Eudes serait le fils d'Henri Ier Clément, seigneur du Mez et d'Argentan (1170-1214), maréchal de France en 1191 et de la fille du seigneur de Nemours et d'Aveline de Melun[1]. Son oncle est doyen de la cathédrale de Paris[1]. Son frère est Jean Clément de Mez est maréchal de France. Il a un fils, Henri Clément, chanoine de Chartres.
Sa carrière
Prieur, il est élu abbé de Saint-Denis en 1228[1]. En 1231, avec le soutien de saint Louis et de Blanche de Castille, il poursuit les travaux de reconstruction de la basilique entrepris par Suger en 1140. Il conserve le massif occidental, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes de Suger, le chœur et le transept sont modifiés[2]. Il y fonde la confrérie de Saint-Denis pour commémorer les personnages princiers lors de la liturgie[3]. Il est également à l'origine des monuments sculptés en l'honneur des rois et reines défunts[4]. Il réalise un tombeau particulier pour Dagobert, reconnu comme le fondateur de l'abbaye[4]. En 1233, le saint clou, une relique d'un des clous qui aurait servi à crucifier le Christ, perdu durant l'année est retrouvé[5]. Il abdique de son siège en 1245.
Estimé du roi Louis IX, il en fait son conseiller et le parrain de son fils aîné Louis (-1260).
Il devient en 1245 archevêque de Rouen, sur nomination du pape Innocent IV, en remplacement du cardinal d'Albano Pierre de Colmieu[1]. Il accueille dès le début de son épiscopat les Jacobins dans l'enceinte de la ville[6]. À cet effet, il rachète le terrain qu'occupaient les Filles-Dieu, pour qu'ils y construisent leur église et y établissent leur cimetière[6]. Il meurt le au manoir des archevêques de Déville[7]. Il est inhumé le lendemain dans la chapelle Notre-Dame de la cathédrale de Rouen[8].
Héraldique
Ses armes sont : de gueules à une fasce d'or, accompagné de trois têtes de léopard lampassées de gueules[9].
↑ abc et dVincent Tabbagh (préf. Hélène Millet), Fasti Ecclesiae Gallicanae 2 Diocèse de Rouen : Répertoire prosopographique des évêques, dignitaires et chanoines des diocèses de France de 1200 à 1500, Turnhout, Brepols, , 447 p. (ISBN978-2-503-50638-8, LCCN98229968), p. 86-87
↑Françoise Autrand, Claude Gauvard, « Des rois et des moines. Livres et lecteurs à l'abbaye de Saint-Denis (XIIIe – XVe siècles) » dans Saint-Denis et la royauté, Publications de la Sorbonne, Paris, 1999, 814 p., p. 357.
↑ a et bAlain Erlande-Brendenburg, « Clovis et les souverain mérovingiens : leur mémoire visuelle aux XIIe et XIIIe siècles » dans Clovis : histoire et mémoire, Volume 1, Presses Paris Sorbonne, Paris, 1997, p. 798.
↑Anne Lombard-Jourdan, « L'invention du "roi fondateur" à Paris au XIIe siècle » dans Bibliothèque de l'École des chartes, tome 155, Paris et Genève, 1997, p. 495.
↑ a et bNicole Bouter, Les religieuses dans le cloître et dans le monde des origines à nos jours, Université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, 1994, 958 p., p. 733.
↑Gallia Christiana cité par Marie Casset, Les évêques aux champs : châteaux et manoirs des évêques normands au Moyen Age, XIe – XVe siècles, Publication Univ Rouen Havre, 2007, 543 p., p. 263.
↑Jacques Le Maho, Cécile Niel, « Observations sur la topographie funéraire de la cathédrale de Rouen (Xe – XIVe siècle) » dans Inhumations et édifices religieux au Moyen Âge entre Loire et Seine, Publications du CRAHM, Caen, 2004, 217 p., p. 101.
↑Jules Thieury, Armorial des archevêques de Rouen, Imprimerie de F. et A. Lecointe Frères, Rouen, 1864, p. 58-59