américaine s'est faite l'hôte d'un évènement durant lequel les gens furent invités à venir découvrir les œuvres de l'artiste australienne, Amanda Parer et de l'architecte John Ensor Parker. Ils purent ainsi admirer des sculptures géantes gonflables représentant des lapins illuminés de l'intérieur ainsi qu'une sculpture de 6,1 m (20 pieds) de haut intitulée "Point Cloud"[121],[122].
S'il est courant que les sculptures soient les garantes de la mémoire collective concernant les personnages du passé, il est par contre beaucoup moins fréquent qu'elles aient pour but de rappeler à notre mémoire des espèces animales aujourd'hui disparues. Ce rôle étant habituellement dévolu aux musées de paléontologie. Du printemps 2014 au printemps 2015 s'est tenue à Washington une exposition itinérante présentant cinq sculptures géantes représentant les oiseaux de cinq espèces disparues dont certaines dans un passé relativement récent. The Lost Bird Project a pour but de susciter une prise de conscience auprès du grand public de la fragilité de la faune aviaire. Présentée la première fois au Cornell Lab of Ornithology, ces sculptures de l'artiste Todd McGrain furent ensuite exposées dans les parcs et jardins de différentes villes américaines dont la capitale. Quatre des cinq sculptures représentant le grand pingouin, l'eider du Labrador, la conure de Caroline et le tympanuchus cupido cupido furent exposées au Enid A. Haupt Garden(en), la cinquième, la tourte voyageuse (à ne pas confondre avec le pigeon voyageur) fut exposée au Urban Bird Habitat Garden au Musée national d'histoire naturelle[126],[127].
Trois artistes furent ainsi sélectionnées : Niki de Saint Phalle dont les œuvres choisies furent exposées du au et du au , suivirent celles de Chakaia Booker exposées du au . L'évènement pris fin avec Magdalena Abakanowicz dont les œuvres choisies furent exposées du au [130]. Entre autres exemples, les passants purent ainsi découvrir en plein décor urbain Les Trois GrâcesLes Trois Grâces ou encore l’œuvre intitulée Nana on a Dolphin(en) toutes deux réalisées par Niki de Saint Phalle.
Représentations de scènes quelconques
Par-delà les symboles avec notamment les personnages qui ont marqué l'histoire de ce pays et au-delà du devoir de mémoire pour rappeler à sa population les évènements marquants de l'histoire des États-Unis, voire ceux survenus ailleurs dans le monde, la ville de Washington est véritablement devenue une ville d'art avec l'apparition dans son décor urbain de sculptures représentant des scènes du quotidien. Ces scènes qui ne sont pas chargées de symboles et qui ne font référence à aucun évènement historique permettent aux habitants de la ville et aux visiteurs d'observer des œuvres d'art uniquement pour l'art.
Les années 1980 voient l'arrivée de ce type de représentation dans la capitale américaine avec, entre autres, l'œuvre intitulée The Maine Lobsterman (le pêcheur de homard du Maine). C'est en 1939 que le modèle en plâtre fut réalisé par Victor Kahill prenant pour modèle H. Elroy Johnson, un pêcheur de homard de Harpswell, Maine. Créée à l'origine pour l'exposition internationale de New York de 1939, ce n'est toutefois qu'en 1973, après la mort de Johnson qu'un membre du Congrès du Maine a réussi à réunir les fonds nécessaires à faire trois moulages de bronze. Il fallut encore attendre 1980 pour que l'un des moulages obtienne l'autorisation du Congrès de pouvoir être installé à Washington. Ce qui fut fait peu de temps après (ca. 1981) et le , on procéda à son inauguration officielle[131]. Cette même année 1983, les promeneurs arpentant le côté est du John Marshall Park(en), dans Judiciary Square(en), virent apparaître une autre sculpture intitulée The Chess Players(en) (Les joueurs d'échecs), œuvre d'Alfred Lloyd Lillie[132]. Ces sculptures marquent un autre tournant dans l'évolution du patrimoine sculptural de cette ville.
Sculptures relocalisées
Relocalisation à l'intérieur de la ville
Plusieurs de ces œuvres ont changé d'emplacements au cours de leur histoire. Celle d'Horatio Greenough représentant Georges Washington, déplacée à plusieurs reprises, a déjà été mentionnée (voir "Œuvres controversées"). D'autres sculptures se sont vues déplacées à l'exemple de la statue du général John Aaron Rawlins, œuvre de Joseph Alexis Bailly. Si la statue de Greenough est passée de l'extérieur à l'intérieur, celle de Bailly est restée à l'extérieur malgré ses déplacements. Initialement située au
parc Rawlins(en) en 1874, elle changea de lieu en 1880 pour ensuite revenir au parc Rawlins en 1886[133].
À l'inverse, une sculpture peut d'abord avoir été exposée à Washington avant de quitter la ville pour une autre ville. L’œuvre intitulée The Awakening du sculpteur John Seward Johnson II a connu pareil transfert. Installée en 1980 dans l'East Potomac Park, elle y resta jusqu'en 2008, année où elle fut installée au National Harbor dans le comté de Prince George, dans le Maryland[135],[136].
Relocalisation à l'intérieur de la ville puis relocalisation à l'extérieur de celle-ci
Le Tripoli Monument(en) est connu pour être le plus vieux monument militaire des États-Unis[141]. Il a été exécuté pour honorer la mémoire de six officiersnavals qui furent tués en 1804, au cours de l'une des batailles navales de la guerre de Tripoli (en anglais Tripolitan War), aussi appelée première guerre barbaresque (First Barbary War)[141],[142]. Tout comme pour le George Washington d'Horatio Greenough, il a été réalisé à Livourne, en Italie.
Le sculpteur italien Giovanni Micali fut chargé de sa réalisation. Cette sculpture en marbre blanc est constituée d'une colonne haute de trente pieds surmontée d'un aigle et dont la base est ornée de figures allégoriques représentant la gloire, la renommée, l'histoire, et le commerce[143]. L’œuvre, terminée en 1806, voyagea à bord du navire USS Constitution pour arriver à Newport dans le Rhode Island avant d'être transportée à Washington où le monument fut installé au Washington Navy Yard en 1808[144]. Vandalisé durant la guerre de 1812 puis restauré, il fut relocalisé sur la terrasse ouest du Capitole en 1831 pour finalement être transféré à l'Académie navale d'Annapolis dans le Maryland en 1860[143].
Cas particulier(s)
Il n'est pas rare de voir une œuvre reproduite et ce, à plusieurs reprises, afin qu'elle se retrouve dans plusieurs villes. Les Bourgeois de Calais d'Auguste Rodin en est un exemple parmi tant d'autres. Il est par contre plus rare de retrouver la même œuvre reproduite plusieurs fois dans la même ville. À plus forte raison lorsqu'il s'agit d'une sculpture grandeur nature voire de taille plus grande. Ainsi, personnes ne sera surpris de constater le grand nombre de représentations de George Washington dans la première ville à porter son nom. Il s'avère cependant que l'une de ces représentations se rencontre à quatre endroits dans la capitale américaine. S'il est une œuvre qui a été et reste appréciée dans cette ville, c'est celle de Jean-Antoine Houdon. L'artiste qui avait réalisé un buste de Washington en 1786 se trouvant au musée du Louvre[145], en sculpta une représentation en pied qui fut terminée cinq ans plus tard. Si l'original se trouve au Capitole de l'État de Virginie à Richmond, en revanche, la capitale peut s'enorgueillir d'exhiber non pas deux ni trois mais bien quatre reproductions du George Washington de Jean-Antoine Houdon.
Les deux autres copies se trouvant situées à l'intérieur, la première fut installée dans la rotonde du Capitole en 1909 tandis que l'autre peut être observée à l'intérieur du monument Washington.
Tout comme sans doute pour bien des villes, le bronze et le marbre sont les matériaux les plus utilisés pour la sculpture extérieure à Washington. La quasi-totalité des statues équestres sont coulées dans le bronze. Les autres œuvres de la statuaire peuvent être de marbre ou de bronze. Il est à noter que le matériau peut être décidé selon le choix du commanditaire mais aussi parfois de l'artiste qui préfère travailler un matériau plutôt qu'un autre.
Quoique moins fréquent, on retrouve aussi le calcaire utilisé pour réaliser certaines œuvres telles par exemple "Past" et "Present" réalisées pas Robert Ingersoll Aitken ou encore "Heritage" et "Guardianship" réalisées par James Earle Fraser. Toutes les quatre représentent des personnages allégoriques (voir "Sculptures allégoriques").
Le granit, roche plus dure à sculpter est utilisé de préférence pour servir de socle aux monuments ou de stèle pour les monuments funéraires communément appelée pierre tombale, monuments auxquels sont adjoints pour certains une sculpture représentant le défunt ou la défunte (voir "Sculptures situées à des endroits moins fréquentés").
Il n'est pas rare que le béton soit utilisé pour les fondations du monument. Certaines réalisations combinent plusieurs matériaux. Ainsi le Washington Monument a été édifié en utilisant le marbre, le gneiss, le calcaire, aussi bien que le grès, la stéatite, le granite, le jade, avec pour finir les fondations en béton et l'apex en aluminium. Il faut cependant préciser qu'à proprement parler, le Washington Monument n'est pas une sculpture mais une construction en dépit du fait que dans l'Égypte antique, les obélisques étaient des monolithes sculptés, une fois taillés dans le roc. Visuellement, c'est l'impression que donne aux visiteurs le monument, celle d'être une gigantesque sculpture. Pour être plus précis, il faut noter que cet obélisque est aussi orné de nombreuses sculptures mais qui se trouvent sur les murs intérieurs du monument. Voir la sous-section "Sceaux" de la section "Plaques commémoratives et sceaux".
Sculpture non figurative
Avec la sculpture non figurative les matériaux d'usage se diversifient. Aux matériaux traditionnels s'ajoutent l'aluminium, l'acier, l'acier inoxydable, le verre... À la différence des œuvres d'inspiration classique, ces dernières peuvent être peintes (voir plus loin "Sculptures non figuratives"). S'inspirant sans doute de la sculpture non figurative, certaines sculptures dans le domaine figuratif font, elles aussi, usage de matériaux non conventionnels. La statue équestre de Luis Jimenez nommée Vaquero, qui accueille les visiteurs à l'entrée de la National Portrait Gallery et qui nous en offre un exemple, est une sculpture en fibre de verre et uréthaneacrylique montée sur une armature d'acier[148].
Sculpture et éclairage
La rencontre de l'éclairage et de la sculpture extérieure à Washington a sans doute vu le jour avec l'arrivée de la Fontaine Bartholdi en 1877-1878. À son arrivée, l'œuvre nommée Fontaine de lumière et d'eau (Fountain of Light and Water), était pourvue de luminaires qui bénéficiait de l'éclairage au gaz. Quelques années plus tard, en 1886, furent ajoutées des sources d'éclairage entourant le bassin. Puis, en 1915, ont été remplacées les lampes à gaz d'origine pour laisser place à l'éclairage électrique[149].
À l'approche du XXe siècle, la fontaine de Neptune offrent un autre exemple qui s'inscrit dans l'histoire du passage de l'éclairage fonctionnel à l'éclairage décoratif dans le domaine de la sculpture.
Éclairage intégré à la sculpture
Avec l'évolution des techniques et des matériaux, l'éclairage va au-delà de la simple décoration de la sculpture, elle tend à en faire partie. L'un des exemples éloquents à cet égard en est offert par la menorah nationale(en) alors que des luminaires font partie intégrante de cette sculpture. D'autres artistes ont exploré cette voie telle Amanda Parer qui a réalisé des sculptures géantes gonflables éclairées de l'intérieur. (Voir la section Sculptures présentes pour une durée limitée)
Mémoriaux
Il n'est pas rare en se promenant dans les rues ou les parcs de Washington de se retrouver face à un mémorial. Plusieurs sont évidemment dédiés à la mémoire de présidents américains, d'autres à des généraux et, plus rarement à des politiciens. Parfois à d'autres personnalités devenues célèbres. Moins fréquents, d'autres mémoriaux existent à la mémoire d'un groupe de personnes. Il peut s'agir dans ce cas de mémoriaux de guerre dédiés à la mémoire des combattants.
Il existe de nombreux mémoriaux nationaux dans la capitale américaine. Ils peuvent se classer en trois catégories: les monuments, les statues et les édifices.
National Mall / West Potomac Park / Constitution Gardens
On retrouve également la présence de mémoriaux dans les cimetières. Le mémorial Goff(en) réalisé par le sculpteur français Jules Déchin et le mémorial Houser(en), tous deux situés au cimetière de Rock Creek(en), en sont des exemples. Le
Mémorial Johnson(en) situé également dans le cimetière de Rock Creek, permet aux personnes qui le découvrent de faire la connaissance de la fonderie Jno. Williams, Inc.(en) qui l'a réalisé et qui n'existe plus depuis plusieurs décennies ayant fermé ses portes en 1956.
Statuaire
Statues équestres
On compte près d'une trentaine de statues équestres à Washington. De ce nombre, trois font partie du groupe de la statuaire de la révolution américaine, quatre autres font partie du groupe de personnages qui ont joué le rôle de libérateur de leur pays du joug de la colonisation dont deux de Simon Bolivar. On retrouve également deux statues équestres de George Washington mais seule celle du
rond-point Washington est inscrite au registre des quatorze statues de la statuaire de la révolution américaine. La grande majorité de ces œuvres représentent des personnages historiques, la plupart étant des généraux ou officiers haut gradés. Un seul de ces personnages historiques est une femme: la statue équestre de Jeanne d'Arc située au parc Meridian Hill. Deux d'entre elles concernent des personnages allégoriques ou appartenant au domaine de la mythologie: les figures féminines encadrant le dieu Neptune de la fontaine de Neptune[155] située devant la Bibliothèque du Congrès (voir aussi "Personnages de la mythologie").
Groupe de la statuaire de la révolution américaine
Toutes ces statues sont coulées dans le bronze à l'exception d'une seule, celle de Franklin, sculptée dans le marbre. Cinq des statues représentent des hommes militaires américains, deux autres (Franklin et Witherspoon) font référence à des politiciens américains, et une huitième statue, celle de Artemas Ward, concerne un militaire qui était aussi gouverneur du Massachusetts. Cinq statues représentent des officiers européens qui ont aidé la cause américaine, et l'une d'elles (Edmund Burke), un politicien britannique qui a parlé en faveur de la cause américaine. À part quatre de ces œuvres (Burke, Franklin, Hale et Witherspoon) toutes les autres ont été entièrement payées par des fonds fédéraux[157].
Un décret du président Richard Nixon fut signé en 1971 à l'effet que ces monuments et d'autres fassent l'objet de préservation, de restauration et de maintien[168],[169].
Au cours des cinquante-cinq dernières années, plusieurs statues ont été érigées sur Virginia Avenue, NW, entre les 18e et 25e rues, par divers pays d'Amérique latine afin d'honorer leurs libérateurs et d'autres personnalités nationales. Ces œuvres sont gérées par le National Park Service. L'emplacement sur Virginia Avenue a été choisi en raison de sa proximité avec le siège de l'Organisation des États américains (OEA), qui est situé au coin de Virginia Avenue et de 18th Street, et du siège de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), qui est situé au coin de Virginia Avenue et de 23th Street.
La statue de Benito Juarez concerne les réformes qu'il a faites dans le but de contrôler le pouvoir de l'Église au Mexique. (Le "libérateur" du Mexique serait en fait Miguel Hidalgo). Le Mexique a été le premier pays à lutter contre le royaume espagnol. Hidalgo a été le premier à lancer le mouvement Liberté en Amérique latine[38].
La statue du général José Gervasio Artigas, inaugurée le , est, elle aussi, une copie. Réalisée à Montevideo au début des années 1940, elle reproduit celle réalisée par Juan Manuel Blanes dont la création remonte à 1898. Don de l'Uruguay aux États-Unis, la sculpture dut toutefois attendre la fin de la guerre et ne fut expédiée aux États-Unis que le . Ce n'est que deux ans plus tard, le , que le Congrès autorisa les fonds nécessaires pour la construction de son socle et du site pour son installation[37].
De même que pour les personnages masculins, la représentation féminine dans la sculpture à Washington peut se regrouper selon au moins sept catégories :
Toutefois, à la différence des premiers où ce sont les personnages historiques qui dominent, c'est la catégorie de la sculpture allégorique qui semble être la plus représentative pour les personnages féminins (voir "Sculpture allégorique" et "Personnages de la mythologie") puisque très peu de personnages historiques y sont présents.
Située devant le siège de l'Organisation des États américains, Isabelle Ire de Castille, dite Isabelle la Catholique est l'une d'entre elles qui se voit honorée ainsi[174]. La statue de bronze intitulée Crown Princess Märtha(en) de la princesse Märtha de Suède située devant l'ambassade de Norvège nous en offre un autre exemple[175].
La statue équestre de Jeanne d'Arc, l'unique statue équestre d'une femme dans cette ville, est également à citer. Le Mary McLeod Bethune Memorial, en hommage à l'éducatrice Mary McLeod Bethune, est le premier monument érigé pour honorer une femme afro-américaine[176] (voir "Œuvres commémorant les Afro-Américains"). Robert Berks(en) est le sculpteur qui réalisa l’œuvre (il est également celui qui réalisa le mémorial Albert Einstein. C'est aussi l'un des rares mémoriaux dédiés à une femme qu'on retrouve sur la place publique. Les autres qu'on retrouve s'observent dans des lieux tels que les cimetières. Il est à remarquer que de ce groupe, seule une est américaine.
Les monuments publics dédiés aux femmes ou à un groupe de femmes sont encore plus rares. On retrouve, à cet effet, le Vietnam Women's Memorial, monument honorant les femmes ayant participé à la guerre du Viêt Nam.
Quelques personnages littéraires féminins se retrouvent dans cet ensemble de sculptures, soit identifiés comme dans la représentation de Roméo et Juliette, soit non identifiés comme pour le personnage féminin du Songe d'une nuit d'été. Voir la section "Personnages littéraires".
Au cinq premières catégories mentionnées ci-dessus s'en ajoute une sixième dans laquelle on retrouve des personnages féminins, seules ou en groupe, faisant partie d'une œuvre dédiée à un personnage masculin. On compte au nombre de celles-ci, entre autres, le Mémorial Daguerre[177] et le George Gordon Meade Memorial(en)[178],[179].
Bien qu'aucunement comparable sur ce point à Athènes ou d'autres villes européennes, on observe néanmoins à Washington quelques représentations de personnages issus de la mythologie.
Face à la Bibliothèque du Congrès, les visiteurs font ainsi la rencontre de Neptune, figure centrale d'une fontaine qui le montre encadré par deux personnages féminins qu'on devine être des nymphes, l'artiste les ayant représentées sur des chevaux. Aux côtés de Neptune, on distingue deux figures masculines, des tritons autres personnages issus de la mythologie grecque, identifiables, entre autres, à leur conque dans laquelle ils soufflent.
L'influence de la statuaire grecque s'est manifestée également jusque dans la représentation du personnage le plus emblématique du peuple américain et celui qui a justement laissé son nom à ce qui deviendra la capitale du pays. Il existe de nombreuses représentations de Georges Washington. Il en existe une toutefois le montrant assis, torse nu dans une pose rappelant Zeus. L'artiste américain qui l'a réalisée, Horatio Greenough, se serait inspiré de la statue de Zeus à Olympie. Commandée pour le centenaire de la naissance de Washington, cette œuvre est demeurée de nombreuses années à l'extérieur avant qu'elle ne soit transférée en 1908 dans le bâtiment de la Smithsonian Institution pour être plus tard relocalisée après 1964 au musée national d'histoire américaine (le National Museum of American History)[50].
De façon intéressante également, 13 figures mythologiques de la culture haïda se trouvent regroupées dans une même sculpture (voir la section « Diversification dans le domaine culturel » - Sculptures amérindiennes).
Les plaques commémoratives constituent une autre occasion par laquelle s'exprime la sculpture. Souvent elles se retrouvent partie intégrante d'un mémorial. Bien souvent, on les rencontre ainsi honorant la mémoire de personnages illustres ou encore d'un groupe d'un personnes s'agissant par exemple d'un groupe de soldats tombés au combat.
Certaines rappellent le souvenir d'un évènement passé à l'histoire. J. Otto Schweizer(en) réalisa l'une d'entre elles pour commémorer la Bataille de Fort Stevens survenue en au cours de laquelle était présent Abraham Lincoln lors d'une visite des lieux. De façon intéressante, sur un plan historique, le monument, érigé à cet effet en 1920 rendant hommage au 6e corps de l'armée de l'Union qui se trouvait sur place durant cette bataille, exhibe un plan du fort en question sculpté vraisemblablement dans du bronze[228],[229],[230].
Le on inaugura The Extra Mile(en), une série de plaques incrustées dans les trottoirs du centre-ville de Washington(en) commémorant les réalisations d'hommes et femmes ayant façonné l'histoire par leurs actions et œuvres de bienfaisance. Chacune de ces plaques inclut une sculpture en bas-relief représentant les personnes honorées. Trente-six personnes y sont représentées depuis ce jour et, pour une fois, les femmes sont autant à l'honneur avec près de la moitié des personnalités honorées[231]. Cette voie piétonne commence au coin de Pennsylvania Avenue et 15th Street, NW et se poursuit vers le nord sur 15th Street à G Street, NW. Là, elle tourne vers l'est sur G Street jusqu'à son intersection avec 13th Street. Celle-ci sera allongée avec l'ajout d'autres plaques commémoratives[231].
La sculpture sigillaire est sans doute un domaine moins connu de la sculpture en bas-relief. Il existe pourtant plusieurs exemples de sceaux sculptés à Washington à commencer par le Grand sceau des États-Unis situé au centre sur la façade de l'édifice des Archives nationales[235]. De même, on retrouve sculpté le sceau de l'imprimerie du gouvernement sur l'un de murs extérieurs de l'édifice[236].
Un autre exemple de sceau rencontré est celui des armoiries de l'Australie dont la représentation sculptée se situe devant l'ambassade d'Australie[238]. Voir aussi "Sculptures animalières".
La sculpture religieuse est également présente dans certains cimetières. Parmi les cimetières de Washington, les cimetières du Congrès, de Rock Creek, de Glenwood et d'Oak Hill comptent parmi ceux où ce genre de sculpture se rencontre. Il s'agit la plupart du temps de représentations d'anges. Plusieurs faisant partie de monuments funéraires alors que d'autres sont au contraire des sculptures isolées comme celles que les visiteurs peuvent observer au cimetière de Glenwood[239]. (voir aussi "Cimetières nationaux" et "Autres cimetières" de la section « Lieux divers »).
La croix est une autre forme de sculpture religieuse rencontrée qui est sans doute la plus répandue dans le monde de la chrétienté. Outre qu'on retrouve sa présence rattachée aux églises, divers sculpteurs ont fait ou font encore usage de ce symbole pour certains monuments funéraires et mausolées présents dans les cimetières mentionnés.
Personnages
La sculpture religieuse se donne à voir de même à travers la représentation de personnages historiques ou non de la chrétienté. La basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception est peut-être l'endroit où se trouvent regroupés le plus grand nombre de personnages religieux dans la capitale américaine. Plusieurs dizaines de ces personnages ornent l'extérieur des murs de cet édifice religieux[240](voir la section « Lieux de culte »). Les jardins de cette basilique offrent eux aussi aux visiteurs l'occasion de voir quelques-uns des personnages religieux dont les statues d'Anne-Thérèse Guérin (Mère Théodore Guérin) d'abord réalisée en terre glaise par Teresa Clark pour être ensuite sculptée dans le calcaire par le tailleur de pierre, Nicholas Fairplay[241] ou encore celle de Marie, protectrice de la foi(en) du sculpteur Jon-Joseph Russo. On pourra également observer dans les jardins de la cathédrale nationaleLe Fils prodigue, de Heinz Warneke, sculptée en 1961 (voir la section « Jardins »). Plusieurs autres représentations de personnages religieux s'offrent au regard des visiteurs découvrant la ville tout au long de leur parcours (voir la section « Personnages historiques »).
Sculptures animalières
Le cheval est, de loin, l'animal le plus représentatif de la sculpture extérieure à Washington compte tenu des nombreuses statues équestres qu'on y rencontre dans cette ville. Il est par contre beaucoup plus rare de rencontrer le même animal représenté seul et lorsque c'est le cas, il revêt une valeur symbolique telles ces sculptures de chevaux représentant le Congrès des États-Unis (voir plus loin "Sculptures allégoriques"). D'autres animaux viennent néanmoins enrichir le bestiaire du paysage urbain de la ville: aigle, ours, bison, tigre, lion,... Le contraste avec le cheval est on ne peut plus saisissant en ce que, d'une part, l'aigle mis à part, il en existe peu d'exemplaires pour chacune de ces espèces et que, d'autre part, celles-ci sont le plus souvent représentées seules voire isolées de tout autre élément.
Toujours au parc zoologique national, le Pelzman Memorial Glockenspiel est également une réalisation artistique qui regroupe dans une tour plusieurs sculptures animales[253].
La sculpture animalière se rencontre aussi devant certaines ambassades de la ville. Des éléphants sont représentés à l'entrée de l'ambassade de l'Inde[254] alors que devant l'ambassade d'Australie se trouvent réunis sous une forme stylisée le kangourou et l'émeu encadrant une pie, un cygne et un lion[255].
Il arrive que des artistes se fassent demander de sculpter des parties d'un animal seulement ou encore une partie de leur squelette. C'est ce que les visiteurs du zoo de Washington ont l'occasion de découvrir. On y observe ainsi des reproductions d'un crâne, de pattes et même d'une langue (!) de tigre[256]. L'une des grandes vedettes de ce répertoire est sans nul doute la reproduction d'un crâne de Tyrannosaurus Rex[257].
Il arrive aussi d'y retrouver des sculptures animales faisant partie du mobilier urbain. L'une des œuvres du sculpteur anglais Ernest C. Bairstow(en) nous en fournit un exemple avec des aigles couronnant le sommet de plusieurs lampadaires situés sur le Taft Bridge, pont nommé en l'honneur du président américainWilliam Howard Taft[258].
On retrouve nombre de sculptures allégoriques dans la capitale américaine. L'un des thèmes les plus usités de ce type de sculpture est celui de la justice que des artistes n'ont pas manqué de représenter pour cette ville. Alors que ce thème est représenté la plupart du temps par un personnage féminin, celui de la loi est représenté, du moins à Washington, par une figure masculine. Moins fréquemment, on retrouve des animaux pour cette thématique. Ils interviennent néanmoins pour d'autres symboliques à l'exemple de ces chevaux symbolisant le Congrès américain. Le théâtre n'a pas été oublié, on y retrouve une représentation traditionnelle de la tragédie et de la comédie réalisée par Paul Philippe Cret.
À ces exemples peuvent s'ajouter celui de l'Apothéose de la démocratie[267] (voir plus loin "Éléments architecturaux") sans oublier le symbole de la nation américaine qu'on croit être habituellement un aigle mais qui est en réalité le pygargue à tête blanche trônant sur le haut de la façade de l'édifice de la Réserve fédérale.
On note d'emblée que l'art sculptural, à Washington, se retrouve également dans l'ornementation. À cet effet, les visiteurs ne pourront manquer de remarquer la présence de cet élément décoratif où se trouvent certaines fontaines de la ville. Aux fontaines uniquement décoratives s'ajoutent aussi les fontaines fonctionnelles ou qui l'ont été par le passé appelée aussi abreuvoir au Canada.
Bien que, de prime abord, en apparence discrète dans ce domaine, la sculpture ornementale.
n'est pas absente de l'architecture à Washington. À ce titre, on peut admirer le travail des artistes sur le fronton de certains édifices. On en retrouve des exemples avec l'Apothéose de la démocratie[267] dont la sculpture vient ornementer le fronton de la façade est du portique de la Chambre des représentants du Capitole ou encore sur celui de l'édifice de la Cour suprême des États-Unis situé non loin du Capitole. L'édifice des Archives nationales en fournit un autre exemple.
Tout aussi intéressant est le fait de retrouver un ensemble d'éléments architecturaux pour donner naissance à un monument alors que ces éléments se trouvent physiquement séparés tel cet ensemble circulaire regroupant 22 colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens qui peuvent être observées à l'Arboretum National. On les désigne sous le nom de colonnes du Capitole (voir la section « Jardins »).
La sculpture se retrouve également associée aux arcs de triomphe. Deux de ces arcs se trouvent au National World War II Memorial, un mémorial dédié aux Américains qui ont servi dans les forces armées pendant la Seconde Guerre mondiale. Situé sur le site du National Mall, il se compose de 56 piliers en granit et de deux arcs de triomphe. Dans ce cas-ci, les sculptures se font plus discrètes car ce n'est pas sur le dessus mais sous les arcades de ces arcs qu'on les trouve. Des aigles de bronze et des couronnes réalisés par le sculpteur Raymond Kaskey(en) ornent l'intérieur des deux constructions.
Si certains édifices gouvernementaux se présentent dans un style architectural dépouillé tel l'édifice de la Réserve fédérale nommé le "Marriner S. Eccles Federal Reserve Board Building" ou Eccles Building où la seule sculpture apparente sur sa façade avant est le pygargue à tête blanche, symbole de la nation américaine[283], d'autres tel le Thomas Jefferson Building offre l'un des beaux exemples, à Washington, d'intégration de la sculpture à l'architecture.
À cet édifice, se rattache, entre autres, le nom de Frederick Hart, l'un des artistes qui y apporta plusieurs contributions. Sa série portant sur la création du monde intitulée Création ex nihilo, Création du jour et Création de la nuit décorent le tympan des portails en dessous desquels, les personnages d'Adam, de saint Pierre et de saint Paul, réalisés également par l'artiste, accueillent les visiteurs. Hart sculpta également pour cette cathédrale de nombreuses gargouilles[285]. Carl Bush ainsi que Marion Brackenridge sont deux autres artistes qui se sont investis dans ce travail[286],[287].
La Bibliothèque du Congrès a été citée avec le Thomas Jefferson Building (voir "Édifices gouvernementaux") et le John Adams Building (voir "Personnages de la mythologie"). Si l'édifice en question demeure le plus imposant de sa catégorie par sa monumentalité et son ornementation, il n'en demeure pas moins que d'autres bibliothèques sont également à considérer telles la bibliothèque Carnegie située sur la place Mount Vernon(en) (l'une des bibliothèques Carnegie) dont la façade avant fait voir aux visiteurs un beau travail de la part des sculpteurs qui l'ont ornée. D'apparence beaucoup plus discrète, la bibliothèque de Mount Pleasant est néanmoins, elle aussi, à considérer[288]. Parmi les bibliothèques, citons aussi la Bibliothèque Folger Shakespeare. Voir la section "Personnages littéraires".
Outre le fait qu'on retrouve sur les portes et frontons de certains édifices la sculpture en bas-relief et haut-relief, on la rencontre également sur des éléments décoratifs du National World War II Memorial. Une série de plaques de bronze illustrant des scènes où figurent des soldats réalisées également par Raymond Kaskey[292] fait appel à ces deux types de sculpture. L'artiste utilise en effet ces deux techniques d'une plaque à l'autre et va même jusqu'à unir les deux dans une même composition : des soldats étant sculptés en bas-relief suivis d'un photographe et d'un autre soldat sculptés en haut-relief en constitue un exemple[293].
Galerie
Fronton du portique de la Cour suprême des États-Unis
Cour suprême des États-Unis
Colonnes du Capitole (Arboretum National)
Arc de triomphe de l'Atlantique, National World War II Memorial
Tympan et partie des voussures du portail sud de la Cathédrale nationale[294]
Ébrasement du portail sud de la Cathédrale nationale[295]
Entrée du cimetière de Glenwood
National City Christian Church
Lieux divers
Jardins
En plus de ses parcs, la ville de Washington est agrémentée de nombreux jardins publics. Mis à part les grands jardins consacrés à la sculpture tels le Hirshhorn Museum and Sculpture Garden et le National Gallery of Art Sculpture Garden déjà mentionnés, il en existe d'autres où la sculpture se fait plus discrète mais y est néanmoins présente.
Parmi ces lieux de promenade et de détente, certains de ces jardins ont mis l'emphase sur l'aspect végétal pour agrémenter leur décor si bien que les visiteurs peuvent être surpris d'y retrouver une statue isolée parmi toute cette verdure. C'est notamment le cas par exemple de l'une d'entre elles intitulée Le fils prodigue réalisée en 1961 par Heinz Warneke(en) que l'on retrouve dans le Bishop's Garden de la Cathédrale nationale[297]. Certaines des œuvres de ce sculpteur se retrouvent d'ailleurs faire partie du portail du transept sud de cette même cathédrale[298].
Enid A. Haupt Garden
Certaines sculptures constituent elles-mêmes un élément d'architecture. C'est ce que les promeneurs visitant le Enid A. Haupt Garden(en) ont l'occasion d'observer en approchant de la Haupt garden Moongate marquant l'entrée du Moongate Garden, conçu par l'architecte Jean Paul Carlhian[299].
Arboretum national
L'Arboretum national, l'un des jardins botaniques de la ville, abritent également quelques sculptures. Les visiteurs ne pourront manquer de voir les colonnes du Capitole qui faisaient partie du portique Est du Capitole en 1828 avant que cette partie ne fut reconstruite en 1958. Les 22 colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens, n'ayant plus aucune fonction, ne furent pas détruites. Il a fallu attendre cependant les années 1980 pour qu'Ethel Garrett ait l'idée de les sauvegarder en les réinstallant dans l'Arboretum national[300]. Dans ce même jardin, se trouve un groupe de sculptures de 10 pieds (3 m) de haut de Beverly Pepper(en) inauguré en 1993 et intitulé Split Ritual[301].
Le patrimoine sculptural de Washington se trouve également enrichi avec des sculptures devant différentes ambassades. Celles de la Norvège, de la Croatie, de la Nouvelle-Zélande, d'Australie, de l'Inde, de l'Indonésie, d'Israël, du Venezuela, d'Afrique du Sud et de la Turquie font partie de celles pour lesquelles des œuvres sculptées extérieures ont été répertoriées[302]. En 2021, la France a offert aux États-Unis une réplique de la statue de la Liberté en bronze, de près de 3 mètres de haut, installée devant l'ambassade de France[303]. Voir "Diversification des personnages" et "Diversification dans le domaine culturel" dans la sous-section "Diversification des thèmes" de la section "Évolution de la sculpture" de l'historique.
En fut inaugurée devant le consulat coréen la statue de Philip Jaisohn (1864 - 1951), Seo Jae-pil de son nom coréen, qui fut le premier coréen à obtenir la nationalité américaine, à obtenir un diplôme de médecine aux États-Unis et le premier à fonder un journal coréen dans ce pays. Pour son travail comme médecin pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut également le premier coréen à recevoir une médaille du Congrès[304].
Sculptures situées à des endroits moins fréquentés
Autres cimetières
Washington compte de nombreux cimetières. L'inventaire de la Smithsonian Institution indique que des sculptures se retrouvent dans certains d'entre eux.
Cimetière de Rock Creek
Outre les œuvres rencontrées dans les endroits touristiques de la ville, on en retrouve d'autres en des lieux ne faisant pas partie des grands circuits touristiques de Washington.
Le cimetière de Rock Creek(en) situé dans le quartier de Petworth est l'un de ces endroits où les visiteurs ne pensent pas forcément se rendre pour admirer des sculptures. Elles s'y trouvent pourtant en grand nombre. Qui plus est, plusieurs d'entre elles sont des réaslisations de sculpteurs renommés.
D'autres, tout aussi nombreuses, sont l’œuvre de sculpteurs inconnus[307],[308],[309],[310].
Cimetière de Glenwood
Par ses nombreuses sculptures, notamment d'anges ainsi que d'autres, le
cimetière de Glenwood(en), dans le quartier d'Edgewood dans la partie nord-est de la ville, offre, lui aussi, à voir aux visiteurs de nombreuses œuvres d'art[311]. Certains monuments funéraires, entre autres, sont le résultat d'un travail d'artiste élaboré. À cet endroit, le marbre, la pierre et le granit sont les matériaux qui sont à l'honneur. À la différence du cimetière national d'Arlington, situé tout près de Washington, sur l'autre rive du Potomac qui, lui, est fréquenté par de nombreux touristes, ceux de Rock Creek et d'Edgwood sont des endroits à la fois plus discrets et moins connus.
La sculpture se rencontre également dans ces lieux pour des mausolées. Le cimetière de Rock Creek nous en offre des exemples tels les Heurich Mausoleum(en) et Sherwood Mausoleum[316],[317],[318]. Le premier étant réalisé par le sculpteur américain Louis Amateis(en) né à Turin qui a également sculpté la porte de l'entrée avant ouest du Capitole baptisée Apotheosis of America (Apothéose de l'Amérique)[319],[320]. Voir aussi la section « Éléments architecturaux ».
Il en va de même pour le cimetière de Glenwood alors que certains des mausolées présentent de belles réalisations en leur intérieur laissant jouer à la sculpture extérieure le rôle d'ornement architectural. Le mausolée Allen en est un exemple parmi d'autres[321].
Quartiers résidentiels
Une ville étant constituée en plus de ses points d'intérêt touristiques, de ses quartiers résidentiels, il n'est pas rare de pouvoir y retrouver des sculptures. Habituellement anonymes, elles ne se retrouvent pas inventoriées par les institutions. L'une d'entre elles est pourtant clairement identifiée puisqu'elle représente Olive Risley Seward(en) (1841 - 1908), fille adoptive de William Henry Seward qui fut gouverneur, sénateur de l'État de New York et enfin secrétaire d'Étataméricain. La statue exécutée en 1971 par le sculpteur
John Cavanaugh(en) se situe dans le quartier de Capitol Hill devant l'entrée d'une résidence privée. Il faut noter toutefois que la résidence en question est adjacente à la place Seward[322],[323]. Voir aussi la section « Personnages féminins ».
Un énorme travail fut fait pour dresser l'inventaire des œuvres d'art sur le sol américain (voir la section suivante "Préservation des œuvres"). Sans être achevé car il s'ajoute de nouvelles œuvres d'année en année, ce travail est passablement avancé. Pour la sculpture, l'inventaire couvre toutes les époques de l'histoire américaine, de l'époque coloniale jusqu'à nos jours. Cet inventaire constitue une base de données consultable en ligne via SIRIS, le système de recherche d'information de la Smithsonian Institution[343].
En consultant cette base de données, on peut ainsi savoir si la sculpture d'un personnage existe dans telle ville et si oui, avec sa localisation et bien d'autres informations la concernant. Avec 32 000 sculptures extérieures répertoriées[344], il est permis de penser que celles de tous les grands noms de l'histoire américaine ont été répertoriées. Ainsi, une recherche permet de savoir si certains de ces grands noms manquent à l'appel et de fait, force est de constater que certaines représentations de personnages d'envergure sont absentes de la sculpture extérieure à Washington.
Les guerres mises à part, s'il y a un évènement qui a marqué l'histoire américaine du XXe siècle, c'est assurément l'envoi d'hommes sur la Lune. Or, s'il faut en croire l'inventaire mentionné ici, on chercherait en vain dans les parcs, rond-points et autres places publiques de la capitale américaine des monuments ou simples statues des personnages ayant marqué cette grande épopée. La base de données nous indique en effet que les Neil Armstrong, Edwin (Buzz) Aldrin et autres cosmonautes du programme Apollo sont absents de ce décor urbain. Bien que ce soit la plus frappante, ce n'est pas là la seule omission du genre. De grands noms de la science du côté américain n'ont toujours pas droit à cet honneur. Il n'est qu'à citer parmi d'autres les noms de Jonas Salk, Richard Feynman ou Edwin Hubble par exemple.
Il en va de même pour les femmes alors que sont absentes les représentations d'Annie Jump Cannon, de Cecilia Payne, de Margaret Mead ou encore de Barbara McClintock chez les scientifiques américaines. Plusieurs autres pourraient être citées à cet effet. En revanche, il existe depuis 1921 un mémorial dédié aux pionnières du mouvement pour le droit de vote des femmes à l'intérieur du Capitole[345],[346].
b) Œuvres autochtones
Bien que présente à Washington, l'inventaire de la Smithsonian Institution nous indique qu'une catégorie bien connue de la sculpture amérindienne est absente des sculptures extérieures de la capitale : les totems. Présents en de nombreux endroits ailleurs dans d'autres États américains, notamment ceux de la côte ouest, les seuls qu'on retrouve à Washington sont des sculptures de petite taille exposées à l'intérieur de musées[347].
Préservation des œuvres
Restauration
Bien plus encore que les sculptures se trouvant à l'intérieur des bâtiments, celles situées à l'extérieur doivent affronter les assauts du temps. Le vandalisme mis à part, les principaux responsables de leur détérioration étant les caprices du climat et la pollution. Concernant la pollution automobile par exemple, les statues, nombreuses à Washington, situées aux rond-points, sont particulièrement exposées.
Ces divers ravages sur le patrimoine culturel artistique américain ont fait l'objet d'une prise de conscience aux États-Unis. À la suite de quoi furent prises une série de mesures à l'échelle nationale afin de lutter contre ce fléau.
Avant l'entrée en scène des restaurateurs, il fallut d'abord dresser l'inventaire des œuvres publiques situées à l'extérieur des villes américaines dont la capitale fédérale. Pour ce faire, 7 000 bénévoles ont offert de leur temps pour collecter ces informations[348]. Il fallut ensuite dresser l'inventaire de toutes celles qui avaient besoin d'être restaurer et classer ensuite celles-ci par ordre de dégradation.
Ainsi 32 000 sculptures extérieures furent répertoriées dans tout le pays[344]. De ce nombre, plus de la moitié font l'objet de conservation ou de restauration[348].
Par le nombre de ses œuvres et son statut, la capitale américaine fait bien sûr l'objet d'une attention particulière. Une fois le travail des bénévoles accompli, les restaurateurs purent intervenir. Parmi les nombreuses œuvres, mentionnons que la fontaine Bartholdi a été restaurée en 1986. "Des dizaines de couches de peinture ont été sablées de la surface en fonte pour donner un nouveau revêtement protecteur. La couche de finition de peinture a été renouvelé en 1996. Les bassins ont été réparés et nivelés de telle sorte que l'eau tombe maintenant uniformément"[349]. De 2008 à 2011, elle bénéficia d'une restauration complète. On fit en sorte également de mettre à jour ses systèmes qui l'alimentent en eau et en énergie pour son éclairage[149].
L'une des sculptures dont la restauration passa le moins inaperçue fut la statue de la liberté surplombant le dôme du Capitole. C'est au moyen d'un hélicoptère que le on délogea la statue de son emplacement pour la poser sur le terrain de la façade est du bâtiment permettant ainsi à des milliers de personnes de l'observer de près. Une fois le travail terminé, elle fut remise en place le de la même année lors de la célébration du bicentenaire du Capitole[350]. Cent trente ans s'étaient écoulés depuis son installation en 1863. Depuis lors, on procède à son entretien toutes les quelques années[351],[352].
La sculpture intitulé "Serenity" du sculpteur espagnol Josep Clarà, située au parc Meridian Hill dans le quartier de Columbia Heights, a subi des dommages volontaires. En 1960, on rapporta que le nez de la statue était manquant[354] et, en 2009, un article de presse mentionna qu'en plus d'un gros orteil, le personnage était amputé de sa main gauche[355].
Entretien
Outre la restauration, les sculptures extérieures doivent faire l'objet d'un entretien régulier. Les pluies acidesoxydent le bronze, un alliage métallique composé de cuivre et d'étain. Des employés du service des parcs nationaux interviennent alors "...en nettoyant régulièrement les statues en bronze du National Mall ainsi que les autres mémoriaux avec un détergent de conservation et appliquent ensuite une ciremicrocristalline préalablement chauffée. Ce traitement d'entretien protège le métal pour un an ou deux pour être ensuite renouvelé[356]."
À la pollution peuvent s'ajouter d'autres éléments de détérioration. Les sculptures des fontaines, par exemple, peuvent être constamment exposées à l'eau dépendamment de leur design. À cet égard, celles de la fontaine de Neptune sont particulièrement concernées et, à cet effet, sont régulièrement nettoyées et cirées afin de préserver le bronze[357].
↑The National Endowment for the Arts 1965 - 2000: A Brief Chronology of Federal Support for the Arts, Office of Communications National Endowment for the Arts, Washington, DC 2000, p. 6
↑Margaret Jane Wyszomiriski et Kevin V. Mulcahy, America’s Commitment to Culture, Government and the Arts, Boulder, San Francisco, Oxford, Westview Press, 1995, p. 121
↑Pierre Consigny, L’entreprise et les arts – Une analyse de l’expérience américaine, Rapport à Monsieur Jack Lang, ministre délégué à la Culture, Paris, Inspection générale des Finances, 1984, p. 30
↑Alan Howard Levy, Government and the Arts: Debates over Federal Support of the Arts in America from George Washington to Jesse Helms, Lanham, MD, University Press of America, Inc, 1997, p. 6
↑Daniel Boorstin, Histoire des Américains, Paris, éditions Robert Laffont, SA, , p. 760
↑Ouvrage collectif, éd. Thomas E. Luebke, Civic Art: A Centennial History of the U.S. Commission of Fine Arts (Washington, D.C.: U.S. Commission of Fine Arts, 2013): Appendice B, p. 544.
↑ ab et c(en) James M. Goode, « Simon Bolivar, Libertador (sculpture) », The Outdoor Sculpture of Washington, D.C., A Comprehensive Historical Guide, Smithsonian, (consulté le )
↑(en) Hirshhorn Museum et Sculpture Garden, « Needle Tower, (sculpture). », Inventories of American Painting and Sculpture, Smithsonian, (consulté le )
↑(en) Mike Ghouse, « Goddess Saraswati Statue with Barack Obama Symbolizes Relationship Between Indonesia and the U.S. », The Huffington Post, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) « The Awakening, (sculpture) », Art Inventories Catalog, Smithsonian American Art Museum (consulté le )
↑Sarah Abruzzese, « After 27 Years, a Popular Sculpture Moves From a National Park Into Private Hands », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
« The National Mall stretches from the grounds of the U.S. Capitol west to the Potomac River, and from the Thomas Jefferson Memorial north to Constitution Avenue. »
↑"Senate Votes Funds for Navy, Marine Statue." Washington Post. May 3, 1940; "Final Work to Begin On Marine Memorial." Washington Post. September 17, 1940.
↑(en) Save Outdoor Sculptures!, « Tigers (sculpture) », SOS!, Smithsonian, (consulté le )
↑(en) Save Outdoor Sculptures!, « Eagle (sculpture) », SOS!, Smithsonian, (consulté le )
↑(en) Save Outdoor Sculptures!, « Bear (sculpture) », SOS!, Smithsonian, (consulté le )
↑(en) Smithsonian Institution Research Expeditions Volunteer Project, « Canova Lions (sculpture) », REVP, Smithsonian, (consulté le )
↑(en) James M. Goode, « South American Condor (sculpture) », The Outdoor Sculpture of Washington, D.C., A Comprehensive Historical Guide, Smithsonian, (consulté le )
Ouvrages sur les sculptures extérieures à Washington, D.C.
Margaret Brent Downing, “Foreign Heroes in Washington Parks.” Records of the Columbia Historical Society, Washington. Vol. 24, 1922, p. 8-22
James M. Goode, "The Outdoor Sculpture of Washington, DC: A Comprehensive Historical Guide". Washington: Smithsonian Institution Press, 1974
James M. Goode, "Washington Sculpture: A Cultural History of Outdoor Sculpture in the Nation's Capitol," Baltimore, MD: Johns Hopkins University Press, 2008
George Gurney, Sculpture and the Federal Triangle. Washington, DC: Smithsonian Institution Press, 1985
Kathryn Allamong Jacob, Testament to Union: Civil War Monuments in Washington, D.C. Baltimore: Johns Hopkins University Press, 1998
Samuel H. Kauffman, “Equestrian Statuary in Washington, ” Records of the Columbia Historical Society, Washington. Vol. 5, 1902
Leila Mechlin, Works of Art in Washington. Washington, DC: The Washington Society of the Fine Arts, 1914
George J. Olszewski, “Lafayette Park, Washington, DC.” National Capital Region Historical Research Series 1. Washington, DC: United States Department of the Interior, National Park Service, 1964
Sculpture in the Parks (Statues, Monuments and Memorials located in the Parks of the Nation’s Capital). Washington, DC: National Capital Region and The Denver Service Center of the National Park Service, 1985
Ouvrages présentant des expositions de sculptures extérieures à Washington
James M. Wood, Washington Sculpture, Johns Hopkins Press, 2008. (ISBN0-8018-8810-7)
Ouvrages sur la sculpture aux États-Unis
Wayne Craven, ‘’Sculpture in America’’, Thomas Y. Crowell Company, New York, 1968,
Lorado Taft, ‘’The History of American Sculpture’’, The Macmillan Company, New York, 1925
Craven, Armstrong, et al., 200 Years of American Sculpture, Whitney Museum of Art, NYC, 1976
Janis Conner and Joel Rosenkranz, Rediscoveries in American Sculpture, Studio Works 1893–1939, University of Texas, Austin, Texas 1989
Contemporary American Sculpture, The California Palace of the Legion of Honor, Lincoln Park, San Francisco, The National Sculpture Society 1929
Ilene Susan Fort, The Figure in American Sculpture: A Question of Modernity, Los Angeles County Museum of Art & University of Washington Press, Los Angeles, CA 1995
Susan James Gadzinski, and Mary Mullen Cunningham, American Sculpture in the Museum of American Art of the Pennsylvania Academy of Fine Arts, Museum of American Art of the Pennsylvania Academy of Fine Arts Philadelphia 1997
Greenthal, Kozol, Rameirez & Fairbanks, American Figurative Sculpture in the Museum of Fine Arts, Boston, Museum of Fine Arts, Boston 1986
Ouvrages sur la sculpture architecturale aux États-Unis
Einar Einarsson Kvaran, Architectural Sculpture in America, manuscrit inédit
Ouvrages sur les sculpteurs américains
Pauline A. Pinckney, American Figureheads: And Their Carvers, W.W. Norton & Company, Inc. NY 1940
Sylvia E. Crane, White Silence: Greenough, Powers and Crawford, American Sculptors in Nineteenth-Century Italy, University of Miami Press, Coral Gables, 1972
J. Walker McSpadden, Famous Sculptors of America, Dodd, Mead and Company, Inc. New York 1924
Reynalds, Donald Martin, Masters of American Sculpture: The Figurative Tradition From the American Renaissance to the Millennium, Abbeville Press, NY 1993
Charles H. Caffin, American Masters of Sculpture, Doubleday, Page & Company, New York 1913
Ouvrages sur les sculptrices américaines
Charlotte Streifer Rubenstein, ‘’American Women Sculptors: A History of Women Working in Three Dimensions’’, G. K. Hall and Co. Boston, 1990