La grotte Bleue, nom international pour les barrencs de Fournès, est une grotte française située sur la commune de Fournes-Cabardès dans le département de l'Aude en Languedoc, région Occitanie.
Site de référence pour l'aragonite bleue, elle est citée comme l'une des dix grottes minéralogiques les plus remarquables au monde pour ses concrétions.
Son nom local est barrenc de Fournès, mais elle est internationalement connue comme la grotte Bleue[1].
Situation
La grotte se trouve dans la pointe sud de la commune de Fournes-Cabardès, près de la commune de Lastours, dominant la vallée de l'Orbiel[2].
Elle est située dans le district minier de Salsigne[3] – la mine d'or de Salsigne, dernière mine d'or à fermer en France en 2004, est à 2 km à l'ouest[2].
Description
Son dénivelé est de plus de 100 m ; elle suit le tracé d’un filonhydrothermal entièrement vidé[N 1] depuis un orifice de nos jours indétectable en surface.
Elle est accessible par une galerie inférieure[3].
Site de référence pour l'aragonite bleue dont elle contient des formes uniques[5], elle est citée par Hill et Forti (1997) comme l'une des dix grottes les plus remarquables au monde pour ses concrétions[6]. Celles-ci sont généralement constituées d'aragonite colorée en bleu par les ions cuivriques (Cu2+), sauf quelques-unes faites de calcite elle aussi teintée en bleu-vert. Les spéléothèmes les plus remarquables incluent des hélictites à tige d’encrines ou en chapelet de boules, de très grosses coulées bleues, des coralloïdes bleu vif dont certaines à « tête » fendue en 2, 3 ou 4 parties égales, un disque bleu avec des trous émissaires, et un gour bleu actif[3].
Site archéologique
La grotte est également un site archéologique, ancienne mine gallo-romaine de cuivre et de galèneargentifère (PbS:Ag)[3] ; il semblait d'abord que son exploitation la plus intense remontait à la fin du IIe et Ier siècle av. J.-C.[7], mais les études les plus récentes montrent qu'elle a été fortement exploitée au IVe ou IIIe siècle av. J.-C. (second âge du Fer)[8].
Protection
La grotte est fermée au public depuis 1974[5] et classée comme site naturel depuis 2010[4].
Elle fait partie de l'« ensemble de grottes à concrétions du Sud de la France », comptant 18 sites et 24 cavités, qui a été candidat en 2006 pour le label du Patrimoine mondial[9]. À cet effet s'était créée en l'association de Gestion des Cavités Françaises proposées au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Lorsque le projet est retiré, l’Association de Valorisation des Cavités Françaises à Concrétions est créée pour prendre le relais de la précédente association en en adaptant les statuts[10].
↑Roger Parzybut utilise le mot "dépilé" pour le filon "vidé". Or une galerie de mine dépilée (par abattage des piliers de soutènement) est par définition collapsée : le minage s'est opéré en laissant des piles ou piliers, puis les piliers eux-mêmes ont été abattus, ce qui provoque l'effondrement de la voûte. Il n'est pas sûr que l'emploi du mot "dépilé" soit exact en l'occurrence.
↑ a et b« Barrencs de Fournes, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
↑ abc et dAssociation de valorisation des cavités Françaises à concrétions – Roger Parzybut, « Barrencs de Fournès-Cabardès », sur frenchcaves.com (consulté le ).
↑(en) Carol A. Hill et Paolo Forti, Cave minerals of the world, vol. 2, National Speleological Society, , 2e éd., 463 p. (présentation en ligne), p. 18.
↑« Le complexe minier gaulois des Barrencs (Aude, France) dans son contexte géologique et minéralogique », Archéosciences, no 40, , p. 163-180 (résumé).
↑UINC 2001, p. 33 : liste des 18 sites proposés au label du Patrimoine mondial.