Le film raconte l'histoire de Gelsomina, une jeune femme simple d'esprit (Giulietta Masina) vendue par sa mère à Zampano (Anthony Quinn), un forain ambulant qui l'emmène avec lui sur la route (strada en italien).
À la suite du décès de son assistante Rosa, Zampano, un costaud assez brutal, forain ambulant, « achète » à une mère de famille misérable la gentille Gelsomina, une fille lunaire. Voyageant dans une pauvre carriole tractée par une motocyclette, Gelsomina seconde Zampano, notamment lors de son grand numéro de briseur de chaînes. Le reste du temps, Zampano la traite comme bonne à tout faire sans lui accorder plus d’attention. À l’occasion d’une de leurs étapes, Gelsomina est fascinée par le gracile « Fou » et par son dangereux numéro de funambule. Mais, pour une raison inconnue, Zampano est en conflit avec le Fou, qui se moque systématiquement de lui ; l'intérêt qu'il porte à la jeune fille agace Zampano. Une première dispute aboutit à l'emprisonnement pour quelques jours de Zampano. Ils se retrouvent un peu plus tard sur une route de campagne ; une rixe s'ensuit au cours de laquelle Zampano tue accidentellement son rival, puis maquille le meurtre en accident de la route. Choquée, Gelsomina bascule dans la folie et, puisqu'elle ne peut plus jouer son rôle, Zampano finit par l'abandonner. Quelques années plus tard, ayant entendu une jeune femme chanter l'air favori de Gelsomina, il apprend la mort de cette dernière. Après s'être enivré, il se retrouve seul sur la plage et pour la première fois de sa vie, le colosse s'effondre en larmes.
« Le metteur en scène, Federico Fellini, nous offre avec La strada un véritable chef-d’œuvre d’art cinématographique par la beauté des vues qu’il nous donne. […] La strada est un film qui nous déroute, admirablement filmé, admirablement tourné dans le paysage d’Italie. Mais il lui manque une action cinématographique, qui commence au moment où va éclater une crise, et se termine quand le scénariste a résolu cette crise. »
« C’est un des quatre ou cinq chefs-d’œuvre que le cinéma nous ait donnés depuis sa naissance. Un film qui nous force à remettre en question tout ce que nous avons vu au cinéma depuis des années. Une fable humaine et lyrique d’où l’on sort enivré, après quoi le jour même n’a plus la même couleur. »
« La strada se place dans l’étoile des quelques films italiens issus du néoréalisme mais le dépassant pour redevenir création, transposition, composition, enfin tout ce qui sépare un art d’un reportage. […] Pas besoin d’être sourcier pour trouver là-dedans des messages secrets, des signes conventionnels adressés à quelques initiés... simplement une histoire toute simple, des êtres stylisés au moment de leurs paroxysmes, la glace déformante d’un poète.... il suffit de se laisser mener, de subir, d’aimer. C’est un film mélodie, un film nostalgie. »
« Tout ce qui a trait à l’existence ambulante, tout ce qui est prétexte à belles images, à vastes gravures solidement burinées, tout ce qui requiert une certaine profondeur de champ, une lumière vibrante, tout ce qui s’accorde au rythme de la musique nostalgique et colorée écrite pour ce film par Nino Rota, oui, tout cela est excellent ; autrement dit la toile de fond est d’une perfection singulière. »
L'année indiquée est celle de la cérémonie. Les films sont ceux qui sont proposés à la nomination par l'Italie ; tous ne figurent pas dans la liste finale des films nommés.