Elle fut construite à partir de 1247 sur l'ordre du roi Saint Louis, désireux de remplacer un ancien sanctuaire détruit au cours du siège de la ville par Raymond II Trencavel en 1240. De dimensions plus modestes à l'origine, l'église se révélera vite de taille insuffisante, au point qu'il sera utile de l'agrandir dès 1283.
Lors de l'incendie de la bastide par les troupes du Prince noir en 1355, en plein conflit franco-anglais, l'église Saint-Michel est un des seuls édifices encore debout, mais elle a subi de terribles dégâts. Au cours de la campagne de reconstruction qui s'ensuivit, décision fut prise d'incorporer l'église dans les nouvelles fortifications : il est encore possible de voir certaines traces de ces modifications, notamment au niveau de l'abside, près de laquelle subsiste une tour cylindrique d'aspect militaire. Des fossés atteignant 10 mètres de large seront percés autour de l'édifice, avant d'être finalement comblés et remplacés au XIXe siècle par une large promenade publique.
En 1803, il est décidé de transférer le siège épiscopal, qui se situait depuis le Moyen Âge dans la cathédrale Saint-Nazaire, à l'église Saint-Michel, qui prend ainsi le titre de cathédrale. De profondes modifications sont décidées afin d'adapter l'édifice à sa nouvelle fonction, mais un incendie, survenu dans la nuit du 4 au [1], perturbe considérablement les travaux[2].
Le plan de la cathédrale se caractérise par une relative simplicité. Elle forme une nef unique comportant huit travées d'une portée remarquable, et bordée par plusieurs chapelles latérales. Celles-ci sont surmontées de roses qui furent rajoutées par Viollet-le-Duc. Le chœur du sanctuaire est formé d'une abside à sept pans, sur laquelle viennent se greffer deux absidioles. Il est percé de plusieurs larges baies de style ogival, renfermant des vitraux datant du XIVe siècle qui furent minutieusement restaurés par le maître-verrierAlfred Gérente, peu après l'incendie de 1849.
La nef est couverte de voûtes ogivales qui furent montées de 1657 à 1752, en remplacement d'une charpente apparente, tandis que les voûtes du chœur datent du XIIIe siècle. La façade, assez sévère, n'a pour seul élément de décoration qu'une grande rosace de 8 mètres de diamètre, comme nombre d'églises de la région, à commencer par la cathédrale Saint-Nazaire. Elle est flanquée d'un clocher assez massif formant une base rectangulaire sur trois étages, avant de passer à un modèle octogonal à son sommet. Le clocher renferme huit cloches de volée.
La cathédrale Saint-Michel est classée monument historique depuis le et les terrains environnants classés le [3].
De nombreux objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées)[3].
Elle bénéficie depuis 2009 d'une importante campagne de rénovations à la suite du plan de relance initié par l'État[4],[5].
Son buffet en chêne, dessiné par Eugène Viollet-le-Duc, est dans le style néo-gothique, sans réelles tourelles et surmonté de treize statues grandeur nature figurant Saint-Michel terrassant le dragon entouré d'anges musiciens. Il est sans buffet de positif.
Il possède 44 jeux sur 3 claviers manuels et pédalier. Les transmissions sont mécaniques.
Des restaurations ont eu lieu en 1929,1937, 1963 et une complète en 1998 par la Manufacture languedocienne de grandes orgues, de Lodève.
Il est classé aux Monuments Historiques en 1993.
Composition
Positif 56 notes
Principal 8'
Bourdon 8'
Salicional 8'
Principal 4'
Dulciane 4'
Nazard 2' 2/3
Doublette 2'
Tierce 1' 3/5
Cymbale IV rgs
Trompette 8'
Cromorne 8'
Clairon 4'
Grand-Orgue 56 notes
Montre 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Flûte 8'
Prestant 4'
Flûte 4'
Doublette 2'
Cornet V rgs
Fourniture V rgs
Cymbale III rgs
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Récit expressif 56 notes
Quintaton 16'
Flûte traversière 8'
Gambe 8'
Voix céleste 8'
Flûte octaviante 4'
Viole 4'
Octavin 2'
Fourniture V rgs
Trompette 8'
Basson-hautbois 8'
Voix humaine 8'
Clairon 4'
Pédale 30 notes
Flûte 16'
Soubasse 16'
Flûte 8'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Les Cloches
Le clocher abrite une sonnerie de 8 cloches de volée.
- Les six plus grosses ont été fondues en 1969 par la fonderie Bollée d’Orléans
- Les deux plus petites (André et Pierre) ont été fondues en 1995 par la fonderie Cornille-Havard de Villedieu-les-Poêles
1. Saint-Michel Archange : ré 3 - 1,735 kilos
2. Notre-Dame de la Rominguière : fa # 3 - 810 kilos
↑Louis Peyrusse, « Saint-Michel, une nouvelle cathédrale », Le Patrimoine, histoire, culture et création d'Occitanie. Les deux Carcassonne, , p. 100 à 103
Olivier Poisson et Laurent Hugues, La cathédrale Saint-Michel de Carcassonne, Montpellier, Direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon, Conservation régionale des monuments historiques, coll. « Duo », , 43 p. (ISBN978-2-11-129724-1, BNF42781948)
Marcel Durliat, « L'église Saint-Michel de Carcassonne », p. 604-618, dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973, Société Française d'Archéologie, Paris, 1973, p. 604-618.
Pierre-Marie Auzas, « Trésor de la cathédrale Saint-Michel de Carcassonne », dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973, Société Française d'Archéologie, Paris, 1973, p. 619-628.
Jean-Pierre Suau, « Alfred Gérente et le “vitrail archéologique” à Carcassonne au milieu du XIXe siècle », dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973, Société Française d'Archéologie, Paris, 1973, p. 629-645.