La Danse bohémienne est une pièce pour piano composée à la fin de l'été 1880. Il s'agit de la plus ancienne œuvre pour piano du compositeur. Elle a été jugée par Tchaïkovsky comme étant une « fort gentille chose mais réellement trop courte ; rien n'est développé et la forme est bâclée »[1],[2].
C'est l'œuvre d'un jeune homme de dix-huit ans, qui date de l'époque où Debussy était pianiste chez Nadejda von Meck, la riche et généreuse protectrice de Tchaïkovski[3],[4].
La partition est publiée pour la première fois en 1932 par Schott (Mayence), puis par Henle (1991, éd. Ernst-Günter Heinemann) et Durand (2000, éd. Roy Howat)[1].
Analyse
La Danse bohémienne est un « allegro » à , dans le ton principal de si mineur, aux allures de polka[5],[6].
La page est de forme ternaire. Après un petit développement médian en si majeur, la reprise, écourtée, « est amenée par un trait chromatique de quatre mesures qui constitue peut-être la trouvaille la plus heureuse de l'œuvrette, d'inspiration assez nettement slave, sinon tchaïkovskienne[3] », relève le musicologue Harry Halbreich.
Guy Sacre souligne quant à lui le motif des mesures 17 et 18, « qui préfigure le Ballet de la Petite Suite à quatre mains », notant que « c'est peu de chose. Un seul moment moins banal : quatorze mesures avant la fin, ce passage hésitant et rêveur, sur pédale de sol, où vibre la septième majeure[6] ».
La durée d'exécution moyenne de la pièce est de deux minutes environ[7].
Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN2-221-05017-7).