Pierrot, dont l'incipit est « Le bon Pierrot que la foule contemple », est composé début 1882, sur un texte de Théodore de Banville extrait des Cariatides (livre III, Les Caprices en dizains à la manière de Clément Marot, no VI)[1].
La mélodie est dédiée à Marie-Blanche Vasnier, sopranocolorature muse de nombreuses mélodies de jeunesse de Debussy[1],[2].
La partition est publiée pour la première fois en supplément de La Revue musicale en mai 1926, puis par Jobert en 1969 dans le recueil Quatre chansons de jeunesse (édité par Arthur Hoérée)[1].
Pour la musicologue Marie-Claire Beltrando-Patier, la mélodie présente « un Pierrot gavroche, très éloigné des personnages vénitiens chers au musicien[2] ». La pièce porte la signature vocale de sa dédicataire : « œuvre d'une virtuosité bien rare dans le corpus ultérieur, on y remarque tout ce qui peut mettre en valeur une jeune et jolie voix : vocalises, staccatos, incursions périlleuses dans l'aigu, rapidité[2] ».
Éric Lebrun relève que dans la partition le compositeur « semble s'amuser de lui-même, s'incarnant dans la notesi (DebusSY) et citant avec l'ingénieuse et désinvolte science musicale dont il fera preuve plus tard à maintes reprises (Jardins sous la pluie et Rondes de printemps par exemple) une chanson populaire, ici Au clair de la lune...[3] ».
La durée moyenne d'exécution de Pierrot est de deux minutes environ[4].