À la suite de ce scrutin, Sergueï Stanichev (36 ans) est élu président du parti. Son prédécesseur à ce poste, Gueorgui Parvanov, remporte, fin 2002, l'élection présidentielle[3].
Grande coalition (2005-2009)
Lors des élections législatives du , les socialistes remportent 34,2 % des suffrages, soit 82 sièges sur 240. Stanichev tente alors de former un gouvernement avec le Mouvement des droits et des libertés (DPS), qui ne dispose que de 34 élus. Ayant échoué à obtenir l'investiture de l'Assemblée, il entreprend des négociations avec le Mouvement national Siméon II (NDSV), au pouvoir jusqu'alors. Après d'intenses discussions, Sergueï Stanichev accède, le 17 août, au poste de Premier ministre avec le soutien de 169 députés.
L'année suivante, le président de la République sortant est réélu, au second tour, face à l'ultra-nationaliste Volen Siderov.
Élu député européen aux élections européennes du avec un score décevant (inférieur à 19 %), Sergueï Stanichev renonce à son poste de président du parti[4]. Le 48e congrès, organisé en juillet, voit le président de l'Assemblée nationale Mihaïl Mikov l'emporter par 44 voix d'avance sur le ministre de l'Économie Dragomir Stoïnev (377 contre 333)[5],[6].
Le mauvais résultat des élections européennes pousse également Plamen Orecharski à remettre la démission de son gouvernement, à la fin du mois de [4]. Son gouvernement avait notamment été mis en difficulté par une crise bancaire et la crise migratoire[7]. À peine élu président du BSP, Mihaïl Mikov doit donc mener le parti en vue d'élections législatives prévues en octobre[4].
À nouveau dans l'opposition (2014-2021)
Aux élections législatives anticipées du 5 octobre 2014, la coalition emmenée par le BSP doit se contenter de 15,4 % des suffrages et seulement 39 parlementaires. Le , le congrès du BSP élit la députée Korneliya Ninova présidente, par 395 voix contre 349 à Mikov, qui devient alors le premier président battu de l'histoire du parti.
En , le candidat soutenu par le BSP Roumen Radevest élu président de la République avec près de 60 % des voix face à la candidate du GERB au pouvoir, Tsetska Tsatcheva[8]. À la suite de cette défaite du gouvernement de Boïko Borissov, des élections anticipées sont organisées. La victoire de Roumen Radev propulse le Parti socialiste bulgare dans les sondages, qui se trouve au coude-à-coude avec le GERB[9]. En , le BSP rassemble près de 27 % des voix, en forte hausse par rapport à 2014, mais derrière le GERB. Sa présidente, Kornelia Ninova, exclut alors toute possibilité de grande coalition[10]. Le GERB conclut une alliance avec des petits partis nationalistes ; le Parti socialiste reste donc dans l'opposition[11].
Crises politiques (depuis 2021)
L'année 2021 est marquée par trois élections législatives successives, en raison de l'impossibilité à former des coalitions. En avril, le Parti socialiste bulgare ne rassemble que 15 % des suffrages. Le BSP perd ainsi près de la moitié de ses électeurs et passe sous les 500 000 voix pour la première fois depuis le retour à la démocratie[12]. En juillet, il atteint 13 %[13]. En novembre, il tombe à 10 %.
En , pour éviter de nouvelles élections, le BSP participe au gouvernement anti-GERB de Kiril Petkov, aux côtés des centristes du PP, des populistes d'ITN et du parti de centre-droit DB[14]. Le gouvernement Petkov ne tient toutefois que six mois, renversé par une motion de censure en après le départ d'ITN du gouvernement[15]. Le BSP refuse alors de rejoindre un nouveau gouvernement mené par Kiril Petkov, après l'expulsion de diplomates russes par celui-ci[16]. Le parti continue sa chute lors des élections anticipées de 2022 et 2023.
En , le Parti socialiste s'allie avec plusieurs petits partis russophiles et eurosceptiques en vue des élections européennes de 2024, dans une coalition ayant pour slogan « protéger les intérêts de la Bulgarie dans l'Union européenne »[17]. Il perd trois sièges par rapport au Parlement sortant et n'en conserve plus que deux. Le même jour, la coalition essuie également un revers en ne totalisant que 6,85 % aux élections législatives anticipées.
Depuis 2016, sous la direction de Korneliya Ninova, le Parti socialiste bulgare s'éloigne de la gauche progressiste européenne et s'oriente vers un nationalisme de gauche[17], s'alignant en partie sur les positions du Premier ministre hongrois Viktor Orbán[19]. Korneliya Ninova s'oppose ainsi régulièrement à l'« éducation au genre »[17],[19]. Ce positionnement semble correspondre au rétrécissement de l'électorat du parti, principalement composé en 2021 de personnes âgées, peu éduquées, vivant dans les petites villes ou en zone rurale[13].