Le film montre, début octobre 1944, deux journées de la vie de Saul Ausländer, prisonnier juif hongrois à Auschwitz. Il fait partie du Sonderkommando de l'un des fours crématoires, groupe de prisonniers strictement séparés du reste du camp et qui, tout en attendant leur propre exécution à tout moment, est forcé de participer à la crémation et à la dispersion des cendres des victimes de l'extermination massive. Saul s’imagine reconnaître son fils dans un enfant mort, et décide de tenter de le sauver de l'incinération et d'entrer en contact avec un rabbin, avec qui il l'enterrera selon le rite approprié. Entre-temps, le Sonderkommando désespéré se prépare à se révolter et à saccager le crématorium, mais Saul se détourne d'eux et a pour seule obsession de mener à bien son projet, pour son fils imaginé[2],[3],[4].
László Nemes commence le développement du film lors de la 22e session de la résidence de la cinéfondation en 2011[5]. La cinéfondation est la section du Festival de Cannes consacrée aux étudiants, la résidence artistique permet aux cinéastes débutants d'apprendre à bien rédiger un scénario et à consulter des médias cinéphiles. Le film avait pour titre provisoire S.K.
Le film est sélectionné en compétition officielle, c'est la première fois depuis 2011, qu'un premier long métrage est en compétition (en sélection officielle, ils sont souvent projetés à Un certain regard). Le long métrage est éligible pour la Caméra d'or.
Accueil
Critique
Lors de l'annonce de la sélection, le , le délégué artistique du festival de Cannes Thierry Frémaux prévient que le film divisera et fera polémique.
Le film est très apprécié par les critiques pour sa retenue et son réalisme[7]. Le film montre la vie du camp, notamment en utilisant plus des tonalités sonores en hors-champ et en faisant appel à l'expérience sensorielle. Le film est adoubé par Claude Lanzmann, le réalisateur de Shoah qui a souvent critiqué les représentations fictionnelles de l'holocauste[8]. Néanmoins, quelques voix discordantes se font entendre dans ce concert de louanges : le journal Libération[9] qui regrette ce consensus et « l’absence de tout débat autour du film », et les Cahiers du cinéma, qui ont dans plusieurs articles[10],[11],[12] reproché sa stratégie « d'immersion ».
Il a aussi été dit que des ressemblances troublantes existent avec le film The Grey Zone, comme la révolte des Sonderkommandos d’Auschwitz du et la découverte d'une jeune fille, vivante, sous un amas de corps dans la chambre à gaz[13].
Box-office
Le film totalise en France près de 200 000 entrées.[réf. souhaitée]
Propos recueillis par Michel Cieutat et Yann Tobin, « Entretien avec Laszlo Nemes : Nous voulions faire un film, pas traiter un sujet », Positif, no 657, Paris, Institut Lumière/Actes Sud, , p. 17-21, (ISSN0048-4911)
L'année indiquée est celle de la cérémonie. Les films sont ceux qui sont proposés à la nomination par la Hongrie ; tous ne figurent pas dans la liste finale des films nommés.