Cette liste recense les élections organisées durant l'année 1994. Elle inclut les élections législatives[1] et présidentielles nationales dans les États souverains, ainsi que les référendums.
Commentaires généraux
L'Afrique poursuit son processus de démocratisation. En Afrique du Sud, se tiennent en avril des élections parmi les plus célébrées du XXe siècle. Premières élections démocratiques de l'histoire du pays, elles sont remportées par le parti Congrès national africain de Nelson Mandela, opposant historique au régime de l'apartheid. Ailleurs, l'Éthiopie, la Guinée-Bissau, le Malawi, le Mozambique et le Togo organisent leurs premières élections multipartites, enterrant l'ère des régimes à parti unique. Le dictateur malawite Hastings Banda, ancien héros de l'indépendance dans les années 1960, admet sa défaite par les urnes (mai), et se retire du pouvoir.
Peu de pays organisent des élections à parti unique en 1994. C'est néanmoins le cas du Turkménistan en décembre, où l'élection est une pure façade. Les élections en Tunisie (mars) et en Syrie (août) demeurent aussi de facto à parti unique, malgré un semblant de pluralisme.
En Europe de l'Est, les anciens partis communistes, devenus socialistes ou socio-démocrates, reviennent au pouvoir par le biais d'élections libres en Hongrie (mai) et en Bulgarie (décembre). Le Parti communiste obtient par ailleurs une majorité relative des sièges au parlement ukrainien (avril).
Enfin, à la suite de sa création par le traité de Maastricht en 1992, l'Union européenne s'élargit : les Autrichiens, les Finlandais et les Suédois votent par référendum pour la rejoindre. Les Norvégiens, à l'inverse, rejettent par référendum cette proposition.
Le président de la République, Saparmyrat Nyýazow, demande par plébiscite à demeurer chef de l'État jusqu'en 2002 sans élection intermédiaire. Le Turkménistan à cette date est un État à parti unique.
La proposition est officiellement approuvée par 99,9 % des citoyens, n'étant rejetée que par 212 votants sur près de deux millions. Les autorités déclarent un taux de participation de 100 %.
Élections anticipées, à la suite du rejet du budget par le Parlement. Depuis le coup d'État militaire de 1987, le système électoral et politique est biaisé pour garantir la suprématie politique de la population autochtone.
Il est demandé aux citoyens d'approuver le maintien de l'indépendance du pays - plutôt que, implicitement, son union avec la Roumanie. Il leur est également demandé d'approuver les frontières de l'État moldave (incluant donc implicitement la Transnistrie), et le statut de la Moldavie en tant qu'État neutre.
La proposition est approuvée par 97,9 % des votants.
Le Parti travailliste (centre-gauche) conserve sa majorité absolue des sièges. Lester Bird succède à son père Vere Bird comme premier ministre. Ces élections sont entachées de nombreuses irrégularités, avec l'inscription sur les listes électorales de personnes décédées ou non-citoyennes.
1er tour de la présidentielle ; tour unique des législatives. La guerre civile (1979-1992) s'est achevée avec les accords de paix de Chapultepec. Le gouvernement d'extrême-droite, qui s'était maintenu au pouvoir par la violence, la torture et l'usage d'escadrons de la mort, se mue en gouvernement de droite néo-libérale.
La Tunisie à cette date n'est pas une démocratie. Seuls les partis autorisés par le gouvernement peuvent se présenter aux élections. Les médias et les libertés publiques sont strictement régulés.
Le Rassemblement constitutionnel démocratique (nationaliste, centre-gauche, autoritaire), au pouvoir depuis 1956, conserve une très large majorité des sièges à la Chambre des députés. Pour la première fois, d'autres partis obtiennent néanmoins des sièges. Mais Zine el-Abidine Ben Ali est à nouveau le seul candidat à la présidentielle ; il est donc mécaniquement réélu avec 100 % des voix.
Les citoyens sont appelés à choisir la durée des législatures : trois, quatre ou cinq ans. Il leur est également demandé de décider si le pays doit conserver son nom, son hymne national et son drapeau actuels.
Une majorité relative des citoyens (41,8 %) opte pour des législatures de cinq ans. Les électeurs décident de conserver le nom du pays (69,8 %), ainsi que son hymne (80,2 %), mais demandent que le drapeau soit changé (51,5 %). Néanmoins, le résultat ayant été serré et le référendum n'ayant de valeur que consultative, le drapeau est finalement conservé.
Alternance. Le Pôle des libertés, alliance de partis de droite, remporte une majorité absolue des sièges à la Chambre des députés, et une majorité relative au Sénat. Silvio Berlusconi devient président du Conseil (premier ministre). Le Parti populaire (centriste), au pouvoir, connaît un résultat désastreux.
2d tour. Premières élections législatives après l'indépendance du pays en 1991.
Parlement sans majorité. Dans un Parlement très divisé, le Parti communiste arrive nettement en tête, mais ne dispose que d'une majorité relative des sièges. Une élection présidentielle a lieu en juin et juillet.
Premières élections démocratiques de l'histoire du pays. Elles font suite à la fin de l'apartheid, qui réservait le pouvoir politique à la minorité blanche. Le est, depuis, commémoré comme « jour de la Liberté ».
Premières élections multipartites depuis avant l'indépendance du pays en 1964.
Alternance. Parlement sans majorité. Le Front uni démocratique (centre-droit, libéral) manque de peu d'obtenir une majorité absolue des sièges. Son candidat, Bakili Muluzi, est élu président de la République avec 47,2 % des voix, devançant le président sortant Hastings Banda (Parti du congrès malawite, conservateur, ancien parti unique). Le nouveau président forme un gouvernement de coalition avec d'autres anciens partis d'opposition.
Alternance. Le Parti socialiste (ex-parti unique) reporte une majorité absolue des sièges. Le Forum démocrate hongrois (national-conservateur, populiste), au pouvoir, perd les trois quarts de ses sièges et termine à la troisième place. Gyula Horn devient premier ministre.
Élection d'une assemblée constituante. Premières élections multipartites ; elles font suite à la chute du président Mengistu et à la fin de la guerre civile en 1991.
1er tour de la présidentielle ; tour unique des législatives. Premières élections multipartites depuis l'indépendance du pays en 1974, et première élection présidentielle au suffrage universel direct.
Les élections se déroulent alors que se poursuit la guerre civile.
Alternance. Parlement sans majorité. L'Alliance populaire, qui regroupe des partis d'opposition allant du centre-gauche aux communistes, remporte une majorité relative des sièges, et parvient à former un gouvernement. Chandrika Kumaratunga devient première ministre. Le Parti national uni (conservateur), qui s'était maintenu au pouvoir pendant dix-sept ans en contrôlant les médias, annulant des élections et déployant des escadrons de la mort contre des insurrections tamoules et communistes, est battu. Une élection présidentielle a lieu en novembre.
La Syrie à cette date n'est pas une démocratie. Seuls les partis alliés au gouvernement sont autorisés à se présenter.
Le Parti Baas (parti nommément socialiste et panarabiste mais dédié simplement au maintien au pouvoir du président Hafez el-Assad) conserve une majorité absolue des sièges, les autres revenant à ses alliés.
Le référendum est introduit par le gouvernement de gauche élu en 1992. Les citoyens sont invités à se prononcer pour ou contre une annulation des accords de privatisation opaques conclus par le gouvernement précédent, ainsi que pour ou contre le versement d'une compensation aux personnes affectées par le fort taux d'inflation qui frappe le pays.
Les propositions sont approuvées par 89 % des votants. Néanmoins le taux de participation n'est que de 36,9 %, insuffisant pour que le résultat puisse être validé.
Les Équatoriens décident que les candidats sans étiquette doivent pouvoir se présenter aux élections (65 %) ; que l'Assemblée nationale ne doit pas avoir le contrôle des finances de l'État (83,4 %) ; que le budget doit être alloué par ministère et non pas par région (54 %) ; qu'il ne doit pas y avoir de limite au nombre de mandats successifs qu'un élu peut accomplir (52,8 %) ; que l'Assemblée nationale doit être élue par un scrutin à un seul tour (55,7 %) ; que la double nationalité doit être autorisée (72,8 %) ; et que toute réforme constitutionnelle doit être approuvée par l'Assemblée nationale dans les cent jours (59,1 %).
Référendum sur le statut de ce territoire, qui à cette date fait partie des Antilles néerlandaises. Les citoyens sont invités à choisir entre le statu quo, l'intégration aux Pays-Bas, ou l'indépendance.
Référendum sur le statut de ce territoire, qui à cette date fait partie des Antilles néerlandaises. Les citoyens sont invités à choisir entre le statu quo, l'autonomie, l'intégration aux Pays-Bas, ou l'indépendance.
Référendum sur le statut de ce territoire, qui à cette date fait partie des Antilles néerlandaises. Les citoyens sont invités à choisir entre le statu quo, l'autonomie, l'intégration aux Pays-Bas, ou l'indépendance.
Le Parti démocratique (conservateur) conserve une majorité absolue des sièges, malgré une percée du Front national (social-démocrate). L'Assemblée nationale renouvelle sa confiance dans le président de la République, Ketumile Masire.
Référendum sur le statut de ce territoire, qui à cette date fait partie des Antilles néerlandaises. Les citoyens sont invités à choisir entre le statu quo, l'intégration aux Pays-Bas, ou l'indépendance.
Deux questions sont posées aux citoyens : Les futurs amendements constitutionnels doivent-ils être décidés par référendum ? Et les citoyens approuvent-ils l'introduction d'un corps législatif bicaméral ?
Les propositions sont approuvées par respectivement 88,9 et 88,1 % des votants.
La question est de savoir si les documents relatifs aux récentes privatisations massives et opaques d'entreprises et de biens publics doivent être rendues publiques.
Les Slovaques votent « oui » pour la révélation de ces documents, à 95,9 %. Le résultat du référendum est toutefois rejeté par les autorités, en raison du taux de participation trop faible (20 %).
Premières élections multipartites de l'histoire du pays.
Le Front de libération du Mozambique (socialiste, ancien parti unique) conserve de peu une majorité absolue des sièges à l'Assemblée. Son candidat, Joaquim Chissano, est réélu président de la République avec 53,3 % des voix.
Les citoyens sont appelés à approuver ou rejeter une proposition de réforme constitutionnel qui accorderait davantage de pouvoirs au président de la République.
La proposition est rejetée par 56,4 % des votants.
Le candidat du Parti national uni, (conservateur), Gamini Dissanayake est assassiné par les Tigres tamouls pendant la campagne électorale. Sa femme Srima Dissanayake se présentera à sa place.
Élections anticipées : dans un contexte de crise économique et d'accusations de corruption à l'encontre du gouvernement, le premier ministre Girija Prasad Koirala (parti du Congrès népalais, centre-gauche) a perdu la confiance du Parlement.
Alternance. Parlement sans majorité. Le Parti communiste remporte une majorité relative des sièges. Le roi Birendra nomme Man Mohan Adhikari (Parti communiste) premier ministre à la tête d'un gouvernement minoritaire. Le nouveau gouvernement lance une importante politique de développement.
Åland est un État associé à la Finlande. Cette dernière ayant voté pour adhérer à l'Union européenne, les citoyens ålandais votent séparément pour décider d'intégrer ou non l'Union.
L'adhésion à l'Union européenne est approuvée par 73,6 % des votants.
Les citoyens participent à deux référendums d'initiative populaire. La première proposition vise à empêcher le gouvernement de réduire les pensions de retraite. La seconde vise à pérenniser le budget consacré à l'éducation.
La première proposition est approuvée par 72,3 % des votants ; la seconde est rejetée par 67,4 %.
Les Maldives à cette date ne sont pas une démocratie. Le président Maumoon Abdul Gayoom gouverne en autocrate depuis 1978. Il n'existe pas de partis politiques.
En l'absence de partis, tous les députés sont élus sans étiquette.
Premières élections après l'indépendance du pays en 1990. (Des élections législatives avaient eu lieu en 1989.)
Le SWAPO (gauche, mouvement de la lutte pour l'indépendance) conserve une majorité absolue des sièges. Son candidat Sam Nujoma est élu président de la République avec 76,3 % des voix, face à Mishake Muyongo (Alliance démocratique de la Turnhalle, conservateur).
Premières élections depuis l'indépendance du pays en 1991. Le Turkménistan est un État à parti unique. Dans toutes les circonscriptions sauf une, les autorités présentent un unique candidat, qui est donc élu automatiquement. Dans la dernière, les électeurs ont le choix entre deux candidats, l'un membre du parti unique et l'autre sans étiquette.
Le Parti démocratique (nationaliste), seul parti autorisé, remporte tous les sièges. Les autorités affichent un taux de participation de 99,8 %.
(fr + en) « Parline » (Données mondiales sur les parlements nationaux — suivant les pays — depuis 1968), sur le site de l'Union interparlementaire (consulté le ).