La Force aérienne russe (en russe : Военно-воздушные силы России, Voïenno-vozdouchnye sily Rossiï), ou BBC en russe (ou VVS en français) est la force aérienne de la fédération de Russie et auparavant de l'Union soviétique.
Elle fut constituée sous sa forme actuelle en 1930 et perdura jusqu'en 1991, année où sa majeure partie resta sous le contrôle de la Russie. Cependant, on peut considérer qu'elle est la descendante des Forces aériennes impériales russes formées en 1910.
La première force aérienne russe naît en 1910 sous le nom de Service aérien impérial russe. Elle prit part à la Première Guerre mondiale en s'opposant aux armées allemande et austro-hongroise. En 1915, elle devint une branche à part entière de l'armée, elle faisait auparavant partie du Génie militaire. Néanmoins la Force aérienne impériale russe est, à cette époque, loin de pouvoir rivaliser avec les armées de l'air des Puissances centrales : entre 1914 et 1918 seulement 5 000 avions furent produits en Russie contre 45 000 dans l'Empire allemand.
C'est en 1918, au milieu de la guerre civile russe, que se forme une nouvelle Force aérienne sous la désignation de Flotte aérienne des ouvriers et paysans, placée sous l'autorité de l'Armée rouge. En 1930, elle acquiert son indépendance et prend son nom définitif: Voienno-vozduchnyie sily. Elle connaît son baptême du feu quelques années plus tard lorsqu'elle affronte à plusieurs reprises l'aviation japonaise dans le ciel de l'Extrême-Orient, mais aussi en envoyant de nombreux « volontaires » participer à la guerre d'Espagne. C'est à l'époque la force aérienne la plus puissante par le nombre. Elle a été aussi souvent en pointe pour le matériel, mais son organisation et ses tactiques, dont les déficiences ont été aggravées par les Grandes Purges, laissent à désirer. De plus son matériel, bien que nombreux, commence à vieillir. La guerre aérienne pendant la guerre d'Hiver et surtout les débuts de l'opération Barbarossa vont mettre en évidence ses faiblesses et elle subira durant cette période des pertes colossales.
Très rapidement, durant l'année 1941, elle va néanmoins se réorganiser et malgré la puissance de la Luftwaffe, avec laquelle elle a engagé une lutte à mort, elle va réussir à survivre et à combattre jusqu'à contester à partir de la fin 1942 la maîtrise des cieux aux Allemands. C'est à cette époque que va naître la structure générale que les VVS garderont tout du long de la Guerre froide. Elle se divise en trois services spécialisés qui ont chacun leur mission :
Deux autres services ne dépendant pas des VVS existent aussi. Ce sont :
Progressivement, l'entrée en service de nouveaux matériels et sa supériorité numérique retrouvée, permettent aux VVS de prendre l'avantage sur la Luftwaffe. Cependant elle souffre longtemps de l'absence de pilotes et chefs d'unité expérimentés, ce qui ralentira sa prise d'ascendant et contribuera longtemps à maintenir un ratio de pertes à sa défaveur. À partir de 1944, cependant, la Luftwaffe par ailleurs pressée sur son propre territoire par les raids alliés, devient incapable de s'opposer autrement que localement aux actions des VVS. Celles-ci prennent alors une grande part de l'effort qui pousse les soviétiques vers Berlin. Après la défaite allemande, les VVS vont participer brillamment aussi à la campagne éclair contre les forces japonaises en Mandchourie.
Durant l'après-guerre, placée sous les signes de la confrontation avec les États-Unis ainsi que de la problématique des armes nucléaires, les forces de la Dal'naya Aviatsia prennent une importance considérable car ses bombardiers sont, dans un premier temps, le seul vecteur d'arme disponible pour les soviétiques. En 1959, la création des Troupes des missiles stratégiques (RVSN), correspondant à l'apparition des premiers IRBM et ICBM puis à la mise en service de sous-marins lanceurs d'engins, diminuera par la suite quelque peu ce besoin.
L'autre commandement qui voit son importance augmenter est le Voyska PVO, chargé, lui, de protéger le territoire soviétique contre les incursions de bombardiers et d'avions de reconnaissance occidentaux. Il met en œuvre des intercepteurs, ainsi que, à partir des années 1950, des missiles surface-air en très grand nombre du fait de l'immensité du territoire à protéger.
À partir de novembre 1950, la chasse soviétique intervient dans la guerre de Corée depuis des bases en république populaire de Chine de manière clandestine. Elle effectue plus de 125 000 sorties de combat et perdra 315 MiG-15 et 120 pilotes dans ce conflit[1].
Durant la guerre d'Afghanistan, de 1979 a 1989, elle effectue 1 200 000 sorties de combat et perd 114 avions et 333 hélicoptères[2].
Le 4 juillet 1989, un MiG-23 de la Force aérienne soviétique s'écrase à Courtrai en Belgique, un jeune homme de 18 ans meurt dans l'accident[3].
Ses effectifs en 1991 sont de 425 000 personnels d'active et de 725 000 réservistes ; ils sont légèrement moins nombreux que ceux de la Voyska PVO[4]
En 1992, à la suite de la chute de l'Union soviétique, c'est la fédération de Russie qui prend le contrôle de la majeure partie des VVS (environ 50 % des aéronefs et 65 % du personnel). Depuis, elles ont pris part à la première guerre de Tchétchénie (1994-1996), à la seconde guerre de Tchétchénie (1999-2002), à la deuxième guerre d'Ossétie du Sud (2008) et à la guerre de Syrie (2015).
La force aérienne russe souffre depuis les années 1990 de nombreuses carences : manque de pièces détachées, vétusté d'une grande partie de la flotte, entraînement insuffisant des pilotes (40 heures par an), manque de ravitailleurs pour les bombardiers stratégiques[5].
En 1998, les Forces aériennes de défense de la fédération de Russie (Voïska protivovozdouchnoï oborony, PVO) ont été intégrées à la Force aérienne russe, ce qui donna ainsi lieu à une force aérienne unifiée. Cette arme précédemment indépendante au même titre que l'armée de terre, la marine, la force aérienne et les forces balistiques, regroupait l'ensemble des intercepteurs et des systèmes de défense antiaérienne du pays. En 2003, les unités de l'aviation légère de l'armée de terre ont également été placées sous le commandement de la force aérienne russe.
En aout 2008, lors de la Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud contre la Géorgie, la Russie possède entre 2 800 et 3 500 aéronefs en service selon les sources, mais dont une grande partie date de la période soviétique. La disponibilité de la flotte russe dépasserait à peine 30 % et 83 % des unités de l’armée avaient un effectif incomplet, 17 % seulement étant donc pleinement opérationnelles. Sur les 150 régiments de la Force aérienne de combat, cinq seulement étaient prêts en permanence malgré l'augmentation des moyens financiers depuis le début des années 2000 et des programmes de modernisation à long terme visant à améliorer les capacités opérationnelles. La Russie a perdu six avions, et jusqu'à quatre autres en raison de tirs amis durant cette guerre de 5 jours.
En 2010, son effectif est de 160 000 militaires et une estimation de l'Institut de relations internationales et stratégiques lui prête 1 909 avions dont 804 de combat[6].
L'amélioration du domaine aérien est devenue une priorité absolue et une réforme après la guerre en Géorgie visait à obtenir une parité limitée et à égaler l'intensité et l'efficacité de la puissance aérienne démontrée par les États-Unis et les alliés de l'OTAN, en particulier l'objectif d'augmenter le déploiement de munitions guidées avec précision . Le moteur théorique de la réforme envisageait des préparatifs en vue d'un éventuel affrontement conventionnel avec les forces aériennes supérieures des États-Unis et de l'OTAN.
Ce qui s'est traduit par l'acquisition de 377 avions de combat de différents types au cours de la période 2009-2021 :
En 2022, le ministère russe de la défense a reçu environ 29 nouveaux avions de combat tactiques à voilure fixe :
À partir de 2015, elle est le fer de lance de l'intervention militaire de la Russie en Syrie avec une cinquantaine d'avions et d'hélicoptères engagés sur le territoire syrien et basé essentiellement sur la base aérienne de Hmeimim appuyé ponctuellement par des raids de bombardiers de l'aviation à long rayon d'action. Elle effectue une moyenne de 107 sorties par jour entre le 24 décembre 2015 et le 22 février 2016, le plus de son activité, et une moyenne de 47 sortie entre septembre 2015 et mars 2018. 97 % des munitions employés sont des bombes non guidés et des roquettes. Entre novembre 2015 et mai 2018, 6 appareils sont perdus, dont 4 par accident et un Su-24 détruit par la Turquie le 24 novembre 2015.
Les nouveaux appareils russes sont conçus pour effectuer entre 3 500 et 4 500 heures de vol, voire 6 000 certains, les appareils de l'ère soviétique n'étaient prévus que pour 2 000 à 3 500 heures de vol. Bien que plusieurs plates-formes, comme le MiG-31, aient été modernisées pour prolonger leur durée de vie, beaucoup de ces avions plus anciens (Su-24, Su-25, Su-27, MiG-29) approchent de la fin de leur durée de vie. Il leur reste, au mieux, entre 500 et 1 000 heures de vol au déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 qui use leur potentiel[7].
Cette guerre en Ukraine est le plus important engagement des forces aériennes russes depuis la fin de l'URSS. Elle ne parvient pas à établir une suprématie aérienne contre la force aérienne ukrainienne disposant d'environ seulement 110 Su-27, MiG-29 et Su-25 mais appuyés par ce qui s'est révélé une défense antiaérienne robuste l’empêchant d'effectuer des missions en profondeur dans le territoire ukrainien avec sécurité.
L'Ukraine a généré entre 20 et 40 missions par jour dans l'espace aérien contrôlé par l'Ukraine. On pense qu'au début, la Russie a effectué entre 200 et 300 sorties de catégorie inconnue par jour, puis qu'elle a élargi son environnement opérationnel au point que les sorties se sont élevées à un total de 20 000 jusqu'à la mi-mai 2022. Moins de 3 000 d'entre elles ont eu lieu dans l'espace aérien contrôlé par l'Ukraine et, normalement, à proximité de ses forces terrestres en appui aérien rapproché[7].
En date d'avril 2024, un minimum d'une centaine d'avions et 104 hélicoptères russes ont été détruits, quelques dizaines d'autres endommagés, l'immense majorité abattu par des systèmes de défense antiaériens, d'autres lors d'attaque de drones et sabotages sur des bases russes[8].
L'aviation de marine (Aviatsia voïenno morskovo flotta, AVMF) ne fait pas partie de la Force aérienne russe et reste sous le commandement de la marine russe.
La force aérienne est depuis le 1er aout 2015 une des trois branches des forces aérospatiales ((ru) : Воздушно-космические силы, tr. Vozdouchno-Kosmitcheskie Sily, VKS) avec les forces spatiales et les forces de défense aérienne[9].
Sont comprises ici[Quand ?] les forces aériennes de défense (Voïska protivovozdouchnoï oborony) et les unités de la Force aérienne russe « traditionnelle » (Voïenno-vozdouchnyie sily). En 2006, elles sont fortes d'environ 185 000 hommes.
Les forces aériennes unifiées de Russie sont organisées comme suit :
Il existe également deux autres armées de l'air placées sous les ordres du Commandement suprême :
[Quand ?]
En service dans l'armée de terre russe.
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